Chapitre 14 : Envoyés à l’abattoir

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Envoyés à l’abattoir

« Ohla … Ohla … Sans être complètement … à côté de la plaque … Vous voulez dire qu’il nous demande de nous suicider ? » demanda le jeune homme avec un peu d’étonnement, toujours dans l’incertitude de ses propres propos.

« Sans que cela soit ses véritable paroles, c’est pourtant le cas. Nous préparer à aller combattre Mekalarma en face à face … Tout en sachant que notre armée sera décomposée en plusieurs parties pour repousser celles qui nous attaquent de tous les côtés. »

« Ne vous en faites pas, je vous protègerai, maréchale Nali ! » dit Tery avec entrain, frappant son torse du poing comme pour bien se mettre en valeur.

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ? Tu crois que j’ai eu besoin de quelqu’un pour arriver là où j’en suis ? Je n’ai besoin de personne, TERY ! Rentre-toi ça bien dans le crâne ! Ce n’est pas aujourd’hui que j’aurai besoin d’un avorton de ton espèce ! Comme si tu étais nécessaire à ma survie ! NON ! La seule personne qui a une chance de s’en sortir dans cette guerre, c’est bien moi ! Le reste n’a aucune importance ! »

« … … … C’était simplement pour vous prévenir, comme à mon habitude. Vous savez aussi bien que moi que je suis du genre à protéger ceux que j’estime beaucoup. Or … Je vous l’ai déjà dit, entre l’armée de Shunter et vous, mon choix est vite fait. C’est vous que je choisirai. » répondit le jeune homme avec lenteur.

« Entre l’armée de Shunter et mes sentiments personnels, mon choix est vite fait. Je choisis l’armée de Shunter sans même réfléchir plus longtemps à la question. »

« … … … Quitte à ce qu’elle vous emmène à la mort ? Je ne vous comprends pas du tout, maréchale Nali. Vraiment … J’aimerai sincèrement savoir à quoi vous pensez des fois. »

Il avait dit cela avec une pointe de tristesses, les yeux rubis de la maréchale se posant sur son visage. Elle fit quelques pas en sa direction, se positionnant juste à quelques centimètres de lui. Plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne murmure :

« Et qu’est-ce que cela t’apporterait ? De savoir à quoi je pense ? Tu penses que je suis une faible femme ? Que j’ai de lourds secrets à cacher ? Pour qui est-ce que tu te prends, Tery ? »

« Est-ce que vous pouvez arrêter avec cette phrase ? Ça devient lassant, maréchale Nali. Je ne me prends pour personne … simplement … J’en ai assez de tourner en rond avec vous ! Soyez sincère ! Est-ce que vous voulez bien que je sois l’un de vos gardes ? Enfin, l’un de vos protecteurs ? Enfin, non … L’un de vos amis ? »

… … … Qu’est-ce qu’il venait de dire à l’instant ? Il avait du mal à croire ce qui venait de sortir de ses propres lèvres. Il venait de demander quoi à la maréchale ? Il avait encore … mal à la gorge par rapport à ça. Pfiou … Pfiou … Ohla … Il avait une bouffée de chaleur rien qu’à cette idée. C’était risqué, plus que risqué même. C’était une candidature au suicide assisté visiblement. Ah … Ah … Il avait mal au cœur maintenant, le sentant battre à 200 à l’heure. C’était … Ah … Wow … Maintenant, il se sentait mal, ayant quelques troubles pour rester debout. Il avait besoin de s’asseoir … même sur le sol d’ailleurs ! Il s’écroula contre un mur, passant une main sur son front.

« Je peux savoir ce qui te prends, Tery Vanian ? » demanda la maréchale avec neutralité.

« Surplus d’émotions … Je m’attendais pas … à tout ça … C’est la première fois depuis longtemps … que j’ai mon cœur qui risque d’imploser en moi. »

« Tu me racontes que tu veux être mon garde, mon protecteur, mon … ami … Et c’est toi qui réagit comme ça ? Tu peux me dire dans quel monde tu vis ? »  dit-elle en recommençant à s’approcher de lui, le jeune homme détournant le regard. Elle vint s’accroupir, chose étonnante aux yeux de Tery en raison de l’armure qu’elle portait sur le corps.

