Chapitre 9 : Un double

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Un double

« Elen ? Ca n’a pas l’air d’aller. Tu es maussade … »

Il avait remarqué cela alors que la jeune femme marchait à côté de lui, son visage masqué de blanc. Clari avait été s’occuper de soigner Manelena, en étant capable grâce à ses lignes de Zélisia alors que lui-même avait une interdiction de poser ne serait-ce qu’un doigt sur la maréchale. Il fallait dire qu’avec son geste malheureux, il n’était pas passé inaperçu.

« Ca va … Ca va … Enfin, je crois. Tery ? Est-ce que je peux te dire quelque chose en privé ? » demanda-t-elle tandis que tous se tournaient vers eux.

« Oh … Vous voulez un petit moment d’intimité ? » dit Clari, souriant de toutes ses dents.

« Je ne suis pas sûr. Enfin, ça a l’air d’être important. Je reviens vite. »

Elen lui prit la main, courant avec lui jusqu’à l’emmener dans les bois. Après une cinquantaine de mètres, elle vint s’arrêter. Elle plaça Tery dos à un arbre, celui-ci se demandant ce qui se passait. Ca semblait être terriblement important.

« Dis-moi ce qui ne va pas ? Tu as l’air très perturbée. »

Sans un mot, elle retira son masque blanc, bien décidée à agir. Mais agir par rapport à … HU ! Il ouvrit en grand ses yeux de surprise alors qu’Elen venait de l’embrasser, collant ses lèvres contre les siennes. Elle fit tomber son masque par terre, ses mains caressant le visage du jeune homme et ses hanches alors qu’il remarquait qu’elle était terriblement gênée avec les rougeurs sur ses joues.
Ce baiser était tellement ardent … tellement … fort. Et puis, il sentait qu’elle y mettait tout son cœur, vraiment ! Il prit la main d’Elen dans la sienne, croisant leurs doigts sans pour autant arrêter le baiser. Il n’avait pas envie de l’arrêter ! Pas du tout même ! Ah … Ah … Une telle chaleur qui l’envahissait à cause d’elle.

« Mais pourquoi tu … » bredouilla-t-il quelques instants plus tard, lorsque leurs lèvres ne furent plus unies. Elle récupéra son masque blanc, le mettant sur son visage.

« Je … Je pensais que … Enfin, j’en avais envie, Tery. Le plus important … C’est que l’on s’aime, tous les deux, n’est-ce pas ? Tu veux bien me le promettre ? »

« Promettre quoi ? De t’aimer ? Je n’ai pas à promettre une chose qui est normale et visible. Je t’aime et c’est le plus important. Dis … Tu ne serais pas un peu jalouse par hasard ? »

« N … Non ! Je ne l’ai jamais été ! » rétorqua-t-elle, prise en faute. Le jeune homme eut un grand sourire avant de commencer à chatouiller les hanches d’Elen.

« Je suis sûr que tu es jalouse. Tu n’aimes pas quand je m’inquiète pour Manelena, avoue. »

« Hihi … non ! Je te dis … Arrête ! Je suis sen … hahaha ! »

Elle le tira par le bras, tombant avec lui dans l’herbe alors qu’ils commençaient à rouler sur quelques mètres, à gauche et à droite. Il savait qu’il avait visé juste dans ses propos. Le fait qu’elle tente d’infirmer ses propos ne pouvait qu’aller dans son sens.

Ils restèrent ainsi pendant quelques secondes, se regardant avant qu’il ne vienne l’embrasser brièvement. Il se releva, aidant la jeune femme à faire de même avant de s’épousseter. Et zut, il avait quelques traces d’herbes sur le corps. C’était vraiment dommage ! Ils allaient finir par se poser quelques questions à cette allure, il en était sûr et certain.

D’ailleurs, lorsqu’ils revinrent, Clari fut la première à remarquer les taches d’herbe sur leurs vêtements, souriant avant de s’apprêter à ouvrir la bouche. Néanmoins, Manelena lui plaqua sa main sur celle-ci, disant d’une voix neutre :

« Je ne veux même pas t’entendre, Clari, merci bien. »

« HUMPF ! HUMPF ! HUUUUUUMPF ! » tenta de dire Clari sans pour autant y arriver. Manelena mettait quand même de la force dans ça ! Elle voulait vraiment l’empêcher de parler ? Il y avait des limites ! Elle ne méritait pas une telle chose de sa part ! Pfff ! Quand même ! C’était un peu exagéré, non ?

