Chapitre 49 : Peine perdue

ShiroiRyu
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Chapitre 49 : Peine perdue

Voilà qu’il se trouvait en face de l’armée de Shunter, du moins d’une partie de l’armée de Shunter. Plus que gêné, il remarquait Clari qui lui faisait un grand sourire comme pour le rassurer alors qu’Olin était là, le saluant brièvement d’un petit geste de la main. A ses côtés ? Les généraux et le roi, ce dernier étant quand même un peu en retrait. La maréchale était juste à quelques centimètres de lui, lui murmurant de prendre la parole.

Oui mais pour dire quoi ? Qu’est-ce qu’il devait dire dans une telle situation hum ? Il ne savait pas ! Il était rouge de gêne alors que tous les regards étaient portés sur lui. Peut-être d’abord se présenter et raconter un peu son existence ? Ah … Peut-être … Peut-être qu’après, ça viendrait tout seul ? Peut-être … Il ne savait pas.

« Bonjour … Je m’appelle Tery Vanian et je suis dans l’armée de Shunter depuis plus d’un an. Je suis encore assez jeune et je suis à peine âgé de vingt ans voir un peu moins. Je proviens de village reculé de Leskar, ce qui montre qu’il n’y a pas besoin d’avoir de grandes origines pour faire un bon soldat. Enfin, bon … Ce n’est pas comme ça que je me vois. Il y a encore deux ans, je ne savais même pas me battre ou utiliser un sort et regardez-moi aujourd’hui, je suis en train de défendre mon royaume contre quatre envahisseurs. Je ne suis pas quelqu’un d’exceptionnel et ce n’est pas parce que je possède les lignes d’Alzar et que je sais créer quelques golems que je suis vraiment différent de vous. Ce que je veux dire, c’est que chacun a la possibilité d’être exceptionnel, d’être une personne comme il aimerait l’être pour protéger son royaume. Enfin, je vous avoue que je ne sais pas vraiment quoi dire … »

Il eut un petit rire nerveux, se triturant les doigts tout en baissant la tête. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il devait dire ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il posa son regard sur la maréchale, celle-ci poussant un profond soupir avant de poser une main sur son épaule, prenant la parole avec autorité :

« Comme vous le remarquerez, soldats de Shunter, Tery Vanian est un soldat lambda, comme chacun d’entre vous. Lui-même ne se considère pas comme exceptionnel, lui-même n’est pas au-dessus des autres. Ce qu’il a réussi à faire ces derniers jours, vous êtes tous capables d’en faire autant. C’est pourquoi vous devez croire en vos capacités, c’est cela que voulait surement dire Tery, n’est-ce pas ? »

« Euh … Oui … Enfin, une chose comme ça. Je ne sais pas vraiment m’exprimer bien. » murmura le jeune homme, plus que confus par la situation.

« Bref … Cela fut une idée de votre roi pour vous montrer que Tery n’est qu’un homme parmi tant d’autres. Son but n’est pas de rabaisser Tery mais de montrer que vous pouvez vous valoriser chacun à votre façon si vous le désirez. Croyez en vos capacités. »

« Et prévenez-vous pour vos fiançailles avec lui, maréchale ! » cria une voix dans l’armée, coupant complètement le sérieux de la situation. Tery comme la maréchale posèrent leurs regards sur Clari, celle-ci hochant la tête négativement. Sur ce coup, ce n’était pas elle ! Elle le promettait sur l’armée de Shunter ! Des rires tonitruants se firent entendre parmi les soldats alors que la maréchale :

« Assez de plaisanteries ! Visiblement, vous semblez tous en pleine forme non ? Alors, on va faire un peu d’entraînement pour vous fatiguer. »

Là, plus aucun rire, sauf peut-être celui de Tery. Les yeux rubis de la maréchale se fixèrent sur lui avant qu’elle ne murmure :

« Mais tu en fais partie … Toi aussi, au lieu de passer ton existence dans les livres, tu vas un peu faire d’exercices, Tery. Exécution ! »

Aie, aie, aie ! Il n’avait vraiment pas de chance sur ce coup ! Pourtant, ce n’était même pas lui qui avait lancé cette pique à la maréchale ! C’était vraiment bien injuste sur ce coup ! Pourtant, il ne lui répondit pas, suivant les autres soldats.

Pendant une bonne heure, les soldats durent s’épuiser sans aucun instant de repos, Clari étant à côté de Tery. Malgré les paroles de la maréchale, celle-ci avait quand même décidé de ne pas les rendre trop fatigués au cas où ils se feraient à nouveau attaqués. La seule chose qu’ils devaient retenir, c’était de ne pas la provoquer sur une telle chose.

