Chapitre 20 : Aimer en partie

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Aimer en partie

« Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. »

« Vous êtes sûrs de ne pas vouloir rester une journée de plus ? Personne ? Metsubi ? »

Le seigneur Drikan avait pris la parole après lui. Il hocha la tête négativement, ce n’était pas une bonne idée. Ils ne voulaient pas créer plus de problèmes que cela. Metsubi avait un bandeau aux deux yeux tandis qu’il en était de même au niveau de sa poitrine. Enfin, cela était moins visible à cause de ses vêtements. Elle tenait la main de l’adolescent, celui-ci lui servant de guide à cause de son aveuglement temporaire.

« Non merci … Mais si un jour, vous avez besoin d’aide … Vous pouvez nous appeler à l’ultime élément … Nous serons là au cas où. Néanmoins, je ne pense pas que cela soit nécessaire en vue de la puissance que les pokémon dragons possèdent. C’est juste pour faire bien que je dis cela. » murmura l’adolescent en passant une main dans ses cheveux noirs.

« Je vois, je vois … Metsubi. » s’adressa le vieil homme à la Carmache, celle-ci sursautant sur le coup en entendant son nom. « Nous n’avons pas à te juger et tu sais pourquoi ? Car tu n’es pas l’une des nôtres. Il existe bon nombre de dragons qui ne sont pas issus de cette montagne et il vaut mieux te considérer comme l’une d’entre eux que comme l’une d’entre nous. C’est pourquoi tu es libre de tes agissements. Sois heureuse, cela nous suffira amplement. Savoir que cette maladie a été enfin terrassée est à marquer d’une pierre blanche. Va … Tu mérites de vivre paisiblement à partir de maintenant. »

« Merci beaucoup pour vos paroles, seigneur Drikan. »

Elle n’avait put chuchoter que cela, les deux adolescents et les trois oiseaux légendaires quittant le village des dragons. Il se demandait s’il allait les revoir bientôt ou un autre jour. Enfin bon … Pour l’instant, ce n’était pas le plus important. Néanmoins, au lieu de rentrer tout de suite, les cinq personnes se dirigèrent vers une ville. Cela avait pris beaucoup moins de temps que prévu maintenant que Taliki n’était plus là pour les déranger. Dire qu’ils étaient au milieu de la journée …

« Nous nous en allons … Nous retournons tout de suite à l’ultime élément … Il va falloir que nous donnions quelques explications, Personne. » annonça Lasty.

« D’accord, comme vous le voulez. » répondit aussitôt Metsubi, reprenant : « Moi et Personne, on rentrera plus tard. Soit on dort ici ce soir, soit on rentre très tard dans la base la plus proche de l’ultime élément. Merci beaucoup Lasty. »

« Et moi, je n’ai pas mon mot à dire à ce sujet ? »

Il aurait bien aimé dire son avis mais visiblement, il valait mieux se taire. Il soupira longuement alors qu’il saluait les trois créatures légendaires, gardant sa main dans celle de Metsubi. Il n’était pas stupide … Lasty avait voulut les laisser seuls maintenant que Metsubi était définitivement hors de danger.

« Et bien … Je … Bon … Euh Metsubi ? Qu’est-ce que … Arrête. Ce n’est pas encore soigné ! » s’écria t-il en apercevant l’adolescente qui retirait le bandeau au niveau de ses yeux. Celle-ci lui fit un petit sourire, disant :

« Ce n’est pas un problème de soin ou non. De toute façon, mon corps se régénérera tout seul donc … Je peux rester comme ça. Enfin … Tu as vu ? Elle m’a laissé la même marque que toi. Je veux parler de mon clone de sang. »

Elle rigola avec tendresse, désignant son œil gauche et la cicatrice qui se formait sous celui-ci. Ses yeux … Elle les ouvrait, gardant son sourire alors qu’il apercevait deux pupilles dorées. Parfois, la sclère autour de celles-ci était noire mais dans ce cas précis, c’était juste blanc … avec des pupilles dorées …

