Chapitre 28 : Une journée gâchée

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Une journée gâchée

« Elen n’a pas l’air d’être dans son assiette aujourd’hui. »

« Je le sais bien, Clari, je le sais bien mais … voilà, des fois, les gens ne vont pas bien. »

Remarque un peu stupide, il s’en doutait mais qu’importe, il avait dit ce qu’il avait sur le cœur. C’était le plus important puisqu’elle l’avait voulu. Elle ne devait jamais regretteer les paroles qu’il avait dû prononcer pour elle.

« Et si tu me racontais plutôt toute l’histoire ? »

« Il n’y a rien à raconter, Clari. Tu ferais mieux de te préparer non ? »

« Me préparer pour partir ? Oh, mon dieu, Tery. Tu me mets donc à la porte ? » disait-elle au jeune homme avec une fausse mine effarée.

« Roh, arrête donc de raconter des bêtises, c’est juste une petite crise passagère. Il n’y a rien de vraiment préoccupant ou de quoi s’en faire hein ? »

« Tu sais que lorsque tu parles ainsi, tu n’es pas très rassurant ? »

Elle eut une petite mine boudeuse alors qu’il poussait un léger soupir. C’est vrai qu’il avait déclaré que oui, il était attiré par Manelena. Mais entre être attiré et penser faire des choses avec elle, comme l’embrasser, c’était tout un autre monde. Il ne fallait pas tendre à exagérer

« Qu’importe, ce n’est pas bien grave. Par contre, ça l’est si tu ne me promets pas de protéger Elen pendant que je ne suis pas là, d’accord ? »

« Hum ? D’accord, d’accord, je lui servirai de garde du corps. Puisque monsieur ne veut pas venir la protéger de son propre corps. »

Il leva les yeux en l’air comme pour montrer que ça ne l’affectait pas le moins du monde. Il lui chuchota que de son côté, il allait se renseigner pour les guildes et qu’il réfléchirait aussi à un blason car oui, il fallait aussi cela pour eux !

« Je te laisse te charger de tout ça, Tery alors hein ? »

« Tu peux avoir confiance en moi, Clari ! Avec moi qui vais m’occuper de tout ça, tu n’auras rien à craindre du tout à ce sujet. »

« Me voilà doublement rassurée maintenant ! Câlin de réconciliation ? »

« Je ne crois pas que l’on se soit disputé mais pourquoi pas ? Viens par là, Clari. »

Il lui tendit ses bras mais ce fut elle qui l’attrapa vivement tout en rigolant, le forçant à se coller à elle. Qu’est-ce qu’il était bête des fois ? Il ferma les yeux, restant ainsi pendant quelques bonnes minutes. Heureusement qu’Elen n’était pas là sinon, il y avait des chances qu’elle se fasse encore des idées alors qu’il n’y avait rien d’alarmant dans tout ça. Il fallait dire qu’avec Clari, c’était autre chose entre eux.

« N’en profite pas trop non plus, hein ? »

« Tu sais bien que non, Clari. Je ne comprendrai jamais Elen en fin de compte. Qu’est-ce qu’il y a de si mal à ça ? Est-ce que toutes les femmes sont comme ça ? »

« Non, loin de là, mais reconnais que puisque c’est son premier amour et inversement, tu ne serai surement pas très sympathique avec le garçon qu’elle approcherait non ? »

« Je le sais bien, je sais bien. Je me fais du mal à réfléchir de la sorte. »

Il quitta finalement ses bras, remerciant Clari qui lui fait un sourire des plus tendres. Même si elle était rarement sérieuse, il savait qu’il pouvait lui faire pleinement confiance. Il signala qu’il allait parler avec Elen pour tenter de profiter encore un peu de cette journée. Dire qu’ils avaient retrouvé Clari et Manelena bien rapidement après l’interrogation d’Elen. Soit c’était un coup du destin, soit c’était tout simplement pas de chance, il ne savait pas trop. Mais bon, Elen était partie de son côté, Manelena aussi. Les deux femmes ne pouvaient vraiment pas se savoir. Il déclara à Clari, se préparant déjà à partir :

« Je vais aller retrouver Elen avant qu’il ne soit trop tard. Merci encore. »

« De rien, de rien, si tu as encore besoin de conseils, tu sais où me trouver. Enfin, peut-être plus d’ici une dizaine de minutes, je tiens à te prévenir. »

