Chapitre 35 : Participer à la guerre

ShiroiRyu
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Chapitre 35 : Participer à la guerre

« Hmmmm … Dis … Je peux savoir pourquoi tu es dans ma chambre ? Alors que c’est un bâtiment consacré aux hommes ? Et depuis quand est-ce que tu es là ? »

Il avait murmuré cela en posant en même temps une main sur sa bouche, observant la jeune femme aux couettes blondes en face de lui. Celle-ci était assise sur une chaise, sa tête soutenue par ses coudes alors qu’elle avait la joie parcourant ses lèvres et son visage.

« Oh ? J’observais le visage du jeune homme que je n’ai pas pu voir pendant plusieurs semaines. T’inquiète pas, rien de bien méchant, Tery. » chuchota Clari.

« Euh … Ca ne me dit pas pourquoi est-ce que tu es là ? Alors qu’à la base, c’est quand même un endroit réservé aux hommes. Tu sais ce que tu risques si quelqu’un te découvre ? »

« Hum ? Oh … Ils sont déjà au courant. Je n’ai pas à me cacher de ce que j’aime faire … Que ça soit de t’embêter ou de m’amuser avec toi, Tery. » répondit-elle une nouvelle fois avec un grand sourire aux lèvres avant de se lever.

Elle se dirigea vers Tery, l’embrassant doucement sur les joues pour ensuite s’asseoir sur le lit. Elle le regardait avec tendresse et amusement tandis que le jeune homme se redressait dans le lit, plus gêné qu’autre chose par ce qu’elle venait de faire.

« Euh … Tout le bâtiment sait qu’il y a une femme dans ma chambre ? Et ça ne semble pas te déranger … Clari, je sais bien que l’on s’apprécie mais quand même … »

« Hum ? Ca te dérange tant que ça de savoir qu’il y a une jolie demoiselle près de toi ? Ou alors, le fait que tu as le sentiment que tu risques de tromper Manelena avec ce joli brin de femme qui est si proche de toi ? »

« Arrête tes bêtises, ce n’est pas du tout de ça dont je veux parler. Rahhhh ! Pourquoi est-ce que je peux jamais avoir une conversation un peu sérieuse avec toi, Clari ? »

« Je ne sais pas. Car bon, être sérieux alors qu’on est en pleine matinée, ça ne me plaît pas vraiment. Mais bon … De toute façon, qu’importe ce que tu dis, je reste jusqu’à ce que l’on quitte le bâtiment tous les deux. »

« … … … Tu es vraiment un monstre. » termina-t-il de dire avant de chercher à se relever hors du lit. Résultat ? Elle vint l’embrasser une nouvelle fois au visage avant de se mettre dans un coin de la chambre.

« Je vais quand même te laisser faire ta toilette tranquille. »

« Merci de tellement de considération à ton égard. Mais si tu peux plutôt aller hors de la chambre quand même. J’ai un peu de pudeur. »

Elle éclata de rire avant de quitter la pièce. Pfff … Vraiment, si y avait bien une chose qui ne lui manquait pas, c’était Cla … Non. C’était se mentir tout simplement. Il fallait qu’il reconnaisse que Clari lui avait quand même manqué un peu. Au contraire d’Olin s’il pouvait dire cela. Olin avait été une bonne connaissance mais Clari, c’était bien autre chose.

Cinq minutes plus tard, il sortit de la chambre avant de se faire agripper le bras par Clari. Bon et bien … Visiblement, il y avait peu de chances qu’elle le laisse libre pour le reste de la journée, n’est-ce pas ? Lorsqu’il osa poser la question à la jeune femme, celle-ci eut un petit rire presque candide avant de lui répondre :

« Ne t’en fais donc pas … Je ne vais pas te parasiter … Enfin, pas trop. »

« Pourquoi je ne me sens pas du tout rassuré par ces paroles, Clari ? »

« Oh … Je ne sais pas. Tu devrais pourtant. » dit-elle aussitôt après le petit ton ironique du jeune homme. Les deux personnes se dirigèrent vers la cantine, plusieurs murmures se faisant entendre en les regardant. Il toussa un peu, disant à Clari :

« La prochaine fois, sincèrement … Attends un peu avant de venir ici. Ils vont croire de ces choses. Et je ne suis pas sûr que ça soit plaisant à entendre, Clari. »

« Hum ? Ils peuvent s’imaginer ce qu’ils veulent. De toute façon, ce que je pense de toi … est très personnel et secret. Ils n’ont qu’à essayer de s’imaginer ce qu’ils veulent. »

« Tu te répètes Clari. » chuchota-t-il faiblement avant de se servir pour le petit-déjeuner.