Mais pourtant, Tery et Elen se regardèrent, rigolant légèrement. Voilà une bonne chose qui était faite. Elle avait réussi à clouer le bec à Clari ! Sauf qu’il restait quand même une autre personne qui pouvait parler, Royan déclarant :

« Comment se fait-il que vous ayez de l’herbe sur vos vêtements ? Vous êtes-vous roulées dedans ? Les taches sont difficiles à faire disparaitre, je crois. »

« Je … Enfin … Elen est tombée et m’a entraîné dans sa chute, voilà tout. »

Royan haussa un sourcil avec l’air de dire : est-ce qu’il me prend pour un imbécile ? Mais devant la gêne occasionnée par ses paroles, il savait qu’il avait fait mouche. Peut-être était-ce qu’il avait voulu faire ? Car comme Clari ne pouvait pas parler.

« Pfff … Si lui aussi s’y met, je ne peux rien faire contre ça. » marmonna Manelena, retirant sa main de la bouche de Clari qui prit une profonde respiration.

« Quand même ! Manelena ! Ca ne se fait pas ! J’ai failli ne plus pouvoir respirer avec toutes ces bêtises ! » dit la femme aux couettes blondes, Manelena posant ses yeux rubis sur elle.

« Si cela peut t’empêcher de trop parler, je le ferai encore une fois si nécessaire. »

« HEY ! C’est vraiment pas gentil de ta part de dire ça ! »

« Je ne suis pas faite pour être gentille. »


Tery allait lui dire quelque chose mais préféra ne pas ouvrir la bouche, ne faisant que lever un doigt. Manelena pouvait être une personne très agréable et douce, il le savait parfaitement. Il fallait juste qu’elle ouvre plus facilement son cœur. Mais bon, elle n’était pas ce genre de femmes, il le savait parfaitement. Et c’était juste une idée comme ça, rien d’autre. En même temps, il ne devait pas … trop parler avec elle pour ne pas gêner Elen. Bien qu’il n’appréciait pas cette idée d’être « ligoté » à Elen s’il ne pouvait pas parler avec Manelena.


Bref … Il ne voulait pas que ça se passe ainsi. Il allait en discuter avec Elen si nécessaire car ce n’était pas une bonne chose. Manelena était une femme importante pour lui, comme l’était Clari ou alors sa mère. C’était aussi simple que ça.

« Bon … Omnosmos n’est pas très loin, normalement ? Enfin, nous sommes bientôt arrivés, Manelena ? » demanda-t-il, espérant faire la conversation.

« D’ici une ou deux journées au grand maximum. »

Manelena avait pris la parole après sa question. Tant mieux … Au moins, le contact n’était pas rompu. Enfin, c’était stupide de penser à une telle chose. Mais c’était des pensées de ce genre qui le rendaient anxieux inutilement. Est-ce qu’il s’était trompé ? Il aimait Elen, n’est-ce pas ? Il l’aimait vraiment ?

Voilà maintenant qu’il était confus, ce n’était pas une bonne chose. Ne pas être confiant dans ses sentiments … Est-ce qu’il avait été un peu trop rapide ? Il regarda sa main dans celle d’Elen pendant quelques secondes. Non … Il aimait Elen, il en était sûr et certain. Il en était convaincu ! Du moins, il tentait de se convaincre qu’il ne se trompait pas.

« Mais et si … Manelena … » bredouilla-t-il pour lui-même.

« Hmmm ? Qu’est-ce qu’il y a, Tery ? Qu’est-ce que tu me veux ? »

Hein ? Quoi ? Il bafouilla quelques excuses en reposant ses yeux sur Manelena. Non, non, il n’y avait rien du tout. Elle l’observa avec suspicion. C’était étrange de sa part, vraiment très étrange mais elle préféra ne pas en parler.

« Néanmoins, Tery, quand nous nous arrêterons, j’aimerai parler avec toi au sujet de quelque chose qui me concerne. Tu n’as pas la possibilité de dire non, d’ailleurs. »

« Et s’il ne veut pas ? Je pense qu’il a quand même le choix. » dit Elen sur un ton qui se voulait neutre bien qu’une très légère irritation se fit entendre.