« Tu fais bien. Bonne après-midi, Clari. » disait-il sans se retourner, cherchant du regard où se trouvait Elen. Il la trouva bien facilement, adossée à un mur, les yeux dirigés vers l’horizon. Elle semblait si triste et désemparée. Lorsqu’il s’approcha d’elle, elle murmura :

« Restes s’il te plaît à deux mètres de distance, Tery. Je t’en prie. »

« Est-ce que tu veux quand même encore me parler ou pas ? »

« Je ne sais pas trop, Tery. Je ne sais pas trop. Est-ce que tu veux encore de moi ? »

« Hein que quoi ? Attends un peu, c’est quoi cette question, Elen ? » bafouilla t-il avec surprise alors qu’elle posait enfin ses yeux sur lui, ses beaux yeux bleus.

« Si tu peux simplement répondre à cette question, c’est tout ce que je te demande. »

« Elle ne devrait même pas être posée si tu veux tout savoir, Elen, car tu connais déjà la réponse. » dit-il en poussant un petit soupir, chose qui ne semblait guère être plaisant aux yeux de la demoiselle aux cheveux blonds.

« Si cela t’ennuie de me répondre, tu peux me le dire. »

« Mais non ! Ne raconte pas n’importe quoi, s’il te plaît. Pfff, est-ce que tu veux faire une pause ? » demanda le jeune homme, regrettant aussitôt ses paroles. Elle se redressa du mur, clignant des yeux avant de dire :

« Qu’est-ce que tu veux dire par là, Tery ? Tu peux t’expliquer s’il te plaît ? »

« Non, non, rien de bien important. Il vaut mieux oublier. »

Elle s’était maintenant approchée de lui, se collant presque à son corps, son visage au-dessus du sien. C’est vrai qu’elle était plus petite que lui, il l’oubliait des fois. Il déglutit lorsqu’elle l’observait de cette manière, reprenant la parole :

« Je t’ai demandé quelque chose. Exprimes-toi mieux, Tery. »

« Si nous ne savons plus où nous en sommes tous les deux, il vaut peut-être mieux faire une petite pause, rien de plus, voilà tout. »

« Nous ? Tu ne veux pas plutôt dire toi ? Car moi, mes sentiments n’ont pas changé depuis le premier jour où nous nous les sommes déclarés. »

« C’était une erreur de ma part, Elen. Je ne voulais pas. »

« De quoi ? Tes sentiments ou tes propos ? »

« Stop, Elen. Je veux profiter de cette journée avec toi et personne d’autre. Tu ne devrais même pas t’interroger à ce sujet. Je ne vois pas pourquoi tu mets ma parole en doute. » déclara Tery en croisant les bras, décontenancé par toute cette histoire.

« Essaies donc de deviner, Tery. Réfléchis-y pour une fois. Pourquoi est-ce que je dirai une telle chose en ce moment même ? Tu n’en as aucune idée ? »

« Bon, j’en ai assez. Je retire ce que j’ai dit, Elen. On va mettre une pause. Je pars de mon côté, fais attention à toi quand tu seras à Mékalarma. Ça sera mieux. »

« On se retrouvera à l’heure du déjeuner puisque nous ne partons pas tout de suite. Tu as l’air quand même bien pressé que je disparaisse de ta vie. »

« C’est bon, j’en ai assez pour la journée, j’ai eut ma dose. Bye. » dit-il sans même se retourner, s’éloignant d’Elen en serrant les poings. Il était en colère mais nullement contre la jeune femme aux cheveux blonds. Il était en colère contre lui-même.

Les mains dans les poches, il se promenait dans les ruelles d’Omnosmos mais ça n’avait pas la même saveur. Comment est-ce qu’il pouvait apprécier cela alors qu’il s’était disputé violemment avec Elen ? Qu’est-ce qui lui avait pris de proposer une telle chose ?