« Ah … Ah … Ah … Quelle bande d’idiots. » marmonna Tery en rigolant un peu. « Je suis sûr que c’est de te faute, Clari. Tu as dû leur dire d’en parler ! »

« Tu ne me fais donc pas confiance, Tery ? Je suis offensée pour une fois ! » répondit la jeune femme aux cheveux blonds, continuant ses exercices.

« Tu perdras ton offense dans quelques minutes, je te connais bien. Mais ah … Vraiment, ils se font tous de ces idées, c’est quand même surprenant. Ils n’arrivent pas à comprendre qu’il n’y a rien entre moi et la maréchale ? »

« Difficile à dire, héhéhé … » répondit doucement la jeune femme.

« Difficile à dire ? Pourtant, tu connais très bien la vérité, Clari ! Si tu pouvais faire quelque chose pour qu’ils évitent de se faire des idées … »

« Mais pourquoi cela ? La vérité est quand même pas difficile à voir, non ? Entre vous deux, pour l’instant, il n’y a rien de concret, ils essayent juste un peu de forcer la chose. Ca se voit tellement bien que la maréchale n’arrive pas à se passer de toi et c’est presque pareil pour l’inverse. Toi … Avec Elen, ce n’est pas vraiment mieux. Tu as du mal à penser à quelqu’un d’autre. Même si c’est quand même compliqué comme histoire. »

AH ! Si c’était compliqué, pourquoi alors continuer hum ? Pourquoi chercher les problèmes, hum ? Il attendait une explication de la part de Clari, explication qui n’arriva pas comme il devait s’en douter. Il poussa un profond soupir, continuant l’entraînement jusqu’à ce que la maréchale annonce que c’était suffisant.

Assis dans l’herbe, il reprit son souffle, Clari à ses côtés. S’ils se faisaient attaqués, ils étaient foutus … mais il savait que la maréchale avait surtout fait cela pour les motiver. Ils n’avaient pas besoin d’être inquiets par la situation. Ils pouvaient facilement se débrouiller, ils en étaient capables. Ils n’avaient rien à craindre du tout.

« Clari …Quand tout ça sera fini, qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Hum ? Après cette guerre ? Je ne sais pas vraiment, je dois te l’avouer … Pourquoi ? Mais normalement, il y a des chances que je reste dans l’armée. »

« Je vois, je vois. De toute façon, je ne pense pas que tu as le choix et moi non plus. Nous sommes trop « importants » pour qu’ils nous laissent partir. »

« Roh … C’est quoi donc cette petite voix toute triste, Tery ? Si tu as envie de quitter l’armée, tu sais parfaitement que tu peux en parler avec la maréchale. C’est elle-même qui t’a conseillé non ? Alors, pourquoi tu ne tentes pas ? »

« Je ne sais pas … J’ai peur d’une réplique cinglante de sa part mais en même temps … Je n’ai pas la tête à ça, Clari. Je vais voir avec la maréchale, discuter un peu avec elle si je peux. Peut-être que je me sentirais mieux après ça. »

Elle haussa les épaules pour bien montrer que dans le fond, elle n’en savait fichtre rien. En même temps, elle n’était pas forcément au courant de tout ce qui se passait. Le jeune homme se releva après quelques minutes, regardant où était la maréchale. Est-ce qu’elle était retournée dans sa tente ? Peut-être …

Il se dirigea vers la tente de la maréchale, demandant si elle se trouvait à l’intérieur Aucune réponse pendant un temps puis finalement, il entendit la voix de la maréchale qui lui dit de pénétrer à l’intérieur. Ah … Il n’était jamais rassuré avec tout ça.

« Que me veux-tu ? Je te préviens, je suis de mauvaise humeur alors fais vite. Si c’est pour parler de la blague stupide pendant le discours, si je mets la main sur le coupable … »

« Maréchale Nali, j’ai vraiment l’impression  de tourner en rond depuis quelques temps. »

Il se retrouvait en face de la femme en armure noire, celle-ci ayant son visage à l’air libre, le casque ayant disparu. Elle haussa un sourcil, murmurant :

« Et tu peux me dire de quoi est-ce que tu parles ? »

« Je ne sais pas vraiment comment vous l’expliquer, je suis vraiment désolé … »

« Alors pourquoi est-ce que tu es ici si tu ne sais même pas ce que tu veux ? » demanda avec un peu d’énervement la femme aux cheveux couleur argent.

