Chapitre 18 : Animosité

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Animosité

« Vous parlez que l’on vous suit … Mais n’est-ce pas l’inverse ? Qui est la personne qui nous a surpris de dos pendant que nous rentrions à l’auberge ? » demanda Manelena avec ironie.

« Elle marque un point là-dessus. » annonça la femme ailée avec un grand sourire, s’adressant à l’homme venu d’Honoros. Celui-ci haussa un point, répondant :

« Il faut dire que nous vous rendions uniquement la pareille. Mais cela ne répond pas à notre question, pourquoi est-ce que vous nous suiviez ? »

« Et pourquoi est-ce que vous pensez être potentiellement intéressants au point qu’une personne tente de vous suivre ? » reprit Manelena sur le même ton qu’auparavant. Tery passa une main sur son épaule, lui chuchotant bien que tout le monde pouvait entendre :

« Calme-toi donc un peu. Ça ne sert à rien de t’emporter. Allez … Viens on rentre car tu ne réagis pas de la bonne façon contrairement à d’habitude, Manelena. »

Il lui avait pris la main comme à son habitude, la tirant vers lui pour qu’ils continuent de marcher. Ils devaient se rendre à l’auberge avant de créer trop de problèmes. La femme ailée poussa un petit cri ravi en les voyant main dans la main, le forçant à s’arrêter avant même de réellement commencer à marcher. Elle dit avec amusement :

« Vous êtes donc aussi un couple ? Enfin, plutôt jeune. Ça fait toujours plaisir de voir deux personnes qui s’aiment. Pardonnez-moi pour mes paroles un peu dures. »

« Pardon accepté. Je ne suis pas du genre à en vouloir aux personnes inconnues. » répondit Tery avec un sourire tandis que Manelena gardait un visage froid. « Mais si vous voulez bien nous excuser, nous devons rentrer à l’auberge. »

« Oh … Il se pourrait que cela soit la même auberge que la nôtre. Nous séjournons ici pour environ une semaine. » dit l’homme à l’imposant physique.


Et … Euh … Qu’est-ce que ça voulait dire en soi ? Il ne tarda pas à le savoir puisque les deux personnes commencèrent à les suivre à faible distance. Elles parlaient entre elles, Manelena serrant plus fortement la main de Tery. Celui-ci lui chuchota de garder son calme en toutes circonstances. Ça ne servait pas à grand-chose de s’emporter et surtout … Il n’aimait pas la voir en colère … Il fallait dire qu’il avait une mauvaise expérience à ce sujet.

Ils arrivèrent à l’auberge, la jeune femme montant aussitôt à l’étage, le laissant seul avec le couple qui ne semblait pas vouloir les lâcher. Il s’installa à une table, poussant un léger soupir avant de demander une cruche d’eau. Les deux personnes vinrent s’installer en face de lui, demandant un peu de vin. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ?

« Cela fait combien de temps que vous êtes ensembles ? » questionna l’homme d’Honoros.

« Hum ? Qui ? Moi et Manelena ? Euh … Disons que je la connais depuis plus d’une année, je dirai … Je ne suis plus sûr de la date exacte à ce sujet. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns, un peu gêné. Il remercia la serveuse, prenant la cruche d’eau et le verre avant de commencer à boire, un peu gêné de parler de telles choses à des inconnus.

« Hum … Néanmoins, vous semblez très proches d’après ce que j’ai remarqué. »

Ah bon ? C’était pas vraiment l’impression qu’il avait … Enfin, la majorité du temps … Car des fois, c’était aussi la sensation qu’il avait … Mais majoritairement … Ce n’était pas vraiment ça qu’il aurait dit … Hum … Puis bon …

« Enfin, c’est pas si important que ça. Par contre, pourquoi est-ce que vous nous avez suivis ? Vous dormez aussi dans cette auberge ? » demanda t-il avec appréhension.

« Bien entendu. Enfin, pas encore pour l’instant mais d’ici quelques minutes, ça sera le cas. » répondit la femme aux ailes blanches, gardant son sourire aux lèvres.