Mais surtout, qu’est-ce qui lui avait pris de dire ça au sujet de Manelena ? Il n’y avait rien entre eux et il n’y aura jamais rien. Pourquoi cela ? Car Manelena n’avait pas ce genre de sentiments et surtout, même s’il était conscient qu’il ressentait quelque chose pour elle, ce n’était pas de l’amour. Il en était convaincu. La raison était simple: il aimait Elen, il adorait Clari et il respectait Manelena. Bien entendu, cela ne voulait pas dire qu’il n’appréciait pas Elise mais elle était encore toute jeune dans leur groupe. Pour Royan, c’était différent, cela faisait du bien d’avoir un autre homme, ça lui permettait de souffler un peu. Bon, quant à Sérest et Séran, c’était encore bien différent. Ils étaient bizarres, franchement très bizarres mais pas méchants. Juste un peu louches avec toute cette histoire en ce qui concernait les créatures légendaires car oui, il trouvait ça étonnant qu’ils en savent autant.

« Je ferais mieux d’arrêter de me compliquer la vie pour des futilités de la sorte. »

Il s’immobilisa en pleine rue, observant le mur du bâtiment en face de lui. Elen lui manquait terriblement, et cela après quelques minutes. Ça lui rappelait quelques souvenirs qu’il aurait préféré oublier. Comme ces mois où ils ne faisaient que s’écrire.

« Qu’est-ce que j’ai fait comme bêtise mais qu’est-ce que j’ai fait ? Bon sang ! »

Il devait aller la retrouver mais en même temps, s’ils ne se disputaient jamais, comment pouvaient-ils encore prouver qu’ils s’aimaient ? Mais si en même temps, tout était fini ? Sur cette unique erreur ? NON NON ET NON ! Il devait juste garder son calme.

« Ca peut arriver, ça n’a rien d’étonnant. »

Il se répétait tout simplement ça dans sa tête. Ainsi, si tout allait bien, il n’y avait pas à s’inquiéter normalement. C’est comme ça qu’il devait réfléchir à la situation. S’il pensait trop différemment, ça lui jouerait des tours. Oui, oui ! Ah … mais Manelena ? Est-ce que cela plairait à Manelena qu’il se soit disputé avec Elen ?

Idiot ! Il était sûr et certain qu’elle ne pensait pas de la sorte. Manelena n’était pas ainsi. C’était juste lui qui était perturbé par toute cette situation. Pfff, il avait froid maintenant. Il ne se entait pas du tout rassuré par tous les événements. Qu’est-ce qu’il était bête mais qu’est-ce qu’il était bête ! Il s’en voulait terriblement de tout ça! Rien que le fait qu’Elen soit vraiment en colère contre lui le dérangeait plus que tout. Il n’aimait pas la tournure des événements !

Bon … alors, il n’y avait pas cinquante solutions. Il allait retourner à l’auberge. Marchant, les mains dans les poches, il se promena dans les rues d’Omnosmos, le regard baissé avant de percuter une poitrine qui le fit tomber en arrière.

« Aie, aie, aie … pardon mademoiselle, je regardais mes pieds ! »

« Je remarque ça, ça ne date pas d’hier que tu es aussi bête que tes pieds. »

Il aurait bien sursauté mais il était assis au sol. Manelena ? Comme par hasard ?Alors qu’il faisait tout pour se calmer, voilà qu’elle arrivait ? Est-ce que c’était une blague de mauvai goût ? Est-ce qu’on lui en voulait pour quelque chose ? Il avait besoin de savoir car personnellement, il était plus que perturbé maintenant.

« Est-ce que tu comptes rester au sol pendant une heure ou tu vas te relever ? »

Il se releva, oui, mais sans lui adresser la parole. Il fit un demi-tour sur lui-même, évitant alors de la regarder puis il décida de courir. Les seules paroles de Manelena furent :

« Qu’est-ce que … tu ne t’échapperas pas ! »

Difficile d’ignorer le bruit du métal derrière lui mais il ne s’en préoccuait pas. Il ne voulait pas être attrapé ! Il en était hors de question ! NON NON ET NON ! Il n’allait pas se faire avoir ! NON ! NON ET NON ! Il évitait de regarder derrière lui, essayant d’ignorer les cris de Manelena qui lui ordonnait de s’arrêter. Pourquoi il courait ?
Car il ne voulait pas la voir. Il n’avait pas envie de la voir maintenant. Non pas qu’il la détestait mais avec les troubles actuels, elle était tombée au mauvais moment. Il n’avait pas l’habitude de fuir mais dans une telle situation, c’était son unique solution.
Continuant de galoper à vive allure, il s’arrêta dans une ruelle obscure, reprenant son souffle. A force de courir comme un dément, il s’était fait un point de côté, aie, aie, aie. Bon, Manelena n’était pas là et il vérifiait quand même qu’il pouvait partir au cas où.