« Je ne sais pas … Peut-être car j’ai pris l’habitude de venir ici lorsque j’ai un problème ou un souci … Je ne sais pas vraiment, je suis désolé, maréchale Nali. »

« Arrête d’être désolé, tu m’exaspères encore plus que tout le reste, est-ce bien compris ? »

« Par … Je comprends, maréchale Nali. » répondit le jeune homme en regardant autour de lui. Voilà qu’il était complètement paralysé comme à son habitude.

Le pire était la maréchale qui tapotait du doigt tout en le fixant de ses yeux rubis. Pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à lui parler correctement ? Avec Elen, ça serait beaucoup plus simple ! BEAUCOUP plus simple même ! Alors pourquoi est-ce qu’avec la maréchale, ce n’était pas le cas ? Pourtant, elle n’était plus terrifiante, plus autant qu’avant.

« Prépare-toi, nous allons explorer les environs brièvement, Tery. »

« Hein, que quoi ? » bredouilla le jeune homme, surpris par les paroles de la maréchale.

« Nous allons nous « promener » si tu préfères que j’utilise ce terme pour que tu le comprennes mieux, est-ce bien clair ? »

« Oui, oui … Enfin … Oui … Maréchale, j’ai parfaitement compris. Je suis désolé, j’avais un peu de mal à tout cerner, pardon, pardon. »

Elle refit apparaître son casque noir sur son visage alors qu’elle s’était adressé à lui avec une pointe d’ironie. Elle sortit de la tente, accompagnée par le jeune homme sans même jeter un regard autour d’elle. Bien que les soldats les observent, elle quitta le campement, commençant à s’éloigner de celui-ci sans qu’aucune personne n’ose l’arrêter.

« Maréchale … Si on se fait attaqués, on ne pourra rien faire pour nous défendre. »

« Hum ? Et pourquoi ça ? Car ils seront plus que nous ? Nous sommes deux porteurs des lignes d’Alzar et nous arrivons à les contrôler. J’en ai assez de perdre du temps à ne rien faire. Est-ce bien compris, Tery ? »

« Oui mais … La précipitation n’a jamais emmené quelque chose de bon … Je suis désolé de vous l’annoncer de la sorte mais je préfère que vous compreniez … »

« Arrête de t’inquiéter pour moi ! Je sais me débrouiller seule ! Je me suis toujours débrouillée seule, ça ne va pas commencer maintenant ! »

« Mais je ne voulais pas vous énerver maréchale ! Je … »

Il s’arrêta alors qu’il apercevait les yeux rubis de la maréchale. Elle aussi s’était immobilisée, signe qu’elle avait bien entendu quelque chose. Pourtant, dans un terrain ouvert ou presque, là où il n’y avait que peu d’arbres, ce n’était pas facile de se cacher. Est-ce que …

Il observa le ciel en même temps que la maréchale mais seulement quelques oiseaux étaient visibles, poussant des petits cris. Avant même qu’il n’agisse, la femme en armure noire fit apparaître un éclair, foudroyant les nombreux oiseaux sur place.

« Mais qu … Maréchale ? Pourquoi ? »

« Des espions … Ces saletés de Claudiska sont capables d’utiliser les oiseaux ou d’en créer des faux pour nous étudier et nous espionner. Pourquoi est-ce que nous ne pensons que trop tard à tout ça ? Maintenant, il faut rentrer absolument avant qu’il ne soit trop tard. Normalement, nous ne sommes pas trop loin, ça ne devrait pas être un problème. »

Un problème ? Il voyait de quoi elle parlait. Maintenant qu’ils savaient pourquoi les autres armées étaient au courant de l’endroit où ils se trouvaient à chaque fois, ils allaient pouvoir souffler sans obligatoirement se déplacer tous les deux ou trois jours. Par contre, la situation ne s’améliorait pas en même temps hein ? Loin de là même … Il fallait en terminer avec cette histoire et le plus rapidement possible !

Mais plus facile à dire qu’à faire. Une guerre ne se gagnait pas en quelques jours malheureusement et surtout, ils étaient plutôt de l’autre côté, en train de perdre. Retournant au camp, ils furent surpris de voir que celui-ci était déjà sur le départ, du moins, pour une majorité de personnes. Est-ce qu’ils allaient séparer les effectifs en deux ?

