Chapitre 51 : Une troisième force

ShiroiRyu
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Chapitre 51 : Une troisième force

« C’est de la folie, roi Royan. Nous allons emmener les soldats à une mort certaine. »

« Nous ne serons pas seuls : l’armée de la reine de Shunter nous accompagnera. A partir de là, il ne sera pas bien difficile d’obtenir la victoire. Où est donc le courage des soldats de Traslord dans vos propos ? Vous donnez une mauvaise impression à la reine Manelena. »

« Sauf votre respect, l’impression que l’on donne à l’extérieur n’est guère importante s’il s’agit de la vie de nos soldats qui est en jeu. Je préfère privilégier la sécurité. »

Humpf … Royan poussa un soupir. Voilà qu’un nouveau problème se profilait à l’horizon, un problème qu’il n’avait pas envisagé sur le moment. Et maintenant, il était un peu tard pour commencer à réfléchir à une solution. Pour autant, il allait devoir trouver comment arranger cela. Il se tourna brièvement vers Manelena, espérant obtenir une réponse qui ne tarda pas :

« Bon, ce n’est pas tout cela mais vous jouez à un jeu dangereux. Il est un peu tard pour commencer à ne plus voir se battre sur le front. Vous comptez donc agir comment face aux démons ? Attendre qu’ils viennent frapper à la porte de la capitale ? »

« Nullement. Nous allons les repousser dans leurs tanières et tout faire pour qu’ils ne puissent plus s’en extraire, comme auparavant. Cela a très bien foncionné au départ, pourquoi cela ne devrait-il pas continuer ? »

« Tout simplement car en agissant de la sorte, vous vous faites manipuler en beauté. Pendant que vous vous focalisez sur une ou deux grottes, qui sait si les démons ne vont pas attaquer par une troisième d’entre elles ? »

« Nous réagirons en conséquence et nous ne les laisserons pas s’approcher de l’une de nos villes. Nous connaissons parfaitement notre royaume, reine Manelena. »

Le ton était agacé et le visage du général qui s’était approché essaya de rester parfaitement impassible, ce qui semblait être une véritable épreuve de force. Pour autant, Manelena était parfaitement calme et stoïque, reprenant :

« Ainsi, votre but consiste simplement à épuiser vos soldats à une marche longue et fastidieuse en attendant que les démons profitent de la moindre faiblesse pour vous assaillir et obtenir la victoire. La meilleure défense n’est pas forcément l’attaque mais vous donnez plus l’impression que vous êtes en train de subir un état de siège que l’inverse. En condamnant une grotte ou deux, il en restera des dizaines dans les alentours. Vous ne pourrez jamais toutes les fermer, que vous le désiriez ou non. »

« Et pourtant, c’est ce que l’on va faire. Roi Royan, ne laissez pas une personne extérieure vous donner des consignes ! C’est tout simplement … »

« ROI ROYAN ! ROI ROYAN ! » hurla un soldat en rentrant avec vélocité dans la salle du conseil de guerre, essoufflé et en sueur. Toutes les têtes présentes se tournèrent vers le soldat, celui-ci s’arrêtant de respirer, le rouge montant aux joues, comme s’il venait de commettre un crime impossible à réparer. Pour autant, Royan fit un mouvement de la main.

« Que se passes t-il pour que vous passiez dans le couloir en criant de la sorte ? »

« Des … Des … Il y a une armée de Gnomolds près de la capitale ! Ils sont dans la capitale ! Ils sont des centaines … non des milliers ! Les Gnomolds de la capitale sont même alliés à ces derniers ! Ils … Ils sont aux portes du palais ! »

Depuis qu’il avait autorisé les Gnomolds à pouvoir s’installer dans les villes, comme un geste d’apaisement envers ceux de la race d’Ernold, il avait pensé que cela permettrait aux Gnomolds de s’acclimater et enfin de vivre en harmonie … mais il s’était visiblement trompé. Il se redressa, furieux tandis que les autres membres de l’assemblée faisaient de même.

« Les Gnomolds nous déclarent la guerre aussi ?! Comme si nous avions besoin de ça en ce moment même ! Comme si n’avions pas déjà assez de problèmes ! »

« Attends un petit peu au cas où. Les Gnomolds ne sont pas aussi suicidaires que ça. Il y a sûrement une raison. » dit Manelena, calmement bien qu’elle était elle-même assez irritée.