« Bof. Bon … De toute façon, je suis sûre que tu n’es pas là pour moi. Mais maintenant que je t’ai mis le grappin dessus, on va pouvoir discuter un peu toi et moi … au sujet d’une certaine demoiselle aux cheveux à la couleur de l’argent. »

« Je n’ai rien à te dire à son sujet. Je ne vois même pas pourquoi je t’en parlerai, Clari. »

Hum ? Pourquoi ? Oh … Elle avait de bons arguments à ce sujet. Néanmoins, elle attendit qu’ils soient tous les deux assis avant de les lui dire. Dans un petit sourire machiavélique, elle murmura faiblement et doucement :

« Et bien … Disons que par mégarde, je signalerai que la maréchale a disparu pendant quelques semaines avec un jeune homme possédant les lignes d’Alzar. Je me demande comment est-ce que l’armée risque de le prendre ? »

« Très mal … et tu risques surtout d’avoir de gros problèmes. Moi, de mon côté, je ne risque rien du tout. Je ne vois pas où je devrai être inquiet par tes propos. »

« Hum ? Tu devrais pourtant, tu devrais. Tu penses vraiment que Manelena va confirmer cela ? Qu’elle a passé un peu de bon temps avec toi ? Hahaha … Si tu veux tout savoir, elle est du genre à ne jamais assumer ce qui lui fait plaisir ou non. »

« Euh … Et ? Et alors ? Enfin bref, de toute façon, je ne vois pas ce que j’ai à te dire à son sujet. » marmonna-t-il en commençant à prendre son petit-déjeuner.

« Hum … Des petits détails comme-ci, comme ça, tu verras. Tu ouvriras la bouche dès l’instant où je vais te poser des questions. »

« Bon et bien … Je suis prêt pour l’interrogatoire. Vous pouvez me faire souffrir. » termina-t-il de dire en avalant une bouchée de pain.

Ho … Cette interrogation pouvait être très musclée s’il le désirait. Elle continua de lui sourire avant de prendre la parole. Ils allaient discuter longuement tous les deux, très très longuement même. Elle commença aussitôt avec une question des plus directes :

« Vous vous êtes fait des petits bisoux tous les deux ? »

Il ouvrit en grand ses yeux de stupéfaction, tapotant son torse alors qu’il avait failli s’étouffer avec un morceau de pain dans la bouche. BON … BON SANG ! Qu’est-ce que c’était que cette question complètement stupide ? Il regarda Clari qui était plus qu’heureuse du petit effet qu’elle avait fait. Il termina d’engloutir son morceau avant de dire :

« Tu peux me dire pourquoi tu me parles comme ça ? J’ai pas sept ans, je crois ! »

« Oh. Je vois donc … Alors, est-ce que toi et Manelena, vous vous êtes embrassés fougueusement avec ardeur et passion ? » redemanda la jeune femme.

« N … NON ! Bon sang ! Pourquoi est-ce que j’ai voulu t’écouter ?! » s’écria-t-il en rougissant faiblement, Clari fronçant les sourcils.

« Pourquoi est-ce que tu es dans cet état alors ? C’est qu’il s’est passé quelque chose. Sinon, tu ne serais pas rouge comme une tomate, n’est-ce pas ? »

« Le plus loin que l’on a été, c’est s’embrasser sur la joue, tu es heureuse ? Je l’ai embrassée sur la joue devant d’autres personnes et voilà tout ! Ah non … Y a aussi le fait que l’on dormait ensembles dans la même tente. A chaque fois, on se retrouvait dans une position aussi gênante pour l’un que pour l’autre. Mais ça, on s’en fiche ! »

« … … … Oh. » répondit tout simplement Clari comme si elle avait vraiment visé un point sensible cette fois. Elle passa une main dans l’une de ses couettes blondes, commençant à manger un peu ce qu’il y avait dans l’assiette de Tery.

« Enfin … Voilà maintenant, tu sais tout ! Tu es contente de toi, j’espère ? »

« J’arrive toujours pas à m’imaginer la maréchale réagir de la sorte. Mais tu n’es pas vraiment du genre à mentir délibérément. Mais ton autre copine … Enfin, celle avec son masque blanc, tu l’as oubliée ou quoi ? Ou alors, au final, tu as pris ta décision ? » demanda-t-elle une nouvelle fois tandis qu’il faisait un geste de la main.

