Chapitre 17 : L’heure de la révolution

« … … … Cela fait six mois … que vous m’avez parlé de mes parents, grande prêtresse. »

« Et donc, tu aimerais savoir ce qu’est ta maladie, c’est cela ? La connaître plus en détails ? »

« Comme vous me l’aviez promis … Comme vous me l’aviez dit … Vous m’avez demandé d’être patiente car bientôt, j’en saurai plus à ce sujet … »

« Et bien … Il te faudra être patiente mais sache qu’il existe un remède pour ta maladie. »

« UN … UN REMEDE ?! » s’écria soudainement la jeune fille en se redressant, s’approchant de la grande prêtresse. Les rares moments où elle montrait une émotion … Et pourtant, c’était la chose la plus importante pour elle et cela depuis des années. La grande prêtresse restait stoïque et immobile, l’observant longuement avant de dire :

« C’est le cas … Malheureusement, je ne le possède pas et seule la déesse Arceus peut décider de nous le confier. Ou alors … L’un des pokémons légendaires qui l’accompagnent. »

« … … … Autant dire que cela est inutile … Merci quand même pour vos paroles, je sais maintenant qu’il y a une chance … que plus tard … Un jour … Je trouve cet antidote. »

« Peut-être, je ne sais pas devin malheureusement. Mais que dirais-tu alors d’accomplir une nouvelle mission pour moi ? Cela risque d’être véritablement problématique, je tiens à te le signaler. Mais au moins, si tu l’accomplie, je t’en dirai plus sur ton sang … et sur ta maladie … Tu sauras à quel point ce sacrifice est grand. »

« Je … Euh … Après ce que vous m’avez dit au sujet de mes parents … Et maintenant avec mon sang … Je ne sais pas vraiment ce que je dois penser. »

« Arrête donc de réfléchir à tout cela … et patiente. Il sera bientôt temps pour toi de tout savoir … Mais pas maintenant … Veux-tu accomplir ma mission ou non ? »

« Je l’accomplirai car je n’ai pas de choix … Mais la dernière fois que … Vous m’avez demandé une chose personnelle, j’ai rencontré … »

« Oui ? Qui as-tu rencontré ? » demanda la grande prêtresse sur un ton légèrement intéressé alors que la fille rougissait légèrement, murmurant :

« Non rien de bien important, pardonnez-moi. Que dois-je faire alors, s’il vous plaît ? »

« Et bien … Cela est assez dangereux mais il s’avère que certains pokémons légendaires sont assez dissidents et donc … Il va falloir une ambassadrice assez forte pour les ramener de notre côté. C’est pour cela que tu vas être envoyée pour tenter de calmer un dénommé Rokan et … »

« Rokan ? Vous êtes sûre ?! » demanda la jeune fille avec suspicion, surprise par la demande de la grande prêtresse. Celle-ci lui fit un petit sourire amusé avant de reprendre la parole :

« Bien entendu. Tu es aussi forte qu’une créature légendaire … Les dragons l’ont toujours été … mais toi encore plus. Tu seras capable d’accomplir cela. »

« Alors je vais m’y rendre maintenant, grande prêtresse et à mon retour … »

« Je t’expliquerai diverses choses … Au sujet de ta maladie … Tu comprendras que tout est voué au déclin de ce monde … et que les dragons, de part leur sang ne sont guère mieux que les humains. Vas … Vas donc à cette mission et ressors-en victorieuse. »

« Je penserai à tout ce que vous m’avez dit … et autre chose. »

La grande prêtresse fit un petit geste de la main comme pour inciter la jeune fille à partir. Celle-ci hocha la tête d’un air positif, s’éloignant alors Metsubi était plongée dans ses pensées. Oui … Oui … C’était cela … Maintenant qu’elle savait qu’il y avait un antidote à sa maladie … Elle allait se battre pour le retrouver … et ensuite … Retrouver quelqu’un. Quelqu’un qu’elle désirait vraiment revoir de tout son être.