« Les Gnomolds sont aux portes du palais … mais ils demandaient à vous voir, roi Royan ! Mais ils demandaient aussi à voir la reine Manelena ! »

Donc les Gnomolds étaient au courant de sa présence. Après, il était vrai que se ramener avec une armée n’était pas vraiment le plus discret qui soit mais bon … Elle hocha la tête positivement, sans parler, faisant les premiers pas pour suivre le soldat qui s’apprêtait déjà à guider les plus hautes instances des deux royaumes, que cela soit militaire ou politique.

« D’ailleurs, ces Gnomolds sont étranges ! Ils n’ont pas chercher à blesser les gardes et personnes qui tentaient de les arrêter ! »

« Comment ça ? Qu’est-ce qu’ils ont fait exactement alors ? »

« C’est … difficile à expliquer mais ils donnaient l’impression de juste vouloir les rendre inconscients. Y a beaucoup de soldats au sol mais aucun n’est réellement blessé ou mort. Oh, y a eut un peu de sang mais à part ça … »

« A quoi est-ce que ces Gnomolds sont en train de jouer ? » marmonna Manelena. Ce genre de petites surprises imprévues, ce n’était pas fait pour lui plaire.

« Je ne sais trop rien mais ils sont dans mon royaume. J’avais la main tendue vers eux, ouverte et prête à les accueillir. Si c’est comme ça qu’ils comptent me remercier, ils vont très vite comprendre à leurs dépends que je ne suis pas le genre à me faire embobiner une nouvelle fois. Tout ça car j’ai fait confiance à Ernold. »

« Attends un petit peu avant de réagir impulsivement. Ca me fait bizarre de te dire ça mais qu’importe … On va les laisser s’expliquer et ensuite, on verra en conséquence. »

« C’était ce que je comptais faire … Manelena. Je n’ai pas besoin de tes conseils, surtout lorsqu’il s’agit d’un domaine où je me débrouille plus que correctement. » répliqua Royan. Les deux souverains étaient sur les nerfs et cela se ressentait.

Hargneux comme pas possible. Il avait vraiment changé, pas forcément en positif depuis la disparition d’Elise … voire même plutôt du fait qu’elle était encore vivante. Pour autant, elle n’allait pas faire de remarque. Les Gnomolds étaient un peu plus gros problème à l’heure actuelle. C’est pourquoi … bon …

« VOUS AUTRES ! EXPRIMEZ-VOUS ! »

Elle n’était pas plongée dans ses rêveries ou presque pendant qu’elle regardait tout simplement l’attroupement de Gnomolds devant eux. Les soldats qui gardaient les portes étaient terrorisés ou presque mais bon, il n’y avait qu’une centaine de Gnomolds à tout casser. Le garde n’avait pas exagéré un peu ?

« Humpf ! Vraiment, les humanoïdes des différents royaumes sont vraiment aussi pathétiques que ça ? Et aussi ridicules ? Obligés de se sentir agressés dès qu’ils sont face à l’imprévu. »

Hum ? Elle avait reconnu cette voix entre mille. Il fallait dire qu’elle avait été assez marquante depuis le début … et qu’elle avait été un cause de traumatisme pour Tery pendant de longues années. C’est pourquoi elle haussa un sourcil.

« Qu’est-ce que vous foutez-là ? Hum ? Non … Vous n’êtes pas … Rokar. »

Elle s’était trompée en entendant le son du Gnomold mais visiblement, un Gnomold ressemblait à un autre, même dans le ton utilisé. Et en même temps, en entendant le petit rire du Gnomold, elle comprenait une chose : ils connaissaient visiblement Rokar.

« Héhéhé ! C’était bien ce qu’il avait dit. Les deux dirigeants de Shunter et Traslord sont au courant de son existence. Cela facilitera la discussion ! Avec Honoros, Claudiska et Mékalarma, ça ne serait pas possible. »

« Et si vous arrêtiez de tourner autour du pot ? Dites ce que vous voulez plutôt. » déclara Manelena, guère inquiète par la tournure des événements.

