Chapitre 59 : Tous ensemble

ShiroiRyu
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Chapitre 59 : Tous ensemble

« Je sais que je vais paraître embêtant mais l’image, est-ce que l’on ne pourrait pas plutôt la prendre à Omnosmos ? »

« Pourquoi est-ce que tu demandes ça maintenant, Tery ? »

« Je ne sais pas… Je crois que j’ai envie que ma mère et mes grands-parents soient là eux aussi. Peut-être que j’exagère mais sans eux, je ne suis pas certain que j’aurais été jusqu’au bout. Surtout ma mère. »

« Il est vrai que ta mère est une femme très forte, Tery. Je suis d’accord avec ce point de vue. Ah… De mon côté, je suis soulagée de savoir que je peux laisser Shunter aux mains d’Hémurion sans avoir à m’en faire. »

« Je pense pareil que Manelena. Sans ta mère, jamais je n’aurais réussi à survivre et à m’occuper de Klary. C’est grâce à elle que j’ai réussi à élever notre enfant. »

Satisfait d’avoir les avis des personnes les plus importantes, du moins à ses yeux, il attendit quand même ce qu’en pensait Elise et Royan. Héraisty, de son côté, était juste ravie à l’idée de découvrir encore un autre lieu. Quant à Krawnia, moins il la voyait, mieux c’était. Bien qu’il pouvait sentir sa présence dans son dos, plus il l’ignorait, plus il était certain que ça lui conviendrait personnellement.

« Pfiou… Heureusement, Midès par rapport à Omnosmos, ce n’est pas comme le village de Leskar. Nous ne devrions avoir que quelques jours de marche. »

« Faisons néanmoins attention aux gnomolds. Même avec Ernold de notre côté, nous risquons vraiment de tomber sur un ou deux clans belliqueux. »

Ah… Les propos de Manelena étaient fondés. Mais après tout, tous les gnomolds n’étaient pas forcément contre eux. Il y en avait bien quelques-uns qui pouvaient prôner la discussion et le dialogue plutôt que l’affrontement jusqu’ç la mort. Il fallait juste espérer qu’il s’agira de ce type de gnomolds s’ils en rencontraient sur leur chemin.


Ne perdant plus de temps, toute la troupe se dirigea alors vers Omnosmos à toute hâte. Heureusement pour eux, les journées passèrent sans encombre, aucune bête sauvage ou des gnomolds hargneux venant leur barrer la route. Dans Omnosmos, comme pour Midès, il fut question de se séparer, chacun ayant quartier libre.

Après l’ouverture des portes démoniaques, il était vrai que le centre du monde s’était retrouvé avec une sacrée surprise mais heureusement Earnos avait géré cela de main de grand archimage. D’ailleurs, chose étonnante, dans la capitale, déjà plusieurs démons se trouvaient là, conversant avec d’autres races.

Et chose encore plus étonnante, dans la bibliothèque, Tery retrouva son grand-père en pleine discussion importante avec l’un de ces êtres cornus. Néanmoins, la discussion s’arrêta aussitôt lorsque son grand-père le remarqua, s’avançant à toute hâte vers lui, bras ouverts pour venir l’étreindre chaleureusement. Puis se tournant en arrière, il cria :

« Jésiane, préviens notre fille ! Tery est de retour ! Et il n’est pas seul ! »

« Combien de fois je t’ai déjà dit de ne pas lever la voix dans… Tery ?! »

La voix de la vieille femme n’avait pas terminé sa phrase qu’il entendit des pas précipités se diriger vers lui. Et malgré son grand âge, la vieille dame n’avait pas perdu de sa vélocité. Sans même qu’il ne puisse faire quelque chose, il fut libéré des bras de Périk pour recevoir… une baffe sur la joue de la part de sa grand-mère.

« Celle-là, tu l’as bien méritée ! Tery… Oh mon enfant… mon petit enfant… »

Hein que quoi ? Il était pas certain de tout saisir, simplement qu’il venait de s’en prendre une sans même savoir d’où elle venait avant de sentir sa grand-mère l’enlacer avec force et tendresse, ce qui était assez spécial en soi.

« Je le retiens, ma fille. Tu peux y aller de bon cœur ! »

Le retenir ? C’est vrai qu’il ne pouvait pas… AH ! Il venait de se prendre une seconde baffe, pas très discrète, en plein sur l’autre joue. Mais hey, ça commençait à faire sérieusement mal. Est-ce qu’elles s’en… Oh ! Sa mère !