« J’aimerai bien le savoir aussi quelques fois, maréchale Nali … » répondit le jeune homme en émettant un léger sourire intimidé. Il ne savait pas ce qui se passait des fois avec lui.

« Au final, ce sont juste de belles paroles de ta part hein ? Tu veux juste éviter que je me mette en colère et que je me serve de toi comme d’un sac de frappe. »

« Pas le moins du monde ! J’étais vraiment sérieux. Tellement sérieux que j’ai du mal à rester debout sur mes jambes car je ne suis pas habitué à l’être. »

« Pathétique … Tu es vraiment un homme pathétique. »

Oui mais il était comme ça ! La femme en armure noire se redressa, s’éloignant de lui tandis qu’il se levait à son tour. Ah … C’est bon, il avait à nouveau la maîtrise de son corps si on pouvait appeler ça comme ça. Par contre, il avait encore beaucoup de choses à dire ou à …

« Débarrasse le plancher, je n’ai pas besoin d’un homme aussi stupide que toi. »

Hein ? Comment ça ? Il voulut lui répondre mais elle tendit la main en direction de la porte. Il n’avait même pas à discuter ses choix. Bon … D’accord … Ou non ! Autant qu’il continue sur sa lancée sinon … Il ne saurait jamais ce que la maréchale pensait ! Il s’arrêta sur le chemin, se retournant pour faire face à la maréchale :

« Et par rapport à ma proposition, qu’est-ce que vous en pensez, maréchale Nali ? »

« Je t’ai donné un ordre que je sache. Tu veux contredire ce dernier ? Fais attention à toi. Je ne suis pas vraiment d’humeur aujourd’hui à jouer avec toi. »

« Vous n’êtes jamais d’humeur, je tiens à vous le rappeler. » répliqua le jeune homme.

« Petit impertinent. D’abord, tu fais de belles paroles, ensuite tu me poignardes dans le dos. »

« Ohla … Euh … Maréchale, c’était une blague. Enfin … Une blague un peu sérieuse car je dis la vérité à votre sujet mais sinon, ce n’était rien de bien méchant. Si il y a bien une personne en qui vous pouvez faire pleinement confiance, c’est bien moi. Je ne vous trahirai jamais … Je peux vous le promettre complètement ! »

« … … … Disparais de ma vue … maintenant. Ne m’oblige pas à me répéter, Tery. » dit la femme en armure noire alors qu’il poussait un profond soupir. Bon … Il fallait y aller étape par étape. Au moins, il ne sortirait pas par les deux pieds en avant cette fois.

Il n’avait même pas eu le temps d’étudier plus en détails la chambre de la maréchale. Il se demandait si elle était assez féminine ou non … Un peu comme Elen d’ailleurs. Enfin, Elen avait fait d’énormes progrès sur ce point. Ah … Elen ! Il attendait avec impatience sa lettre pour lui raconter tout ce qui s’était passé. Enfin … Impatient mais inquiet en même temps hein ? Car ce n’était pas très réjouissant. Puis, il était pressé de la revoir aussi.

Lorsqu’il se retrouva à nouveau dehors, Clari l’attendait, adossée à un mur. Elle était là depuis combien de temps ? Ça ne servait à rien de l’ignorer de toute façon. Il se dirigea vers elle, la jeune femme aux couettes blondes se retirant du mur. Elle paraissait inquiète … et elle le fut encore plus en voyant l’état de son visage. Aussitôt, des lignes blanches apparurent sur sa main droite, Clari la passant sur la face de Tery.