« Euh … C’est bon, Elen. C’était juste une demande de la part de Manelena. Si je ne voulais pas, ça ne l’aurait pas dérangé. Ne t’en fait pas, tu n’as pas l’habitude avec elle mais moi, à force, je sais ce qu’il faut lui répondre. Donc Manelena, je veux bien. »

« D’accord. C’est tout ce que je voulais savoir. »

« Tu vois, Elen ? C’est aussi simple que ça. » répondit le jeune homme en rigolant, amusé par la brève conversation entre lui et Manelena.

« Vraiment … Je … Enfin, je ne sais pas trop ce que je dois dire. »

« De ne pas t’en faire pour si peu. Manelena n’est pas méchante. Elle est comme un animal sauvage qui ne connait pas les humains. Elle a peur des autres et elle aboie beaucoup mais ne mord pas souvent la main qu’on lui tend et … AIIIIIIE ! »

Le coup de poing qu’il se prit dans le derrière du crâne lui fit extrêmement mal ! Elle n’y avait pas été de main morte cette fois-ci ! AIE AIE AIE ! Mais Manelena était rouge comme une pivoine, plutôt bien énervée même s’il ne savait pas si c’était vrai ou non.
Du moins, son énervement ! Mais bon, ce n’était pas forcément ça le problème ! Disons plutôt que c’était ce qui se passait à côté, voilà tout ! Aaaaaaaah ! Il était perdu maintenant à cause du coup reçu derrière le crâne.

« Manelena … Tu n’étais pas obligée de frapper aussi fort, tu le sais ? »

« Tu veux que je recommence ? Je peux facilement m’arranger pour ça alors, un conseil … Il vaut mieux que tu n’ouvres guère la bouche. »

« Le message est très bien passé … Manelena. » bredouilla Tery avec confusion.

Tant mieux pour lui car elle n’était pas faite pour être sympathique. Et surtout lorsqu’il parlait de la sorte, les autres allaient finir par croire qu’elle était amicale mais elle ne l’était pas. Que les autres ne l’oublient pas. Ce n’était pas difficile à comprendre, voilà tout ! Elle n’était pas faite pour être gentille.

Pfff … Tery arrivait à l’énerver pour si peu. Mais quand même, les petits gestes amoureux entre lui et Elen, si cela continuait, allaient rapidement lui taper sur les nerfs. Qu’ils gardent ça pour le domaine du privé ! Et Tery était quand même un sacré coureur de jupons. Après tout ce qui s’était passé avec elle et Clari, il allait vers une autre femme.

« Roi Théor, ce qui s’est passé est effroyable. »

« Oui … Vtaiment effroyable. Notre royaume est maintenant dans un triste état. » murmura le monarque sur son trône, comme absent.

« Perdre les médaillons est horrible. Sans eux, nous n’avons plus aucune chance de nous en sortir. Comment allez-vous faire ? »

« Nous avons confié nos médaillons perdus aux autres royaumes. C’était la moindre des choses à faire de la part du perdant. Nous n’avons rien à réclamer malheureusement. »

« Comme vous le désirez, roi Theor, veuillez me pardonner, je vais me retirer. »

« Faites donc … Faites donc, grand prêtre. »

Le roi fit un petit geste de la main, pensif alors que le vieil homme s’éloignait, ses yeux dorés jetant un dernier regard au monarque. Finalement, il quitta la salle du trône, ruminant quelques mots dans sa longue barbe blanche.

« C’est bien trop important … La perte de ces médaillons. »

Le roi ne voulait pas comprendre que maintenant, le royaume de Shunter était à la merci des quatre autres ? Non … Ce n’était pas qu’il ne voulait pas comprendre, loin de là. C’était seulement depuis que l’annonce qu’il avait une fille qu’il n’avait pas hésité à sacrifier, tout avait été chamboulé pour l’homme qui dirigeait le royaume.

« Grand prêtre, vous … »

Alors qu’il passait à côté d’un garde, celui-ci s’immobilisa, comme surpris par la présence du grand prêtre. Celui-ci l’ignora, trop plongé dans ses pensées, un second garde aux côtés du premier venant lui demander :

« Qu’est-ce qui se passe ? On dirait que tu as un fantôme. »

« Non … Non … C’est juste que … Je ne sais pas … J’ai l’impression d’avoir déjà vu le grand prêtre aujourd’hui mais pas ici … Il vient juste de passer mais … »

« Tu dois confondre, y a pas d’autres possibilités. T’es sûr que tu n’as pas trop forcé sur l’alcool hier ? Et qu’il y a encore des restes ? »

« HEY ! Je ne suis pas un ivrogne comme toi, je te rappelle. » déclara le premier soldat avant de se mettre à remarcher pour continuer son tour de garde.

