Chapitre 48 : Impuissants

ShiroiRyu
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Chapitre 48 : Impuissants

Il se retrouvait à nouveau dans sa tente, couché sur le petit lit propre à chaque tente. Oui … Ils étaient maintenant assez éloignés pour pouvoir s’installer et prendre du repos. Enfin, surtout lui car la maréchale l’avait forcé à se reposer.
Moche … C’était vraiment très moche ce qui était en train d’arriver en ce moment même. Il n’était pas très motivé et il fallait dire que la situation ne donnait guère envie. Pourquoi un tel acharnement ? Enfin … A croire que toutes les armées étaient réunies ici et non sur les autres parties du royaume. Est-ce qu’ils ne pouvaient pas souffler un peu ?
Lui-même était un peu fatigué et exténué à cause de tout ça et pas seulement par la faute du golem. Couché sur le lit, la maréchale lui avait interdit tout simplement de ne faire ne serait-ce qu’une simple lecture dans ses livres. Il devait se reposer et ne plus bouger car sinon, il ne retrouverait jamais la forme.
Il ne voulait surtout pas inquiéter la maréchale, loin de là. Il était même plutôt content qu’elle se fasse du souci mais il était quand même assez grand pour s’occuper de son propre corps. M’enfin … En même temps, il avait reçu une lettre quelques minutes après que la tente fut montée. Une lettre d’Elen. Une lettre un peu voir énormément incendiaire car elle se montrait de plus en plus insistante sur un point.

Mais surtout … Surtout une lettre où nageait l’incompréhension de la jeune femme masquée. Il le sentait … Il voyait bien les traces d’hésitation dans l’écriture un peu chevrotante de la lettre. IDIOTE ! IL S’EN RAPPELAIT MAINTENANT ! C’était de la faute à Clari ! Sur le coup, il avait un peu oublié mais maintenant, il s’en rappelait parfaitement !


« Je ne sais pas si tu es sérieux mais je pense que l’armée commence à te peser sur la conscience, Tery. Et tu sais quoi ? Puisque tu ne veux pas me dire où tu te trouves actuellement, je pioche des informations par-ci, par-là. Résultat ? Je sais maintenant où tu te trouves. Comme tu possèdes des lignes d’Alzar, ils t’ont surement envoyé là où il y a le plus de problèmes, c’est-à-dire du côté de Mékalarma. Et les rumeurs parcourent très rapidement les villages. D’ailleurs, de nombreux villages se sont attaqués par les armées ennemies. »

Au moins, elle n’avait pas pris sa lettre au sérieux. Du moins, c’est ce qu’il aurait aimé pensé mais elle avait terminé sa propre lettre par :

« Moi aussi, j’ai envie de t’étreindre, Tery. Mais en toute amitié hein ? Enfin … Que l’on se revoie serait déjà une bonne chose mais ça ne saurait tarder. Je serai bientôt à tes côtés. Je pense que d’ici une semaine ou deux, ça sera possible. »

C’était cela qui le dérangeait. Elen ne devait pas être présentée à l’armée de Midès. Déjà qu’avec la maréchale, ce n’était pas la joie entre les deux femmes … Si le roi apprenait qu’il connaissait celle qui possédait les autres médaillons ou qui, du moins, les avaient eu en main pendant quelques temps, il y avait des chances qu’Elen ait beaucoup de problèmes.

Et cela, il en était hors de question ! C’est pourquoi Elen ne devait pas venir le voir ! Il y aurait beaucoup trop de soucis ! Beaucoup trop pour la jeune femme au masque blanc ! Mais là, il n’avait pas la force et le moral pour lui écrire. Il saurait quoi lui écrire demain, lorsqu’il se réveillerait en pleine forme … s’ils ne se faisaient pas attaquer entre temps.

Le lendemain matin, il fut réveillé à l’aurore, comme la majorité des soldats. Un tel choix était simple : ils devaient dormir le moins possible pour économiser leurs forces et surtout être sur le pied de guerre le plus rapidement possible. Il n’y avait pas d’autres solutions. Après le petit-déjeuner, il retourna dans sa tente, allant écrire rapidement la lettre à Elen.
Maintenant qu’il était seul, il pouvait alors corriger ce que Clari avait écrit. Enfin, en quelque sorte … car il ne niait pas qu’il avait quand même envie de revoir Elen mais dans d’autres circonstances. Et pour cela, il devait la rassurer, lui dire qu’il n’avait rien de spécial ou autre. Qu’il n’y avait pas besoin de s’inquiéter.