« Alors, qu’est-ce qu’elle t’a dit une nouvelle fois, Tery ? Dis-moi tout … »

« Oh … Rien de bien important, j’ai encore fait plus le con que d’habitude, Clari. »

« Tu ne l’as quand même pas demandé en mariage, j’espère ?! » dit la jeune femme avec étonnement, ses yeux verts grands ouverts. Il se donna une claque sur le front, gémissant de douleur en reprenant :

« Mais non espèce d’idiote ! Il n’est pas question de mariage ou autre ! Qu’est-ce que tu peux t’imaginer des fois hein ? J’ai juste dit que je voulais être l’un de ses gardes personnels, de ses protecteurs voir l’un de ses amis, c’est tout ! »

« … … … Comment est-ce que tu fais pour dire de telles choses … à de telles personnes. Sincèrement, il y a un truc qui doit être cassé dans ton crâne. Tu as pensé à aller voir un soigneur ou autre, Tery ? Car je m’inquiète à ton sujet. C’est peut-être grave hein ? »

« Tu racontes n’importe quoi, Clari. Je vais très bien. Juste que des fois, sous l’impulsion, il m’arrive dire ou de faire … des choses que l’on peut regretter plus tard. »

« Oh … Je vais répéter cela à la maréchale. Que tu regrettes amplement ce que tu lui as dit, je suis sûre que cela va lui faire très plaisir. » annonça la jeune femme aux couettes blondes, rigolant à cette idée. Elle était la seule à rire de ses bêtises.

« Bon … Je pense que nous allons devoir aussi nous entraîner. Je vais aller me reposer une à deux heures, le temps de laisser à mon visage la possibilité de ne plus se prendre de coups. Après, j’irai m’entraîner avec les autres. Si tu veux, Clari, tu pourras … »

« Venir t’accompagner dans ton lit ? Ne t’en fais donc pas. Mais je suis désolée … Je dois refuser, j’ai autre chose à faire de mon côté ! Pour une autre fois ! » dit Clari avant de partir sans même lui laisser la possibilité de répondre.

HEY ! BORDEL ! Il en avait assez des fois d’elle ! Enfin bon … Elle n’était pas méchante … Mais quand même … Des fois, si elle pouvait arrêter de le titiller sur ce sujet, c’était vraiment gênant en un sens. Bon … Maintenant, il allait pouvoir se rendre dans sa chambre et … s’écrouler sur son lit. D’ailleurs, pourquoi est-ce qu’il avait dit à Clari ce qui s’était passé avec la maréchale hein ? A la base, ça ne concernait qu’elle et lui … pas la jeune femme aux couettes blondes. Rentrant dans sa chambre, il se coucha sur son matelas, fermant les yeux.

« De toute façon, c’est vraiment trop compliqué comme histoire … Je commence à perdre la tête avec tout ceci, moi … Plus que tout même … »

Ah … Il voulait dormir … voilà tout … Il trouva rapidement le sommeil, rêvant de tout ce qui s’était passé. La vie était compliquée … surtout la sienne … mais il ne faisait rien pour l’arranger en soi. Il était complètement stupide, vraiment stupide … Qu’est-ce qu’il allait obtenir avec tout cela, n’est-ce pas ? Rien du tout … ou alors rien de bien.

Lorsqu’il se réveilla, ce fut à cause de nombreux coups de poing contre sa porte. Il se redressa, poussant un gémissement de douleur avant de passer sa main sur son visage. Il avait des bosses, n’est-ce pas ? Il était vraiment laid … très laid … Il s’approcha de la porte, marmonnant à moitié endormi :

« Qu’est-ce qui se passe ici ? C’est qui ? »

« Ordres de la maréchale, Tery Vanian. Une nouvelle mission t’est donnée. »

Hein quoi ? Et zut … Elle avait encore trouvé le moyen de mettre de la distance entre elle et lui … Il poussa un profond soupir, ouvrant la porte pour se tenir face à face avec le soldat qui s’était adressé à lui. Tiens … C’était encore un de ceux qui côtoyaient souvent la maréchale.

« Et c’est quoi ma mission ? Car bon … C’est bien beau mais je ne sais pas quoi faire. »

« Une mission d’éclaireurs en duo. Vous serez chargés de visiter les environs de Midès pour être sûr qu’il n’y a pas de soldats de Mekalarma. »

« … … … Je ne dirai rien du tout à ce sujet. Bon … Vous pouvez signaler que je partirai dans la soirée, d’accord ? Je ne vais pas encore chercher plus de problèmes. »

« Soit … Tu fais bien de réagir de la sorte. » termina le soldat avant de s’éloigner, le jeune homme refermant sa porte. Bon … Il n’avait pas de nouvelles d’Elen, il devait prévenir Clari avant son départ si on lui laissait la chance de s’adresser à elle.

