Chapitre 29 : A la recherche de preuves

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : A la recherche de preuves

« Tu attends quoi pour te lever, Tery ? » demanda Manelena, déjà débout depuis une vingtaine de minutes. Ils se trouvaient dans une chambre commune tous les deux. Oh même s’ils ne jouaient plus réellement avec cette histoire de fiancés, ils continuaient de dormir ensembles bien que pas dans le même lit bien entendu.

« Hum … Juste cinq minutes, Manelena. S’il te plaît. » marmonna le jeune homme.

« J’ai l’impression que tu oublies qui je suis réellement, n’est-ce pas ? »

Tout en s’adressant à lui, elle venait de placer son pied sous la couverture et sous le jeune homme. Des fois, il valait mieux lui rappeler à qui il avait affaire. D’un geste nonchalant, elle le poussa hors du lit, Tery s’écroulant au sol avant de crier de douleur. Les yeux grands ouverts, se massant le visage, il s’aida du lit pour se redresser, gémissant :

« Ca faisait vraiment mal … Manelena. Tu aurais pu être un peu plus douce quand même. »

« Bien entendu. Je te laisse cinq minutes pour te lever, te laver ou sinon je ne te promets pas que le reste de ta journée se passera très bien. »

Gloups. Il valait mieux accepter tout de suite ce qu’elle proposait … ou plutôt lui intimait de faire. En moins de temps qu’il n’en faut, il s’était préparé, se présentant à Manelena qui hocha la tête pour lui dire que cela pouvait aller. Ils descendirent tous les deux au rez-de-chaussée, regardant une table où se trouvait ce couple si particulier qu’ils côtoyaient.

Ils s’installèrent côte à côte, les deux personnes les saluant avant de leur signaler de commander de quoi manger ce matin. Sans un mot, Manelena attendit son petit-déjeuner tandis que Tery discutait avec le couple. Ils parlèrent de tout et de rien pendant plusieurs longues minutes, des minutes qui semblèrent être des heures pour Manelena.

« Sérest ? Je me demandais … Qu’est-ce que vous allez faire maintenant ? Vous n’avez pas à nous suivre. Nous avons notre propre chemin. » demanda Tery.

« Hum ? Tant que nous n’avons pas à nous séparer, pourquoi le faire, n’est-ce pas ? »

« C’est vrai … C’est simplement que lorsque le moment arrivera, qu’est-ce que vous allez faire ? Car je ne sais pas où vous comptez vous rendre. M’enfin, ce n’est sûrement pas mes oignons non plus. Vous pouvez faire ce que vous voulez … C’est juste comme ça, pour avoir quelques renseignements. Si vous voulez nous en dire plus ? »

« Hm … Et bien, sans vouloir trop en dévoiler, comme je te l’ai signalé, nous avons quitté Omnosmos pour notre propre mission personnelle. Nous devons nous préparer au cas où les démons seraient parmi nous. Pour l’heure, comme nous apprécions votre compagnie, on préfère rester avec vous jusqu’à ce que l’on soit obligé de se séparer. »

« Hahaha … Je vois, je vois. » termina de dire Tery, un peu gêné par les paroles de Sérest.

C’était une bonne explication … Enfin pour lui, ça lui convenait. Mais bon, peut-être que pour Manelena, ce n’était pas le cas ? Il la regarda brièvement, la jeune femme terminant son petit-déjeuner. Elle n’avait pas pris la parole depuis le début de la discussion. Il fallait dire qu’elle n’appréciait guère réellement de monde. C’était vraiment dommage … Il aurait bien aimé qu’en tant que femme, elle soit un peu plus ouverte. Mais bon, il avait déjà beaucoup de travail avec Elen alors … pour Manelena … Il valait mieux attendre un peu ? Mais il allait faire quelques efforts pour la ramener du bon côté. Enfin … Quand il pensait du bon côté, c’était quand même bien plus compliqué que ça.

Le jeune homme termina son petit-déjeuner, demandant à Manelena ce qu’ils allaient faire aujourd’hui. Elle lui signala qu’ils allaient maintenant quitter cette ville pour continuer leurs explorations en se rendant plus vers l’ouest. Si des éclaireurs mékalarmiens étaient présents, ils devaient alors trouver où se trouvait le plus gros des troupes. Ca n’allait pas être simple, loin de là et il valait mieux se préparer le plus vite possible.

« Bon … Si tu as terminé de manger, nous pouvons alors nous préparer. » annonça Manelena en se levant de sa chaise. Il fit de même quelques secondes après, Sérest et Séran les accompagnant après avoir récupéré leurs affaires.