Difficile à lui faire croire cela mais il allait faire de son mieux pour la rassurer, il ne pouvait pas faire autrement de toute façon. La lettre partit alors qu’il poussait un profond soupir. Il se sentait si faible par rapport à la situation actuelle, si faible et si … impuissant. A croire qu’il n’allait jamais réussir à s’en sortir.

Mais voilà, il savait que ce n’était pas mieux pour la maréchale. Le poids de ses responsabilités, elle devait assumer ses actions et ses paroles devant le roi or actuellement, ce n’était guère réellement joyeux. Et il ne pouvait rien faire pour l’épauler. Ca l’énervait mais il était tout simplement sans pouvoirs.

Il allait quand même faire tout faire pour que la situation se rétablisse et penche vers leur côté. Mais comment faire ? Il ne pouvait pas créer à nouveau un golem aussi imposant que le précédent. Il connaissait parfaitement le résultat ! BON SANG ! Il était encore pieds et mains liés ! Il n’avait pas cinquante solutions pour se tirer d’affaire.

Elen … Elen … Il devait penser un peu à Elen pour savoir ce qu’il allait faire. Si Elen avait été là, quelle aurait été ses paroles ? Ah ! Il le savait parfaitement. Elle aurait décidé qu’il valait mieux qu’ils s’enfuient et ne s’occupent pas de cette histoire. Elle détestait l’armée de Shunter, elle préférait toujours être seule ou alors peu entourée.

Il quitta la tente, ses livres à la main alors qu’il réfléchissait ce qu’il pouvait faire. Aller voir la maréchale, comme ça, juste pour prendre de ses nouvelles, ce n’était pas la meilleure chose à faire et il aurait de gros problèmes. Alors aller voir Clari qui serait toujours folle de joie de le savoir près d’elle, c’était peut-être ça qu’il fallait faire.

Il alla chercher la jeune femme à la queue-de-cheval blonde, la trouvant rapidement puisqu’elle aussi le cherchait. Elle s’était dirigée vers sa tente pour aller le retrouver. Donc bon, ils s’étaient rencontrés en face à face. Toujours souriante, elle lui demanda pourquoi il avait quitté sa tente, le jeune homme lui répondant :

« Je n’aime pas rester là à ne rien faire. Je ne sais pas du tout ce que je peux faire … pour aider les autres, Clari. On est en train de perdre la guerre. »

« Nous ne sommes pas en train de la perdre, nous reculons pour mieux avancer. Ne soit pas aussi défaitiste, Tery. Ça ne te ressemble pas et ça ne nous aide vraiment pas d’avoir une telle mentalité. C’est pourquoi il faut arrêter de penser de la sorte, d’accord ? »

« J’aimerai quand même être aussi enjoué que toi … mais je n’y arrive pas. Je pense que ce n’est pas une bonne chose ce qui est en train de se passer. »

« Ce que tu penses et ce qui est vrai, ce sont deux choses bien différentes, Tery. Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

Mouais … Il n’était vraiment pas convaincu par les paroles de la jeune femme mais bon … Autant prendre sur lui-même. Il n’était pas du genre défaitiste mais il savait reconnaître quand quelque chose semblait perdu d’avance et là … La guerre était très mal partie. D’ailleurs, il n’était pas le seul à penser ainsi puisque le moral était au plus bas parmi les soldats. Et ce n’était pas forcément les discours du roi, des généraux ou de la maréchale qui allait améliorer la situation, loin de là même.

Qu’importe ce qu’ils disaient, ce qu’ils faisaient ou ce qui était en train de se dérouler, nul n’était motivé à continuer. C’était triste à dire mais c’était pourtant la vérité. Il y avait même quelques soldats qui avaient déserté, préférant retourner chez eux pour défendre leurs familles, considérant que le royaume était perdu.

Vraiment … Vraiment … Non. Il ne devait pas être démoralisé, ça ne servait à rien d’être comme les autres. Il ne devait pas se démoraliser pour si peu. Il ne devait pas. Il se répétait cela alors qu’il cherchait un moyen de penser à autre chose. Même en discutant avec Clari, il ramènerait le tout à la situation actuelle.

« Clari … Quand est-ce que nous pourrons rentrer, tu penses ? »

« Tu ne comptes quand même pas déserter, Tery ? » demanda aussitôt Clari, surprise par la question du jeune homme. Celui-ci hocha la tête négativement.

« Même pas en rêve. Je ne veux surtout pas ça. Surtout que le maréchale ne serait pas heureuse d’une telle chose. »

« Elle pourrait même chercher à te tuer pour cela, Tery. »

« En même temps … Clari, je ne veux pas dire … mais elle m’a quand même dit de réfléchir à quitter réellement l’armée après cette guerre. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns.

