Chapitre 5 : L’aide d’un gnomold

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : L’aide d’un gnomold

« Pfiou … J’avais un peu oublié à quel point Omnosmos, ce n’était pas la porte à côté. »

« Et pourtant, Elen, je tiens à te rappeler qu’Omnosmos est normalement au centre du monde. La capitale est à égale distance de tous les royaumes, pas de disparités de ce côté-là. »

« Je ne suis pas sûre que les gens s’intéressent vraiment à ce détail, madame Vanian. » répondit poliment la femme aux cheveux blonds, bébé attaché au niveau de sa poitrine pour ne pas être obligé de le porter tout le temps.

« Et bien, ils devraient, ça les instruirait et ça ne leur ferait pas vraiment de mal, de temps en temps ! AH ! Enfin bon … Pas bien grave. »

« Heureusement que vous n’avez pas à marcher pour vous rendre jusqu’à Omnosmos, n’est-ce pas, vous deux ? » déclara Manelena, soupirant juste quelques secondes après. Elles étaient à trois sur le cheval. Heureusement … Heureusement qu’il était sensiblement plus grand que le commun des chevaux. Bon, il était aussi assez unique en soi.

« C’est pas faux. Sinon, nous mettrions plusieurs journées pour y arriver. »

« C’est déjà le cas, Elen. Nous en sommes à trois jours, n’est-ce pas, Manelena ? »

« Je ne comptes pas vraiment les journées, sauf si cela s’avère nécessaire suivant la situation. A l’heure actuelle, rien ne m’y oblige donc je vous fais confiance. »

« Bien bien bien … Visiblement, tu es plus concentrée sur la route qu’autre chose. D’ailleurs, est-ce que tu es obligée de porter cette lourde armure pendant que tu chevauches ? »

« Je n’ai pas le choix. Tout le monde ne connaît pas forcément cette apparence … contrairement à la nouvelle reine de Shunter. »

« Tout le monde n’a pas entendu parler de la maréchale Nali ? Avec son imposante armure noire ? Je ne suis pas vraiment sûre, Manelena. » corrigea Elen tout en rigolant.

« Hum … Disons que je suis plus une rumeur ou une légende, je n’ai pas visité tout Shunter non plus, malgré mon expérience. A côté, mon visage a été représenté de nombreuses fois depuis que je suis reine. »

« C’est vraiment pas simple, n’est-ce pas ? D’ailleurs, la lettre que tu as envoyée, elle contenait quoi ? C’était pour qui ? Un amour caché ? »

« … … … Si tu veux tomber du cheval, continues à me provoquer et ça sera fait. » murmura Manelena. « Cette lettre est pour Hémurion, si tu te rappelles de son nom. Je devais lui donner de nombreuses consignes et autres sur ce qu’il fallait faire pendant mon absence. »

« Il n’a pas pris l’habitude avec tes nombreux voyages vers Traslord ? Tu devrais plutôt faire attention, non ? Pas que le peuple croit que tu es une reine nullement présente. »

« Le peuple comprendra que je ne fais pas cela pour le plaisir mais pour lui. »

« Si seulement c’était aussi simple que ça. »

« Elen, depuis quand est-ce que tu t’y connais en sociabilité ? Je te rappelle que tu as vécu dans un orphelinat pendant des années et qu’après tout ça, tu étais à peine en train de parler avec autrui. Si tu as rencontré Tery, ce n’était qu’un coup de chance. »

« Oh … Je pense quand même qu’une fille comme moi est plus sociable qu’une fille comme toi. Enfin, deux femmes puisque nous avons passé l’âge des enfantillages. »

« Mesdemoiselles, on arrête tout de suite de se chamailler pour des broutilles. Me suis-je bien faite comprendre ? Je l’espère pour vous sinon … »

Sinon, cela risquait de barder et il fallait être certain d’une chose, ça n’allait pas être plaisant le moins du monde, n’est-ce pas ? Manelena émit simplement un grognement en réponse aux propos de la mère de Tery alors qu’Elen se focalisait à nouveau sur son enfant. Le voyage dura encore deux journées avant qu’Omnosmos ne soit dans leur champ de vision.

