Chapitre 43 : Sacrifiés

ShiroiRyu
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Chapitre 43 : Sacrifiés

L’annonce de la future offensive avait été annoncée pour le lendemain, au beau milieu de la journée. En même temps, ses pensées étaient occupées par la maréchale. Est-ce qu’il n’était pas en train d’avoir un faible pour elle ? C’était bête mais il devait sérieusement y penser quand même. Mais après, si ce n’était pas réciproque, ça ne servait à rien de se faire des illusions. En même temps, il ne devait pas nier qu’il avait un peu … de sentiments envers Elen.

« Clari ? Pourquoi c’est si compliqué ? » demanda alors que la jeune femme se trouvait comme à son habitude au beau milieu de sa tente.

« Dis-moi de quoi tu parles et ensuite, je verrai si je peux te répondre ou non. »

« Et bien, comment te dire à ce sujet … En fait, non, ça ne sert à rien de te parler. Disons que ce n’est pas aussi important que ça aurait pu l’être. Désolé, c’était une fausse alerte pour être poli. Ne m’en veut pas hein ? Je sais bien que … Oh … Bon, désolé encore une fois. »

Elle cligna des yeux plusieurs fois, essayant de lire dans le cerveau du jeune homme ou du moins dans ses pensées. Dommage mais ça ne servait à rien du tout. Il fallait dire que le jeune homme avait demandé quelque chose d’assez étrange. Elle allait devoir le surveiller un peu mais après ce qui s’était passé hier … Et bien, disons qu’elle était heureuse pour lui.

« Mais quand même, tu n’aimes pas Elen déjà ? »

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ? Bien sûr que non … Enfin, je ne crois pas. Disons que … c’est compliqué de ce côté-là. Et puis, il y a aussi la maréchale en même temps et … »

« Hahaha. Tu es pris au piège ! C’était bien de ça dont tu parlais en fait ! Alors, tu craques pour la maréchale et Elen en même temps. Dur, dur … Tu devras faire un choix car je ne crois pas que l’un et l’autre apprécient que tu essayes de flirter avec les deux en même temps. »

« Ce n’est pas du tout mon intention. Ne raconte pas n’importe quoi … encore une fois, merci bien. C’est juste que j’aie autre chose en tête, voilà tout. » marmonna-t-il, confus.

« Oui bien entendu. Mais bref … Si c’est si compliqué, n’y penses pas, sauf au moment venu d’accord ? Je fais un peu comme ça avec toi … Enfin, chez moi, c’est encore plus compliqué mais chut, tu n’as rien entendu hein ? »

Oui, bien entendu. Mais quand même, c’est vrai qu’elle était un peu bizarre. Il ne savait pas tellement de choses à son sujet mais qu’importe. Ce n’était pas pour elle qu’il faisait tout cela, loin de là même. Aller ! Un peu de concentration, il devait prendre sur lui-même et se préparer pour l’offensive. Mais quand même …

« Elle m’a demandé de faire attention à moi … quoi. Ce n’est pas dans ses habitudes. »

« Manelena s’inquiète de son petit Tery ? C’est pourtant normal. Par contre, si on prend ça autrement, ça veut dire que demain, ça risque de chauffer. »

Oui, c’était plutôt comme ça qu’il devait penser. Demain allait être une sacrée journée pour livrer bataille, si bien entendu, ils ne faisaient pas attaqués avant. Mais les mékalarmiens n’étaient quand même pas assez fous pour ça, n’est-ce pas ? Enfin, c’est ce qu’il espérait car il ne voulait pas que tout part dans tous les sens.

Finalement, il fut l’heure de lancer une nouvelle offensive. Contrairement à ce qu’il avait pensé, les mékalarmiens n’avaient pas pensé à les attaquer pour profiter de la légère confusion. Enfin bref, ce n’était pas bien important. Alors qu’une nouvelle partie de l’armée de Shunter se dirigeait vers l’endroit où la première attaque avait été faite, lui restait non-loin de la maréchale. Avec la mort de sa monture, elle marchait comme les autres.

« Maréchale, il faudrait prévenir ceux qui sont capables de dénicher les pièges. »

« Hum ? C’est déjà le cas, ne t’en fait pas. Tu ne vois pas les éclaireurs devant nous ? Ils sont spécialisés dans cela. La majorité est capable de repérer tout ce qui ressemble à un piège à plusieurs mètres sous terre ou dans le ciel. »

« Je vous fais confiance, maréchale. C’était juste un signalement comme ça … pour éviter les erreurs de la dernière fois. » dit-il faiblement, ayant eu peur d’avoir annoncé une bêtise.

