Chapitre 36 : Sur le sentier de la mort

ShiroiRyu
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Chapitre 36 : Sur le sentier de la mort

« Aller … Prépare-toi … Tery … Tu as même écrit à ta mère. Tu le lui promets souvent mais tu ne le fais jamais. Là, tu lui as écrit … C’est bien que tu penses vraiment que c’est dangereux hein ? » murmure une voix dans la chambre.

La voix de Tery qui était en train de faire les cent pas à l’intérieur. Il restait concentré et surtout tentait de rester calme. Il fallait dire qu’il ne le sentait vraiment pas … ce qui risquait de se passer. Et donc, avoir peur, c’était quand même normal non ? Il sortit de sa chambre, ses affaires dans un sac, ses objets personnels comme ses livres dans un autre. Il était prêt.

Il quitta le bâtiment, allant rejoindre les nombreux soldats qui étaient prêts à partir. Voilà … C’était le grand moment. Là où la fière armée shunterienne allait quitter Midès pour se rendre à l’ouest du royaume, guidée par son monarque tout puissant. Il n’était même pas ironique dans ses pensées. Il chercha Clari du regard, celle-ci levant la main en l’air pour qu’il la remarque. Il se dirigea vers elle, la jeune femme aux couettes blondes lui souriant.

« Alors ? Tu en as mis du temps. Heureusement que le départ n’est que dans une heure environ. C’est quand même pas un petit monde que l’on embarque ici. »

« Oui je m’en doute … Mais j’ai quand même eu un peu peur, je dois t’avouer. C’est tout … Enfin, ce n’est rien de bien grave ou important si tu veux savoir. »

« Hum … Tu es un peu stressé, c’est surtout ça que je vois et que je sais. Ne t’inquiète pas, tout se passera bien. De toute façon, à nous deux, on est impossibles à tuer. »

C’est bête mais c’était dit avec tellement de franchise et presque un peu de candeur … qu’il se sentait soulagé rien qu’à écouter Clari. C’est vrai … Il ne se sentait plus du tout anxieux ! Il poussa un soupir apaisé alors qu’il lui disait :

« Merci encore pour tout, Clari. Ca va beaucoup mieux maintenant. »

« Bien entendu, espèce d’idiot. Tu ne crois pas que j’ai fait exprès de dire ça juste pour que te sentes mieux ? Aller … Chut … Et au passage, je te conseille de les ignorer. »

De les ignorer ? De qui parlait-elle ? Un coup d’œil vers où le regard de Clari portait et il comprit. Même si cela faisait plusieurs mois … Il n’avait pas oublié ce salopard. Salazar ! Il y avait aussi Eliza et Oros. Ailleurs, loin d’eux, il remarquait aussi Olin. Au moins, il allait bien … Par contre, le reste était de parfaits inconnus ou presque. Il se rappelait un peu des têtes de ces foutus nobles.

« Il n’y a pas que du beau monde si tu veux mon avis. »

« Oh ? C’est bien toi qui dit ça, Tery ? Difficile à croire. Tu es rarement mécontent d’autrui. » murmure-t-elle sur le même ton que le jeune homme.

« Oh … Juste que y a vraiment … Je préfère m’abstenir plutôt. »

« Héhéhé. Je vois, je vois. » termina de dire Clari tandis qu’il se demandait à quoi est-ce qu’elle pensait. Il n’avait rien murmuré de bizarre, n’est-ce pas hein ? Maintenant qu’ils étaient côte à côte, il pouvait patienter en attendant que l’heure s’écoule.
Durant ce laps de temps, il discuta avec elle mais souvent, elle ramenait la conversation à Elen et Manelena. C’était une vraie pipelette à ce sujet. A croire qu’elle s’intéressait un peu trop à sa vie privée … surtout dans ce domaine bien particulier. Finalement, au bout de dix minutes, un peu exaspéré, il dit :

« Et si nous passions à autre chose hein ? Je ne vois pas en quoi cela te concerne. »

« Roh ! Ne fais pas ta vilaine tête et arrête de bouder, Tery ! C’est juste que tu es si mignon quand je t’embête à ce sujet. Tu n’arrêtes pas de faire la moue. »

« Et devine pourquoi ? Tu n’arrêtes pas de m’embêter avec ça, c’est normal que je fasse la tête ! Bon … J’espère que l’on va bientôt partir. »

Non, non. Elle hocha la tête négativement en lui rappelant qu’il y avait encore de quoi attendre une bonne demi-heure. Pendant ce temps, elle allait continuer à le cuisiner sur ses relations. Elle lui demandait maintenant avec amusement :

« Est-ce parce que tu ne vois plus Elen que tu tentes de te rapprocher de Manelena ? »

« La relation entre Manelena et moi n’est rien d’autre que professionnelle … ou un peu d’amitié … C’est-ce que je tente d’avoir enfin de mon côté. »

« Hum … Je ne sais pas trop si tu blagues ou non là … » marmonne la jeune femme aux yeux verts alors qu’elle semble réfléchir à tout cela.