« Mais bon, peut-être que tu n’as pas rêvé mais tu expliquerais ça comment ? Pendant des années, on n’a rien vu et maintenant, comme par hasard ? » demanda le second soldat, le premier soldat haussant les épaules. Bof … Ce n’était pas impossible qu’il rêve. De toute façon, il ne se poserait pas vraiment la question d’ici quelques minutes, il aurait déjà oublié. Ca ne le concernait pas vraiment.

Les heures s’étaient écoulées et maintenant, ils étaient tous autour du feu. Enfin, presque tous. Elen avait murmuré qu’elle était fatiguée et avait décidé de se coucher plus tôt que prévu. Il n’y avait donc que les quatre autres personnes, celles-ci ne disant rien du tout, attendant juste que Clari ouvre la bouche pour lancer un sujet de conversation.

« Pfff … Bon ! Je crois que je vais aller me coucher plutôt. » déclara Clari alors qu’il haussait un sourcil. Pourtant, elle n’était pas fatiguée, non ? Royan commença à faire de même alors qu’il se trouvait maintenant en face de Manelen, le feu les séparant.

Et voilà qu’il était anxieux, très anxieux même. C’était toujours comme ça lorsqu’il était avec Manelena en face. Enfin … Il n’osait pas la regarder mais elle ne se privait pas de le fixer de ses yeux rubis. Il avait beaucoup de questions à lui poser mais il était loin d’être sûr qu’elle veuille bien y répondre Pourquoi l’aurait-elle fait de toute façon, non ?

« Euh … Manelena, tu n’es pas fatiguée ? »

« Je ne pense pas. J’ai l’habitude de veiller tard et de me lever tôt. »

« Comme la fois où je me suis levé bien plus tôt que d’habitude et je suis parti m’entraîner. Je ne m’attendais pas à ce que vous veniez dans la salle d’entraînement aussi. »

« Hmm ? Tu me vouvoies après m’avoir tutoyé ? » dit-elle alors qu’il était maintenant encore plus confus qu’auparavant. C’est vrai. Il ne l’avait pas remarqué sur le coup mais il venait de faire ça. Quel idiot mais quel idiot ! Enfin, il était un vrai idiot ! Il le savait parfaitement !

« C’est l’habitude, j’en suis vraiment désolé. Enfin … Une mauvaise habitude. »

« Je ne suis plus qu’une femme tout ce qu’il y a de normal maintenant, Tery. Ne l’oublie pas. Tu n’es plus obligé de jouer mon larbin. »

« Jouer ton larbin ? Hein ? Mais je n’ai jamais fait ça ! » dit-il sur un ton légèrement révolté. Il n’a jamais voulu faire ça ! Loin de là même !

« Alors, pourquoi est-ce que tu n’arrêtais pas de me coller lorsque nous étions dans l’armée ? Tu étais comme un parasite à mes yeux. »

« Ah ? Enfin, je sais bien que ça t’énervait mais bon … Comme tu étais la seule personne de confiance avec Clari, je préférai toujours rester non trop loin de toi. C’est juste ainsi. Tu m’as quand même tellement aidé depuis le début. Avec mes lignes d’Alzar. Alors bon … Je suis quand même un peu attaché à toi. »

Voilà, il l’avait dit à voix haute. Il avait un peu honte mais bon … Au moins, il le lui disait clairement, voilà tout. C’était ainsi et pas autrement. Il n’osait plus regarder Manelena, celle-ci poussant un profond soupir avant de murmurer d’une voix lente :

« Bien entendu … Bien entendu … Je me doute que tu n’as pas l’habitude d’avoir de la conversation avec une femme mais quand même pas au point de s’attacher à elle. »

« Hey ! C’est vraiment mesquin ça ! Je tiens à le signaler ! »

« Non … C’est réaliste, Tery. A part celles qui sont ici, tu connais beaucoup d’autres femmes ? Dans ton village ? »