« Expliquez à vos compagnons qu’on ne cherche pas les ennuis et qu’ils baissent leurs armes. Sans cette petite mascarade, vous ne seriez jamais sortis du palais. »

« C’est pas faux … même si la méthode est cavalière et que le procédé est ennuyeux, au moins, vous avez réussi votre objectif. Mais vous savez qu’en agissant de la sorte, vous allez vous mettre à dos les rares citoyens qui vous faisaient confiance ? »

« AH ! S’ils s’en font pour aussi peu, c’est que la confiance ne régnait déjà pas vraiment à la base ! Je m’appelle Rézar, je suis un des membres de la famille de Rokar. »

« Mouais … Et ensuite ? » dit Manelena, Royan regardant celle-ci depuis le début. Est-ce qu’elle oubliait qui était le roi en ces lieux ? Il s’apprêtait à ouvrir la bouche mais le Gnomold avait déjà repris la parole :

« On a entendu quelques nouvelles au sujet du fait que vous aillez casser la gueule aux démons et on s’est dit qu’on aimerait bien être de la partie. »

« Des Gnomolds ?! Avec nous ! Est-ce une blague de mauvais goût ?! »

Voilà que l’un des généraux venait de s’exprimer avec colère et dégoût. Pour autant, Royan leva la main pour lui intimer de se taire. Malgré cela, le regard saphir du jeune monarque était mi-clos, le front plissé par le mécontentement.

« Pourquoi les Gnomolds se décideraient à attaquer les démons maintenant ? »

« Tout simplement car ce n’est notre objectif commun. Vous pensez être sur ces terres depuis combien de temps ? Des décennies ? Des siècles ? Des millénaires ? Vous ne savez rien de l’histoire des Gnomolds. Nous nous occuperons des démons … comme il se doit. »

« Vous savez à qui vous vous adressez de la sorte ? »

« A un gamin encore barbouillé d’une moustache de lait maternel, hein ? On sait que tu es le petit roi de Traslord mais ça n’empêche pas qu’on est pas régit sous tes ordres. Simplement, Rokar … et même le grand Ernold nous ont dit qu’on devait vous prêter main-forte. En plus, semblerait que tu te fasses bien voir par les Gnomolds qui vivent dans vos cités. C’est donc que tu as un côté pas si mal à nos yeux. »

Il ne savait pas vraiment comment réagir. Ce Gnomold était en trian de l’insulter tout en le complimentant. Dans les deux cas, difficile de savoir sur quel pied il fallait danser. C’est pourquoi il resta parfaitement imperturbable par rapport à tout ça, attendant que le dénommé Rézar termine sa tirade.

« Nous pensions attaquer les démons, c’est vrai … mais il s’avère que mes généraux ne sont pas convaincus par l’utilité d’un tel acte. »

« Ca ne serait pas de la lâcheté ou de la couardise ? C’est vrai que les démons ne sont pas à prendre à la légère … mais rien d’étonnant à ce que certains hommes qui ne se reposent que sur leur titre, ne puissent pas livrer bataille contre des entités millénaires, bien plus puissantes que ne le sera jamais un simple humain ! »

« C’en est trop ! Je vais lui faire payer son arrogance à cette demie-portion ! » s’écria le général contestataire, sortant une épée de très bonne facture, à la garde étincelante.

« Peuh ! Ca se vexe pour un rien ces humanoïdes. Viens donc par là, mon gars ! HEY ! LE ROI ! Si je l’éclate, vous pensez à me nommer général de l’une de vos armées ? Ca sera encore plus simple pour diriger les Gnomolds ! »

« Je n’ai aucune raison d’accep… »

« Même si ça ne sera pas son cas, ça sera le mien. » coupa Manelena, comme maintenant amusée par la situation. Le général était déjà descendu des escaliers emmenant à l’entrée du palais, arme à la main tandis que les gnomolds autour de Rézar reculaient pour former un cercle avec les soldats de Traslord.

« Si on m’avait dit … que cela tournerait à une bataille aussi grotesque, je ne crois pas que j’y aurais cru. Ah … Qu’est-ce que j’ai fait à Sérest et Séran pour mériter cela. » soupira Royan en se disant que le couple de dieux devait être bien moqueur pour lui affliger une pareille situation. Hum ? Et avec quoi Rézar allait-il se battre ?

La réponse ne tarda pas lorsque … le Gnomold sortit deux cimeterres. Oh, ce n’était pas des cimeterres de petite taille, c’était même l’inverse. Ils étaient au moins aussi grands que le Gnomold qui avait un sourire aux lèvres.

« Veux-tu savoir comment on m’appelle parmi mes compères ? Le Scarabée. Tu vas très vite vite comprendre pourquoi mais avant … Dites … Est-ce que j’ai l’autorisation de le tuer ou non ? » demanda le Gnomold en se tournant vers Royan.