La maréchale signala à Tery de ne pas la suivre alors qu’elle se dirigeait vers la zone où logeait les différents généraux et le roi. Elle allait avoir une discussion avec eux au sujet de ce qui se passait. Et qu’importe s’ils allaient la réprimander sur son action en solitaire ou plutôt en duo avec le jeune homme aux cheveux bruns. Ce qu’elle avait découvert leur permettrait alors de souffler un peu et ce genre de choses … était très important.

Attendant dans sa tente, il prit l’un de ses livres sur les golems, commençant à le feuilleter en espérant que tout cela lui emmènerait quelque chose de bon. Il ne savait pas pourquoi mais il n’avait pas vraiment confiance en la suite des évènements. Peut-être à cause de tout ce qui s’est passé, n’est-ce pas ? Ah … Vraiment …

Il poussa un profond soupir, attendant que la maréchale ne revienne. Il avait laissé la tente ouverte pour remarquer lorsque la maréchale passerait devant lui. Ça lui permettrait alors de discuter avec elle bien plus facilement. Une bonne demi-heure plus tard, il remarqua la femme en armure noire qui passa devant lui et il se redressa aussitôt.

« Maréchale Nali, maréchale Nali ! »

Il quitta la tente, la femme en armure noire tournant la tête vers lui avant de lui faire un geste de la main pour l’inciter à la suivre. Ils retournèrent dans la tente de la maréchale, celle-ci s’installant sur son siège avant de dire :

« Ils ont bien voulu m’écouter mais ils préfèrent prendre leurs précautions. »

« C’est-à-dire ? Ils ne veulent pas que l’on reste, c’est ça ? » demanda le jeune homme aux yeux verts, la maréchale hochant la tête.

« C’est exact et c’est inutile. Nous perdons du temps … beaucoup trop de temps. »

« Il est vrai qu’à force de voyager pour nous éloigner, nous mettons aussi en danger les villages avoisinants. On risque de nous traiter de couards non ? »

« Ce que les autres pensent de moi, c’est ce qui m’importe le moins. » répondit sèchement la maréchale alors qu’il eut un petit sourire gêné et confus.
Ce n’était pas vraiment de ça dont il voulait parler, loin de là même. Mais bon … Comment signaler ça à la femme en armure noire ? Il ne savait pas réellement quoi dire. Il s’était présenté tout simplement pour avoir des nouvelles de la situation mais bon …

« Maréchale Nali, faisons tout simplement ce que nous estimons être bien, non ? »

« Ce que nous estimons être bien ? Un peu comme toi qui commets des actes les plus stupides pour tenter de sauver tout le monde ou alors d’éradiquer les armées ennemies ? Je ne crois pas que ça soit la marche à suivre, surtout lorsque l’on connait le résultat. »

Hahaha. Il aurait bien aimé rire mais il ne se sentait pas le cœur à cela. Ah … La situation ne s’améliorait pas et ils continuaient de fuir plutôt que de combattre. Pourtant, maintenant qu’ils connaissaient comment éviter les éclaireurs ennemis, ils pourraient réagir en conséquence non ? Pourquoi alors reculer encore une fois ? Ah … Et les remarques de la maréchale ne l’aidaient vraiment pas dans le fond.

« Maréchale, de toute façon, qu’importe ce que nous comptons faire tous les deux, ça n’arrangera pas la situation. Nous ne pouvons que patienter et attendre que les armées ennemies nous éradiquent comme auparavant. »

« Ne raconte donc pas n’importe quoi, Tery ! Est-ce bien clair ? Nous ne perdons pas contre des lâches qui sont obligés de s’unir pour nous tenir tête ! »

« Alors arrêtez d’être aussi pessimistes car sinon, je dois me mettre à votre niveau et je ne pense pas que ça soit une bonne chose non ? Alors, arrêtez ça, maréchale ! »

« Je fais ce que je désire, que ça te plaise ou non, compris ? » commença-t-elle à dire, s’énervant au fur et à mesure que le temps s’écoulait.

Elle s’était relevée, se rapprochant de lui avant d’essayer de le plaquer contre un mur. Comme il n’y avait que la toile de la tente, elle le souleva pour le placer sur le siège où elle s’asseyait d’habitude, rapprochant son visage casqué de celui de Tery. Elle fit disparaître son casque, le regardant longuement avant de dire :

« Tu joues encore une fois les rebelles, Tery ? Tu aimerais tellement te faire torturer une nouvelle fois ? Il semblerait que tu aies oublié les marques sur ton dos. »

« Maréchale … Ce n’est pas du tout de ça dont je veux parler et vous le savez parfaitement. Vous le savez aussi bien que moi de quoi est-ce que je veux parler, n’est-ce pas ? Alors, il vaudrait mieux que l’on arrête de jouer les imbéciles, s’il vous plaît … Ça sera beaucoup mieux pour tout le monde. Qu’est-ce que vous en pensez ? »

« Je ne joue pas les imbéciles ! Est-ce bien compris, Tery ? JE NE JOUE … » s’écria-t-elle avant qu’il ne pose une main sur sa bouche, geste regrettable.