« Maman ! Aie, aie, aie, là, tu me serres trop fort ! Après mamie, c’est toi ! »

« Quand j’ai un imbécile de fils qui ne fait que me causer des ennuis, c’est normal que de lui mettre quelques claques pour que ses idées se remettant à la normale ! Ah qu’est-ce que je raconte… Je dis n’importe quoi ! »

Et ce n’étaient pas les pleurs qui allaient arranger tout ça, non ? Il entendait parfaitement sa mère qui sanglotait et il se sentait mal à l’aise, comme auparavant. En même temps, ce n’était pas comme s’il avait réellement pu la voir avant cet instant.

« Maman, je suis vraiment désolé, je ne voulais pas… »

« Tu peux l’être ! Et tu peux continuer comme ça pour les prochains jours ! J’espère pour toi que tu as de très bonnes explications à ce sujet ! »

« Tout d’abord, tu ne voudrais pas que je te présente Klary ? Et que je fasse de même pour mamie et papi ? Cela serait la première fois pour eux, je crois. »

Vite ! Il espérait s’en sortir en utilisant un tel argument. Si ce n’était pas le cas, il pouvait alors se considérer plus ou moins foutu, hahaha. Il espérait ne pas en arriver là, ça serait sacrément triste en vrai.

« Klary ? Klary ? Mais c’est… Enfin, tu veux dire que… »

« Eh bien, Elen et moi, vu que nous nous sommes retrouvés, nous avons décidé de lui donner enfin un prénom. Et donc, il s’agit de Klary. Cela se prononce pareil… mais ça ne s’écrit pas de la même façon. »

« Oooooh ! Elen ! Klary ! Est-ce que je peux voir mon arrière-petite-fille alors ? »

On pouvait dire au revoir à la tranquillité de la bibliothèque. Heureusement, vue l’heure, il n’y avait pas grand-monde et le grand-père de Tery fit une petite mine désolée bien qu’amusée par la situation.

Comme il était si rare de voir sa femme s’emporter de la sorte, il valait mieux faire comme si de rien n’était. Le vieil homme invita le reste des personnes présentes à le suivre, il était temps de les emmener dans une salle pour qu’ils puissent se reposer mais surtout parler librement. De toute façon, pour la bibliothèque, ils avaient aussi deux autres employés qui pouvaient gérer cela pendant leurs absences.

« Vous allez avoir beaucoup à nous raconter, les enfants. »

« Les enfants ? » répéta Manelena en haussant un sourcil, Perik arborant un sourire en tournant son regard vers elle, disant :

« Pour moi, vous restez de jeunes enfants. C’est cela l’avantage de l’âge. Vous pouvez bien nous laisser cela, non ? »

« Bah… Faites comme vous voulez. De toute façon, je pense qu’une partie d’entre nous n’ira pas se joindre à la conversation. »

Elle avait juste désigné du regard quatre générations de femmes dans un coin : la plus jeune, âgée d’à peine une année était dans les bras de la plus vieille. Entre les deux, il y avait la mère et de l’enfant et la belle-mère de cette personne. Elle poussa juste un petit soupir, détournant les yeux comme gênée par quelque chose. Discrètement, ses mains se posèrent sur son ventre avant qu’elle ne plonge dans le silence.

« Bref ! Maintenant que nous sommes tous là, on va pouvoir parler de choses sérieuses… après avoir pris de vos nouvelles et surtout que vous nous racontiez tout ce qui s’est passé. C’est que du temps s’est écoulé depuis la dernière fois. Oh d’ailleurs, pendant que nous sommes ici, j’ai demandé que l’on contacte Ernold pour qu’il puisse venir si cela lui est possible. De ce que j’ai compris, c’est pour lui que vous êtes venus et… »

« Oh pour lui à la base, mais aussi pour vous pour une tout autre raison. »

Il avait coupé la parole à son grand-père, non pas par effronterie mais comme pour rassurer les deux vieilles personnes. Non, ils n’étaient pas venus les voir par « dépit », loin de là. C’était même tout le contraire. Il estimait que c’était tout aussi important que de rencontrer Ernold. Peut-être devait-il arrêter de faire durer le suspense et parler de suite de son idée ?