… … … Il était encore tombé sur deux personnes carrément louches, n’est-ce pas ? Oh bon sang … Il préféra ne pas boire, l’homme issu d’Honoros disant à la femme qu’il allait réserver une chambre pour la nuit. Pendant ce temps, la femme ailée s’adressa à Tery :

« Et bien … Maintenant, nous pouvons encore discuter un petit peu ensembles, n’est-ce pas ? J’ai l’impression que nous t’effrayons. »

« Je ne dirai pas que je suis effrayé, j’ai déjà vu bien pire dans mon existence … Et je préfère ne pas en parler d’ailleurs à ce sujet. »

« Hum ? Maintenant, je suis intéressée. De quoi s’agit-il ? Est-ce une crise de jalousie de la part de la jeune femme que j’ai pu voir avant qu’elle ne monte à l’étage ? »

Une crise de jalousie ? De la part de Manelena ? Il y avait erreur sur la personne. Manelena n’en avait strictement rien à faire de lui. La petite crise était plutôt quotidienne avec Clari bien qu’il savait que ce n’était pas pour une raison … sentimentale. Il fit un petit geste négatif de la main, reprenant la parole :

« Je ne pense pas que ça soit ça. Sinon, cela se verrait parfaitement. »

« Oh … Ce n’est pas l’impression qu’elle me donnait mais peut-être que je me trompe. Et sinon, que faites-vous dans cette ville ? A voir l’armure qu’elle portait sur une partie de son corps, je ne pense pas que ça soit de la boulangerie. »

« Je suis un soldat de Shunter, elle est de même. Enfin, elle est là depuis plus longtemps que moi et donc, bon, en quelque sorte, je … »

« Oh. Comme c’est mignon. Elle était en quelque sorte ta tutrice dans l’armée de Shunter et au final, vous vous êtes rapprochés de plus en plus. »

« Mais non ! Ce n’est pas comme ça ! » répondit-il en rougissant un peu à cette idée.
C’était toujours ça avec les femmes ou quoi ? Elles inventaient des histoires à l’eau de rose concernant n’importe qui et le plus gros problème ? C’est qu’il avait l’impression que c’était un peu ainsi … Il se sentait quand même plus proche de la maréchale maintenant qu’à ses débuts … Il savait ce qu’elle était réellement et il trouvait cela plus important que pas mal d’autres choses dans le fond. Oh oui … Pfiou … Mais bon …

« Ce n’est pas le sujet de la conversation. Qu’est-ce que vous faites ici sinon ? Car vous ne semblez pas être de Shunter. » Dit-il en reprenant le fil de la conversation.

« Oh … Brillante déduction. Ayant des ailes, je proviens donc de Claudiska. Quant au grand gaillard qui m’accompagne, il n’est pas de Shunter lui aussi mais d’Honoros. »

Il s’en serait douté. Il haussa les épaules aux paroles de la femme aux ailes blanches. Bon … Maintenant, qu’est-ce qu’il allait faire ? L’homme allait revenir d’ici quelques minutes, il avait quand même un peu de monde qui parlait avec l’aubergiste. Il se leva de la chaise avant de s’adresser à la femme aux cheveux noirs.

« Pardonnez-moi mais je vais voir comment cela se passe avec … »

« Oui, oui … Nul besoin de s’expliquer, je comprends parfaitement ce que tu essaies de me dire, nous sommes aussi passés par là tous les deux. »

Elle se faisait des illusions … comme chaque femme. Pfiou ! Enfin non … Dans le cas de Manelena, elle n’était pas aussi fleur bleue que les autres. Il monta les escaliers avec une légère anxiété, se dirigeant vers la chambre qu’ils avaient réservée. Il voulut rentrer à l’intérieur mais la porte était fermée à clé.

« Qu’est-ce que ce que … Manelena ? Manelena ? » demanda t-il en commençant à toquer plusieurs fois, aucune réponse ne se faisant entendre. « Manelena ? Tu es là ? Manelena ? Tu peux m’ouvrir si tu es là ? »

Encore le vide qui lui répondait. Il n’était pas inquiet … Enfin … Pas trop mais il n’aimait pas du tout cela. Qu’est-ce qui se passait ? Il toqua assez fortement contre la porte, tambourinant en recommençant à prononcer son nom. Pourquoi ne voulait-elle pas ouvrir la porte ? Bon … Il n’aimait pas faire une telle chose.

« Manelena … Si tu ne m’ouvres pas, je crois que quelques personnes vont savoir ce que tu es réellement. Tu ne voudrais pas, n’est-ce pas ? »

Aussitôt, la porte s’ouvrit, un bras féminin le tirant vers la chambre. La porte se referma aussi rapidement qu’elle s’était ouverte, le jeune homme se retrouvant plaqué contre un mur. Des lèvres se posèrent sur les siennes ou du moins, il y aurait presque cru alors que Manelena était … là … juste à quelques centimètres de lui. Ce n’était pas ses lèvres qui étaient touchées mais … le bord de celles-ci … à moitié sur la joue. Qu’est-ce que ça voulait dire ?! Manelena avait fermé ses yeux, retirant ses lèvres alors qu’elle passait une main sur sa bouche comme pour s’essuyer.