Pour ça … Il allait devoir réagir très rapidement. Il quitta la chambre à son tour, sortant du bâtiment pour chercher où se trouvait la jeune femme aux couettes blondes. Contrairement à ce qu’il pensait, il n’arriva pas à mettre la main dessus. Il poussa un profond soupir désabusé … Dommage, il voulait quand même lui signaler qu’il devait partir. Ou alors, c’était peut-être elle qui partait avec lui ? Ça ne l’étonnerait pas d’ailleurs.
Il commençait à avoir l’habitude de parcourir les vastes plaines de Shunter avec Clari alors bon … En même temps, la maréchale se débarrasserait d’elle, ce qui serait une bonne idée. Allez ! Puisqu’il ne trouvait pas Clari, il s’approcha d’un soldat, lui demandant si il pouvait la prévenir qu’il devait partir en mission au cas où Le soldat était un peu apeuré de parler avec lui, le jeune homme rigolant un peu. C’est vrai qu’avec sa réputation, sans qu’elle soit particulièrement inquiétante, il valait mieux ne pas traîner avec lui. A part Olin et Clari, d’ailleurs, il n’avait pas vraiment d’amis.
Oh … Bah … Il n’était de toute façon, pas vraiment à plaindre de ce côté-là. Il ne faisait pas grand chose pour en avoir plus et les rares amis qu’il avait étaient les plus importants. Allez … Il devait préparer quelques affaires puis ensuite se rendre à la sortie de la ville. Là-bas, il attendrait alors la personne qui devait l’accompagner. Ah vraiment des fois … Il aimerait bien mettre un terme à tout ça. Mais bon … La vie, ce n’était pas aussi simple que ça.
En attendant le début de soirée pour partir, il se dirigea à l’intérieur même de Shunter, décidant de se balader. C’était une bonne chose, oui, oui … Hum … Mais c’était plutôt ennuyeux tout seul. C’était bête mais se balader dans les rues sans être accompagné par Clari ou Elen, ça n’avait pas la même … saveur qu’avant.

« Je ne suis quand même pas triste au point de ne rien pouvoir faire sans elles hein ? »

Voilà qu’il s’était mis à se parler tout seul, ça ne s’arrangeait visiblement pas son cas. Ah … Il poussa un nouveau soupir, soupir qui fut interrompu par une lettre qu’il se prit en pleine tête. AIE ! Cela venait de lui donner l’effet d’une gifle en plein sur le visage ! Ce n’était pas sympathique pour le moins du monde ! Ou presque ! Il prit la lettre, l’ouvrant en pleine rue avant de sourire. C’était bien Elen mais …

« Qu’est-ce que … » balbutia t-il, un peu plongé dans l’incompréhension.
La jeune femme lui signala qu’elle ne voulait plus lui envoyer d’images d’elle dorénavant. Elle lui expliquait aussi diverses choses mais bon … Il était un peu étonné. Est-ce qu’il avait dit quelque chose de mal ? Non … Il avait été pourtant assez sympathique dans son commentaire sur l’image d’elle avec cette madame Liza. Non … Alors, qu’est-ce qui clochait ? Enfin bon … Il aimerait bien revoir Elen tout court mais là, il venait de se prendre un sacré coup sur le moral. Ah … Vraiment … Pfff … Bon … Il comprenait un peu. Elle était encore intimidée et lui, c’était presque si il la forçait, non ? Zut …