La maréchale lui avait dit cela ? Difficile à croire mais pourtant, le jeune homme confirma ses dires, lui expliquant ce qu’elle avait voulu dire par là. C’était aussi simple que ça. Clari eut un petit rire, chuchotant :

« Elle semble s’inquiéter drôlement pour toi. »

« Non … Elle disait simplement que je ne suis pas fait pour être soldat. Comme elle me voit tout le temps avec des livres, elle m’a conseillé de devenir magicien dans une guilde pour créer des golems. Tu sais, ça peut, ne pas être une mauvaise idée. »

« Et tu irais abandonner la maréchale ? Toi ? » demanda la jeune femme à la queue-de-cheval blonde, Tery lui répondant aussitôt :

« Pas du tout ! Je ne suis pas comme ça ! Je ne ferai pas ça … C’est juste que … Des fois, ça me donne envie quand même de retourner chez moi. Je ne sais pas si ma mère est en sécurité et même si elle est plutôt forte avec ses veines brunes, je me méfie. »

« Tu n’as qu’à lui écrire encore une fois hein ? »

C’est bien ce qu’il comptait faire ! Enfin, il l’avait déjà fait. Il voulait rassurer sa mère mais il voulait aussi se rassurer. C’était plus facile à dire qu’à faire car il avait du mal à être rassuré, beaucoup de mal. Il y avait tellement de personnes pour qui il se préoccupait. Il ne pouvait pas penser à tout le monde.
Même Olin était complètement sorti de sa mémoire alors qu’il avait été d’un grand secours lorsqu’il fut rentré dans l’armée de Shunter. Voilà … Voilà pourquoi il s’inquiétait. Il n’avait pas assez de temps pour tout faire, pas assez de place pour penser à tout le monde.

« Je devrais peut-être retourner à mes livres … si je ne me fais pas attaqué sur le chemin. Mais bon, vu le peu de monde qui reste, je ne crois pas que cela soit très dangereux. »

« Ne dit pas cela, Tery. Arrête d’être démoralisé, ça ne te mènera à rien de bien. »

« Facile à dire … Pas à faire, Clari. Je ne peux pas m’en empêcher contrairement à ce que tu crois, voilà tout. Je veux juste que ça se termine le plus rapidement possible. » répondit le jeune homme, se dirigeant vers sa tente. Clari l’accompagna, pénétrant dans celle-ci à ses côtés tandis qu’il venait s’installer sur son lit.

Une main posée sur un livre, il commença à lire sans jeter un regard à Clari. Il devait se concentrer sur ses bouquins, le reste, il verrait après. Clari restait assise à côté de lui, regardant la toile de la tente puis le jeune homme sans prendre la parole. Elle semblait apprécier d’être à ses côtés sans pour autant parler. Pourtant, après une dizaine de minutes de silence, ce fut lui qui brisa ce dernier.

« Clari … Tu n’as vraiment rien d’autre à faire ? Je ne sais pas … comme t’entraîner ? »

« Pas le moins du monde. Je ne te dérange pas, non ? Ça ne m’embête pas de rester là à ne rien faire. Et puis, comme ça, je peux te surveiller pour que tu ne fasses pas de bêtises. »

« Quelle bêtise ? Qu’est-ce que tu racontes encore ? »

« Je ne sais pas … Comme tu as l’air démoralisé … On préfère rester méfiants, hein ? Mais ne t’en fait pas, je serai invisible à tes yeux. »

Si seulement ça pouvait être réellement le cas. Mais ça, ce n’était même pas en rêve. Et puis bon, un peu de compagnie, surtout féminine, ça ne pouvait pas lui faire de mal. Clari n’était pas laide, loin de là. D’ailleurs … Des fois, il la trouvait plutôt belle même si ça restait une réflexion neutre. Il ne pouvait pas l’apprécier plus qu’une grande amie. Avec elle, c’était tout simplement impossible alors que c’était surement avec elle qu’il était la plus proche. L’impression de la connaître depuis des années.

En même temps … AH ! Il en avait assez de lire ! Sans même se douter de ce qu’il faisait, il s’écroula sur les jambes de Clari, sa tête posée sur celle-ci alors qu’elle paraissait surprise. Sur le ventre, le jeune homme ferma les yeux, poussant un profond soupir. Puis sans même parler, la jeune femme vint caresser ses cheveux, un petit rire sortant de ses lèvres alors qu’il se laissait faire comme un enfant. Il aimait bien quand elle faisait cela.