« Cela devrait suffire comme marque … »

« De … De … De quoi ? Comme marque ? De quoi est-ce … Est-ce que tu parles ? » balbutia-t-il, trop surpris pour réagir correctement et bouger du mur.

« Puisque ces deux personnes croient que nous sommes ensembles, il va falloir alors leur donner ce qu’elles veulent. A partir de maintenant, tu es avec moi. J’espère pour toi que tu n’as rien dit qui pourrait compromettre cette idée car sinon, je risque d’être « veuve ». »

« Il n’y a pas besoin d’aller aussi loin, Manelena ! » s’écria le jeune homme, ne sachant plus du tout où se mettre avec cette histoire.

« Est-ce que tu veux bien arrêter de faire le prude ? Il n’y a rien entre nous et il n’y aura jamais quelque chose. Tu es inintéressant comme homme. »

« … … … Alors, je ne vois pas pourquoi je devrais marcher dans ta combine, Manelena. »

Maintenant qu’il pouvait bouger et qu’il avait repris ses esprits, il allait repartir. Ca ne lui plaisait pas de rester ici. D’un côté, il devait jouer les fiancés éperdus d’amour, de l’autre, se faire insulter ? Non merci, il passait à côté de tout ça.

« Tu refuserais l’un de mes ordres, Tery ? Je ne te pensais pas suicidaire à ce point. »

« Ce n’est pas une question d’être suicidaire ou non … mais juste d’être raisonnable. En même temps, tu peux me dire comment je peux paraître crédible dans mon rôle alors que tu n’arrêtes pas de me menacer quotidiennement ? »

« Tu n’es pas vraiment en ordre d’avoir un avis sur la question. »

« Alors, débrouille-toi seule. » termina-t-il de dire alors qu’elle avait fait apparaître des lignes noires sur son visage. Elle n’allait pas le laisser s’en tirer ainsi. Avant même qu’elle réagisse, il avait déjà quitté la chambre, descendant les escaliers une nouvelle fois. Il ne voulait plus perdre son temps avec ça. Elle pouvait quand même être plus polie. Et surtout bien plus agréable. Puis aussi … Il y avait la scène du baiser. Enfin, ce n’était pas un véritable baiser non plus hein ? Mais … C’était perturbant pour lui.

Elle n’avait aucune décence et ça l’embêtait plus que tout. Il avait quand même … le droit de s’exprimer hein ? Il n’était pas simplement un outil pour la maréchale. Pourquoi est-ce qu’il avait pensé quelque chose de sympathique envers elle ? Car … Il espérait quand même que tout aille bien mieux … Mais à force, il se demandait si c’était vraiment possible une telle chose … Maintenant, il avait envie de revoir Elen car il savait qu’elle n’était pas comme ça. Il voulait juste … vivre un peu plus normalement que son quotidien actuel.

« Et bien … On dirait que vous avez eu une petite dispute tous les deux. »

Aussitôt qu’il avait descendu les escaliers, l’homme provenant d’Honoros s’était adressé à lui, un petit sourire confus aux lèvres. Il pensait qu’il était responsable de tout cela ? Non … Le jeune homme fit un geste de la main, disant :

« Vous n’avez pas à vous en faire, ce n’est pas ce que vous croyais. »

« Ah bon ? Et que devons-nous croire alors ? » demanda la femme de Claudiska, se trouvant juste à côté de l’homme en face de Tery.

« Rien de bien important, je vous le promets. Je vais aller prendre un peu l’air, ça ne peut me faire que du bien. Bon séjour dans cette auberge. »

« Merci bien. » répondirent les deux personnes alors qu’il quittait l’auberge pour se balader.

Une minute s’écoula avant qu’une personne aussi rapide qu’une ombre ne descende des escaliers à son tour. La femme aux cheveux noirs eut un léger sourire en voyant la personne sortir de l’auberge à son tour.

« Et bien … Malgré tout ce qui se passe, il semblerait qu’ils soient plutôt attachés l’un par rapport à l’autre. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Et bien … Tout simplement que c’est une bonne chose. En dépit de ce qui semble se passer, il y a de fortes chances qu’ils se protègent mutuellement. Est-ce que tu as vu ce jeune homme ? Il est quand même bien spécial, n’est-ce pas ? »

« Et cette jeune femme … Elle l’est tout autant. Je pense que nous allons bien nous amuser et nous distraire, n’est-ce pas ? » reprit la femme ailée, gardant son sourire peint sur son visage.