« Nous y voilà enfin. Euh … Oh … Manelena, ça n’a pas tellement changé non ? »

« Par rapport au fait que les portes démoniaques soient ouvertes ? C’est exact … et c’est tant mieux. Cela pose beaucoup moins de problèmes de cette manière. »

« Ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire par là … mais enfin bon … Ce n’est pas vraiment ça le souci ou autres. Ah … Zut. RAH ! Je veux dire : Les démons n’attaquent pas Omnosmos de l’intérieur normalement ? »

« Omnosmos n’est pas du genre à s’écrouler dès la première attaque. Si tu t’inquiètes à leur sujet, tu peux être rassurée. Ils ont plus que les moyens de se défendre. Aucun démon n’a réussi à traverser les portes souterraines. »

Elen poussa un grand soupir de soulagement, Manelena sachant pertinemment pourquoi cela. Les portes … avaient été ouvertes par Tery mais indirectement par elle à cause de son sang. Il en était de même pour Sérest et Séran.

« D’accord, tant mieux. Aucun risque d’être agressée alors pendant que nous nous promenons en ville, c’est ça ? » demanda une nouvelle fois Elen. « J’aimerai … éviter de mettre en danger ma fille si c’est possible. Même si c’est un peu tard. »

« Pour réclamer une telle chose ? Plus que tard, même. Mais ne t’en fait pas, de toute façon, s’il y a vraiment un souci, je n’hésiterai pas à utiliser les pouvoirs que m’a offert Séran. »

« Tu en parlais déjà auparavant mais … concrètement, qu’est-ce qu’il a fait exactement ? »

« Me donner la possibilité d’utiliser la magie de Zélisia … Enfin, les lignes de Zélisia. C’est un cadeau inestimable et unique en soi. »

« Je me doutes bien mais … donc Royan a eut la même chose de la part d’Alzar ? Enfin de Sérest ? Si j’ai bien compris ce que tu disais, non ? » demanda une nouvelle fois Elen. Elle ne pouvait toujours pas les considérer réellement comme ses parents malgré tout.

« C’est plus compliqué que d’avoir ou ne pas avoir … C’est vraiment plus difficile que ça … »

« BON ! Toute façon, ne nous préoccupons pas de ça hein ? J’ai posé la question mais tu n’es pas obligée d’y répondre dans les détails ! »

Tant mieux car elle n’avait vraiment rien à dire sur le sujet. Pas que cela l’embêtait mais presque. Aux portes d’Omnosmos, les gardes l’arrêtèrent mais Manelena retira aussitôt son casque, déclarant d’une voix calme :

« Vous pouvez nous laisser passer, n’est-ce pas ? »

« Euh … Oui bien entendu, reine Manelena ! Ne nous vous attendions pas, c’est tout ! »

« Une petite visite à … un vieil ami, dira t-on. Ernold est-il dans la ville ? »

« Depuis l’ouverture des portes démoniaques, il ne l’a toujours pas quittée. Il est très concentré à la protection de la ville. Sans lui, nous serions déjà disparus depuis bien longtemps. » répondit le soldat avec fierté bien qu’il n’était en rien responsable de cette situation loin d’être alarmante en fin de compte pour le moment.

« Bien bien bien … tant mieux alors. Il se trouve dans la tour des Archimages ? »

« Ahem … Plutôt dans l’un des bâtiments aux alentours. La tour des Archimages est sous surveillance constante à cause des démons, on veut éviter que le grand archimage finisse blessé par une erreur de notre part. »

« C’est légitime. Bon, est-ce que nous pouvons passer alors ? Nous avons une seconde visite aussi à faire … Montrer un enfant à ses arrières-grands-parents. »

Et du regard, elle vint désigner tout simplement le bambin qui était dans les bras d’Elen. Celle-ci fit un grand sourire aux gardes avant que ces derniers ne finissent pas dire :

« Bien entendu, bien entendu. Faites donc, reine Manelena, mademoiselle, madame. »

Petit hochement de tête respectueux envers Elen et la mère de Tery de la part des soldats. Ils avaient plus que l’habitude que des personnes de haute noblesse rentrent par ici, du moins, avant que les démons n’aient surgit des entrailles de la terre.