« Ce n’est pas un peu tard pour me poser la question ? Je dirais non … même si lui ne se retiendra pas pour que ça soit le cas. »

« Tssé ! Un petit handicap, quoi de mieux pour se mettre en forme ? Bon ! On va juste l’amputer d’un membre alors, pour lui faire comprendre la dure réalité ! »

Mais à peine avait-il commencé un mouvement que l’épée du général s’entoura de glace, prenant la forme de plusieurs pointes glacées et acérées. Ah oui ? Directement, on utilisait la magie en même temps ? Pourquoi pas !

« Ah … Et qu’est-ce que les citoyens de la capitale vont croire en voyant cela ? Ce n’est pas un divertissement, Royan, tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement, Manelena mais ça ne change rien au fait que j’aurai préféré de telles exactions chez moi. »

« C’est un peu tard pour que ça se passe autrement. Il fallait réfléchir plus rapidement. »

Est-ce que c’était vraiment l’heure … Oh … Il comprenait. Manelena voulait lui montrer qu’il n’avait pas l’étoffe d’un roi hein ? Qu’avec de tels évènements imprévus, il n’était pas capable de garder la tête froid et les épaules solides ? Elle se trompait lourdement à son sujet.

« Alors, je pensais que tu allais me montrer ce que tu savais faire, le gnomold ?! »

« Hihihik ! Vraiment ? C’est tout ce que tu as à donner ? Je ne pensais pas que les généraux pouvaient être aussi faibles que ça ! Ca en est vraiment amusant ! »

Amusant ? Il trouvait ça AMUSANT ?! Il était vrai que le gnomold n’avait que des blessures superficielles, évitant les vagues de froid et les pics glacés juste au dernier moment, ce qui était parfait pour irriter le général qui n’arrivait pas à prendre l’ascendant.

« Arrête de t’enfuir, sale petit gnomold ! Tu crois que tu vas pouvoir m’échapper ?! »

« Il est en train de le mener en bateau. Je pensais vraiment que les militaires de Tradlord étaient plus calmes et stoïques, enfin ceux haut placés, Royan. »

« Si c’était aussi simple que ça, Manelena. N’oublie pas que tout le monde n’est pas issu du tiers gérant principalement le domaine de la glace et du froid. Certains ont un tempérament digne des pires ouragans, voguant sur les mers tandis que les derniers sont bien plus têtes en l’air et ne pensent guère aux désagréments du monde qui les entoure. Oui, c’est comme ça et pas autrement pour certains. »

« Vous êtes vraiment trop compliqués dans Traslord. »

Elle évita de soupirer mais cela pouvait se voir dans son regard qu’elle était un peu fatiguée. Pour autant, il y avait un combat à observer et en tant que tel, difficile de devoir l’ignorer. D’ailleurs, le général était assez épuisé par ses frappes, le gnomold s’arrêtant de se mouvoir.

« Enfin ?! Tu as décidé d’arrêter de t’enfuir ? On va pouvoir … »

« Foutu humain. Je comprend pas pourquoi tu es aussi haut placé en tant que militaire alors que tu ne vaux rien du tout ! »

Les deux cimeterres venaient de se placer de part et d’autre du bras tenant l’épée. Un seul mouvement et comme une paire de pinces, elles vinrent trancher net le bras, celui-ci tombant au sol alors que le sang était en train de couler en forte quantité.

« VITE ! Des soigneurs ! Faut stopper l’hémorragie ! » commença à crier un garde, d’autres se présentant autour du général qui venait de poser ses genoux au sol.

« Ben alors, c’est déjà fini ? Tout simplement parce que l’on a perdu un bras ? Je vous jure… »

« Saleté de gnomold ! TU VAS PAYER POUR CE QUE TU … »

« STOP ! QUE TOUT LE MONDE S’ARRËTE ! » hurla Royan avant même que les soldats ne commencent à s’en prendre aux gnomolds.