« Après ce que je leur ai dit, ne t’inquiète donc pas à ce sujet. Ils ne risquent pas de commettre ne serait-ce qu’une erreur. »

Il eut un petit rire. Si la maréchale s’énervait ou commençait à donner des ordres, c’était sûr qu’il valait mieux les respecter. Bon, au moins, il était déjà un peu plus rassuré par la suite des évènements. Après, Clari n’était pas très loin, Olin était avec d’autres soldats … et les autres membres de l’expédition d’Honoros étaient dans la réserve avec une partie de l’armée.

Mais bon, après le rire, elle tourna son visage casqué en sa direction. Oups. Peut-être qu’il n’avait pas le droit de rire ? Surtout pas de ses propos ? Il chercha à s’excuser mais elle ne vint rien dire, l’observant juste en silence. Quoi ? Il avait une tâche ? Ou quelque chose du genre ? Il pouvait remarquer ses yeux rubis à travers le casque, ils étaient comme deux rubis.

« Hum … Tery, je te rappelle au passage ta proposition ? »

« Hein ? Laquelle ? De quoi vous parlez, maréchale ? Ma proposition ? Ce n’est quand même pas de celle dont je pense non ? Enfin, je ne l’ai pas oubliée si c’est ça »

« Nous allons terminer cette guerre et ensuite, je respecterai cette proposition. » annonça la maréchale alors que déjà, quelques oreilles indiscrètes écoutaient leur conversation.

« Ohla, vous n’avez pas à respecter quoi ce que cela, maréchale. »

« … … … Je suis libre de dire ce que je désire, Tery. Ne te force pas à me contrarier, cela risquerait de poser un léger problème. »

« Ce n’était pas du tout mon intention, maréchale. Je suis même plutôt content d’apprendre cela … mais surtout que vous parlez d’une telle chose alors que nous sommes sur le champ de bataille. » termina de dire Tery, rigolant une nouvelle fois.


D’habitude, c’était plutôt lui qui commençait ce genre de discussions qui étaient bien différentes de celles que l’on avait sur le terrain. Mais bon, il n’était pas contre de telles paroles de la maréchale, ça prouvait qu’elle changeait … et en bien à ses yeux.

Mais ce n’était pas le moment de la sorte. Disons qu’il y avait des choses bien plus importantes à l’heure actuelle. Il marchait à côté d’elle, ne cherchant à s’éloigner. Il servait la maréchale, c’était un peu sa fierté. Non pas qu’il le pensait d’une manière hautaine mais il était fier de la maréchale, de ce qu’elle était réellement, ce qu’elle représentait. Ça n’avait rien à voir avec les autres généraux et haut-gradés de l’armée. Elle était tout simplement … différente d’eux. Un autre éclat … Une sorte de perle.

« Je me demande pourquoi je pense à une chose aussi stupide. » marmonna-t-il, un peu surpris par ce genre de pensée absurde.

« Car tu l’es à la base, Tery. Comme ça, tu es maintenant au courant. » répliqua la maréchale sans pour autant le regarder. Il rigola en l’écoutant. Elle avait toujours le mot pour dire une telle chose. Enfin … bon … Par contre, un regard sur certains soldats et il avait remarqué quelque chose de bizarre … et inquiétant en même temps.

Pourquoi est-ce que … certains soldats portaient les médaillons ? Il parlait bien des médaillons qu’il avait eu tant de mal à récupérer avec Clari et la maréchale ! Bien entendu, les quinze médaillons n’étaient pas présents mais ce n’était clairement pas ça le problème ! Le problème, c’est qu’ils étaient à côté de lui. Comme si la maréchale avait lu dans son regard, elle murmura faiblement :

« Quand ils les utiliseront, tu t’éloignes et tu écoutes mes ordres. »

« Maréchale … Pourquoi les utilisent-ils ? Est-ce que c’est … sûr ? »

« Je ne peux pas te répondre, Tery Vanian. Tu n’es qu’un simple soldat. » souffla-t-elle avec neutralité ou du moins, essayant de l’être.

Pas rassuré … Il n’était pas du tout rassuré par la suite des évènements, loin de là même. Quelque chose préparait et ça risquait d’être très vilain, plus que vilain. Il devait faire confiance en la maréchale non ?