Hein ? Il ne blaguait pas dans ce qu’il disait. Enfin … Il ne savait pas. Il avait toujours beaucoup de mal à mettre clairement ses sentiments sur le devant. Elen, c’est bien parce qu’il ne la voyait pas souvent … qu’il appréciait grandement leurs retrouvailles. C’était bête mais avec elle, c’était toujours quelque chose de spécial. Avec Manelena, c’était plus … par intérêt ? Enfin, intérêt personnel ? Car il voulait essayer de la rendre moins distante ? Il ne savait pas … mais il l’appréciait quand même, il ne pouvait pas le nier. Mais avec Elen ? Qu’est-ce que c’était réellement ? Un manque ? Un besoin ? Difficile de s’exprimer. Mais il remarquait que maintenant qu’il était accompagné souvent par une femme, il se posait de plus en plus de questions sur sa vie amoureuse.
Il fallait dire que c’était le calme plat depuis qu’il était né. Avec ce qui s’était passé, il y a de cela des années, il avait préféré tirer un trait sur tout ce qui est social. Mais quand il avait décidé de quitter le village, c’était tout simplement … un renouveau qui s’était ouvert devant lui. Et tout cela, il ne pouvait pas le nier … C’était grâce à Elen qu’il avait changé. Tellement changé même. S’il devait choisir …

« Ah … Elen me manque beaucoup. » dit-il à voix haute oubliant complètement que Clari était là à côté.

« Oh ! Une déclaration ! Et dites avec sincérité ! Bon, et bien … Il y a une femme qui risque d’être déçue alors. » répondit Clari en rigolant alors qu’il rougissait légèrement.

« HEY ! Ce n’était pas une déclaration ou je ne sais quoi ! C’est juste une remarque ! »

Pourquoi est-ce qu’il avait parlé à voix haute ? Et il était quand même inquiet pour Elen. Enfin, leurs dernières lettres n’avaient pas vraiment de chaleur … Du moins, les mots écrits dessus … mais à côté, ils étaient tous les deux motivés à se retrouver. Après cette guerre, c’était ça qu’ils allaient faire tous les deux. Ils allaient se voir … Pour encore se séparer ensuite. Comme un flot continu qui se répétait sans cesse… AH !

Voilà que les membres les plus importants de l’armée arrivaient les uns après les autres. Voilà donc … Enfin, il ne s’intéressait pas à eux … Plutôt à la seule personne très haute placée qu’il connaissait : Manelena. La femme en armure noire fit elle aussi son apparition tandis qu’il la fixait un peu. C’était juste une relation professionnelle mais très amicale entre elle et lui. Ils devaient juste arrêter de faire semblant.

« Et bien … Tery ? Tu ne veux pas aller la voir ? » demande Clari calmement.

« Hum ? Au beau milieu de l’armée ? Et lui demander comment ça va comme à une bonne amie ? Non merci, je n’ai pas envie de mourir. »

« Roh … Je ne disais pas ça. Mais nous allons bientôt partir. Ca sera alors le moment pour discuter un peu tous les deux. »

« Mais tu essaies de faire quoi là ? » dit-il en regardant la jeune femme aux couettes blondes. Il avait réellement l’impression qu’elle tentait de le rapprocher de la maréchale. C’est bon ! Il n’y avait rien de plus qu’une … amitié hein ? Enfin … Il aimerait bien penser comme ça mais avec Manelena, il n’était jamais sûr de comment ils étaient l’un par rapport à l’autre. ll n’allait quand même pas menacer la jeune femme. Il était un peu bête, pas suicidaire.
Finalement, le roi fit son apparition, accompagné par de nombreux gardes. Il portait une lourde armure faite de métal brun, avec des bordures blanches. Tery ne s’attardait pas trop sur lui, il ne savait pas pourquoi mais il trouvait toujours bizarre que le roi soit aussi « jeune » ou ainsi, contrairement à ce qu’il avait pensé au début. C’était juste comme ça … Une mauvaise ou une bonne impression, ça dépendait du point de vue.