« Qu’est-ce que les gens penseraient du grand méchant Tery hum ? »

« Il faudrait que je sois impressionnant pour cela, Clari. » marmonna le jeune homme, poussant un léger soupir de joie en sentant la main dans ses cheveux.

« Tu sais … Contrairement à ce que tu crois, le fait que tu crées un golem plus qu’impressionnant, que tu es capable de le faire exploser, que tu mets à mal des dizaines d’hommes et de femmes, c’est impressionnant. »

« Impressionnant dans quel sens ? Je ne vois pas … Pas du tout même. Enfin bon … Je veux bien rester un peu dans cette position si ça ne te dérange pas. »

« Hahaha … Bien sûr, bien sûr. Pour une fois que tu te montres aussi docile, tu ne penses quand même pas que je vais refuser hein ? Tu peux rester, Tery. »

Oui … Il pouvait rester. Ça lui faisait tellement de bien d’avoir Tery sur ses genoux. Héhéhé … Elle eut un petit sourire discret, sourire que le jeune home ne pouvait pas voir. Pendant plusieurs minutes, elle continua de caresser sa chevelure, soufflant :

« Quand même … Je me dis que ça ne serait pas une mauvaise idée que la guerre se termine aussi. Dommage que je sois fâchée avec mes parents. »

« Hum ? Hein ? De quoi est-ce que tu parles ? Pourquoi est-ce que tu … »

« Car ils me considéraient comme enfant unique. Enfin bon, ne t’en fait pas, ce n’est pas bien important, je ne vais pas t’embêter avec tout ça, Tery. »

Oui mais non. Il aurait aimé en savoir un peu plus au sujet de la famille de Clari. Ça lui ferait du bien de mieux la connaître. Mais bon, si elle ne voulait pas en parler, il la comprenait parfaitement. C’était quand même du domaine du privé.

« Eh bien, tu ne m’embête pas du tout, Clari. Ta famille … Tu es d’une famille noble ? Même si tu n’as pas le caractère qui va avec, c’est ce dont je crois me rappeler. »

« Oh ! Tu t’en rappelles donc ? Oui, oui … Je suis d’une famille noble. Peut-être pas la plus noble mais bon … Je suis d’une famille aisée. Qu’est-ce que tu veux savoir d’autre au final ? » demanda-t-elle sur un ton tendre.

« Euh … Je ne sais pas vraiment. Mais peut-être ce qui s’est passé pour que tu te disputes avec tes parents ? Enfin, la véritable raison. »

« Je ne sais pas … Vraiment … C’est vraiment compliqué, je suis désolée, Tery. »

« Ça ne fait rien si tu ne veux pas. Je n’aime pas forcer les gens. Mais bon … Au moins, j’aurai quand même essayé. » termina de dire le jeune homme tout en fermant ses yeux verts.

Puisqu’elle ne voulait pas parler, autant rester positionné ainsi et se laisser bercer par les gestes de la jeune femme qui pouvait se montrer bien plus tendre et spéciale quand elle faisait cela. Oui … Hum … C’était bien bon contrairement à ce que l’on pouvait croire. Il espérait que Clari serait heureuse plus tard car elle le méritait quand même à ses yeux.

Enfin, c’était comme ça qu’il voyait la chose. Après, il n’était pas sûr que ça lui plaise. Les yeux fermés, il se laissa assoupir jusqu’à être plongé dans le sommeil. Quelques minutes plus tard, la maréchale pénétra dans la tente, disant :

« Tery. Faut que l’on parle tous les deux au sujet de tes golems et … »

« Pardonnez-moi maréchale mais Tery est visiblement en train de dormir. »

« Je remarque ça. Bon. Dis-lui quand il se réveille qu’il vienne me voir. Il va falloir qu’il serve un peu de symbole pour motiver le reste des troupes. »

« Si vous voulez, vous pouvez prendre ma place, maréchale. Je suis sûre que ça ne le dérangerait pas que ça soit vous au lieu de moi. »

« Encore une plaisanterie douteuse de ce genre et je te promets une mort lente et douloureuse, Clari. Ne m’oblige pas à me répéter. » annonça la maréchale.

« Comme vous le voulez, ce n’est pas moi qui sera triste à ce sujet. »

Et Tery non plus. La maréchale haussa les épaules, quittant la tente alors que Clari poussait un soupir amusé. Ca ne servait à rien de se cacher la vérité. La maréchale n’était pas aussi diabolique que les gens le pensaient. Il fallait juste éviter de la provoquer ou de la mettre en colère. Mais sinon, elle était une femme comme les autres même si cela était difficile à assumer. Bon ben, elle avait Tery pour elle toute seule, ça voulait dire.