« Mais est-ce que … que lui … voudra t-il me revoir ? Je l’espère … Mais je ne me fais pas d’illusions. La dernière fois a été une erreur … »

Oui, cela avait été une effroyable erreur … Elle ne s’était pas attendu à le rencontrer … Mais cela ne se reproduirait pas. Non non … Elle savait que ça ne se ferait pas une nouvelle fois.

« Autant ne pas … se faire d’illusions. »

Autant ne pas rêver et fabuler. Ce n’était pas un conte de Melofées, loin de là même. Elle quitta l’endroit définitivement avant qu’une personne âgée ne se présente devant la grande prêtresse. Une personne qu’elle connaissait parfaitement puisqu’il s’agissait de :

« Seigneur Drikan. Avez-vous alors … pris votre décision ? »

« Après plusieurs mois de réflexion … De nombreux dialogues … Et cette situation qui empire de jour en jour, moi-même et une partie des dragons avons décidé de quitter cette montagne. »

« Soit … Avez-vous donc déjà tout préparé pour votre départ ? »

« J’ai une dernière question … avant que nous quittions cet endroit. » répondit le Dracolosse alors que la grande prêtresse se levait, ses yeux s’ouvrant pour laisser paraître deux pupilles complètement vertes. Lorsqu’elle cligna des yeux, pendant un bref instant, ses deux pupilles étaient devenues noires et jaunes avant de retrouver leur couleur émeraude.

« Quelle est donc cette question ? S’il est dans ma possibilité d’y répondre, je le ferais. »

« Qui êtes-vous réellement ? Vous … n’êtes pas humaine, n’est-ce pas ? Pendant ces derniers mois, ces questions se sont posées dans ma tête sans que je ne puisse trouver de réponse. »

« Une question réellement pointilleuse mais tout autant épineuse. Je ne pense pas pouvoir vous répondre … Mais en échange, je vais vous confier quelque chose de spécial. »

Qu’est-ce que … Après avoir finalement ouvert les yeux, la grande prêtresse rentrait le manche de son bras droit, laissant paraître sa peau nue et fine. Elle semblait d’une douceur infinie et pourtant … Subitement une dague était dans la main gauche de la femme, celle-ci s’entaillant le bras droit au niveau du poignet, son sang s’écoulant sur le sol.

« Mais qu’est-ce que vous faites ?! Une personne normale ne pourra … »

« Vous visiez juste Drikan … Néanmoins, cela ne m’étonne pas de l’un des plus anciens dragons existant sur cette planète. Bon … Il est temps de faire cela. »

Sans même plus se préoccuper de son sang qui s’écoulait, elle fit quelques pas en arrière, se retournant avant de récupérer une sorte de fiole. Son sang s’écoula dedans puis dès que la fiole fut assez remplie, elle ferma l’objet, le tendant à Drikan. Dès qu’il récupéra la fiole, elle posa sa main gauche sur son poignet droit. Lorsqu’elle le retira, la blessure avait totalement disparue, le Dracolosse murmurant :

« Vous n’êtes pas humaine … Mais alors … Qu’est-ce que … vous êtes comme pokémon ? »

« Malheureusement, je ne peux pas vous en dire plus. Prenez mon sang. D’ici quelques années, vous forcerez une dragonne renégate à le boire. Je dis quelques années car je ne pense pas que vous allez la rencontrer sur votre chemin avant quelques temps. »

« … Mais … Lui faire boire ce sang ? Et pourquoi cela ?! »

« Je ne peux pas vous en dire plus … Veuillez partir maintenant, je ne pense pas que votre présence va être encore grandement désirée d’ici quelques instants. Ne vous inquiétez donc pas, vous pourrez partir en toute sécurité, je vous en fais la promesse. »

… … Ce n’était pas de ça dont il aimerait avoir la promesse. C’était simplement qu’il avait l’impression d’être manipulé alors qu’il quittait même cet endroit. Même en s’éloignant de la grande prêtresse, il avait cette impression … qu’il n’était qu’un objet entre ses mains. Et ce sang … Peut-être qu’en le donnant aux autres dragons, ils verraient ce qu’il contient ? Oui … Qu’importe le temps qui s’écoulerait, il découvrirait ce que le sang de cette grande prêtresse cachait. Oui … Mais avant, il fallait d’abord prévenir les autres qu’il était temps de partir.

