Chapitre 50 : Corriger les erreurs du passé

ShiroiRyu
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Chapitre 50 : Corriger les erreurs du passé

« Alors, ça donne quoi les tests de ton côté, Tery ? »

Il ne répondit pas, bougeant à peine la tête, yeux rivés sur son assiette. Ce n’était pas mauvais, loin de là mais … Il y avait autre chose, un peu plus ennuyeux et problématique. Elle reprit la parole sur un ton un peu étonné :

« Tery ? Tery ? Je te parle. Tery, tu es là pour me répondre ? Tery ? »

« Hein que quoi ? Euh .. Oui, je suis là, Elise. Je suis vraiment là. C’est pas mal du tout comme repas à la cantine. A se demander si ce n’est pas fait exprès pour appâter le chaland et inciter les gens à rester comme soldats. »

« Ce n’était pas vraiment ma question, Tery. Tes tests ? Tu penses avoir réussi ? »

« Euh oh … Oui … D’accord, je vois, je vois. Euh, oui, ça a été, c’était très éreintant et très épuisant mais oui, oui, ça va ! »

Le jeune homme aux cheveux bruns continua de hocher la tête plusieurs fois de suite, comme pour confirmer ses propos. Pour autant, Elise n’était guère convaincue par ses propos et fronça les sourcils avant de dire :

« Tu peux me regarder droit dans les yeux, Tery, quand je te parle, dis ? Simplement par pure politesse. Tu ne trouves pas ça normal, non ? »

Zut, elle voulait vraiment regarder sa face hein ? Bon, il devait lui faire un sourire et lui montrer que tout allait bien. Il redressa son regard, penchant la tête sur le côté, faisant un sourire tendre avant lui répondre :

« Voilà, est-ce que ta curiosité est satisfaite, Elise ? Est-ce que je peux continuer à manger tranquillement ? Ou alors, tu as d’autres questions ? »

« Mouais … On finit les tests et ensuite, tu retires cette foutue armure, tu me suis et tu vas surtout te reposer ! On dirait un cadavre ambulant ! »

Ouch. La petite remarque qui faisait plaisir. Peut-être parce qu’elle qu’elle était véridique ? Il évita pourtant de montrer qu’il avait été touché … avant de murmurer d’une voix lente :

« Ca sera fait, Elise. J’ai pas la force de répliquer ou de dire que ce n’est pas vrai. »

« Vaut mieux pour toi que tu ne cherches pas à me contredire sinon, je risquerai de me mettre vraiment en colère, Tery. Et une vraie colère, compris ? »

« Oui, oui. Je vais aller manger un bout, c’est tout, ça sera mieux et ensuite, et bien, on attendra la reprise. Je me demande si je peux me reposer une demie-heure, une heure. »

Il ne pouvait que murmurer cela. Poser réellement la question, à voix haute, risquerait de lui attirer plus de problèmes qu’autre chose. Et des problèmes, il en avait déjà assez au niveau de la santé. Il fallait espérer que les tests de cette après-midi n’allaient pas être plus durs.

Ailleurs, dans un coin perdu de Shunter, au-delà des frontières où la civilisation s’était installée, perdu par-delà la forêt, une jeune femme aux cheveux blonds et au ventre arrondi était debout, une main posée sur son ventre.

« Oh … C’est vraiment … difficile à porter. »

« J’en ait eut qu’un … mais oui, la première fois, ça n’a pas donné envie d’en faire un second. Puis après, quand tu le vois grandir, sourire, dire ses premiers mots, tu es si heureuse … que l’idée de rajouter un membre dans la famille te repasse dans le cerveau. »

« Comment vous avez fait auparavant ? Vous pouvez me le dire ? J’en ait strictement aucune idée. Mais … Il est lourd. Je me demande s’il est en bonne santé. Je ne sais pas … comment tout cela doit se passer quand c’est soi-même qui porte l’enfant. »

« C’est bien pour cela que Manelena m’a permis d’être à tes côtés. Pour te faciliter la tâche. Si tu auras du mal les premiers jours, je serais là. »

« Merci beaucoup, je ne sais pas comment ça va se passer. J’ai … un peu peur et je suis un peu anxieuse, je dois vous avouer. Mais en même temps … Je ne sais pas comment je dois appeler notre enfant. Je ne sais pas si c’est une fille, un garçon, ni même … »

« Tu voudrais attendre le retour de mon imbécile de fils, n’est-ce pas ? Ca se comprend parfaitement … mais si Manelena le retrouve, je ne suis pas certaine qu’il soit encore en état de converser. Enfin, tant qu’elle le ramène en vie. »