« Aller ! Tery ! On y va ! » s’écria Clari, le sortant un peu de ses rêveries.

Hum ? Oui ? D’accord. Il commença à marcher en suivant le reste de l’armée. Bon … Ils devaient alors se rendre jusqu’où ? Car bon, l’ouest du royaume, il ne fallait pas espérer l’atteindre en une journée. Surtout avec une armée aussi grosse. Par contre, il ne s’était pas amusé à compter le nombre de personnes présentes. Pourquoi ? Car d’autres allaient sûrement les rejoindre. Dire que le royaume devait se défendre sur tous les fronts. Tout cela à cause de ces fichus médaillons hein ? C’était à cause d’eux que tout ça avait commencé ! S’il pouvait mettre la main sur eux, il ne se gênerait pas pour les briser !


Voilà ! C’était ça qu’il comptait faire pour la peine ! Il grogna un petit peu, Clari remarquant ce geste, un peu intriguée. Elle rigola faiblement, passant son bras autour de lui alors qu’ils continuaient à marcher tous les deux, comme les autres. Aucune pause ne fut déclarée pendant plusieurs heures et même si des petites plaintes se firent entendre, elles s’arrêtèrent aussitôt après quelques secondes. D’ailleurs, il se posait une question : comment est-ce qu’ils allaient faire … pour … euh … le roi ? Car il n’allait pas dormir dans une tente non ? Ou alors, peut-être plus spacieuse et belle que celles habituelles.

Et puis bon … Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça d’abord hein ? Où le roi allait dormir, ce n’était pas du tout son problème. Ca ne le concernait pas le moins du monde ! Bon … Pourtant, les premières pauses arrivèrent au bout de six heures. Six heures ! Lui-même avait du mal à croire à cela mais pourtant, c’était bien la vérité.

Lorsqu’il put enfin se reposer, il poussa un long gémissement de douleur, massant ses pieds alors que Clari était assise à ses côtés. Il remarqua qu’il n’était pas le seul à être exténué par la marche. Mais bon, heureusement pour lui, il avait eu un sacré professeur et un entraînement des plus coriaces. Avec Manelena, ils ne s’étaient jamais réellement arrêtés … Sauf après avoir rencontré ce couple.

« Et bien ? On a un petit bobo à ses petits pieds, Tery ? » demanda Clari, souriante.

« Blablabla … Je ne sais pas comment tu fais pour ne pas avoir mal, Clari. »

« Hum ? Qui a dit que je n’avais pas mal ? Je souffrance en silence, c’est une nuance. »

Ah oui. Ca pouvait marcher comme explication même si elle était assez douteuse au final. Il poussa un soupir, Clari s’en allant avant de revenir avec une bouteille faite de terre mais remplie d’eau. Elle lui tendit la bouteille, le jeune homme commençant à boire avant de la lui rendre. Il reprit calmement :

« Merci beaucoup … Je vais t’avouer que ça fait du bien quand même. »

« Normal ! Bon … Tu ne veux pas aller voir la maréchale pendant ce temps ? » demanda Clari avec un petit sourire aux coins des lèvres.

« Oui … Bien entendu. Au beau milieu des troupes de Shunter. Tu as d’autres idées en tête assez peu illuminées ou alors, c’est bon ? »

« Oh … Alors, je dois me faire des illusions car elle passe toutes les cinq minutes devant nous, même si ce n’est qu’à quelques mètres. » reprit Clari, toujours souriante.

« Et alors ? Si elle doit passer les troupes en revue, je trouve que c’est normal non ? »

« Oh … Bien entendu. Mais est-ce nécessaire de le faire toutes les cinq minutes ? Et surtout de poser le regard sur toi à chaque fois ? »

Gloups. Il eut un petit rictus de surprise. Comme si … C’était vrai. Si tel était le cas, il l’aurait facilement remarqué non ? Pourtant, il s’étonna lui-même à attendre les cinq fameuses minutes. Quand elles furent écoulées, rien ne se passa et il s’apprêtait déjà à crier sur Clari qui venait de se moquer de lui.

« Sincèrement, Clari … Ce n’était pas très drôle de ta part … »

« Mais elle est là pourtant. Tu regardes mal. » murmura Clari en lui faisant un petit clin d’œil.


Où ça ? Car il ne la voya … Ah si. La femme en armure noire passa furtivement au beau milieu des soldats. Elle s’arrêta pendant deux à trois secondes, son visage casqué se tournant vers lui avant de reprendre rapidement son chemin, très rapidement même. Wow …

« Elle a quoi là ? Elle arrive lentement mais elle repart très rapidement. » balbutia le jeune homme, plus que surpris par une telle réaction.