« Enfin … Ce n’est pas forcément un jeu, je tiens à te le rappeler. Mais il est vrai … que les voir ensembles, cela me rappelle quelques souvenirs plus qu’appréciables à mes yeux. »

L’homme rigola, comme amusé par ses propres paroles tandis que la femme aux cheveux noirs passa une main dans ses cheveux. Oui … C’est vrai … Elle reconnaissait parfaitement ce qu’il disait … Ce n’était jamais très simple dans le fond. Mais ces deux jeunes gens … Ils se soutenaient plus qu’ils ne le croyaient. Il fallait juste qu’ils s’acceptent … qu’ils l’acceptent … Et tout serait bien mieux pour eux.

« Bon sang … Où est-ce qu’il est parti ? Il n’a pas pu disparaître aussi vite ! »

Elle était en colère, toujours en colère ! ENCORE en colère par sa faute ! Elle ne pouvait pas réagir autrement devant le jeune homme ! Il faisait tout pour la mettre en pétard ! Ce n’était pas possible autrement ! BON ! Elle tourna sa tête vivement à gauche et à droite. Un blanc-bec pas très grand, elle allait facilement lui mettre la main dessus !

« TERY VANIAN ! SI TU NE TE RAMENES PAS MAINTENANT, TU VAS AVOIR DE SERIEUX PROBLEMES ! » hurla t-elle en pleine rue, plusieurs citoyens se retournant vers elle. Elle n’avait nulle honte de crier ou de se faire remarquer. Elle valait mieux que ça !

« Mademoiselle … Vous êtes priée de ne pas créer de troubles à l’ordre public. » dit un soldat en s’approchant d’elle, peu sûr de lui malgré ses paroles. Elle était grande, plutôt très grande même. Celle-ci posa son regard sur lui, fronçant les sourcils :

« Je n’ai pas que ça à faire. Le seul qui risque d’avoir des troubles, c’est celui sur lequel je mettrais la main d’ici quelques minutes. »

« Ce que vous comptez faire, tant que cela reste dans la légalité la plus complète, ne concerne que vous. Je vous prie quand même de vous calmer. »

« Je ne me calmerais pas … tant que je n’aurai pas mis la main sur lui. »

« Si c’est moi que tu cherches, je suis désolé mais je n’ai pas envie de me faire frapper. » répondit avec lenteur une voix derrière elle. Elle eut à peine le temps de se retourner qu’elle vit le jeune homme qui s’éloignait en courant. AH ! LE VOILA !

Elle allait lui mettre la main dessus ! Contrairement à lui, elle n’avait pas peur de ses lignes noires ! Elle les fit apparaître sur son visage, des petits cris se faisant entendre autour d’elle. La peur … La peur qui se lisait dans les regards des citoyens … C’était cela … Les lignes d’Alzar … AH ! Elle n’avait peur de rien, ni personne ! Elle vivait parfaitement avec ce qu’elle avait en elle ! Pourquoi chercher autre chose ? Elle n’avait besoin de rien d’autre ! Sauf de ce stupide homme qui tentait de mettre de la distance avec elle. Il espérait VRAIMENT réussir à s’enfuir ? Quel homme stupide !

Il ne lui fallut guère de temps pour le rattraper, le jeune homme continuant de courir sans même se retourner. Il ne voulait pas voir sa tête ? Elle allait le forcer à cela ! OH QUE OUI ! Il allait en baver ! Elle allait lui faire regretter pas mal de choses ! Le pauvre petit homme … On ne cherchait pas à contredire la maréchale Nali sans en payer le prix. Elle arriva finalement à sa hauteur, un sourire maléfique aux lèvres :

« Je peux savoir de qui est-ce que tu t’enfuis, Tery Vanian ? »

« Je ne sais pas trop … Peut-être de toi, Manelena. » répondit le jeune homme sans être décontenancé, se stoppant net avant de faire un demi-tour sur lui-même. Tiens donc … Il espérait vraiment hein ? Quel imbécile. Elle se stoppa à son tour, n’ayant aucune difficulté à faire de même. C’était ingénieux … mais pas suffisant pour elle. Elle était déjà à son niveau encore une fois, le jeune homme poussant un profond soupir :

« Tu n’as pas peur de tes lignes noires, Manelena ? Enfin de les laisser paraître au grand jour. Ça pourrait causer pas mal de problèmes. »

« Contrairement à toi, je n’ai pas honte de mes lignes. Maintenant … TU VAS T’ARRÊTER ! C’est un ordre ! » s’écria t-elle avant de poser sa main sur le derrière de son crâne pour l’emmener tout droit vers un mur.
Le jeune homme posa ses deux mains aussitôt pour éviter de percuter le mur avec son front. Elle était dingue ou quoi ? Et maintenant, les gens commencèrent à les entourer de plus en plus sans vouloir s’éloigner. Et voilà … Pfff …