Ils quittèrent l’auberge, se dirigeant hors de la ville après quelques brefs achats. Qu’est-ce qu’ils allaient pouvoir faire ? Car trouver l’endroit où l’armée ennemie logeait … Ce n’était pas forcément la meilleure des idées à faire, n’est-ce pas ? La femme aux cheveux argentés hocha simplement la tête sans lui répondre tandis qu’ils se retrouvaient maintenant en pleine campagne. Quand il regardait ces endroits, il ne pouvait que confirmer ses préférences.
« Vraiment … Shunter est le plus bel endroit que je connaisse. »

« Hum ? Ce n’était pas forcément très intelligent de ta part de dire cela. On croirait que tu n’as jamais voyagé, Tery. » murmura Manelena calmement.

« Non … Ce n’est pas ça, Manelena. Sincèrement, de tous les royaumes que j’ai visités, sauf celui de Traslord, je préfère le mien. Ce n’est pas par vanité ou parce qu’à la base, je suis originaire de Shunter … C’est juste que … Je trouve que la nature est belle. »

« Mais je crois rêver. Ne me dit pas que tu te prends maintenant pour un poète non plus ? »

Il s’arrêta de parler tandis que Manelena venait de répondre à ses propos. Oh … Il ne se considérait pas comme un ménestrel. C’était juste que … Sincèrement, ne préférait-elle pas des contrées parcourues par l’herbe, les arbres, les fleurs … plutôt qu’un monde de nuage à la végétation rare et factice ? Ou alors tout simplement un monde parcouru par le foudre ? Elle soupira, haussant les épaules avant de dire :

« Je ne m’intéresse pas à ce que ce monde a à m’offrir, voilà tout. Si tu as le temps de penser à ce genre d’imbécilités, alors prépare-toi plutôt à marcher pendant plusieurs heures. »

« D’accord, d’accord … Je n’ai rien dit … Sérest, Séran, pardon. »

« Hum ? Et de quoi ? » demanda l’imposant homme. « Nous vous accompagnons, nous n’allons guère nous plaindre de la marche, n’est-ce pas Sérest ? »

« C’est exact mon amour. Nous n’avons guère à dire que cela ne nous plaît pas. Si nous vous suivons, nous devons accepter ce que vous voulez faire. »

Hum. Des fois, quand ils parlaient de la sorte, il avait du mal à comprendre. Néanmoins, il comprit qu’ils étaient d’accord pour continuer la marche sans même se plaindre. Bon, au moins, c’était une bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Maintenant qu’ils avaient quitté la ville, le monde autour d’eux était muet ou presque. Le couple parlait entre eux tandis que Manelena et lui ne discutaient de rien. Pourtant, devant le flux constant de paroles entre Sérest et Séran, il tenta d’amorcer une conversation avec Manelena.

« Manelena ? Euh … Au sujet des mékalarmiens, si on les retrouve … On ne va pas devoir les combattre, n’est-ce pas ? Enfin, j’espère que non. »

« Tu es stupide ou tu le fais particulièrement exprès ? Ce n’est pas parce qu’on a éliminé une petite troupe d’éclaireurs qu’on est capable d’annihiler toute une armée ! »

« Je ne cherchais pas à recevoir des insultes, Manelena. Je voulais juste être sûr … qu’on ne fasse pas de bêtises. Je ne vois pas où cela va nous mener de nous rendre dans la gueule du loup. Je trouve ça pas forcément très malin. »

« Ce sont des données plus qu’importantes pour le royaume. Si nous localisons l’endroit où se trouve l’armée mékalarmienne, cela permettra à Shunter de se préparer à la recevoir. » répliqua la femme aux yeux rubis, légèrement irritée.

« Si on ne se fait pas repérés. Car si c’est le cas, ils changeront surement de position. » dit-il après les paroles de Manelena, la femme se tournant vers lui.

« C’est pour cela que l’on va éviter de se faire repérer, n’est-ce pas ? »

Euh … D’accord. C’est vrai que dit comme ça, c’était mieux mais il n’était pas franchement convaincu que ça allait marcher. D’ailleurs, il n’avait jamais voulu tourner la conversation vers cela. Enfin bref, il s’était grandement loupé. C’était de sa faute s’ils avaient commencé à discuter de la sorte. Peut-être qu’en cherchant un autre sujet …

« Manelena ? Dis … J’aimerai bien savoir quelque chose. Je peux te poser une question ? »

« Non. De toute façon, qu’importe ce que je dis, tu me poseras ta question. Alors qu’est-ce que tu veux savoir de si important pour que tu viennes me déranger ? »

« Euh … Qu’est-ce que tu aimes dans la vie ? » dit-il rapidement.