« Ca datait, n’est-ce pas ? Depuis la dernière fois … Depuis le dernier jour où j’ai pu te les montrer, hein ? Ce sont mes vrais yeux … Enfin … Ceux avec lesquels je suis né. »

« Ils sont sublimes … C’était triste de ne pas pouvoir les voir avant aujourd’hui … ou presque. En plus, ils vont parfaitement avec le reste, tu es vraiment superbe avec tes yeux dorés. »

« Tu n’es qu’un vilain flatteur, Personne. » répondit-elle en tirant légèrement la langue, venant récupérer sa main pour courir avec lui à travers les ruelles de la ville.

Flatteur ? Non … Ce n’était pas son genre, encore que … Avec Malixo … Ah … Voilà qu’il se rappelait de lui. Il fallait dire qu’il avait appris à parler aux filles grâce à lui. Mais bon … Maintenant, il n’était plus là. Ou presque … Il tourna sa tête sur la droite, apercevant l’homme Lockpin qui marchait d’un pas lent vers une direction inconnue, bousculant quelques personnes. Non … Non … Ce n’était pas possible.

« Hein ? Qu’est-ce qu’il y a Personne ? Pourquoi est-ce que tu t’arrêtes ? » demanda Metsubi.

« Attends un peu, Metsubi, je dois aller … »

… … …. Non. Il la regardait longuement. Ses yeux dorés … Il ne pouvait pas l’abandonner une nouvelle fois ici … à cause de ces personnes disparues. Il voulait tant résoudre ce problème mais s’il décidait de partir cette fois-ci …

« Tu dois aller où, Personne ? » questionna t-elle, se rapprochant de lui en serrant ses deux mains dans les siennes. Elle continuait de l’observer de ses yeux dorés. Il était sous le charme … Si il devait se rappeler d’une paire de yeux qui l’avait autant hypnotisé dans le passé … C’était celle d’Omera. Les yeux dorés d’Omera avaient eux aussi réussi à le subjuguer et là … Il voyait ceux de Metsubi. Ils étaient présents … Et en face de lui.

« Metsubi … Je … Je dois aller … » bafouilla t-il, incapable de retirer ses yeux de ceux de l’adolescente. Il voyait aussi son nez, sa bouche, ses cheveux noirs … comme les siens … Contrairement à Omera … Il pouvait … Il pouvait l’embrasser … Il pouvait poser ses lèvres sur celles de Metsubi sans aucun problème. La preuve, il rapprochait son visage de celui de l’adolescente, celle-ci ayant fermé ses lèvres. Elle l’attendait elle aussi … Elle attendait qu’il l’embrasse. Lui, il gardait les yeux ouverts, tremblant d’émotion. Contrairement à Omera … Il pouvait le faire. Rien ne l’en empêchait, rien du tout. Ou presque … Ses yeux se posèrent sur une femme qui se trouvait au loin derrière Metsubi.
Omera … Omera était là … Elle l’observait de son regard doré, portant la même tenue que d’habitude. Elle avait les mêmes vêtements mais aussi la même allure, le même visage … En fait, rien n’avait changé chez elle … Rien du tout … C’était impressionnant et …

Un petit bruit singulier se fit entendre, les lèvres de Metsubi se posant sur sa joue droite alors qu’elle ouvrait les yeux. Elle semblait surprise, remarquant que ce n’était pas celles de Personne qu’elle avait eut au contact. Qu’est-ce qui se passait ? Elle n’allait pas le questionner à ce sujet. Elle ne devait pas le déranger plus que ça.

« On y va, Personne ? On n’a pas fini de se promener. »

« Oui, oui … Bien entendu … Allons-y. »

Omera continuait de l’observer. Il savait que ce n’était pas une illusion. C’était bien elle mais … En même temps … Ce n’était pas le cas. La femme restait immobile mais dès l’instant où Metsubi se tourna pour voir ce que Personne regardait, il cligna des yeux. En un instant … En un moment … La jeune femme Luxray n’était plus là, elle s’était volatilisée.