« Bon … Par où allons-nous alors, Manelena ? Tout de suite en direction d’Ernold ? »

« Non, vu que nous ne savons pas exactement où il se trouve, le mieux est d’aller voir les grands-parents de Tery … donc dame Jésiana et messire Périk. »

« C’est vrai. Ils seront peut-être au courant de sa position … même si je pense qu’ils auront bien mieux à faire par rapport à un certain évènement. »

« Ils sont au courant ou non ? Je ne sais pas si vous avez écrit une lettre ou pas. Normalement, j’en avais laissé au cas où il aurait de gros problèmes. » demanda Manelena, jetant un œil vers la mère de Tery pour attendre sa réponse.

« Hmmm … Ma mère est normalement très discrète sur ses sentiments mais il lui arrive parfois, il est vrai, d’avoir quelques réactions … un peu excessives. »

« Hmm ? Elle est pourtant d’un naturel assez discret, d’après mes souvenirs. Oui, souvenirs, car cela fait quand même … depuis quelques temps que je n’ai plus vus les grands-parents de Tery. J’ai réussi à leur écrire une ou deux fois pour être sûrs qu’ils n’étaient pas en danger. Ah … Cela reste assez étonnant de se dire qu’ils ne craignent guère la situation … alors qu’ils sont âgés. Vous êtes vraiment une famille surprenante. »

Elle s’était adressée à la mère de Tery, celle-ci éclatant de rire, comme si une telle parole était pourtant guère étonnante de la part de Manelena.

« Et bien .. Qu’est-ce que je peux dire pour notre défense ? Je suis une femme qui a abandonné son titre de noblesse et une vie de luxe dans Omnosmos pour élever un enfant à problèmes dans un village perdu de Shunter et non-loin d’un campement gnomold. Si je n’étais pas une forte tête, je ne sais pas ce que je serais. »

« C’est pas faux … Vous avez entièrement raison … »

« Et puis … Ah … Devoir aussi m’occuper d’un enfant pendant plus d’une décennie alors que tous me demandaient de me remarier le plus tôt possible. Enfin bon … »

« Il est vrai que vous n’avez pas eut beaucoup de facilité avec Tery. Ah … J’imagine qu’enfant, il était tout aussi perturbateur. »

« Plutôt discret en fait, tout le contraire. Et là, aujourd’hui, après tout ce qui s’est passé, j’en suis à me demander s’il s’agit vraiment du même enfant que j’ai élevé. »

« J’espère que vous ne vous posez pas réellement cette question hein ? Je sais que Tery pose énormément de problèmes mais si sa propre … AIE ! »

Elen regarda avec étonnement ce qui venait de se passer. Manelena, malgré sa grande taille, venait de se prendre un coup de poing sur le sommet du crâne. Encore choquée par le coup, Manelena sembla sonnée alors que la mère de Tery s’exclamait :

« C’est mon fils. Mon unique famille, la chair de ma chair. L’enfant que j’ai porté et élevé pendant toutes ces années. Même s’il s’est mis ce monde à dos, je ne lui tournerais pas le mien. Il en est hors de question. Même si j’apprenais qu’il ne s’agissait pas de mon enfant, en vue de toutes ces histoires de démons, cela ne changera rien … Je l’ai vu grandir pendant toutes ces années et rien ne pourra effacer ça. »

« Vous n’étiez pas obligée de me frapper. Il y a vraiment des crimes de lèse-majesté qui se perdent un peu partout là … Grrr … »

« Il ne s’agit que d’un crime s’il y a vraiment intention de ridiculiser ou blesser la personne royale, n’est-ce pas ? » corrigea la mère de Tery tout en faisant un petit sourire.

« Ne commencez donc pas à jouer sur les mots. Vous savez parfaitement de quoi je veux parler, n’est-ce pas ? J’aimerai éviter d’être plus ridiculisée encore. »

« Si une personne se moque réellement de toi, Manelena, je m’en chargerai personnellement. » dit la mère de Tery en posant ses yeux sur elle.

« Je crois vraiment entendre Tery … mais je n’ai pas besoin de ça, je sais me défendre. »

« Et pourtant, ce n’est pas parce que quelqu’un sait se défendre qu’obligatoirement, on va éviter de vouloir le protéger. »

« C’est définitif : vous êtes vraiment la mère de Tery. Vous utilisez les mêmes répliques que lui. Je vais finir par croire qu’il est là. »

Mais il valait mieux éviter. Elle ne voulait pas trop se démoraliser non plus. Elle regarda un peu l’intérieur d’Omnosmos. Contrairement à ce qu’elle pensait, c’était plus animé que prévu. Ainsi, il y avait bien plus de monde, tant mieux.