Ah … Elle … marquait un point. Un très bon point même. Il détourna la tête, gêné et confus. Après quelques secondes, il marmonna dans sa barbe :

« Pas vraiment … Je ne sortais pas de chez moi. Je n’ai eu aucune éducation puisque j’ai abandonné très rapidement. Ma mère fut assez gentille pour tenter de m’apprendre cela mais j’étais tellement flemmard que … Quoi ? »

« Ta mère est une paysanne non ? Je vois difficilement quelqu’un de ce statut faire des leçons, je suis … désolée si mes paroles te choquent. »

« Oui, oui, ma mère est une paysanne. Enfin … Elle est normale mais en même temps, toutes ces connaissances sont vraiment surprenantes ! »

« Il faudra que je la voies un jour. Elle semble assez surprenante puisqu’elle a réussi à t’éduquer, chose qui semble plus que difficile. »

« Clari et Elen l’ont déjà vue mais je serai ravi de te la présenter ! Par contre, je préfère éviter de ramener Clari une nouvelle fois. Et il … faudra attendre que tout cela soit réglé. Enfin, peut-être que l’on pourra s’y rendre discrètement. Mon village est assez éloigné du reste et n’a qu’une milice. A la base, je te rappelle qu’il a fallu envoyer l’armée pour récupérer un médaillon. Enfin bref … On pourra s’y rendre ! »

« Hmm … Si ta mère est aussi altruiste que toi, je sais que je ne risque rien en me présentant devant elle. C’est … assez intéressant. J’ai l’impression qu’elle est plus qu’une simple paysanne. Je ne sais pas pourquoi. »

« Je ne pense pas. Tu te poses trop de questions. Elle est juste terriblement forte. Même moi, je n’ose pas lui tenir tête. »

« Hmmm ? Tu te moques de moi ? » dit Manelena, le fixant de ses yeux rubis pour voir s’il mentait ou non. Sauf qu’il était sérieux, plus que sérieux même.

« Euh … Vraiment … Des fois, j’aime bien te tenir tête … Enfin, parce que j’estime que j’ai raison ou alors qu’il faut que je le fasse. Autant avec elle … Je ne préfère pas. »

Pas du tout même ! Rien qu’en y repensant, il en tremblait déjà. Même si sa mère était redevenue une jolie femme, rien à voir avec celle qu’il avait connue pendant des années, après la mort de son père.

« Bon, de toute façon, je ne veux pas parler de ça. Je veux plus parler de ton père. C’est lui … La raison qui te permet de te contrôler ? »

« Je crois que je vais plutôt aller me coucher. Je suis fatigué et Elen doit surement m’attendre. Bonne nuit, Manelena. »

« Bonne nuit, Tery. Dors bien. » murmura calmement la femme aux cheveux argentés, continuant de le regarder alors qu’il s’éloignait pour se diriger vers la tente.

Il avait aussitôt changé de conversation. C’était vraiment une … plaie cette histoire ? Elle avait voulu savoir … plus sur ce qui s’était passé. Elle n’était pas au courant dans les moindres détails de ce qu’avait vécu le jeune homme.

« Et cela m’ennuie … Pfff … »

Il valait mieux pour elle qu’elle aille aussi se coucher. Ça serait … Ah … Elle soupira une nouvelle fois, se levant à son tour. Est-ce qu’elle avait fait le bon choix ? En décidant de rester avec eux ? Elle aurait pu partir aussitôt … et retourner mourir.

Mais Tery avait risqué sa vie pour elle. Il n’avait pas hésité un seul instant à arriver jusqu’à elle pour pouvoir la sauver. Face à cinq armées, il n’avait pas … pris le temps de réfléchir. Et même ainsi, elle savait qu’il aurait quand même …

« Pourquoi est-ce que je pense à ça ? Ca ne me concerne pas le moins du monde. »

Elle ne devait pas se ramollir. Ce n’était pas bon … mais si elle continuait de les suivre, elle savait que cela arriverait. Elle ferma les yeux, prenant une profonde respiration avant de se diriger à son tour vers la tente.

Là-bas, Clari était déjà en train de dormir. Maintenant que Tery dormait avec Elen, il y avait beaucoup plus de place … un peu trop même. Elle observa son propre corps, fronçant les sourcils avant de s’endormir. Ce n’était pas le lieu et le moment pour penser à ça.

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