Et c’était le cas. Il n’avait pas à s’inquiéter de ce qu’elle disait. Du moins, pas de cette façon. L’armée mélakarmienne n’était plus très loin et en même temps, les pièges étaient retiré avant qu’ils ne soient actifs. Heureusement qu’ils avaient des personnes qualifiées pour ce genre de métiers car lui, il avait surtout eut de la chance de penser à cela sur le moment.
L’armée mékalarmienne … Elle avait toujours ses canons avec elle. De lourds tubes de métal qu’elle portait sur ses épaules pour projeter des obus de différents éléments chez eux. C’était une invention extraordinaire … mais il était sûr d’une chose : il n’y avait pas que ça. Des épéistes, des lanciers, des archers, les deux armées n’étaient pas si différentes en soi … Mais quand on cherchait à les comparer, on pouvait voir de quelle côté la technologie avait décidé de faire son office. Oui … L’armée de Shunter n’avait pas grand-chose à voir par rapport à l’armée de Mékalarma. Déjà, les quelques soldats qui avaient les médaillons se positionnèrent devant les autres, l’armée ennemie reculant légèrement.

« Tery … Contemple donc la puissance de ces médaillons. » murmura la maréchale.

Ah bon ? Comment ça ? Il ne fallut attendre plus longtemps pour qu’il voie de quoi elle parlait. Plusieurs lueurs commencèrent à apparaître dans l’armée de Shunter, des lueurs de différentes couleurs Des rouges, des bleues, des vertes, des jaunes et des brunes. En y réfléchissant rapidement, il exagérait peut-être mais cela semblait correspondre aux éléments des différents médaillons …

Mais quand même … Ce qui se passa fut d’une extrême violence. La terre se fendit sous les pieds de l’armée mékalarmienne, puis ce fut au tour du ciel de gronder, abattant sa foudre en de nombreux endroits … De même, des vagues gigantesques sortaient des failles crées par les médaillons. C’était tout simplement … plus qu’imposant. Mais comment était-ce possible ? Il ne fallait même pas parler de la pluie de feu qui accompagnait les éclairs ou alors des tornades d’une dizaine de mètres qui venaient balayer l’armée mékalarmienne.

« Euh … C’est vraiment aussi puissant que ça ? Comment ça se fait qu’on ne les utilisait pas auparavant ? Car avec une telle force, c’est étonnant. »

« … … … Tu n’as pas besoin de le savoir, Tery. Tu es assez malin pour le deviner seul. »

« Je ne me sens pas vraiment en confiance quand vous dites cela mais je comprends. »

Il comprenait parfaitement en voyant ce qui se passait devant ses yeux. Pfiou … Une telle déferlante et pourtant, les mékalarmiens ne reculaient pas. Du moins, pas dans leur totalité, mais ils étaient surpris, plus que surpris. De même, ils ne pouvaient pas utiliser ce genre de tactiques puisqu’ils n’avaient plus de médaillons.
Qu’est-ce que ça devait être si quelqu’un utilisait plusieurs médaillons en même temps ? Il se l’imaginait … et ça ressemblait plus à une fin du monde qu’autre chose. Rien de bien joyeux quoi. Il valait mieux oublier ce genre d’idées … Mais avec la maréchale à ses côtés, ils observaient les soldats en train de combattre, galvanisés par l’effet des médaillons sur l’armée ennemie. Il reprit calmement :

« C’est quand même une bonne chose ces médaillons. »

« … Tery Vanian, réfléchis un peu à tes propos et à ce qui se passe … s’il te plaît. »

« Si c’est vous qui me le demandez, je ferai mieux de vous obéir, maréchale. » murmura le jeune homme, encore un peu abasourdi par ce qu’elle venait de dire.

Il fallait dire qu’il n’avait pas l’habitude des politesses de la maréchale. Mais après, c’était vraiment très loin d’être déplaisant quand on l’écoutait hein ? Très très loin même. Pfiou … Et dire que pour l’instant, il n’avait pas à combattre.


Il ne faisait qu’observer la situation qui se profilait au loin. L’armée mékalarmienne combattait fièrement contre celle de Shunter mais avec les pertes engendrées à cause des médaillons, c’était plus un combat désespéré qu’autre chose. Finalement, les batailles n’étaient pas aussi longues et éreintantes qu’il ne l’aurait cru. Peut-être que c’était ainsi quand on commandait une armée ? On restait en retrait ? Non, il savait parfaitement que ce n’était pas le cas, loin de là même. Mais pour le moment, il n’avait pas besoin de se battre … La maréchale elle-même restait sur place, ce qui l’étonnait.