Deux bonnes heures plus tard, le jeune homme marmonna, bougeant un peu sur les jambes de Clari avant d’ouvrir les yeux. Où est-ce qu’il se trouvait ? Il se frotta les yeux, regardant les jambes sur lesquelles il était posé. Hu ? Il se retourna, voyant le visage de Clari penché en avant, les yeux fermés. Sa main était posée sur le dos de Tery alors qu’elle semblait assoupie.

« Et bien … Visiblement, je pensais être le seul à dormir … Comme quoi. »

Il toucha du bout du doigt le nez de Clari, celle-ci se réveillant aussitôt. Elle poussa un petit cri de surprise, penchant la tête en arrière. Qu’est-ce que … AH ! Elle s’était alors endormie ? Elle bredouilla :

« Pardon, Tery … Tu sais … Comme tu ne bougeais pas … Je ne pouvais te caresser pendant autant de temps non plus. Je crois que je me suis un peu assoupie. »

« Je pense que je peux te pardonner pour ça. Ne t’en fait pas, ce n’est pas bien grave, Clari. Il ne manquerait plus que ça. Par contre, il faudrait que je me lève aussi. »

« Oui … Car la maréchale m’a signalé qu’il fallait que tu te rendes dans sa tente. Il semblerait que tu vas servir de symbole pour l’armée. » signala la jeune femme tandis qu’il se redressait.

« De symbole ? C’est quoi encore cette idée saugrenue ? »

« Oh … Je ne sais pas, faudra demander à la maréchale hein ? Tu devrais y aller le plus rapidement possible maintenant que tu es levé. »

« Pas besoin de me forcer, j’y vais, j’y vais. » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns.

Il quitta la tente pour se présenter à celle juste à côté de la sienne. Lorsque la voix de la maréchale lui intima de rentrer, c’est ce qu’il fit, remarquant la femme en armure noire bien qu’elle ne portait pas son casque habituel.

« Maréchale, vous vouliez me voir, n’est-ce pas ? » demanda Tery.

« Je ne vais pas te faire de dessins, Tery. La situation est plutôt mal partie … mais néanmoins, le roi et les généraux ont pensé qu’il fallait que tu te présentes aux autres soldats. La raison est très simple : tu es l’un des rares soldats à cumuler les lignes d’Alzar, la création de golem mais surtout à être indécemment puissant. »

« … … … Maréchale, je ne suis pas vraiment fait pour être présenté en public, vous le savez bien. Ce n’est vraiment pas mon genre. Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne chose. »

« Je le pense aussi … Néanmoins … Néanmoins, est-ce que tu peux le faire pour moi ? Cela reviendrait à un service que tu me rendrais. Le moral des soldats est au plus bas et te présenter à eux alors que tu es tout ce qu’il y a de plus commun serait une bonne chose. »

« Je veux bien faire de mon mieux maréchale … mais vous savez que je ne suis pas très doué pour ça, rappelez-vous en. » murmura le jeune homme, embarrassé.

« Ça ne fait rien, je ne t’en demande pas tant de toute façon. Fais de ton mieux et reste le plus naturel possible. De toute façon, à cette allure, la guerre pourrait se terminer bien plus tôt que prévu car …. Non rien. »

« Ça n’a pas l’air d’aller très fort … »

Il avait dit cela avec neutralité alors qu’il voyait l’air fatigué qui était peint sur le visage de la femme aux cheveux argentés. Il s’approcha d’elle, restant néanmoins assez éloigné au cas où elle voudrait le frapper.

« Ne vous inquiétez pas pour cela, maréchale. Même moi, j’ai du mal à croire que cette guerre va être gagnée … Du moins, je ne veux pas paraître médisent mais nous avons affaire à quatre armées en même temps. »

« Tery, je ne suis pas sûre que ce que je t’avais … « promis » soit réalisable. » annonça avec calme la maréchale, le regardant de ses yeux rubis.

« Ça ne fait rien … Le plus important est la sécurité des soldats du royaume et des shunteriens. On ne va quand même pas penser à nos petits « plaisirs » personnels dans ces moments-là non ? » dit le jeune homme comme pour la rassurer.

« Ne pas penser au personnel … seulement au royaume … Oui. »

Elle avait dit cela sur un ton monotone alors que le jeune homme continuait de l’observer. C’était bizarre … Il avait une drôle d’impression à ce moment. Comme si … Il n’allait pas revoir la maréchale. C’était une impression qu’il détestait.

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