« Je déteste véritablement quand tu fais ça. »

Une ombre tomba devant lui, le plaquant contre un mur avec force, lui arrachant un râle de douleur. Une main gantée de métal s’était posée sur son épaule alors que Tery pouvait apercevoir la femme aux cheveux argentés en face de lui.

« Est-ce que tu veux serrer les dents avant que je te donne un coup de poing ? Je préfère prévenir. Ou alors, tu préfères peut-être expliquer ton cas ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Elen et moi, nous nous sommes disputés, voilà tout. »

« Allons bon, tu crois que c’est ça qui te permet de t’enfuir quand je t’adresse la parole ? Quand tu me percutes ? Prépares-toi, ça arrive bientôt. C’est pas la première fois que vous vous disputez donc tu ne m’auras pas de cette manière. »

« Non non, c’est complètement différent malheureusement. Cette fois-ci, il y a des chances que l’on fasse une grosse pause Enfin, tout ça, ça me perturbe plus que tu ne le crois. »

« Tu veux me raconter ? Ou tu préfères justement t’enfuir ? A toi de voir que je regarde si je continue mon mouvement ou non, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que je ne suis pas intéressé et qu’il vaut mieux que tu ne me demandes pas à savoir. Cela te concerne, c’est tout ce que je peux te dire. »

Elle finit par le relâcher avant de le fixer de ses yeux rubis. Il ne voulait rien lui dire, c’est bien ça ? Est- ce qu’il n’avait pas compris la situation dans laquelle il était ? Elle était en colère, très en colère et qu’il se soit disputé avec Elen ne changeait rien du tout.

« Et si je te force à parler ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que je serai alors obligé d’utiliser la force, Manelena. Je t’en pries, j’ai pas envie de rire. »

« Et j’ai une tête à plaisanter alors ? Tu commences à t’avancer, Tery. »

« Et si tu arrêtais tout simplement de mal interpréter toutes mes paroles, tu ne crois pas que ça serait mieux aussi ? Qu’est-ce que tu en dis, Manelena ? »

Il s’éloigna, mais cette fois sans courir, quittant la ruelle sombre dans laquelle il s’était trouvé. Il entendit Manelena qui fit quelques pas derrière lui. Elle arriva à sa hauteur, marchant à ses côtés avant de prendre la parole :

« C’est vraiment si grave que ça en fait ? Tu ne fais pas dans l’exagération ? »

« Je n’ai pas la tête à ça, Manelena. Tout ça parce qu’il fut décidé que nous n’allions pas tous les deux à Mékalarma pour éviter les problèmes. »

« Et où est alors le souci ? Qu’est-ce qui lui prend ? Elle ne peut pas se séparer de toi quelques semaines ? Comme vous faisiez auparavant hein ? C’est à se le demander. »

« Nous nous envoyions des lettres mais bon, c’était avant. Maintenant que nous somme ensembles, ce n’est plus la même chose. »

« Je ne sais pas comment ça se passe. Il faut dire que les relations amoureuses, ça me passe par-dessus le crâne vu à quel point ça m’intéresse. »

« Tu devrais pourtant faire un petit effort. Enfin, non, ça ne sert à rien de forcer la chose si tu n’en as pas envie. C’est juste stupide d’agir de la sorte, je suis désolé. Je ne devrais pas t’obliger à ça, Manelena. Mais tu n’as jamais rien ressenti envers quelqu’un ? »

« Bien sûr que si. Mais c’était surtout de la haine, de la colère et du désespoir. »

« Ce n’est pas vraiment de ça dont je parlais. Tu es un peu désespérante sur le coup. »

« Et toi, ces trois sentiments que j’évoque, je les aies déjà eut pour toi. Donc comme ça, on a ce que l’on mérite, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Je me suis déjà disputé avec Elen, je ne vais pas le faire avec toi. Conversation stoppée pour ma part, désolé, je n’ai pas de temps à perdre avec ça. »

Elle haussa les épaules, comme pour lui montrer que ça ne la dérangeait pas le moins du monde. Il ne voulait pas parler ? Tant pis ! Elle n’avait pas que ça à faire de son côté, de toute façon. Elle avait beaucoup mieux. Ils retournèrent à l’auberge mais lorsqu’ils pénétrèrent à l’intérieur, le jeune homme s’était mis à trembler de tout son être, glacé d’effroi. Elen était assise à une table, seule, mais le regard tourné vers lui … et Manelena.