« Maréchale … D’habitude, vous êtes en première ligne pour vous battre. »

« Et généralement, je t’envoie te faire tuer … Mais pour le moment, tu restes en retrait et tu regardes l’armée se battre. Nous n’avons pas à agir. »

Voilà la réplique qu’elle venait de lui donner. C’était toujours très joyeux à entendre, rien que ça. Mais bon, il y avait quelque chose qui clochait … comme avec les pièges des mékalarmiens sauf qu’ici … Il avait l’impression que le piège était de leur côté … et visait les soldats de Shunter, ce qui serait problématique.
Pfiou ! Peut-être qu’il s’imaginait des choses, ça ne serait pas la première fois que ça lui arriverait. Mais en même temps, ce n’était pas pour cela qu’il devait avoir totalement confiance en ce qui se passait ici. Bon … Prendre une profonde respiration et rester calme. Ce n’était que ses pensées sur le moment, rien d’autre.

« Maréchalen, est-ce qu’il se pourrait que ces médaillons soient bien plus que ça ? Même si ça commence à dater, je crois me rappeler de ce qu’Elen m’avait dit au sujet des médaillons. Enfin, je ne suis plus sûr si c’est elle ou non. »

« Si tu commences à percevoir le problème derrière ces actions et ce qui se passe ici … Tant mieux, ça m’évitera de t’expliquer la situation. »

« Mais pourquoi vous ne faites rien alors ? Ce n’est pas normal non ? Vous devriez faire quelque chose contre ça, non ? » dit-il en espérant que la maréchale allait lui répondre.

« … … … Ce n’est pas à moi de faire ceci. »

« Mais attendez un peu ! Vous n’allez quand même pas … Je ne comprends pas. » balbutia Tery, cherchant à savoir pourquoi … aucun ne réagissait. Plusieurs personnes étaient au courant, plusieurs, n’est-ce pas ? Dont elle.

Il devait patienter … Il allait rester neutre et stoïque. Il n’allait rien dire et juste attendre que ça se passe. Et quand ça arriverait, il verrait alors en temps et en heure comment réagir. L’armée mékalarmienne était maintenant hors de sa portée de vue.
Et il revoyait l’armée shunterienne qui retournait vers eux, heureuse et victorieuse. Bien entendu ,l’adversaire n’avait pas été totalement éradiqué mais cette victoire permettait de remonter le moral des soldats. Oui … Mais à quel prix, n’est-ce pas ? Il poussa un léger soupir désabusé avant de se retourner.

« Que fais-tu, Tery Vanian ? » demanda la maréchale, ne bougeant pas de sa place.

« Je ne pense pas qu’il faut rester ici … Je ne préfère pas. »

« Tery … Vanian … Regarde ceux qui ont utilisé les médaillons et constate leurs effets. »

Bien entendu. Puisque c’était un « ordre » de la maréchale. Il tourna encore une fois sur lui-même avant de poser son regard sur les différents hommes qui portaient les médaillons autour du cou. Qu’est-ce qu’il y avait de spécial avec eux ?

Ah ! Oui ! Ils semblaient vraiment exténués et épuisés … mais en même temps, ils étaient heureux. Ces médaillons devaient demander une quantité importante d’effort et de magie. C’était normal qu’ils soient dans un tel état non ? Ou alors, il se trompait lourdement.

« Ça n’a pas l’air d’aller fort d’après ce que je vois. »

« Attends ce soir ou demain matin, tu auras le résultat d’une telle utilisation. »

D’accord. Il ne faisait qu’écouter les paroles de la maréchale de toute façon. Mais là, il ne se sentait plus du tout en confiance maintenant. Ce n’était pas bon pour lui, pas bon du tout même. Pfiou … Il devait prendre un peu sur lui et voir les résultats bien assez tôt. Ils rentrèrent tous au campement, fêtant cette victoire acquise.
Lui ? Il était avec Clari, comme à son habitude, mangeant dans son coin ou plutôt en essayant de manger. Il avait du mal … beaucoup de mal. Il avait un poids dans le ventre et il cherchait une explication à cela. Peut-être était-ce parce qu’il savait à moitié ce qui allait se passer pour ces hommes ? Sûrement, oui … Et en même temps, Clari le regardait avec un petit peu d’étonnement et d’inquiétude, lui demandant :

« Tu es sûr que ça va, Tery ? T’as l’air plutôt pâle. »

« Disons que je n’ai pas vraiment trop faim … Et toi ? Tu as vu comment ça s’est passé ? »

« C’était plutôt violent, oui ! Ils ont tout balayé sur leurs passages ! » dit-elle avec entrain.