« Tu ne regardais quand même pas une autre femme, Personne hein ? »

« Tu sais très bien que non. Je ne suis quand même pas aussi misérable que ça au point de faire une telle chose hein ? Non … Pas du tout. »

« De toute façon … Je ne suis jalouse qu’envers certaines personnes. »

Elle ? Jalouse ? C’était difficile à croire mais bon … Ils reprirent la route, marchant côte à côte en vagabondant à travers les ruelles. Il y avait de nombreux magasins mais ils ne pénétraient dans aucun d’entre eux. L’adolescente était blessée … et malgré les regards que certaines personnes leur portaient, aucun ne s’en préoccupait plus que ça. C’était même tout le contraire. Ils ignoraient les murmures lorsque les gens apercevaient leurs cicatrices à l’œil.

Il avait remarqué une certaine petite Evoli mais il l’avait ignorée ou presque … Il ne voulait pas y réfléchir plus longtemps que ça. Il ne voulait pas gâcher ce moment. Ils se retrouvèrent assis au bord d’une fontaine, chacun tenant une glace italienne au goût différent. Comme deux enfants, l’un venait parfois lécher la glace de l’autre. Puis subitement, Metsubi déposa un petit peu de glace sur le nez de l’adolescent, souriant.

« Je vais devoir te la retirer. Tu ne bouges pas d’accord ? » dit-elle avec amusement.

« Et comment tu vas le faire ? » la questionna t-il avant de fermer ses yeux.

« D’une façon très simple. » répondit l’adolescente en approchant ses lèvres de son nez, donnant un petit coup de langue pour retirer la glace sur Personne. Néanmoins, elle ferma les yeux à son tour, ses lèvres descendant peu à peu.
Finalement, elles se collèrent au premier endroit où elles auraient dû se poser : les lèvres de Personne. Celui-ci sortit légèrement sa langue pour humidifier ses lèvres alors qu’il sentait la langue de l’adolescente qui sortait elle aussi. Elle prenait quand même … de l’assurance. Déjà qu’elle en avait pas mal auparavant mais là … C’était quand même un baiser en public.

Elle se pencha sur le côté pour mieux goûter à ses lèvres, l’adolescent faisant de même sauf qu’il partait dans le même sens. C’était plus que gênant pour le baiser, chacun tentant de se placer correctement jusqu’au où ils se penchèrent beaucoup trop, tombant dans la fontaine en poussant un petit cri surpris. Lorsqu’ils se regardèrent, trempés l’un comme l’autre, ils rigolèrent ensembles.
Il l’aida à se relever et à sortir de la fontaine, la demoiselle aux cheveux noirs le remerciant d’un sourire. Quelques minutes plus tard, ils étaient allongés dans l’herbe, l’un à côté de l’autre. Roulant un peu, elle se retrouva auprès de lui, un petit rictus de douleur à cause de sa blessure à la poitrine. Néanmoins, elle se logea correctement dans ses bras, chuchotant :

« Je t’aime plus que tout au monde, Personne. Je suis vraiment … heureuse de pouvoir te le dire réellement. De pouvoir te le dire sans que rien ne m’en empêche. »

Elle déposa sa tête contre son épaule gauche, fermant les yeux en souriant. Il ne lui répondait pas … Il ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Entendre ces mots … C’était réconfortant en un sens et il ressentait la même chose envers elle mais … mais …

« Je ne peux … pas oublier Crusaé. Je l’aime aussi. » se chuchota t-il à lui-même, espérant que Metsubi ne l’entende pas. Il n’arrivait pas à choisir entre les deux adolescentes même si Metsubi était de retour depuis maintenant bientôt deux années.

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