« Hum ? Je crois qu’elle n’apprécie pas que je sois à tes côtés. Je vais faire une petite expérience. Je reviens d’ici dix-quinze minutes, Tery. »

Hein ? Quoi ? Comment ça ? Il regarda Clari partir de son côté, le laissant seul, plongé dans l’incompréhension. Qu’est-ce qu’elle manigançait ? Car c’était sûrement ça. Il ne savait pas ce qu’elle avait en tête mais ce n’était sûrement pas une bonne chose, loin de là même.
«  Tery Vanian ? Est-ce que je peux te parler deux minutes ? »

Hein ? Quoi ? Sortant de ses pensées, il leva la tête pour regarder la maréchale. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Il tourna son visage à gauche puis à droite, remarquant les regards portés sur lui. C’était bien à lui qu’elle s’adressait.

« Euh … Oui ? Bien sûr, maréchale Nali. J’arrive tout de suite. » dit-il en se redressant. Elle fit un petit geste de la main pour l’inciter à la suivre tandis qu’ils se déplaçaient sur les chemins entre les tentes. Elle lui indiqua l’une des grandes tentes, celles données aux généraux et autres personnes très importantes dans l’armée.

« Rentre à l’intérieur et attends-moi. Je reviens dans cinq minutes. »

« Euh … Oui … Bien entendu, maréchale Nali. » répondit le jeune homme en pénétrant dans la tente. Sans un mot, il resta immobile, regardant autour de lui.
C’était pas forcément le grand luxe des chambres d’un palais royal, il s’en doutait, mais quand même, c’était bien différent de la tente dans laquelle il dormait.

« Bon … Qu’est-ce que la maréchale me veut ? Je n’ai rien fait de mal … Enfin … Je crois … Je ne suis pas sûr maintenant. Mais avec Clari qui n’arrête pas de me perturber … »

« Me voilà, Tery Vanian. » annonça la voix derrière lui de la maréchale.
Il se retourna, s’apprêtant à lui répondre avant de s’arrêter. Il la vit retirer son casque alors qu’il ouvrait à moitié sa bouche, cherchant à s’exprimer. C’était bizarre … vraiment bizarre même … De la voir comme ça. Enfin … Avec tout le corps recouvert par l’armure noire mais le visage à découvert. Elle avait un charisme fou !

« Hum ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi as-tu cet air ahuri sur le visage ? »

« Euh … Je … Je me disais qu’avec votre armure mais comme ça, vous étiez superbe, maréchale Nali. Enfin … Vous êtes très impressionnante. »

« … Merci du compliment. » répondit la femme aux yeux rubis calmement. Elle passa à côté de lui, venant s’installer en face de lui sur le siège qui se trouvait là. Il fallait dire qu’en tant que maréchale, sa tente n’était que la seconde en termes de qualité derrière celle du roi. Alors rien de bien surprenant à ce qu’il y ait un tel équipement à l’intérieur.

« Euh … Pourquoi est-ce que vous vouliez me parler, maréchale ? Je n’ai rien fait de mal … Enfin, j’espère et je crois … Si ce n’est pas le cas, désolé. »

« Et si tu arrêtais de te croire persécuter par mes paroles ? Tu ne penses pas que ça serait bien mieux ? Bon … Je vais pouvoir parler ou alors, tu risques de m’en empêcher encore une fois ? » demanda la femme sans son casque.

« Euh … Je pense que vous pouvez le faire, oui. Désolé de cette interruption. »

« Hum … Avant toute chose, il vaut mieux que tu ne crois pas que je t’ai convoqué car tu es spécial à mes yeux. Si je fais cela, c’est pour te donner des consignes bien précises sur ce que tu vas devoir sûrement faire par rapport à ce qui nous attends. »

« Hein ? Bien entendu. D’accord … Et qu’est-ce que je dois faire ? » posa-t-il comme question, plus que surpris par les paroles de Manelena. Il n’avait jamais pensé à une telle chose. Enfin, plus maintenant … Il ne se faisait pas d’illusions sur leurs relations même si tous les deux n’étaient plus aussi distants qu’auparavant. La chose qu’il retenait principalement, c’est que Manelena avait retiré son casque devant lui. Il n’était pas sûr qu’elle le fasse devant d’autres personnes.