« Cela fait déjà un bout de temps que Manelena n’est pas venue. Elle ne vous a rien dit au sujet de sa destination ? Où est-ce qu’elle se rendait ou autre ? »

« De ce que j’ai compris, elle se dirigeait vers Traslord pour rencontre le jeune roi, Royan, n’est-ce pas ? J’ai encore un peu de mal avec les noms. »

« Oui, il semblerait qu’elle veuille attaquer les démons plutôt que d’attendre qu’ils viennent à eux. J’espère … qu’elle ne commettra pas de bêtises. »

Aucune évocation au sujet de ses … parents. Sérest et Séran. Pouvait-on vraiment parler de parents lorsqu’il s’agissait de deux divinités qui s’étaient réincarnées ? Difficile à dire mais … elle ne cherchait pas à en tenir compte. Elle se rappelait juste avoir voulu les sauver tous les deux … et qu’ils avaient fait pareil à leur encontre.

« Sérest … et Sérant n’avaient prévu de survivre … et de même pour moi. »

« Le passé est le passé. Le destin est fait pour être modifié. Si tu penses qu’il faut absolument suivre la voie que tes parents ont tracée pour toi, je suis le parfait exemple que le contraire est possible. Si j’avais obéis à mes parents, jamais je n’aurais eut la chance de devenir grand-mère tout en étant encore bien jeune ! »

« Et vos parents … d’arrières grands-parents. J’imagine qu’ils ne se doutaient pas un instant que cela arriverait, n’est-ce pas ? » répondit Elen tout en souriant avec amusement. Elle … n’avait pas besoin de raconter au sujet du « faux » père de Tery, n’est-ce pas ?

« Pas le moins du monde. Ils ne devaient pas déjà s’attendre à ce que je me présentes à eux à nouveau un jour. Enfin bon … Ce n’est pas bien important pour le moment. Ils vont bien, ils sont restés à Omnosmos malgré que des démons vivent sous eux. »

« A ce sujet, ce n’est pas trop dangereux justement ? Ils ne veulent pas venir avec nous ? »

« Malheureusement, je suis une tête de mule mais il faut bien que cela provienne de quelque part, n’est-ce pas ? Mes parents le sont au moins presque autant que moi. Et de ce que j’ai compris, à Omnosmos, même s’il y a des démons sous la cité, celle-ci est imprenable. »

Imprenable, imprenable, c’était un bien grand mot. Il fallait quand même faire attention un peu, n’est-ce pas ? Le jeune femme à la chevelure blonde était plongée dans une petite réflexion, cherchant visiblement un autre sujet de conversation.

« Dites … Est-ce que je peux vous poser une question ? »

« Hum ? Bien entendu, Elen. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu fatigues ? Tu as besoin d’aide ? Tu peux me le dire, je vais t’emmener te reposer à l’intérieur hein ? On ne dirait pas mais rester debout avec un ventre comme ça, ce n’est pas de tout repos. »

« Non non ! Mais ça concerne bien l’enfant. Je … Comment dire, je ne veux pas passer pour une mauvaise mère mais … Quand il sera né ou elle bien entendu, j’aimerai … retourner à la recherche de Tery. Malheureusement, je ne peux pas y aller avec mon enfant, ça serait vraiment trop dangereux pour lui. Je me demandais donc si … »

« Si je pourrais m’en occuper pendant que tu seras à la poursuite de mon imbécile de fils, n’est-ce pas ? J’avais bien compris dès le début. J’avais pensé que tu allais parler de l’abandonner à sa grand-mère mais bon, tu as utilisé le terme de mère pour te désigner et tu t’inquiètes pour ton enfant avant même qu’il ne soit né, ce qui est un bon début. Je ne peux pas te promettre ce que tu veux, Elen. Il faut que tu élèves un peu cet enfant, au moins les premières semaines … et que tu reviennes assez souvent aussi. Est-ce que tu comprends cela ? Un enfant n’est pas un objet que l’on peut délaisser dans un coin pendant des mois ou des années, sous prétexte que tu as plus urgent ou important à faire. On ne sait pas dans quel état est Tery et si cet idiot qui s’appelle mon fils va bien … mais tu dois te préparer au meilleur comme au pire. Dans le pire des cas, tu seras seule pour l’élever … enfin presque. Mais tu sais, ce n’est pas une perspective horrible, n’est-ce pas ? »