« Hum … Je n’ai pas aimé ce jeu … Mais je pense qu’il va être bientôt temps pour la dragonne renégate … de quitter ce lieu, oui, oui. »

Mais bon, il allait lui falloir réussir plusieurs épreuves, des épreuves de plus en plus éprouvantes. C’était pour cela … qu’elle l’envoyait.

« Petite Metsubi … Tu es une dragonne très rare … »
Et c’était elle la dragonne renégate. La jeune fille aux cheveux noirs était la dragonne qui causerait un problème dans les années à venir. Déjà avec son sang, elle avait montré qu’elle n’était pas comme les autres alors avec ce qui allait se passer.

« Hum … L’avenir te réserve de sombres moments … avant des instants bercés par la douceur de l’astre de lumière. »

Oui … C’était exactement cela qui concernait Metsubi. La jeune fille aux cheveux noirs était au cœur de quelque chose de bien plus grand qu’elle n’y croyait.

… … … … … Et voilà qu’elle criait à nouveau. Une main posée sur son crâne pour bien montrer qu’il était désolé et un peu fatigué de tout cela, il poussa un profond soupir alors qu’il murmurait avec douceur :

« Mais non … Je te le promets, je ne dors plus avec … »

« Elles ! Je veux que ça soit clair ! Je te rappelle ?! Une fille ! NON ! Deux ?! MÊME PAS ! Il a fallut que tu dormes avec TROIS FILLES ! »

« Mais ça datait d’il y a plus de six mois ! Et depuis, c’était juste exceptionnel ! Rina n’a jamais pensé réellement à ça ! Elle voulait dormir avec ses sœurs pour leurs retrouvailles ! »

« Ouais … Bien entendu … Et toi au milieu de tout ça ! Et puis, on peut aussi parler de ton harem hein ?! C’est une habitude chez toi d’être entouré des femmes qui tentent de te tuer ?! A part Sarila qui m’a l’air un peu bien, le reste, elles ont toutes essayé de te tuer ! Et certaines ont même faillit réussir ! C’est vrai quoi ?! Je ne comprends pas pourquoi tu es avec Lasty ! »

« Je te l’ai déjà expliqué … Quand tu n’étais plus là … Et Metsubi non plus, elle a préféré me prendre sous son aile. »

« Bien sûr ! Bien sûr ! Et tu ne t’es pas dit qu’elle attendait simplement le bon moment pour … »

« Me tuer ? Ah ? Peut-être que dans le fond, c’est ça que tu voulais. Tu aurais préféré me voir mort plutôt que vivant en train de te parler. »

« Non mais … Personne, ce n’est pas du tout … »

« Allez … On se revoit demain. Au passage, j’ai aussi revu Metsubi et je comptes la faire revenir de mon côté … Que ça te plaise ou non, Crusaé. Au revoir. »

« Attends un peu, Per … »

Il ne savait pas comment il faisait cela mais c’était tout simplement efficace. La sphère ne laissait plus paraître le visage de Crusaé. Il rangea la boule dans le tiroir de sa chambre, chambre bien vide maintenant. Ni Lasty, ni les autres n’étaient là. Ah … En parlant de cela, il prenait des bains maintenant avec Lasty ET Fulgé. C’était bien plus gênant qu’auparavant mais … ça passait quand même. Les deux femmes étaient plutôt gentilles. Mais il s’était imaginé faire la même chose avec Omera et là, il rougissait automatiquement et violemment, une forte chaleur l’envahissant rien qu’à cette idée. Oui … Ca faisait six mois maintenant.