Bon … Il fallait trouver un coin tranquille pour commencer à écrire alors … car visiblement, il allait devoir faire quelques efforts de son côté. Il se dirigea vers une auberge, s’installant à une table tout en commandant une carafe d’eau et un sandwich. La serveuse lui sourit en signalant qu’elle allait préparer tout cela tandis qu’il cherchait déjà de quoi écrire dans son sac. Depuis le jour où il avait commencé à écrire à Elen, il avait pris ses précautions pour ne jamais être au dépourvu dans une telle situation.
Qu’est-ce qu’il allait écrire ? Et bien, déjà qu’il ne voulait surtout pas la forcer à se montrer une nouvelle fois. Qu’il allait être envoyé à une nouvelle mission qui l’affectait dans les environs de Midès pour trouver des éclaireurs de Mekalarma. Il signala aussi que le discours du roi était assez inquiétant en soi, qu’il allait peut-être mou… Hum non, là, il sentait que si il écrivait cela, elle ne se priverait pas pour dévaster Midès et les alentours pour le retrouver. Oh … Peut-être qu’alors, il devait l’écrire ? Ça serait assez drôle à s’imaginer.

« Il vaut mieux éviter de ne pas trop s’amuser avec tout cela. »

« Messire, vous êtes servi. » annonça la serveuse en posant son repas. Sans même qu’il ne l’avait remarqué, les couverts avaient déjà été déposé ainsi que la cruche et un verre. Il était tellement plongé dans toute cette histoire qu’il n’avait pas prêté attention à tout cela. Il redressa la tête, observant la serveuse.

« Merci beaucoup. » dit-il tout simplement alors qu’elle recommençait à sourire, s’en allant gaiement. Il allait finir par croire qu’il avait tapé dans l’œil de la jeune femme.

Pourtant, malgré cela, il ne pouvait pas se permettre de la draguer. Premièrement car ce n’était PAS DU TOUT son genre. Deuxièmement, il n’était pas doué, il le savait parfaitement. C’était plutôt lui qui subissait les tentatives de drague de Clari … encore qu’avec elle, c’était plus un jeu qu’autre chose, il le savait parfaitement. Troisièmement … Ce n’était pas l’heure, ni l’instant pour une telle chose. Enfin … Avec les propos de sa mère, il voulait éviter de commettre une bêtise, c’est pourquoi il préférait ne pas y penser.
Bon … Finir cette lettre, lui donner des nouvelles sans trop en dire car il ne voulait surtout pas qu’elle s’inquiète inutilement. Alors bon, qu’est-ce qu’il allait pouvoir dire maintenant ? Car s’il voulait éviter les problèmes ! Oh et puis zut, même si ce n’était pas grand-chose ce qu’il avait écrit, c’était en même temps bien suffisant ! Il termina sa lettre, la refermant avant de la laisser s’envoler, l’objet passant par l’une des fenêtres ouvertes de l’auberge. Il était maintenant temps de manger et de boire.
Lorsqu’il termina son repas et qu’il eut fini de payer, il quitta l’auberge sous la mine déconfite de la serveuse. Il était maintenant temps de sortir de Midès pour attendre cette fameuse personne qui allait l’accompagner. Aux portes de la ville, il remarqua que les gardes n’étaient plus les mêmes qu’auparavant. Ca ne servait alors à rien de leur parler, il n’était pas là pour faire la conversation. Il s’éloigna un peu, se plaçant contre un mur, les bras croisés tout en fermant les yeux.

« J’espère que ça ne sera pas trop long non plus. » murmura t-il en prenant une profonde inspiration. Vraiment … Bon … Il n’avait rien à faire en attendant, n’est-ce pas ? Dormir debout, est-ce que c’était possible ? C’était à se demander … hum …

Finalement, ce ne fut pas si difficile que ça, ayant finit par sombrer dans le sommeil après une quinzaine de minutes. Dormir debout … Il avait la réponse à sa question. Pourtant, lorsqu’une main se posa sur son épaule, il sursauta, ouvrant les yeux. Ce geste eut pour cause de le faire tomber sur la personne qui avait posé sa main sur lui.

« Aie, aie, aie … Qu’est-ce qui s’est passé ? » marmonna t-il en gémissant de douleur, passant une main sur le derrière de son crâne.

« Tery … Je crois que … tu pourrais faire plus attention. » murmura une voix assez douce alors qu’il se redressait aussitôt, rouge de gêne.