Elle s’arrêta subitement, interloquée alors que des petits rires se firent entendre derrière eux. Sérest passa à côté d’eux, accompagnée de Séran tandis qu’elle adressait un sourire à Tery. Manelena se tourna vers le jeune homme, clignant de ses yeux rubis plusieurs fois de suite. Est-ce qu’elle avait mal entendu ? Et surtout … Surtout …

« Mais en quoi est-ce que ça te concerne, Tery ? Explique-moi donc. »

« C’était simplement une question comme ça. Si tu ne veux pas y répondre, je comprendrai … Mais je me demandais ce qu’une femme comme toi pouvait aimer. »

« Une femme comme moi ? Qu’est-ce que tu insinues par-là ? » dit-elle aussitôt, se plaçant en face de lui, le regard froncé. Il avait dit une bêtise ou quoi ? Elle semblait en colère, il devait vite se rattraper. D’ailleurs, Sérest et Séran avaient pris un peu d’avance, jetant un bref regard vers eux, comme amusés par la situation.

« Euh … Euh … Euh … J’ai le droit de retirer ce que je viens de dire ? »

« Que j’y réfléchisse … Non. Maintenant que tu as commis une effroyable erreur, je vais plutôt écouter ce que tu as à dire pour tenter de te faire pardonner. »

« C’est juste que je ne te vois pas avec des robes que les femmes nobles portent. En fait, je te verrai plutôt travailler le fer dans une forge. »

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression de s’enfoncer de minute en minute ? Il ne savait pas … C’était sûrement car il venait de dire clairement qu’il pensait que … Manelena n’était pas féminine ? Celle-ci s’approcha de lui, craquant ses deux mains calmement en reprenant :

« Et bien … Et bien … Quel membre tu veux que je te brise en premier, Tery ? Je suis quand même quelqu’un de sympathique, je te laisse le choix. »

« Manelena … Disons que … Je ne te vois pas faire quelque chose de forcément féminin … comme cueillir des fleurs, faire la … mijaurée ? Ca se dit comme ça ? Enfin bref, je ne te vois pas faire la femme niaise ! C’est tout ! Je ne pensais à rien de mal ! » balbutia Tery.

« Donc … Si j’ai bien compris, tu tentes de me complimenter en annonçant que je ne suis pas une femme creuse et dénuée d’intérêt ? »

« Je dis simplement que tu es quelqu’un de plutôt exceptionnel, et cela depuis le début. C’est pourquoi je me demandais quel était tes goûts, à quoi tu … t’amusais et toutes ces choses. C’est juste des renseignements basiques ! Rien de bien spécial ! »

Et à quoi est-ce que cela allait lui servir ? Elle lui posa la question, le jeune homme lui indiquant que c’était simplement pour mieux la connaître, rien de plus. Elle lui répondit :

« Cela ne te concerne pas le moins du monde. Nous ne sommes pas proches et nous ne le serons jamais. Comme ils sont assez éloignés, ils ne nous entendront pas mais je te rappelle que tu n’es qu’un simple soldat de Shunter et je suis la maréchale, est-ce bien compris ? »

« C’est compris … Pardon du dérangement, maréchale Nali. » marmonna le jeune homme avant d’accélérer le pas. Dès qu’il essayait de se montrer sympathique, c’était toujours ainsi avec elle. Il valait mieux alors garder un visage neutre.

Et ce visage neutre, il allait le porter jusqu’à leur séparation. S’il voulait discuter avec une femme, il n’avait pas vraiment le choix. Il fallait juste … qu’il retrouve Elen. Ah … Si il la voyait, il savait ce qu’il allait faire avec elle. Tout simplement l’enlacer pendant de longues minutes. A cette idée, il commença à rougit violemment, chose qui ne passa pas inaperçue.

« A quoi est-ce que tu es encore en train de penser ? » demanda Manelena.

« Je pensais à Elen … Voilà tout. » annonça-t-il sans honte alors qu’ils retournaient auprès de Sérest et Séran, le couple ne disant rien en les apercevant.

« Je t’ai déjà annoncé d’arrêter cela. Surtout lorsque nous sommes … »

« Je ne peux pas m’en empêcher, c’est tout. Elle occupe mes pensées quand je dois éviter de penser à toi, Manelena. Puisque je n’ai guère le droit de m’imaginer ne serait-ce n’importe quoi en rapport avec ta personne, je préfère alors penser à Elen. »

« Si tu n’arrêtes pas, je risquerai d’être très violente … Alors un conseil, stoppe en-là. »

« … … Vous ne seriez quand même pas jalouse, hein ? » demanda-t-il en rigolant de cette stupidité qu’il venait de prononcer. Maintenant, il y avait deux choix qui confirmeraient ce qu’il pensait. Soit elle l’ignorait en détournant le regard, soit elle allait se montrer plus que violente et lui hurler dessus.