« Euh … Mais il n’y a rien entre moi et Manelena. Comme il n’y a rien entre moi et Elen. »

« Ouais … Bien entendu, je te crois bien. Enfin bref … C’est compliqué, n’est-ce pas ? Mais tu sais que tu peux te confier à moi quand tu le désires. »

Elle avait pris un ton des plus doux, passant une main sur la sienne tandis qu’il hochait la tête. Il le savait parfaitement … Avec Clari, ce n’était pas du tout la même chose qu’avec Manelena et Elen. C’était plus … familial … Enfin, il ne savait pas comment l’exprimer mais il sentait que Clari voulait se considérer comme une sœur pour lui, pas comme … une amie intime. Même si bien entendu, les deux pouvaient se conjuguer ensembles.

« Je note la proposition … et merci, Clari de l’avoir dite. »

« Pas de quoi. C’est de bon cœur comme tu le sais bien hein ? Puis, si ça me permet d’en savoir un peu plus sur toi, je gagne aussi au change. »

« Tu sais déjà tellement à mon sujet. Je ne suis pas sûr que tu en découvres beaucoup plus après si tu veux mon avis, Clari. » annonça-t-il calmement.

« Oh … Si tu savais … On peut parfois avoir de bonnes surprises. D’ailleurs, j’espère que tu me tiendras au courant au sujet de Manelena. »

« TERY VANIAN ! » hurla une voix dans la cantine, Clari s’arrêtant aussitôt de parler et lui-même de manger. Gloups ? Il se leva subitement alors qu’un silence planait dans la cantine. La maréchale ? Il entendit un murmure de la part de Clari :

« Et bien … On dirait qu’elle ne peut plus se passer de toi. »

« Chut, tais-toi, Clari ! Tu vas m’apporter encore plus de problèmes ! » marmonna le jeune homme avant de se rapprocher de la femme en armure noire. Il bafouilla : « Un … Un problème, maréchale Nali ? Je … déjeunais avec les autres, calmement. »

« Arrête de faire l’imbécile et accompagne-moi. J’ai à discuter avec ta personne. »

Si elle avait pu lui tirer l’oreille, il était sûr qu’elle ne se serait pas gênée. Néanmoins, elle lui fit un geste de la main pour lui désigner la sortie de la cantine. En même temps, elle posa son regard rubis sur Clari. Celle-ci, bien qu’elle ait un sourire aux lèvres, se raidit sur le coup. D’accord, d’accord. Elle avait parfaitement compris le message.

« Bon … Vous pouvez retourner à vos occupations premières. » annonça la maréchale avant de quitter la cantine à son tour. Clari termina le repas de Tery, songeuse.

Le jeune homme aux cheveux bruns était dehors, attendant la maréchale qui ne tarda pas à se montrer. D’un nouveau geste de la main, elle l’incita à la suivre encore une fois. Qu’est-ce qu’elle allait lui faire ? Il ne devait pas avoir peur … Il devait respirer un bon coup et surtout considérer qu’elle ne lui voulait pas de mal. Elle l’emmena dans un coin isolé, là où nul ne pouvait les entendre … sauf si bien entendu, on les observait.

« Tery … Je veux la vérité. Est-ce que tu as parlé de tout ce qui s’est passé à quelqu’un de ton entourage ? Dans les alentours ? » demanda finalement Manelena.

« Euh ? Ce qui s’est passé ? Non … Je ne crois pas. J’en ai un peu parlé avec Clari à la cantine … Mais c’est bien parce qu’elle me harcelait. Pardonnez-moi, maréchale Nali. » dit-il en s’excusant. Il s’inclina plusieurs fois pour cela.

« Hum … Donc ce n’est pas de ta faute. Je ne sais pas à quel jeu certains s’amusent mais si je mets la main sur ces personnes, elles risquent de passer un sale quart d’heure. Oh oui … Je ne me priverai pas pour les briser. » murmura la femme en armure de plaques noires.

« Euh ? Mais qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que vous m’avez posé cette question ? » osa-t-il dire alors qu’il fixait la maréchale.

« Rien du tout. Je te conseille de ne plus penser à cette histoire. C’est mieux pour toi. De même, si tu entends une quelconque rumeur, il vaut mieux pour toi que tu l’ignores … Si tu veux tenir à la vie bien entendu. »

« Et si vous pouviez arrêter de m’agresser verbalement ? Je … J’aimerai quand même savoir ce qui se passe quoi. Ca serait bien mieux pour moi. C’est grave ? » demanda-t-il faiblement.