« Bon … Alors … La question est très simple : est-ce que tu as eu le temps de lire tes livres récupérés à Mékalarma sur les golems ou non ? »

« Euh … Il faut dire que nous n’avons pas eu beaucoup de repos entre temps, maréchale. Mais si vous me le demandez, je ne vais faire que ça jusqu’à ce que nous arrivions face à l’armée ennemie. Ce n’est pas un problème pour moi ! »

« Hum … Oui … Ca sera sûrement une bonne chose. Et il faut vraiment que tu ne fasses que cela. Mais est-ce que tu te sens capable de tout comprendre ou non ? »

« Bien entendu ! C’est bizarre, mais je n’ai aucun souci pour comprendre les livres sur les golems alors que si vous me donnez n’importe quel autre livre, il me faudra de l’aide. Vous savez … Maréchale Nali. Je n’ai pas vraiment des capacités intellectuelles très développées. Y a encore quelques années, on pouvait dire que je ne savais pas du tout lire. » dit-il en émettant un petit rire amusé par ce qu’il venait de prononcer.

« Je vois cela … Soit, je pense que la conversation est déjà terminée. Je pensais que ça serait bien plus long mais si tu comprends ce que tu dois faire. »

« Ah … Bon et bien … D’accord alors. Je crois que je vais me retirer tout de suite. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns.

Il se dirigea vers la sortie de la tente, Manelena restant assise sans même chercher à l’arrêter. Pourtant, lorsqu’il fut prêt à partir, elle reprit la parole avec calme :

« Tery Vanian. Au sujet … de ce que nous avions discuté tous les deux … »

« Oui ? Vous voulez parler de ma proposition ? » dit Tery avant de se remettre en face d’elle.

« C’est exact. Tu comprendras que je préfère que nous attendions la fin de cette guerre permanente avant de faire ne serait-ce qu’une chose de la sorte. »

« Bien sûr. Ca me parait normal, maréchale. Même si … Avec le mot permanent que vous venez d’employer, je ne suis pas sûr que ça soit très bon d’attendre inutilement. »

Il émit un petit rire avant de s’excuser. Pourtant, elle décida de corriger ce qu’elle venait de dire, reprenant la parole avec calme :

« Cela veut simplement dire que tant que nous serons en guerre contre les mékalarmiens, il vaut mieux ne rien faire. Cela serait stupide et des personnes pourraient en profiter. Néanmoins, dès que nous pourrons souffler, j’accepterai ta proposition. Car je tiens à te signaler que cette guerre est partie pour durer plusieurs années, du moins, autant de temps … jusqu’à ce que nous faiblissions face à l’ennemi. »

« Ne dites pas ça, maréchale Nali. Nous n’allons pas perdre face à eux hein ? »

« Hum ? Je ne crois pas avoir dit une telle chose, Tery. »

« Je ne sais pas … Vous me sembliez un peu démotivée … » murmura le jeune homme avec un peu d’appréhension, espérant ne pas avoir dit quelque chose de plaisant.

« Je ne suis pas démotivée. J’imagine tout simplement la suite des évènements. »

« Je vous conseillerai bien d’arrêter de réfléchir à l’avenir et de rester fixée sur le présent … Mais je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure des idées à avoir. »

« Je la note quand même au cas où. Tu peux t’en aller, Tery. Je n’ai plus besoin de toi … Et je dois discuter avec les autres. Puisque tu vas retrouver Clari, demande-lui de venir ici. » termina de dire la maréchale alors qu’il hochait la tête.

« Bonne journée, maréchale Nali. Au plaisir de vous reparler. »

« Arrête donc de t’exprimer comme ça. Ca ne semble pas te convenir le moins du monde. »

Hahaha … Sûrement, oui ! Il sortit de la tente, retournant à l’endroit où Clari où l’attendait. Il fallait dire qu’elle n’avait pas bougé de celui-ci depuis le début. Après son petit départ, elle était rapidement revenue en le voyant partir avec la maréchale. Lorsqu’elle le remarqua, elle se leva, prête à le questionner mais il la stoppa, disant :

« La maréchale voudrait te parler, Clari. »

« Mais pourquoi ? J’ai rien fait de mal que je sache hein ? » dit-elle avec un peu d’appréhension. Est-ce qu’elle allait se mettre en colère après ce qu’elle avait fait ?

« C’est au sujet de ce que nous allons faire … Vas-y avant qu’elle s’énerve. » répondit Tery, la voyant partir. Vraiment … Cette guerre … Lui aussi, il la voyait d’un mauvais œil. Mais il n’était pas sûr que Manelena le voit de la même manière que lui.

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