Que … Que … Que … Quoi ? Cette chevelure argenté, cette jupe de métal blanc, ses yeux rouges, ces morceaux de tissu noir ? La jeune femme se releva, tapotant ses jambes et ses bras alors qu’il bafouillait :

« Ma … Maré … Maré … Que … Euh … Euh … »

« Tu devrais sincèrement faire plus attention. » reprit la jeune femme en posant une main sur sa bouche pour le faire taire, chuchotant dans son oreille : « Je te déconseille de prononcer mon grade, Tery Vanian, est-ce bien compris ? Je suis simplement … qui ? »

« Ma … Ma …ne … Manelena. » dit-il en tremblant avant d’entendre le petit rire de la part de la jeune femme, celle-ci déposant ses lèvres sur sa joue pour le remercier. Il s’écroula sur les fesses, adossé contre le mur, trop choqué par ce qui venait de se passer.
La … La maréchale … C’était elle qui allait l’accompagner ? Mais … Mais … Manelena … Il se passait quoi ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle … Comment … Puis, le baiser sur sa joue … Enfin, il … Il … Pfiou … Maintenant qu’il savait qui elle était réellement, il avait beaucoup de mal à raisonner correctement.

« Alors ? Tery ? Tu te dépêches ? Tu ne veux quand même pas que je vienne te chercher. »

Manelena s’adressa à lui, tendant sa main pour qu’il la récupère. Il posa sa main dans la sienne, la jeune femme tirant pour l’emmener contre elle. Pfiou … Il avait vraiment chaud … et en même temps, il était remplit d’un certain malaise à l’égard de Manelena. Le fait qu’il sache la vérité … Maintenant, c’était …

« Heureux sont les simples d’esprit. » murmura t-il lentement alors que la jeune femme haussait un sourcil, lui disant :

« Qu’est-ce qui te prends ? Pourquoi est-ce que tu dis une telle chose ? »

Il ne répondit pas, détournant juste le regard. S’il n’avait jamais su que Manelena était la maréchale alors tout se serait passé différemment. Oh oui … Maintenant, ils étaient en train de s’éloigner de Midès, marchant sur un chemin de terre Selon les dires de la maréchale, ils allaient juste dériver du chemin après une bonne dizaine de kilomètres. D’ailleurs, maintenant qu’il savait à son sujet, il allait pouvoir lui poser quelques questions.

« Maréchale … Manelena … Je … voulais … »

« Redis encore une fois mon grade et tu es un homme mort. » annonça Manelena.

« Mademoiselle Manelena ? Je voulais savoir … Est-ce que d’autres personnes savent qui vous êtes réellement ? Car … Ca ne doit pas être la première fois que vous faites une telle chose non ? » demanda t-il finalement, s’armant de courage.

« Ah ? Ils sont tous morts … Un malheureux accident. Ce qui n’a aucune utilité ne mérite pas de vivre. Avec cette phrase, tu as la réponse à ta question mais aussi à la prochaine que tu allais me poser : cela veut dire que je suis important ? Oui … Pour l’instant. »

« Euh … Et sinon, pourquoi vous avez voulu partir avec moi pour l’exploration et faire le rôle d’éclaireur pour trouver des … »

« Tu aurais préféré Clari ? Ou alors, cette femme nommée Elen ? » le coupa t-elle aussitôt, s’approchant de lui alors qu’il s’était mis à trembler violemment. Elle se retrouva à sa hauteur, étant plus grande que lui.

« Je n’ai rien dit du tout ! Je vais tout simplement me taire et ne plus poser de questions ! Vous êtes libre de faire tout ce que vous voulez, maré… Manelena ! Tiens, d’ailleurs, c’est quoi ton … » commença t-il à prononcer avant de s’arrêter.

Pour toute réponse, elle lui prit la main, la serrant dans la sienne en faisant un étrange sourire. Cette femme … Il avait l’impression … l’impression qu’elle était un peu … schizophrène …avec deux personnalités différentes. Si c’était le cas … Il veillerait sur elle.

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