Un petit sourire de la mère de Tery. Elle comprenait pourquoi elle disait cela. Tout simplement car elle était aussi une mère qui avait été chargée d’éduquer son enfant toute seule … enfin, pas dès la naissance par contre. Et il y avait une autre différence :

« Cet enfant aura une grand-mère pour s’occuper de lui … et aussi des arrières-grands-parents. Il ne sera jamais seul, tu peux t’en rassurer. »

« Je … Il n’est pas encore né que je pense déjà à envisager de le mettre de côté. Ce n’est pas que je ne le veux pas. C’est juste que … je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite. Il est vrai que … je n’ai jamais vraiment relâché Tery, que j’ai montré une certaine possessivité … et agression physique envers lui mais … Enfin, je suis heureuse mais j’ai peur en même temps, madame Vanian. Je suis encore très jeune, vous savez. Je vis … dangereusement. »

« Et peut-être qu’il n’est pas encore temps pour toi de t’assagir. L’arrivée des démons à la surface ne présage rien de bon mais cet enfant que tu portes est le fruit de l’union de deux êtres consentants, qui se sont aimés malgré les différences … raciales, peut-on même dire, non ? Votre enfant est le fruit d’un démon mais aussi d’une divinité. Je suis certaine que même s’il n’est pas encore né, il est promis à une magnifique existence. Ca sera à des personnes comme moi, de simples humains, de lui montrer toute la beauté de ce monde qui a permis à deux êtres aux existences opposées de pouvoir s’aimer. »

« … … … Vous parlez un peu comme une ménestrel. » dit Elen tout en souriant, rigolant faiblement bien qu’elle rougissait, gênée par tout ça.

« Poète. Poète. On ne passe pas une partie de sa vie dans une bibliothèque dirigée par ses parents sans avoir une certaine culture. C’est bien les rares objets que j’ai emportés de chez moi lorsque j’ai décidé de fuguer pour vivre pleinement ma vie amoureuse. Une vie que je ne regretterai pour rien au monde. Mais bref, je pense que tu as parfaitement saisi mon message, n’est-ce pas ? Nous sommes d’accord ? »

« Oui, oui et merci encore pour tout. C’est vraiment … magnifique de votre part. Je ne suis encore qu’en réalité une étrangère ou presque. On ne se connaît pas tellement et … »

« Qu’est-ce que tu racontes là ? » s’exclama la mère de Tery en levant un sourcil. « Je ne suis pas assez gentille pour m’occuper de l’enfant de parfaits inconnus. Tu es là, tu es ma belle-fille même si … il est vrai que de ce que j’ai cru comprendre, ce côté-là, cela pose aussi quelques soucis, n’est-ce pas ? Ou je me trompe ? »

« Nous n’y avons jamais réellement pensé, je dois vous l’avouer. Et puis vous savez … »

Non. Elle ne devait pas en parler. Par rapport à Manelena. L’actuelle reine de Shunter n’était pas impassible et surtout guère insensible au charme de Tery. Celui-ci avait tellement de défauts et pourtant, le fait qu’il aille toujours de l’avant avait aisément passer outre les barrières sentimentales et émotionnelles de l’ancienne maréchale de l’armée de Shunter.

« Malgré tout ce qui se passe, mon fils a toujours essayé de me faire plaisir. Même s’il restait enfermé chez nous depuis la mort de son père, il n’a jamais été un mauvais garçon. Il ne pense jamais à mal et il ne veut pas faire souffrir. Il est … très protecteur. »

« Vraiment. On ne le croirait pas en le voyant mais oui. Il veut tellement nous mettre en sécurité mais à chaque fois, nous avons de plus en plus de problèmes qui nous tombent dessus. Je pensais qu’avec les créatures légendaires, cela serait terminé … mais maintenant, il y a les démons … et le fait qu’il ne soit plus là. Des fois, j’ai juste envie de pleurer ! »

Et elle était visiblement en train de pleurer ! Elle ne comprenait pas pourquoi elle sanglotait et avait les larmes aux yeux. Elle n’avait fait que parler, sans même s’emporter ou être en colère. Elle sentit une main lui tapoter doucement le dos avant qu’une voix féminine ne dise calmement, comme si tout cela était normal :

« Plus les mois passent … et plus tu réagiras de la sorte, anormalement, à la moindre phrase ou remarque que l’on te fera. Tu n’as pas à t’inquiéter, c’est ton corps et le fait que tu sois enceinte qui t’incite à réagir … un peu trop vivement au moindre mot. »

« Snif … Snif … C’est vrai ? Je … C’est vraiment dur d’être … mère. »

« Et encore, ce n’est pas le cas pour le moment. Mais oui, tu verras que c’est une expérience difficile mais unique en son genre. »

Elle ne savait pas comment répondre à la mère de Tery. Elle était si … gentille … et douce avec elle. Elle avait envie de la prendre dans ses bras et … c’est ce qu’elle fit, recommençant à pleurer longuement. Snif … Vraiment ! VRAIMENT !