« Je n’aime pas me donner en spectacle … Manelena. Il vaut mieux que nous rentrions dans l’auberge. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Pour que tu tentes de t’enfuir une nouvelle fois ? Je vais te briser les deux jambes et les deux bras avant … par simple mesure de précaution. J’espère que tu comprends … »

« MANELENA ! STOP MAINTENANT ! » s’écria-t-il avec autorité, la jeune femme s’arrêtant aussitôt, surprise. Ce fut lui qui prit les deux mains, la tirant vers lui avant de regarder autour d’eux. Voilà que des soldats s’avançaient parmi la foule. Pfiou … Ils allaient avoir des problèmes, de gros problèmes. Il sera sa main dans la sienne avant de recommencer à courir une nouvelle fois. Il valait mieux mettre de la distance avec les soldats.
Finalement, ils retournèrent à l’auberge, le jeune homme ayant tout fait pour disperser les soldats et éviter qu’ils ne les poursuivent. Sans même un mot, il monta à l’étage avec Manelena, celle-ci n’ayant rien dit depuis la petite colère du jeune homme. Lorsqu’ils s’enfermèrent dans la chambre, elle lui donna une violente claque qui l’envoya tombé sur le sol. Elle vint s’asseoir sur son ventre, l’immobilisant ainsi sur le sol.

« Enfin … Tu as décidé de te rendre … Maintenant, tu vas le payer cher. Tu vas vo… »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Tery posa ses deux mains sur ses épaules, arrivant à peine à les atteindre. Il la poussa pour la faire tomber sur le sol, inversant leurs rôles alors qu’il se trouvait sur elle. Il ne semblait pas avoir décoléré lui aussi ?

« Et si … nous parlions tous les deux ? Ah … En fait non … Manelena … Je veux bien que nous fassions semblant d’être un couple mais il va falloir que tu te comportes comme Clari sinon, ça ne va pas le faire du tout entre nous deux. Je sais très bien que tu es ma supérieure mais pour cette mission, il va falloir l’oublier complètement. Nous sommes fiancés et c’est tout ce qui importe, rien d’autre. Donc, on joue le jeu quand nous sommes devant d’autres personnes mais aussi quand nous sommes seuls. Après, quand tout ça sera terminé, je n’ai rien contre une torture voir même une peine de mort car je m’adresse de la sorte à la maréchale mais voilà … Pour l’heure … Nous sommes juste tous les deux ensembles, c’est tout, d’accord ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« … … … Ce que j’en pense ? C’est que tu en profites un peu trop à mon goût. »

Elle roula sur le sol, le faisant tomber sur le côté avant de se redresser. Elle s’épousseta, n’ayant même pas un regard vers le jeune homme. Pour qui est-ce qu’il se prenait ? Ce n’était pas à cause d’elle que la mission risquait d’être un échec, loin de là même. C’était bien différent même. Oh que oui … Elle prit la parole lorsque Tery fut debout :

« Je ne vois pas pourquoi je devrais t’obéir. Tu n’es pas mon supérieur. En fait, je pense même que tu te crois un peu trop sûr de toi. »

« CE N’EST PAS CA ! MANELENA ! »

Il vint la serrer avec force, les lignes d’Alzar se présentant sur son visage tandis que ses deux mains enlaçaient la jeune femme, bloquant ses deux bras. Elle commença à pester, cherchant à se libérer avec ses propres pouvoirs sans y arriver. Depuis quand est-ce qu’il était aussi fort ? Elle grogna, se débattant sans y arriver.

« Manelena ! Arrête ! Arrête s’il te plaît ! Tu veux … Tu veux qu’on y arrive non ? Alors il faut se calmer ! Il faut vraiment que l’on soit … ensembles sur ce coup. »

« C’est bien toi qui a refusé ma proposition auparavant ! Ne te moque pas de moi ! »

Ce n’était pas ça ! Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle compliquait toujours tout ? Il pensa à l’idée de la relâcher mais … Il valait mieux … éviter. Il murmura de lui faire confiance et surtout de le considérer comme son égal, chose qu’elle n’avait jamais fait. Elle s’était mise à trembler, serrant les dents en murmurant :

« Je veux bien … tenter de faire un effort … mais tu me le payeras, Tery. »

« Ça ne sera pas la première fois, Manelena. Tout ce qui m’importe, c’est toi, pour l’heure. » termina t-il de dire avec un petit sourire en la relâchant. Tout … allait bien se passer.

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