« N’oublie pas ta position … et arrête tout simplement de te faire des illusions. » murmura-t-elle en plaçant violemment son pied dans l’entrejambe du jeune homme, lui arrachant un cri de douleur. « Je ne suis pas intéressé par toi et je ne le serais jamais. Simplement, toi et moi avons un rôle à jouer et c’est pour cela qu’il faut que nous continuions … »

« A le jouer ? Sérest et Séran sont au courant depuis le début. Ce que l’on fait n’est pas crédible pour les personnes qui nous côtoient. Manelena, tu veux juste te voiler … »

« Si tel est le cas … Tu n’as donc aucune raison de t’opposer à moi, n’est-ce pas ? Puisque tu connais ta position par rapport à la mienne. » murmura la femme aux cheveux d’argent alors qu’il s’était accroupi après son coup bien placé. Le pied de Manelena se posa sur le sommet de son crâne avant de lui faire enfoncer sa tête dans le sol. Il poussa un nouveau cri tandis que Sérest et Séran revenaient vers eux. L’homme aux caractères d’Honoros dit :

« Allons, allons … Il vaut mieux ne pas se disputer, n’est-ce pas ? »

« Vous êtes parfaitement au courant de notre situation, n’est-ce pas ? » annonça Manelena, gardant son pied posé sur le crâne de Tery comme si de rien n’était.

« Que vous vous disputiez fréquemment ? » murmura Sérest en rigolant. « N’est-ce pas normal pour un couple ? Vous semblez être deux personnes très actives et je ne vois pas guère de soucis lorsque vous agissez de la sorte. Vous n’avez pas à vous inquiéter à ce sujet, loin de là même. Quand deux personnes comme vous sont ensembles, il est normal qu’un tel couple fasse des étincelles, non ? »

« … Je vais éviter d’être insultante à votre sujet. » annonça Manelena, retirant son pied de Tery. Le jeune homme se releva, gémissant :

« Si on pouvait éviter de me frapper à chaque fois, ça serait sympathique, oui. »

Qu’il se taise, ça serait le plus important. Lorsqu’il fut debout, elle coinça son bras entre les siens. Comme visiblement, ce couple était particulièrement stupide, ils devaient continuer à jouer le jeu. Vraiment, qu’elle était lasse de cette blague. Cette histoire lui plaisait de moins en moins, elle espérait qu’elle se terminerait bientôt … mais il ne fallait pas compter dessus.

Elle accéléra le pas, voulant arriver à la prochaine ville sans même chercher à dialoguer avec eux. Elle avait peur que cette stupidité risque de l’infecter. Elle ne savait pas comment la combattre mais elle savait comment l’éviter. Si elle ne s’adressait ni à Tery, ni à ce couple, elle pouvait espérer ne pas se faire … atteindre.

« Manelena ? Est-ce que tu m’en veux pour ce que je t’ai demandé ? »

Le jeune homme n’avait pourtant pas perdu de temps à tenter de renouer le contact avec elle. Elle ne chercha guère à lui répondre, évitant son regard interrogatif. Elle ne voulait rien savoir à son sujet, c’était aussi simple que ça ! Tant qu’elle ne l’observait pas, elle n’avait pas à s’inquiéter de sa santé mentale. Enfin … Elle aimerait bien mais elle savait que ce n’était pas possible. Elle le repoussa de sa main gauche, lui disant :

« Arrête de me coller, Tery. Va voir tes deux amis. »

« Hum ? Et pourquoi est-ce que je ferais ça ? Je ne vois pas du tout de raison. Ou alors, tu peux m’en donner une bonne s’il te plaît ? »

« … … Tu me fatigues ? Ca ne te suffit pas comme raison ? Ou tu as besoin que je te mette mes poings sur ton i ? » dit-elle, n’ayant pas honte de ce qu’elle venait de prononcer.

« Euh … Je veux pas … faire celui qui t’embête mais tu n’aurais pas … Ok ! C’est bon, j’ai parfaitement compris ! » s’écria le jeune homme en voyant le regard furieux de Manelena qui était tourné vers lui. Qu’est-ce qui lui prenait ?