« Ah oui, je vois. Du moins, j’imagine. »

« Et ça va être comme ça pour ceux qui vont l’accompagner. Bref, tu comprends où je voulais en venir maintenant, Manelena ? Je vais encore me promener, je crois bien. »

« Je ne te savais pas aussi couard mais bon, fais comme tu veux. »

Ce n’est pas de la couardise mais juste une petite retraite. Mais il pensait que s’il s’éloignait, c’en était fini de lui et Elen. Il prit une profonde respiration, cherchant alors à se calmer avant de venir tout simplement s’asseoir en face d’Elen. Cette fois-ci, le grognement provenait d’elle et non de Manelena. La femme aux cheveux argentés avait décidé de s’asseoir ailleurs pour ne pas les déranger tandis qu’il commandait à boire.

« Est-ce que tu veux boire quelque chose aussi, Elen ? »

« Pourquoi est-ce que tu me demandes cela, Tery ? Après tout, ça t’importe peu non ? »

« Est-ce que tu veux boire quelque chose, Elen ? »

Elle le fixa de ses yeux bleus. Il n’en démordrait pas. Il n’avait pas envie de la perdre et peut-être que maintenant, il était troublé par ses sentiments, sa confusion et tout le reste mais tout ça l’importait peu, tant qu’il pouvait avoir Elen auprès de lui.

« Juste un peu d’alcool. Peut-être qu’une bonne âme s’occupera de moi. »

« Arrête de raconter des bêtises. Si je vois que tu ne supportes pas ça, je t’emmènerai dans notre chambre. Bon, je vais te prendre la même chose que moi. »

« Est-ce que tu penses vraiment que tu peux encore dormir avec moi ce soir ? »

« Je l’espère malgré notre dispute. Si ça te dérange énormément, je peux aller voir ailleurs. Demander une autre chambre s’il le faut. »

« Tu peux dormir avec moi, ne t’en fait pas. Je ne vais pas te jeter à la porte, je ne suis pas ainsi. Il ne faudrait pas tendre à exagérer non plus. »

« D’accord, d’accord. Merci beaucoup. Oh, nos boissons sont là. »

Dégustant sa consommation en silence, il jetait quelques regards furtifs en direction de la jeune femme aux cheveux blonds. Erreur, il commettait une effroyable erreur, il le savait. Mais il devait apprendre de cette dernière. Peut-être que dans le fond, il n’aimait pas autant Elen qu’il le croyait. Ca serait le bon moment pour prendre des notes sur leur relation à tous les deux, voilà tout. Comme ça qu’il devait le voir.

« Elle est bonne, n’est-ce pas ? Un peu fraîche non ? »

« C’est vrai. C’est vrai, elle est bonne, oui. Pfiou, ça me fait du bien au crâne. »

« Cette journée fut plus qu »éprouvante pour tout le monde, je crois bien. »

« Peut-être, je ne sais pas. Je n’ai pas de temps à perdre avec les autres. J’ai déjà assez de problèmes personnellement pour alors devoir me mêler de ceux des autres. »

« Je vois, c’est un peu pareil pour moi. Je vais aller sûrement attendre les autres ou voir à la bibliothèque. Vous partez quand ? »

« Je ne sais pas, je ne l’ai pas encore décidé de mon côté. Il faut voir avec les autres. Comme je ne suis pas la seule à partir vers Mékalarma, je n’ai pas à décider. »

« Ne partez pas trop longtemps non plus, d’accord ? Revenez vite. »

Il aurait voulut dire : « Reviens vite. » Mais il n’était pas sûr que ça soit le bon moment pour prononcer de telles paroles. Avec lenteur, il la regarda, terminant son verre de son côté. L’humeur était maussade et il jeta un bref regard à Manelena. Clari était revenue, accompagnée de Royan et Elise. Peut-être que le reste de la soirée se passerai plus tranquillement. C’est tout ce qu’il pouvait espérer dans le fond.

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