« Ne t’en fait pas, ce n’est qu’un petit chagrin de rien du tout. Je suis certaine que tout va aller pour le mieux, d’accord ? Tu n’as pas à t’en faire. »

« C’est duuuuuuuuuuuuuur ! Vraiment trop duuuuuuuuuuur ! Snif … Vraiment … J’ai envie de retrouver Tery ! J’ai envie de lui montrer son enfant ! J’ai envie de vivre avec lui ! Juste dans une maisonnée ! J’en ai assez de tout çaaaaaaaaaa ! Même si … même si … Il a tenté de me tuer, je lui en veuuuuuuuuux pas ! Je le cognerai … juste très fort ! »

Une fois, deux fois, trois fois ! Elle le frappera jusqu’à ce qu’il s’excuse pour ses actions, snif ! Elle lui fera mal ! Elle lui fera très mal, quitte à lui transpercer le ventre mais ensuite, elle le soignera et elle l’aimera encore plus qu’avant.

« Je crois que je vais aller me reposer … Je suis vraiment fatiguée, snif. »

« Tu es plus qu’épuisée, Elen mais c’est normal. Ton corps te travaille et cela va être encore dans les prochains jours. Il va falloir que tu sois très forte, d’accord ? »

« Snif … Est-ce que … Est-ce que je peux compter sur vous ? »

« La question ne devrait même pas être posée, Elen. Si je usis là depuis plusieurs mois, n’est-ce pas déjà une réponse positive de ma part ? »

« Je ne saiiiiiiiiiiiis pas ! Snif … Ah … Snif … Ah … J’irais … trouver Tery … snif. » murmura t-elle, commençant à renifler bruyamment.

« Mais oui, tu le retrouveras et tu le ramèneras ici. On lui donnera chacun une paire de claques dont son visage se rappellera toute son existence. »

« Snif … d’accord, snif … Je note ça, je le ferais. » dit-elle en commençant à fermer les yeux, plongeant visiblement dans un sommeil qui était réparateur.

« Ah … Des fois, on se demande si en désirer un second est vraiment une bonne chose ou presque. Mais bon, au lieu d’un fils, j’ai aussi une belle fille à m’occuper. Et visiblement, elle risque de me prendre beaucoup de temps. »

« Sommeil … Je suis fatiguée … madame … Vanian, si fatiguée. »

« Je le sais, je le sais. Il est l’heure de se reposer. Je vais t’emmener sur la chaise à bascules, on va te mettre une couverture et tu vas rester bien au chaud, d’accord ? Il ne faut pas faire trop d’efforts quand on porte un enfant en soi. »

« Je le sais bien, je le sais mais … ah … »

Plus aucune réponse de la part d’Elen. Finalement, elle s’était vraiment assoupie. Avec lenteur, la mère de Tery l’emmena jusqu’à la chaise à bascules, la déposant délicatement dessus. Quelques minutes plus tard, elle avait une petite couverture sur les genoux et dormait profondément, des larmes aux yeux.

« Tery, si je te retrouve un jour, je te promets que ça ne sera pas avec une paire de claques que tu t’en sortiras pour ce que tu as commis. »

Elle était relativement en colère et vraiment, si elle lui mettait la main dessus, elle était certaine qu’elle ferait un carnage sur le jeune homme. Elen … était vraiment dévastée. Elle portait un enfant. C’était exactement le genre de moments où il fallait qu’il soit là. Mais non, ce n’était pas le cas. Tery n’était pas là … et il n’y avait aucune chance qu’il se présente à Elen avant que l’enfant ne naisse.

« C’est vraiment regrettable … très regrettable. »

Parler calmement pour donner l’impression qu’elle n’était pas en colère … alors qu’elle bouillonnait de rage intérieurement. C’était toujours ainsi. C’était aussi en partie pour cela qu’elle évitait de se mettre en colère … devant les autres. Elle était … assez violente quand cela devait arriver, parfois.  Ah … Il valait mieux ne plus y pensert et simplement patienter. Cet enfant allait avoir d’un plus grand soutien que prévu. D’ailleurs, c’était à se demander … si l’enfant allait naître sans aucun problème vu ses origines.