« On a pas l’impression que les démons sont juste sous nos pîeds. »

« Ah ça, il vaut mieux se méfier, je dirais. Rien n’est moins sûr que ce genre de situation. Cela pourrait très mal tourner si on ne fait pas attention. »

« Ah bon, Manelena ? Tu n’as pas dit justement qu’aucun démon n’a réussi à sortir de la zone ? Enfin, de ces doubles portes ? Ou alors, j’ai mal compris tes propos ?

« Non, non, c’est bien cela … simplement, méfiez-vous. Ne pensez pas que tout est résolu en un seul claquement de doigts ou presque, c’est tout ce que j’ai à vous dire, voilà tout. »

« Message très bien passé pour ma part. Tu n’auras pas à t’en faire, cela n’est pas un souci. »

La mère de Tery comprenait très vite mais elle n’était pas certaine que ça soit le cas d’Elen. Celle-ci était maintenant concentrée à s’occuper de sa fille, la berçant pendant qu’elles marchaient toutes les trois en direction de la tour des archimages … avant de s’arrêter.

« Ils n’ont pas dit que le grand archimage était introuvable ou presque ? »

« Introuvable, je ne crois pas … mais il n’était pas dans la tour des archimages. Nous allions plutôt nous rendre chez mes parents. »

Ils seraient normalement contents de toutes les revoir … normalement. Mais aussi, à la base, il ne devrait y avoir aucun souci. C’était juste une simple visite de routine … ou presque. Les trois femmes continuèrent leur marche, changeant de ruelle jusqu’à arriver à l’imposante bibliothèque d’Omnosmos.

« Et dire que … Tery est le petit fils de deux bibliothécaires renommés dans Omnosmos voire dans le monde entier … Je ne sais pas s’il réfléchit parfois à son héritage. »

« Oh ? Tu parles du fait qu’il a déjà évoqué plusieurs fois l’idée de venir travailler ici avec ses grands-parents lorsque tout sera terminé, Manelena ? »

« C’est … exact. Je vois qu’il t’en a aussi parlé, Elen. Enfin … Je le vois mal travailler ici. »

« Tu es sérieuse, Manelena ? Tu ne le vois pas travailler là-bas ? »

« Bien sûr que je ne suis pas sérieuse ! Tery aurait toute sa place là-bas ! On ne dirait pas comme ça mais il a montré qu’il adorait les livres ! On pense que c’est juste un combattant qui ne sait que se battre ou résoudre par la force quelques conflits mais en réalité, il veut juste opter pour une solution pacifique. C’était la même chose avec les créatures légendaires. Ces dernières n’ont JAMAIS chercher à l’écouter ! Non, elles voulaient juste le tuer, sans même lui laisser la possibilité de s’expliquer ! »

« Pas besoin de t’énerver, Manelena. Je pense que tout le monde sait … à ce sujet. »

Elen avait répondu doucement, très doucement, contrairement à son habitude où elle était toujours pleine de zèle et d’entrain. Manelena prit une profonde respiration, signalant par là qu’elle allait écouter les propos d’Elen pour une fois.

« Pardon … Ca ne se reproduira plus. J’ai juste … eut un petit moment de faiblesse. »

« Faiblesse ? Je ne sais pas si on peut vraiment parler de faiblesse, tu exagères encore et toujours, Manelena. Tu n’es pas faible. AH ! Nous sommes enfin arrivées ! »

Elle venait de s’exclamer avec joie, se retrouvant devant les imposantes portes de la plus grande bibliothèque d’Omnosmos. A l’intérieur, il y avait bien quelques lecteurs présents, certains cherchant le livre de leurs rêves ou étaient déjà installés sur des chaises.

Elles ? Et bien, elles se dirigeaient vers l’accueil, là où une vieille femme réceptionnait les départs et les arrivés ainsi que le retour des livres et autres. Lorsqu’elle aperçu la mère de Tery, elle se leva subitement, surprise … mais s’immobilisa en voyant qui l’accompagnait. Non, ce n’était pas à cause de Manelena mais … Elen et ce qu’elle avait en main.