« Pas le moins du monde … Alors, arrête traumatiser. Je tiens à m’excuser de la façon dont je t’ai appelé. Tu peux retourner à la cantine si tu le désires. Bien entendu, je te remets en garde : ne t’avise pas de parler de ce qui s’est passé. Ce que nous avons fait est considéré comme secret. Du moins … Que quelqu’un m’accompagnait. »

« J’ai parfaitement compris cela. Vous voulez éviter d’avoir honte que des gens croient qu’il y a quelque chose entre nous. Je le sais bien puisque Clarin n’arrête pas d’y croire de son côté. »

« Cette fille est particulièrement stupide … Mais si tu comprends où je veux en venir … Alors, il vaut mieux ne pas perdre plus de temps sur la question. » conclut la femme en armure noire.

« Alors … Tout est bon n’est-ce pas ? » termina de dire Tery en rigolant un peu.

« Tu peux le prendre comme tu le veux. Néanmoins, Tery … »

Néanmoins ? Maintenant qu’elle avait fini de parler de cette petite histoire et des futures rumeurs les concernant, elle semblait un peu songeuse. A quoi réfléchissait-elle ? Il se le demandait alors qu’il la regardait calmement. Oui ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire ?

« Tery. Prépare-toi au cas où. Il y a de fortes chances que tu ailles combattre contre Mékalarma. Tu es l’un des rares à savoir parfaitement comment ils combattent. Tu es quelqu’un d’important pour cette future guerre entre nous et eux. »

« Hein ? Moi ? Enfin … Ca fait plaisir d’entendre ça … Même si j’estime que je ne le mérite pas. » bafouilla Tery en rigolant une nouvelle fois.

« Au moins, tu ne prends pas cela avec vanité. Ca se voit que tu proviens d’un monde rural. U quelconque noble aurait déjà prêt à se vanter à ses petits camarades dans la majorité des cas. » murmura-t-elle en faisant un demi-tour sur elle-même, prête à partir.

« Disons que j’ai eu un bon professeur qui m’a souvent remis en place dès que je commençais à trop l’ouvrir. » dit-il avant de rigoler une nouvelle fois. « Et ça ne pouvait me faire que du bien de toute façon. Au moins, vous n’avez pas à vous inquiéter à ce sujet, maréchale. »

Elle eut un sourire discret qui ne resta que quelques secondes avant de disparaître complètement de ses lèvres. Elle entendit de sa part un remerciement pour tout ce qu’elle avait fait mais elle ne lui répondit pas. Elle s’éloigna sans un mot ou presque, étant obligée de le prévenir une nouvelle fois : « Fais attention à toi et prépares-toi. Au cas où, essaye de continuer à lire ces livres sur les golems. Tu seras une bonne arme … comme moi. »

Une bonne arme ? Comme elle ? Hein ? Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression qu’il y avait un autre sens dans cette phrase. Il la regarda partir avant de décider de la rejoindre. Il avait quand même besoin d’en savoir plus.

« Maréchale Nali … Qu’est-ce que vous vouliez dire par « une bonne arme » ? Je ne vois pas du tout … ce que ça veut dire … »

« Tery … Arrête d’être naïf. Tu n’es pas idiot, loin de là même. »

« C’est juste que je n’aime pas être sûr d’une chose. Surtout quand cette dernière est loin d’être bonne, je trouve. Ca ne me plaît pas vraiment. » murmura-t-il.

« On fait souvent des choses que l’on n’apprécie pas du tout, Tery. C’est tout ce que tu avais à me dire ou non ? Que je sache si je peux partir. »

« Je ne sais pas … Je ne crois pas. Je n’arrive plus à être vraiment sûr de tout ça, maréchale. » marmonna le jeune homme, plus que confus par toute cette histoire mais surtout les paroles de la femme en armure de plaques noires. « Maréchale ? Est-ce que je peux vous poser une simple question ? Enfin … Si bien entendu, vous le voulez bien. »

« Hum ? Quand tu dis une telle chose … Je ne me sens pas rassurée du tout. »

« Euh … Mais ça n’a aucun rapport avec l’armée de Shunter. Je tiens à vous le dire tout de suite. » reprit Tery, un peu gêné.

« Tu commences à m’effrayer. » ironisa la jeune femme qu’il avait déjà vue sans armure.