« Oui mais bon … Ca ne te semble pas un peu intriguant tout ce qui se passe ? Je veux dire, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui cloche mais je ne sais pas vraiment quoi. Je suis peut-être le seul à me poser des questions. »

« Au sujet des médaillons ? Tu n’es pas le seul … mais malheureusement, ce n’est pas à nous de nous poser des questions à ce sujet, je suis désolée, Tery. »

Il haussa les épaules pour bien montrer que ce n’était pas trop grave. De toute façon, il devait se préoccuper d’autre ch …

« AH ! BORDEL ! Qu’est-ce qui se passe ?! »

Un cri se fit entendre alors qu’ils sortaient aussitôt dehors. Justement, il se passait quoi ? Les deux personnes se dirigèrent vers l’origine des cris, voyant un soldat au sol, raide comme un piquet. Il poserait bien une question stupide mais quelqu’un se chargea de le faire à sa place.

« Est-ce qu’il … Est-ce qu’il est mort ? »

« Il s’est écroulé et il ne bouge plus et ensuite … »

« PUREE ! Qu’est-ce qui te prends mon gars ? » cria une nouvelle voix mais sur la droite. Déjà, de nombreux soldats se dirigeaient vers l’origine des cris. Qu’est-ce qu’il y avait encore hein ? Les problèmes s’accumulaient alors qu’ils étaient en train de se reposer ? Quelle bonne blague ! Sauf qu’elle n’avait rien de drôle, cette blague !

Voilà que les soldats découvraient un second corps couché sur le sol. Un corps qui ne bougeait plus et ne respirait plus. Et encore un cri … Un autre cri … Mais cette fois-ci, il ne bougeait pas au contraire des autres soldats. Clari restait à côté de lui. Il se tourna vers elle, ses yeux posés sur son visage avant qu’il ne dise :

« Je suis sûr que ce sont les médaillons qui sont responsables de ça … Tu crois que les autres vont le remarquer ou non ? J’espère … »

« Je ne suis pas sûre. Ils ne se poseront pas plus de questions que cela … sauf si ça se répète. Et cela dépend des généraux … Ils sont au courant des médaillons et de leurs effets. »

« Donc en clair, ils s’en fichent royalement. Je préfère retourner dans ma tente pour ne pas être dégoûté par tout ça, désolé Clari. »

Elle haussa les épaules avant de murmurer qu’elle comprenait parfaitement ce qu’il pensait. Mais maintenant, ce qui était fait était fait. Il se dirigea vers sa tente, voyant que la maréchale se tenait debout, les bras croisés devant la sienne. Son regard se posa sur lui alors qu’il arrivait devant sa tente.

« Je vois maréchale … ce que vous vouliez dire. »

« Si tu as compris les problèmes encourus, je n’ai rien d’autre à rajouter alors. »

« Oui. Je les comprends très bien … Ce qui serait encore mieux, c’est que tous les autres le comprennent aussi et ça … Je ne suis pas sûr que ça soit le cas malheureusement. »

Elle ne lui répondit pas. Il s’enfonça dans sa tente, se couchant sur son lit avant de jeter un œil à ses livres. Il n’était même pas motivé … Les généraux envoyaient des soldats pour … se sacrifier … en utilisant les médaillons. Voilà ce qu’il avait appris aujourd’hui.

« Quelle belle leçon que je viens d’apprendre. » s’écria-t-il avec ironie pour être sûr que Manelena entende bien ce qu’il dise. Rapidement, la femme en armure noire vint dans la tente, se faisant plus que menaçante avant de lui dire :

« Je te conseille de te taire, Tery. Si les autres soldats apprennent de ta bouche qu’ils sont envoyés à la mort … Tu risques de ne pas apprécier ce qui t’attends. »

« Je ne fais que dire la vérité, Manelena. C’est une leçon de vie … dont je me serai bien passé … si j’avais eu le choix bien entendu. »

« Tu crois que la vie est faite uniquement de choix ? Tu te soumets à ton destin car justement, tout est régulé par les évènements. Tu ne peux qu’accepter la fatalité qui s’abat sur ta misérable personne. Et encore, tu as de la chance, tu possèdes les lignes te permettant d’utiliser ces médaillons sans aucun problème. »

« Oui mais dommage que ça ne soit pas le cas de tout le monde. Maréchale, est-ce que je peux me reposer si ça ne vous dérange pas ? » murmura-t-il faiblement. Elle hocha la tête, quittant la tente alors qu’il se couchait sur le ventre dans son lit. C’était ça … l’armée … et la guerre. On utilisait les soldats à sa guise … qu’importe ce qu’ils devaient faire.

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