Sous la surface, Tery était tout simplement assis contre un mur, toujours recouvert de l’armure grise qu’il portait depuis hier. Seule sa tête était visible, le casque déposée à sa gauche. Elise s’était assises à ses côtés, à sa droite, toute aussi exténuée que lui alors que le jeune homme avait le visage baissé.

« C’était … vraiment … pas simple, Tery, n’est-ce pas ? »

« Hum hum … pas simple … c’est vrai … mais c’est terminé. Bravo Elise. »

« Je devrais plutôt dire : Bravo à toi, Tery. On a réussi. On est parmi les premiers. Tu veux que l’on rentre maintenant, Tery ? Ca serait mieux … pour l’annoncer à mon père. »

« S’il te plaît, juste quelques minutes, ensuite … ça ira. »

Il parlait lentement, vraiment très lentement et elle comprenait parfaitement que ça n’allait pas fort. Pour autant, elle chuchota d’une voix lente :

« Tu devrais quand même retirer cette armure au lieu, Tery. »

« Oui, je le sais bien mais … Pfiou … Tu veux bien m’aider à me lever ? »

A le lever ? Bien entendu. Elle ne voyait pas trop ce qui dérangeait Tery mais elle comprit rapidement lorsqu’il s’affaissa à moitié sur elle. HEY ! IL PORTAIT UNE ARMURE ! Il allait l’écraser s’il ne faisait pas gaffe ! Qu’il fasse attention à elle !

« Zou, enfin, bon débarras ! Quelle idée que de porter une armure aussi longtemps. Tu dois avoir le dos en compote ! Non, tout ton corps même ! »

« Je ne te le fais pas dire, Elise. Je ne te le fais pas … »

« HEY ! Tu ne vas pas me tomber dessus à nouveau ! Qu’est-ce qui se passe avec toi ? Je … Depuis ce matin, déjà au petit-déjeuner … … … Tery ? »

« Oui, Elise ? Qu’est-ce que tu … veux me dire exactement ? » murmura le jeune homme aux cheveux bruns avec lenteur. Elle le regardait à nouveau, mais avec un peu de colère dans les yeux. Croisant les bras au niveau de sa poitrine, elle reprit :

« Tu n’as pas quelque chose à devoir m’avouer par rapport à cette nuit ? »

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler exactement, Elise. Je n’ai juste pas dormi de la nuit pour être sûr de … »

SBAF ! Il ne l’avait pas vue venir celle-là … et malgré son état physique, il venait AUSSI de la sentir sur sa joue. Elise le prit par le col, criant :

« Toi, moi … au lit et maintenant. J’arrive pas à le croire que tu te sois décidé à faire une nuit blanche JUSTE LE JOUR DU TEST ! Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! »

« Rien de spécial. Tu m’as fait mal … Elise. Vraiment, je vais avoir une marque. »

« Et si tu continues à me répondre, tu vas en avoir une seconde. Tu me suis et tu ne poses plus aucune question, compris ? »

Il ne faisait que lui obéir alors qu’elle lui prenait la main. Certains soldats qui avaient passé les tests les regardèrent, interloqués par les propos assez virulents d’Elise mais surtout qui pouvaient avoir un autre sens que celui prévus par la démone aux cheveux auburn. Se faisant traîner hors du bâtiment, en direction du château, elle demanda aux servants où était la chambre de Tery, ces derniers la lui indiquant.

« Et maintenant, pour la peine … Tu vas voir ce dont je suis VRAIMENT CAPABLE ! »

Qu’est-ce que … Il remarqua bien trop tard les lignes d’Alzar sur les bras d’Elise. Celle-ci l’avait soulevé avec aisance avant de le projeter sur le lit, faisant presque trembler la pièce. Elle sauta à son tour sur ce dernier, ayant bien entendu refermer la porte derrière eux. Sans même lui laisser la possibilité de s’installer, elle le prit contre elle avant de dire :

« Et maintenant, tu t’endors sinon, je vais être vraiment furax. »

« Si tu ne me secoues pas … trop … ça devrait aller. »

Et il avait encore la force de répliquer ? Elle s’apprêtait à le secouer exprès pour avoir proféré de tels propos mais elle s’arrêta. Le jeune homme ne bougeait déjà plus sur le lit, même s’il était sûrement bien mal installé. Ah … Voilà, c’était mieux. Il en faisait … toujours trop. Elle passa une main dans ses cheveux, veillant sur lui pendant qu’il se reposait.

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