« Nous aimerions prendre quelques images de nous tous ensemble pour les envoyer au père d’Elise, Zalek et Wandy. »

« Tery, d’ailleurs, je pense que je peux aller les chercher, non ? Je me dis que… ça pourrait leur faire du bien de rencontrer tes grands-parents. »

Il était vrai qu’ils avaient laissé Zalek et Wandy dans la bibliothèque, accompagnés de Clari, par mesure de sécurité tandis qu’ils discutaient de choses importantes entre eux. D’accord ! Il acceptait la proposition d’Elise, acceptation partagée par les autres personnes présentes.

Quelques minutes plus tard, l’adolescente et le jeune enfant rentrèrent dans la pièce, accompagnés par Elise. Un peu impressionnés par le monde réuni dans un espace plus petit que d’habitude, ils levèrent la tête vers les personnes qu’ils ne connaissaient pas. Jésiana, avec un petit sourire, leur dit :

« Eh bien, rapprochez-vous donc. Périk, je crois que nous avons de quoi nourrir ces petits anges, non ? Tu veux bien aller chercher les gâteaux ? »

« Tes désirs sont mes ordres, ma mie. »

Elle leva les yeux vers le plafond comme pour dire que ce genre de petit compliment, devant des enfants et autrui, ce n’était pas nécessaire. Elle s’excusa auprès des personnes présentes bien que tous ne semblaient pas s’en offusquer.

« Alors, quels sont vos prénoms ? Tout d’abord, toi, mon petit ? »

« Euh… Euh… Ben… Euh… Zalek, madame. Je m’appelle Zalek. Euh… Je suis enchanté. »

Il fit une petite courbette respectueuse, comme il l’avait appris en tant que jeune noble. Il tremblait un peu, difficile de savoir si c’était de peur ou d’émotion tandis que sa sœur aînée commença à faire de même tout en disant :

« Je me présente à mon tour : je me nomme Wandy. Je suis heureuse de vous rencontrer, madame, monsieur. »

« Mince ! Euh, je suis vraiment désolé, monsieur, je n’ai pas… »

« Ils sont adorables comme tout. Comme nous n’avons pas connu notre petit-fils à cet âge, on va pouvoir se rattraper avec vous deux, n’est-ce pas ? »

Périk n’avait pas laissé le temps à Zalek de s’excuser proprement, se rapprochant de lui pour caresser le sommet de son crâne avec tendresse. Sursautant un peu, l’enfant bredouilla quelques paroles tandis que Périk lui montrait un petit plateau qu’il avait ramené avec diverses confiseries, pâtisseries et boissons.

« Servez-vous donc, il en est de même pour nos autres invités mais priorité aux plus jeunes. »

« Cela va de soi. Et Tery, que je ne te vois pas essayer d’en chaparder un discrètement. »

« Hey maman ! J’ai passé l’âge de faire ça ! » s’exclama Tery, s’étant rapproché du plateau tout en tournant le dos à ce dernier.

« Alors, tu n’as aucune raison de rester trop près du plateau. Ramène-toi auprès de ta femme et de ta fille au lieu. »

Aie, aie, aie, il était tellement content de retrouver sa mère mais y avait des petites choses qui ne lui manquaient pas. Enfin, il pensait cela en plaisantant, gardant ceci pour lui alors qu’il s’exécutait, retrouvant alors sa petite famille. Aucune remarque n’avait été faite par rapport au terme désignant qu’Elen était sa femme. Même si cela n’avait jamais été officiel.

Bien installé, il n’osa plus tellement bouger et surtout prendre la parole à nouveau. Bon… Et maintenant ? Il ne pouvait même plus récupérer un biscuit à cette distance et il était plus stressé qu’il ne le pensait.

« Pour cette image à envoyer à l’empereur Malark, qu’est-ce que vous voulez faire exactement ? Du moins, comment voulez-vous le faire exactement ? »

« Euh eh bien, j’avais envie que tout le monde soit là. Ernold, c’est peut-être un peu exagéré de demander sa présence, surtout pour une chose aussi ridicule mais à part ça, peut-être que l’on verra quand il arrivera. En attendant, je peux déjà vous raconter une partie de tout ce qui s’est passé depuis. »

Bien sûr en essayant d’omettre certains éléments plus que sordides que les enfants n’avaient pas forcément besoin d’entendre, même s’ils étaient issus de la race des démons. Bien entendu, il faisait aussi un léger oubli sur ce qui s’était passé charnellement avec Manelena bien qu’il parlait quand même de la vois qu’il entendait et de ce qui se trouvait dans la capitale démoniaque, c’est-à-dire le Dévoreur.