« S’il vous plaît, calmez-vous, maréchale. Ça ne sert à rien de s’emporter. »

« Retire ta main de ma bouche … ou je te la bouffe, est-ce clair ? » dit-elle alors qu’il venait aussitôt la retirer, étant gêné de cette malheureuse attention de sa part.

« Pardonnez-moi, comme souvent, ce n’était pas du tout voulu. Ce n’est pas ce dont je voulais parler et pas ce dont je voulais faire. A chaque fois que je suis avec vous, je suis vraiment plus qu’embrouillé et je ne sais pas ce que je fais. »

« A chaque fois que … Tu ne te mets quand même pas en tête quelques idées stupides, j’espère hum ? Regarde-moi et dis-le-moi clairement ! »

« Pas le moins du monde, maréchale. Il ne faut pas espérer quelque chose de ce côté. » conclut le jeune homme, poussant un petit soupir désabusé.

« J’en ai assez de discuter avec toi. J’ai l’impression de m’adresser à un mur qui ne comprend rien à rien. Tu peux te retirer Dorénavant, nous nous retrouverons sur le champ de bataille uniquement. Cela sera beaucoup plus simple. »

« Est-ce que vous m’en voulez maréchale ? » demanda Tery faiblement.

« T’en vouloir ? Espèce d’imbécile, tu crois que j’ai un caractère à en vouloir à une personne. Je vaux bien mieux que cela. Maintenant, disparais du plancher. »

C’était quand même difficile de ne pas croire qu’elle ne lui en voulait pas. Mais bon, il valait mieux ne rien dire comme bien souvent. Il s’éloigna en faisant un petit geste de la main, quittant la tente pour retourner dans la sienne. L’armée de Shunter … Elle était perdue. Il ne se faisait pas d’illusions et il sentait que la maréchale elle aussi.

« Il n’y a donc aucune solution pour que l’armée soit sauvée ? Comme le royaume ? »

Et cela l’enrageait à moitié. Il devait se débrouiller pour devenir bien plus fort. Pour repousser toute une armée. Mais est-ce qu’un seul homme en était capable ? Ce n’était pas bien difficile de penser le contraire.

Avec ses golems, il était peut-être puissant, c’était bien la première fois qu’il reconnaissait cela. Mais cette puissance n’était pas suffisante, loin de là même. Il fallait beaucoup plus. Mais comment faire ? Abuser de ses lignes noires ?

Non … Ce n’était pas possible ! Il ne devait pas exagérer sur ce point. S’évanouir en plein combat reviendrait à mourir. Plusieurs fois, ils auraient dû mourir plusieurs fois ! Alors, ce n’est pas le cas et il devait plutôt être heureux d’être toujours en vie.

« Compliqué, c’était si compliqué, tellement compliqué … »

« Hum ? Tery ? Est-ce que je peux rentrer ? » murmura la voix de Clari, semblant avoir entendu ce qu’il venait de proférer. Il répondit que oui, la femme aux cheveux blonds lui faisant un petit sourire avant de s’installer sur le lit.

« Qu’est-ce que tu me veux, Clari ? Sincèrement, ce n’est pas trop le moment. »

« Ce n’est jamais le moment avec toi donc bon … Et est-ce que j’ai toujours besoin d’une raison pour venir te voir ? »

« Non … Pas forcément mais disons que ça ne va pas forcément très fort, Clari donc j’aurai aimé être seul. » marmonna-t-il en détournant le regard.

« Et donc, il en est hors de question. Quand ça ne va pas, je suis toujours là pour régler ce problème. Viens donc par là. » répondit la jeune femme en tapotant ses genoux.

Il s’approcha d’elle, venant se coucher sur ses genoux, sa tête posée sur ces derniers. Elle commença à passer une main dans ses cheveux bruns avec tendresse tandis qu’il se laissait apaiser par ce geste. Ça lui changeait de ses habituelles « engueulades » avec Clari où il se disputait continuellement avec elle pour des raisons futiles bien qu’elle ne s’énervait jamais.

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