« Je … crois qu’il va falloir que je prennes une pause. PERIK ! REMPLACES-MOI A L’ACCUEIL ! ET TOUT DE SUITE ! »

« Bien entendu, mon amour ! Tout suite ! Ce que tu veux bien entendu ! Oh, bonjour … Oh ! Oh ! O… Oh … » commença à dire un vieil homme qui était arrivé à toute allure.

Lui aussi s’immobilisa sur le moment, se demandant s’il était en train de rêver en voyant le petit être dans les bras de la jeune femme aux cheveux blonds. Depuis la dernière fois, il était vrai qu’elle avait changé un peu de coiffure, se laissant pousser une partie des cheveux mais elle était toujours aussi reconnaissable.

« Nous ne pouvons pas fermer la bibliothèque plus tôt, Jésiana ? »

« J’espère que tu plaisantes, Périk … et que c’est le cas car tu as toujours eut un humour des plus douteux. Et la réponse est non si tu étais sérieux. »

« Je m’en doutais un peu … On ne pourra pas m’en vouloir d’avoir essayé. » dit-il en poussant un léger soupir fatigué. Il était visiblement très déçu et …

« S’il le faut, si ce n’est pas compliqué, je peux me charger de vous remplacer à l’accueil. »

Toutes les têtes se tournèrent vers Manelena, Jésiana clignant des yeux mais laissant la femme aux cheveux argentés continuer à prendre la parole :

« Je ne suis pas idiote pour ne pas savoir comment fonctionne ce poste. Et de toute façon, ce qu’Elen va vous raconter, je suis déjà au courant. »

« Et il est vrai que tu es souvent venue avec Tery par ici. D’accord, soit. Mais attention, que tu sois reine de Shunter ne changera rien à ta position ici. Commets des erreurs et tu risques de m’entendre, Manelena. Bien compris ? »

« C’est donc vraiment dans le sang des femmes de la famille Vanian de n’avoir aucune considération pour les titres royaux, j’ai l’impression. »

Et c’était un véritable soupir de la part de Manelena qui quitta les lèvres de cette dernière. Elle avait la nette impression que Jésiana se moquait d’elle autant que sa fille. Néanmoins, en voyant le sourire ravi du grand-père de Tery, elle savait qu’elle avait fait le bon choix.

« Allons donc dans la salle de repos. Vous pourrez vous installer et surtout tout nous raconter. » s’exclama Périk avec joie, prenant les devants.

« … … … Merci, Manelena. J’en avais presque mal au coeur de l’empêcher de voir sa fille … et visiblement son arrière-petit-enfant. »

« Allez y vite avant que je ne change d’avis, ça vaudra mieux. » murmura Manelena en se demandant si elle avait vraiment fait le bon choix.

Pour autant, lorsqu’elle fut seule, elle observa les différents rayons du coin de l’oeil. Heureusement, il n’y avait personne ou presque … qui venait la déranger. Lentement, ses yeux se posèrent sur un rayon en particulier.
Sans un mot, une rougeur vint recouvrir ses jours avant qu’elle ne passe deux doigts sur ses lèvres. Ce … n’était pas le moment d’avoir une poussée de sentiment nostalgique. Tout ça était derrière elle, qu’elle le veuille ou non.

« Pardonnez-moi mais vous êtes nouvelle ? C’est la première fois que je vous vois ici. Dame Jésiana ou sir Périk sont convalescents ? »

« Nullement mais ils ont eut une affaire importante à régler, c’est pourquoi je les remplace pour quelques heures. Dites-moi donc ce qui ne va pas. »

« Et bien, c’est simplement pour rendre ce livre. J’ai un peu de retard mais … »

« Donnez-moi ce livre et disparaissez, je ferais comme si de rien n’était. »

Pas qu’elle était d’humeur généreuse, c’est surtout qu’elle ne connaissait pas les tarifs donc bon. Elle fit un petit mouvement de la main pour lui dire de déguerpir. En plus, c’était un jeunot qui devait à peine être sorti de l’adolescence. Mais sinon, c’était un métier plutôt tranquille. Dommage qu’elle en ait un qui était bien plus important et donc il était impossible de quitter le poste. Ah … Oui … Et il fallait retrouver ce foutu Ernold.

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