« Quelle histoire saugrenue et… Tery. »

« Maman, ça ne change rien par rapport à toi et moi. Mais aussi par rapport à mamie, papi et moi aussi. Enfin, je veux dire par là, que je vous considère toujours de ma famille. Après, ce n’est pas exactement pareil que ce que à quoi vous vous attendiez mais… »

Il ne termina pas sa phrase, se prenant un coup de poing sur le crâne qui lui arracha un cri de douleur alors que sa mère s’était positionnée dans son dos pour le prendre dans ses bras.

« De ce que tu as dit, même si… cet homme n’est pas ton père et s’est juste servi de moi comme cobaye, cela ne change pas le fait que tu es la chair de ma chair, non ? Tu restes à cinquante pour cent un Vanian. Enfin, vu que cette personne n’était qu’un démon qui a osé me manipuler, on peut même retirer sa participation et te considérer à cent pour cent comme mon fils et un membre en entier de notre famille, n’est-ce pas ? »

Il n’osa pas répondre à sa mère, baissant les yeux. Il avait préféré fermer ses derniers bien que sa respiration s’accélérait fortement. Pfiou… Pfiou… Il ne se sentait pas bien. C’était juste que les propos de sa mère. Lentement, déglutissant, il chuchota :

« Oui, c’est vrai. Même si… je ne suis pas le meilleur des fils… »

« Oh ça, ni même des petits-fils, d’après ce que disent tes grands-parents. Mais bon, je ne suis pas la mieux placée pour faire la morale en vue de comment je me suis enfuie en étant à peine jeune adulte d’Omnosmos. »

« Et on peut voir le résultat aujourd’hui, ma fille. »

Hein ? C’était lui ou alors sa mère et sa grand-mère s’envoyaient quelques pics ? Il n’était pas vraiment certain de vouloir s’en mêler. Surtout s’il ne voulait pas décéder sur place. Mais c’est en entendant quelques rires qu’il comprit enfin que cela n’était juste que quelques taquineries de la part des femmes de sa vie envers elles-mêmes.

« Même si ton soi-disant mari a été un déchet jusqu’au bout en fin de compte, tu as donné naissance à un enfant merveilleux, même s’il ses particularités. Mais bon, si notre famille n’était pas unique en soi, cela rendrait la vie bien triste. »

« Messire Perik ! Le grand archimage Ernold vient d’arriver ! » signala une voix derrière la porte, tout simplement l’un des employés de la bibliothèque.

« Je vais aller le chercher, je reviens tout de suite. » déclara le grand-père de Tery avant de quitter la pièce. Pendant quelques minutes, le temps de faire les salutations mais aussi d’éviter un effet de foule en voyant Ernold dans la bibliothèque, les personnes installées dans la pièce discutèrent entre elles.

Les questions provenant principalement des femmes Vanian tandis que les réponses arrivaient principalement de Manelena et Tery, parfois de Clari ou Elen. Royan, quant à lui, observait parfois Wandy et Zalek, sans un mot, puis Elise.

« Hohoho. Perik m’avait dit qu’il y avait du monde mais je ne m’attendais pas à y voir autant de personnes. »

Une voix, plus chevrotante que les autres, signe d’un âge avancé, se fit entendre alors que Perik revenait dans la pièce. Accompagné par un petit être bossu tenant fermement un sceptre finement ouvragé, comme ses habits, le grand-père de Tery l’invita à prendre place et à s’asseoir. Aussitôt, Zalek s’était levé de sa propre place, disant :

« Vous… vous pouvez vous asseoir ici, monsieur. »

« En voilà un enfant bien élevé. Le petit tremblement dans la voix me fait comprendre que tu as légèrement peur de ma personne et que tu n’étais pas certain de la marche à suivre, n’est-ce pas ? Mais ne t’en fait pas, je ne te veux aucun mal. »

« D… D’accord, monsieur. » bredouilla Zalek avant d’aller rejoindre Elise, se cachant à moitié derrière elle. Il avait peut-être plus d’une décennie, il restait facilement impressionnable sur diverses choses difficiles à cacher.