« Lâche-moi un peu ! Tu es vraiment lourd des fois, Tery Vanian. »

« … Et si je ne veux pas ? Enfin, je pose la question hein ? »

« Alors, tu peux te préparer à numéroter tes abattis car je ne me gênerai pas pour te briser les membres un par un. Tu es toujours tenté de converser avec moi ? Ou tu préfères abandonner cette bataille perdue d’avance ? »

« Non … Je laisse tomber, c’est tout. » marmonna Tery en reculant.


Hum ? Il abandonnait déjà ? Oh … Surprenant de sa part. Elle le savait quand même assez têtu mais il avait peut-être finalement cerné ce qu’elle voulait. Ah … Un peu de calme … Beaucoup trop de calme même. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il abandonne réellement. Elle jeta un bref regard derrière elle, remarquant que Tery discutait avec le couple, rigolant gaiement avec les deux autres personnes. Hum … Ce n’était pas son problème.

… … … Et il attendait quoi hein ? Qu’est-ce qu’il attendait pour tenter une nouvelle fois de lui parler ? C’était quoi son problème au final hein ? Ou alors … Plutôt son problème à elle. Si elle voulait discuter avec lui, elle n’avait qu’à aller … et voilà tout ! Mais bon … Pourquoi est-ce qu’elle ferait ça si elle n’en avait pas envie hein ? Pfff … Qu’est-ce qui clochait avec elle depuis plusieurs jours ? Vraiment …
Malgré leur longue marche, ils n’arrivèrent guère à une ville et il fut décidé d’installer un petit campement pour la soirée. Comme Sérest préparait le repas, Séran et Tery s’apprêtaient à aller chercher du bois. Néanmoins, Manelena se leva subitement, annonçant :

« Je vais chercher du bois avec Tery. Aucune remarque ? »

« Aucune … Aucune … » répéta Sérest en souriant tout en la regardant.

Humpf ! Alors, qu’ils partaient dès maintenant ! Elle intima à Tery de la suivre, le jeune homme acquiesçant avant de l’accompagner. Les deux personnes s’éloignèrent ensembles du petit feu de camp qu’ils avaient monté avec les quelques brindilles qu’ils avaient déjà trouvées. La femme aux cheveux d’argent utilisait ses lignes noires pour créer un vent des plus tranchants, des branches tombant les unes après les autres. Lui ? Il réceptionnait les branches, servant simplement de porteur.

« … Tu n’as rien à dire ? On dirait que je me trouve dans un cimetière. »

« Euh … Je ne sais pas trop quoi dire alors que je préfère passer mon tour, Manelena. Récupérons ces branches et il vaut mieux revenir le plus vite possible. »

« Tsss … Ils ne vont pas mourir de froid, ils n’auront qu’à se coller l’un par rapport à l’autre si le feu est éteint entre temps. » annonça Manelena avec ironie.

« C’est pas vraiment sympathique de ta part. Enfin bon … Rien de bien étonnant. »

« C’est quoi ce … rien de bien étonnant ? Exprime-toi clairement ! » s’écria Manelena.

« Si on peut accélérer le rythme, s’il vous plaît, Manelena ? »

Tssss ! Et dire qu’elle avait essayé d’avoir un dialogue avec cet imbécile ! Voilà le résultat ! Il lui mordait la main qu’elle lui tendait ! Ah ! Il voulait jouer à ça ? Ils allaient être deux alors ! Elle observa l’arbre dont elle retirait les branches. Hum …

« Celle-là sera parfaite. Tery, réceptionne cette branche. »

Bien entendu, qu’est-ce qu’elle croyait ? Il se positionna sous l’arbre, prêt à attendre la branche qui allait tomber sauf que … C’ETAIT QUOI CA ?! Cette branche était immense ! Il jeta les branches déjà récupérées sur le sol, cherchant à éviter celle qui tombait mais c’était déjà trop tard. Le morceau de bois percuta son crâne, le faisant s’écrouler en arrière, le front ensanglanté par la branche. Pour la première fois, Manelena poussa un cri d’inquiétude.

« TERY ! Bon sang ! Mais quel idiot ! »

Aussitôt, elle était à côté du jeune homme, posant une main sur son crâne. Les lignes noires apparurent sur sa main, la blessure se refermant aussitôt bien qu’elle poussait un petit gémissement de douleur. AIE ! C’était normal … que ça lui fasse mal. Dire qu’elle utilisait une telle chose … pour lui. BON !

« Je n’ai pas d’autres choix visiblement. » marmonna-t-elle, venant s’accroupir.

Elle prit le plus grand nombre de branches, les posant sur Tery avant de soulever le jeune homme avec une extrême facilité. Vraiment ! Si Sérest et Séran décidaient de l’ouvrir, elle allait faire un malheur ! Mais quel imbécile, ce Tery !

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