« Euh … C’est en toute amitié hein ? Mais je ne sais pas si ça se passe comme ça mais si un soir, vous avez envie boire à une taverne ou autre, je … »

« Crois que tu te fais des illusions, Tery Vanian. Penses-tu réellement que j’ai de telles envies ? » demanda Manelena, calme et stoïque.

« Quel idiot. Pardon, maréchale Nali. J’ai été encore un peu trop présomptueux. Mais comme je ne me sens pas vraiment bien avec toute cette histoire … »

« Hum ? Tu n’as pas plutôt … mal compris mes dires, Tery Vanian ? Je t’ai demandé de ne pas te faire d’illusions sur mes envies. Je n’ai jamais dit que je refusais d’aller boire un de ces jours, un verre avec toi. C’est bien différent. »

« AHHHH ! Zut ! J’aurai dû écouter ! Euh … Et bien, c’est … »

Il s’arrêta aussitôt de parler alors qu’il voyait le regard rubis de la maréchale posé sur lui. Il allait plutôt se taire. Il fit un petit sourire, bien qu’il fût rouge de gêne. Il s’éloigna sans rien dire de plus, ne faisant qu’un simple salut militaire à la maréchale. Lorsqu’il fut hors de vision, elle poussa un profond soupir, posant une main sur son casque.

« On peut me dire ce que je viens d’accepter ? » se dit-elle avant de s’éloigner à son tour. Il y avait visiblement quelque chose qui clochait avec elle mais elle ne savait pas quoi.

Il retourna dans la cantine, remarquant Clari qui s’était levé de table avec son plateau … Du moins, celui qui avait été le sien. Comme son petit-déjeuner … qui n’était plus présent. Et me … Il aurait mieux fait de se méfier de la jeune femme en laissant sa nourriture. Bon de toute façon, elle aurait été sûrement froide.

« C’était bien bon … Alors ? Qu’est-ce qu’elle te voulait ? » demanda Clari en s’approchant de lui. Il était encore un peu rouge aux joues mais il lui répondit :

« Euh … Pas grand-chose, y a des rumeurs ou je ne sais quoi … »

« Ah, j’en ai entendu parler. Mais à part ça ? Y a rien d’autre ? T’as l’air un peu bizarre. »

« Euh … J’ai invité la maréchale à aller boire un jour. » dit-il avant que Clari ne pousse un cri de surprise. Elle vint lui pincer la joue, pour être sûre qu’elle ne rêvait pas, le jeune homme gémissant de douleur. HEY ! HEY ! Ca faisait mal tout ça !

« C’est bien toi qui a proposé ? Et pas … Oh de toute façon, que ça soit l’un ou l’autre, c’est juste impossible à imaginer ! Et alors ? Et alors ? Qu’est-ce qu’elle a dit ? La connaissant, elle a sûrement dit non mais bon … Enfin, en la connaissant … C’est un bien grand mot. »

« Elle a accepté, Clari. » répondit Tery calmement.

« Oui, bien sûr. Je m’en doutais qu’elle allait re … Hein ? Quoi ? Tu peux répéter ? Elle a accepté d’aller boire ? Attends un petit peu … LA maréchale ? On parle de la même ? »

« La maréchale Nali, oui. C’est bien d’elle dont je parle. »

« Manelena ? La vraie Manelena ? Celle qui est toujours… » chercha à dire une nouvelle fois la jeune femme aux couettes blondes.

« C’est bien elle. Enfin, elle m’a dit de ne pas avoir peur à me préparer … pour devenir une arme comme elle et toutes ces choses. »

« Oui mais c’est pas le plus important, Tery ! Pas du tout même ! »

Ah bon ? Après tout ça, il pensait que c’était le cas. Mais bon … Elle avait l’air stupéfaite. Enfin, autant que lui lorsque Manelena avait accepté son invitation. Il n’arrivait pas à comprendre comment ça avait pu se réaliser … Mais surtout pourquoi elle avait … bien voulu ? C’était quand même peu crédible et pourtant.

« Bon … Vous avez prévu une date au passage ? » demanda Clari.

« Hein ? Quoi ? J’ai demandé à boire un jour … J’ai jamais pensé à une date ! »

Le bruit sonore d’une claque se fit entendre mais ce fut celle de Clari sur son propre front. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle venait d’entendre et pourtant … C’était bien le cas. Rah ! Elle poussa un petit soupir exaspéré avant de dire :

« Toi … Tu as vraiment des leçons à apprendre ! Mais on verra ça plus tard ! »

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