« Bon bon bon, cela ne vous dérange pas de me rappeler un peu tout ce que j’ai malheureusement louper ? Mon vieil âge et mes dispositions n’étant pas les mêmes que les vôtres, je m’excuse quand même de ne pas avoir été présent dès le début. »

« Ne vous inquiétez pas, messire Ernold. Je vais me charger de cela. Il n’y a pas grand-chose de plus à dire et j’ai gardé quelques informations pour votre arrivée. »

Cela pour éviter une certaine lassitude même si c’était assez étrange dans les faits. Pour autant, il n’allait pas se restreindre. Comme convenu, le voilà maintenant en train de communiquer une nouvelle fois les diverses informations par rapport au Dévoreur mais aussi ce qui s’était passé dans la capitale démoniaque, que cela soit avec les armées des autres enfants royaux, son lien avec le Dévoreur, la construction des divers tunnels reliant les démons à la Surface, les projets de paix et tout le reste. Lorsqu’il en avait terminé, il avait senti comme une légère pointe à la gorge, signe qu’il s’était exprimé plus que nécessaire mais il ne regrettait rien du tout. Pendant qu’il buvait, Ernold prit la parole :

« Le monde a vraiment changé pour le mieux. Je savais qu’en laissant les portes démoniaques s’ouvrirent, nous pourrions alors œuvrer à réparer les erreurs du passé. »

« Les erreurs du passé. Même si nous ne sommes pas responsables de tout cela, il est vrai qu’il est de notre devoir de permettre aux générations futures de vivre dans un monde qui serait entre les différentes races. »

« Même si d’après ce que vous m’avez dit, avec certains clans d’Honoros mais aussi parmi les Gnomolds, cela ne semble pas être une tâche aisée. Rajoutons le fait que les Mékalarmiens sont toujours aussi belliqueux et nous ne sommes donc pas tirés d’affaire complètement. »

« Oui, je sais que les nouvelles ne sont pas toujours bonnes, je tiens à m’excuser. »

« T’excuser, Tery ? T’excuser de quoi ? Ce n’est pas à toi de faire tous les efforts du monde. Ce que vous avez déjà accompli, chacun de votre côté est une chose merveilleuse dont peu de gens peuvent se vanter. Et même ainsi, vous ne le faites pas. »

Des paroles rassurantes de la part d’Ernold. Des paroles dont il avait tellement besoin même si elles avaient été répétées maintes fois en d’autres situations. Un manque total de confiance, comme à son habitude. Il poussa un profond soupir, fatigué et usé par son cerveau qui ne voulait jamais réellement le lâcher sur ce point.

« Bon, assez parler de vos aventures. Cela fait si longtemps que je n’ai pas pu vous voir, je pense que vous avez bien mérité de souffler un peu et puis… nous avons encore tant de choses à nous dire. Ne soyons pas si pressés. »

Tous acquiescèrent de la tête avant que la grand-mère de Tery ne signale qu’ils avaient tout le reste de la journée pour cela. Ils n’allaient pas parler des malheurs du monde alors qu’ils avaient la chance d’être tous réunis aujourd’hui, complétant les propos d’Ernold.

« Comme le dit si bien dame Jésiana, vous comptez rester ici pour quelques jours, n’est-ce pas ? Vous n’êtes pas si pressés de partir. Et même, pour partir où ? Avez-vous des idées de ce que vous comptez accomplir ? »

« Pour le moment, pas le moins du monde. Mais avec les armées démoniaques d’Halyza et Haiktos qui rôdent et qui se lient à certains clans d’Honoros, je ne pense pas que nous soyons tranquilles. Mais oui, se reposer quelques semaines sans avoir à courir à droite ou à gauche, je pense que ça serait bien pour tout le monde. »

« Je suis d’accord avec Tery. Pour l’occasion, nous venons de nous retrouver et je n’ai pas envie que d’une manière ou d’une autre, nous finissons encore séparés par la force du destin. Je ne sais pas où sont Sérest et Séran, ils ne sont jamais là quand nous avons besoin d’eux mais bon… ils font leurs vies, tant qu’ils ne manigancent rien de mal. »

Un petit rire gêné se fit entendre parmi les membres présents. En même temps, Elen était la mieux placée pour savoir que ses… parents étaient du genre à faire ce qui leur passait par la tête. Elle ne cherchait pas à les retenir et ne comptait pas le faire mais… ils avaient déjà assez fait de dégâts même si leurs intentions n’étaient pas mauvaises. Jésiana tapa dans ses mains : il était temps d’y aller. Ils allaient se promener un peu dans Omnosmos !

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