« Mais roi Royan, il … vous avez vu ce qu’il vient de faire ?! »

« Gagner le duel qui l’opposait au général tout en respectant la condition qui était de le garder en vie ? Le général a réagit un peu trop brusquement et a décidé de s’en prendre à … Hum, c’est quoi encore ton nom ? Rézar, c’est bien ça ? »

« Héhéhé, ouep. C’est bien ça « votre altesse ». On va dire que je suis enchanté de faire votre connaissance maintenant. J’ai tenu ma part du marché. »

« Et vous voulez que je tienne la mienne même si je n’ai rien promis, n’est-ce pas ? Mais la reine de Shunter s’est décidée à accepter votre présence. Il en sera de même de mon côté. »

« Roi Royan, c’est de la folie ! On ne peut pas les tolérer dans notre armée ! »

« Ils ne seront pas partie intégrante de notre armée. Ils auront la leur, de ce que j’ai compris. Simplement, ils ne partiront pas sur un front en solitaire. C’est bien cela ? »

« C’est exact, héhéhé. On veut simplement être sûrs de ne pas se prendre des dagues dans le dos. C’est plus une mesure de précaution qu’autre chose ! »

« Je vois, je vois. Vous pouvez considérer que nos armées ne vous attaqueront pas. Vos attaques envers mon royaume sont devenues bien moindres depuis l’apparition des démons à la surface. Je n’ai aucune raison de continuer cette guerre inutile entre nos deux races. J’imagine qu’il en est de même pour la reine de Shunter. »

« Pas de problèmes pour moi. Depuis que je sais que vous vous focalisez sur les démons, ça me suffit amplement et … Ernold nous a montré que certains gnomolds pouvaient en avoir dans le cerveau, ce qui n’était pas forcément visible chez quelques membres de votre espèce. »

« Héhéhé … Elle a du répondante, la reine. Tant mieux, ça rendra la joute que plus appréciable. Bon, votre général, là. Il a un bras en moins mais ça ne veut pas forcément dire que c’est prévu qu’il finisse manchot. Z’avez de bons soigneurs ? J’ai fait une coupe rapide et précise. C’est pas comme si ça serait impossible de réparer tout ça. »

« Oui, oui, on va se charger d’eux. Envoyez l’un de vos gnomolds la prochaine fois que nous discuterons du futur assaut sur les démons. Hum … A ce sujet, Royan, leur faudrait une preuve comme quoi il serait envoyé pour le discussion. »

Il cligna des yeux, se tournant vers Manelena. Une preuve ? Hum … Comme le symbole royal ou autre. Il hocha la tête, signalant par là qu’il avait bien compris le message qu’elle voulait transmettre. Ah … Il avait l’impression qu’elle lui donnait des ordres. Que ça ne devienne pas trop récurent sinon …

« Bon, sur ce, on va se retirer. Vous n’aurez qu’à transmettre votre sceau ou je ne sais quoi à l’un des gnomolds qui se baladent dans la ville. Il me le ramènera ! »


Ces gnomolds. Qu’est-ce qu’ils étaient réellement ? Amis ou ennemis ? Avec eux, l’assaut sur les démons ne faisait plus aucun doute. Ils étaient une source de puissance qui n’était pas à prendre à la légère. Ainsi … Se les mettre à dos était vraiment une bien mauvaise idée en cette situation qui était assez cataclysmique. D’ailleurs …

« Maintenant, j’ai un autre souci dans les bras. Comment est-ce que je vais devoir expliquer aux citoyens à ce sujet ? Et aux soldats ? Ah … »

« Déjà, est-ce que les citoyens apprécient la présence des Gnomolds ou non parmi eux ? Certains quartiers peut-être plus que d’autres. Ernold et les Gnomolds qui l’accompagnent montrent parfaitement qu’ils peuvent être très intelligents et capables donc de devenir de très hautes entités dans ce monde. »

« Je m’en doute, Manelena. C’est pour ça que j’ai décidé qu’on pouvait les accepter. D’ailleurs, il y avait même un système de trocs. Et les Gnomolds ont une histoire et une culture bien différente de celles des autres. Mais avec cette action, comment je dois expliquer tout ça ? »

« Et bien … Vu que les Gnomolds n’ont fait aucun mort, selon leurs dires, tu n’auras qu’à demander confirmation de ça. Bien entendu, tu évoques des représailles si cela se reproduit et autres. Ah … Tu vas m’accompagner pour une petite marche, nous avons à parler. »

« Est-ce vraiment nécessaire, Manelena ? » demanda le jeune homme aux cheveux bleus.


Plus que nécessaire. Malgré le fait qu’il ait perdu ses parents très jeunes et ses frères dans l’adolescence, Royan était peut-être un prince remarquable, un roi appréciable mais il lui manquait tellement de choses. Encore une fois, elle allait devoir faire l’éducation d’une autre personne. Si on lui avait dit ça, il y a bientôt cinq ans, qu’elle aurait des interactions du genre, jamais elle n’y aurait cru, loin de là.

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