Chapitre 7 : Tirer un trait

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Tirer un trait

« Une forme ailée apparait sur nos écrans … Mais c’est Personne ? » dit une femme aux oreilles de Lockpin avant de contacter le chef de l’Ultime Elément.

Il avait demandé à être prévenu lorsque l’adolescent reviendrait et comme c’était le cas, il s’apprêtait déjà à se téléporter. Pourtant, rien ne se passa. Etait-il exténué par la fatigue ? Il fut surpris, jusqu’à ce que la jeune fille aux cheveux roses apparaisse devant lui.

« Dommage mais tu ne bougeras pas d’ici, Gégé. » murmura t-elle avec lenteur sur le ton de l’ordre. L’homme haussa un sourcil, demandant :

« Pourquoi cela, mère ? Je voulais parler avec Luculos au sujet des clones, voilà tout. »

« Luculos est … visiblement très touché émotionnellement. Je ne sais pas ce qui s’est passé car je n’ai pas voulu lire plus que cela dans sa tête. Je n’ai pas à le faire. Mais il est aussi assez blessé d’après ses habits. Il se pourrait qu’il ait été attaqué … Et qui est responsable de cette attaque ? A cause de qui Luculos est-il sorti de ce champ de protection qui recouvre la base de l’Ultime Elément. » demanda Mimi en observant son fils.

« Si vous pensez me donner du remord, je me dois de vous prévenir que vous n’y arriverez pas, mère. » répliqua aussitôt l’adulte comme si il se sentait visé par les paroles de la jeune fille. Celle-ci se téléporta juste pour avoir son visage à la hauteur de Gégé, chuchotant :

« Non mais … Une bonne paire de claques, je pense que cela serait une bonne idée, Gégé. »

« Les claques sont à donner à ceux qui nous sont proches et qui commettent une idiotie. Malheureusement pour vous, je ne suis ni l’un, ni l’autre d’après vos paroles. »

« … … … Tsss … Fais donc l’intéressant, Gégé. Sache que je suis capable aussi de lire dans ton cerveau … Dans ton cœur … C’est de moi que tu es issu, je tiens à te le rappeler au cas où tu l’aurais oublié ce qui est visiblement le cas. Tu es peut-être plus fort que moi mais je suis omniprésente, ne l’oublie jamais. Si Arceus domine le ciel, je domine la terre. »

Elle se téléporta en émettant un sourire qui ressemblait à celui d’une prédatrice tandis qu’il restait de marbre. Lire dans son cœur ? Et son cerveau ? Pourquoi cela ? Il n’en voyait pas du tout l’utilité et la raison, loin de là même.

« Je n’ai pas de temps à perdre avec ces imbécillités … Néanmoins, si il faut le laisser seul, j’attendrai alors un autre jour pour lui parler. Qu’il n’oublie pas … les choses qui sont importantes … La raison même de sa présence dans l’Ultime Elément. »

Oui … Car visiblement, Luculos semblait oublier la base même de sa présence en ces lieux. Ils étaient là pour affronter et tuer Arceus … Ce n’était pas avec ce genre de sentiments qu’ils allaient y arriver. Il fallait utiliser tous les moyens possibles pour y arriver.

« Et cela … Je vais devoir le lui rappeler visiblement. »

Hum … Mais il était assez … perturbé par les paroles de Mimi. Il n’arrivait pas à saisir toute la portée … Le reniait-elle ? Hum … Ca ne lui faisait rien du tout. Pas le moins du monde … Les légendaires n’avaient aucune famille à la base … Ou alors si ? Lui seul … pouvait se considérer comme … fils de Mimi … ou alors clone ? Il était issu de sa chair, il partageait le même code génétique. Mais il n’était pas son fils … Mais il était sûr d’être son clone.

« Cette réflexion me donne mal au crâne … Ce n’est pas normal. »

Pas normal du tout, il devait se l’avouer. Quelque chose lui faisait mal. Mais bon … Il trouverait la solution à ce problème comme pour tout le reste. Ce n’était pas un souci … Loin de là même. Il avait l’habitude de tout cela. C’était même ainsi qu’il vivait … Ou alors … Ou alors … Non … Qu’est-ce qui se passait ? Hum … Il ne savait pas.

L’adolescent était finalement revenu dans la base, pénétrant dans sa chambre tout en remarquant Crusaé et Metsubi qui étaient assises sur le lit, immobiles. Enfin, jusqu’à ce qu’il arrive dans la pièce. Aussitôt, Crusaé s’était levée en même temps que Metsubi mais elle fut la seule à venir à sa hauteur.

« Personne ! Où est-ce que tu étais ?! » demanda Crusaé inquiète.

« Je vais prendre une douche … Puis me reposer … Rokan est mort. »

Hein ?! Elle n’avait même pas le temps de lui parler qu’il était déjà parti vers sa salle de bain, s’enfermant à l’intérieur. Rokan était mort ? Comment c’était … Ah … Il s’était déjà déshabillé avant même de pénétrer dans la salle de bain. Elle désigna les vêtements tâchés de sang de l’adolescent.

« Metsubi … Regarde un peu … Il ne ment pas … C’est du sang … Et ce n’est pas uniquement le sien … Mais qu’est-ce que … PERSONNE ! »

Elle tambourina contre la porte de la salle de bain. Elle n’osait pas l’ouvrir par sa force psychique, ça ne se faisait pas … surtout si … Il était nu. Elle entendait l’eau de la douche, ne pouvant voir l’adolescent qui avait le visage tourné vers la baignoire. Ses cheveux noirs cachaient une partie de son visage alors qu’il répondait :

« Rokan est mort … C’est tout ce qu’il y a à savoir … Partout … Tout le monde … manipule tout le monde à la base … Tout le monde … considère tout le monde … comme son esclave … son jouet … son objet … Laissez-moi tranquille … Je veux dormir et que vous ne soyez plus là … quand je sortirai. »

Cela lui faisait plus que mal … d’accepter ça mais elle n’avait pas le choix, pas du tout même. Metsubi se dirigeait déjà vers la porte, murmurant quelque chose pour elle-même avant de quitter la chambre. Crusaé, la mort dans l’âme, les vêtements de l’adolescent dans ses mains, fit de même.

« Je ne compte pas t’abandonner … Personne … Pas du tout … Même si tu ne veux pas. »

Elle avait dit cela à voix haute avant de partir. Il en était hors de question. L’adolescent restait là, l’eau s’écoulant le long de son corps. Plus le temps passait, plus il réfléchissait à ce monde … Il acceptait l’idée d’Arceus … de tout raser … mais il ne pouvait pas la laisser faire … Non … Car ce monde … avait ses bons côtés … Omera … Les légendaires … Ses relations … Non … Ce monde n’était pas parfait … mais méritait de vivre.

Une heure plus tard, il se retrouvait dans son lit, portant simplement un caleçon. Il n’avait pas eut la volonté de mettre autre chose. Il s’était mis à chercher le sommeil mais n’y arrivait pas, regardant le mur en face de lui. Rokan … La fin d’une histoire … Même en tant qu’ennemi … Il n’avait jamais put le détester … dans le fond. Car il s’était senti responsable dès le début de la mort de Solor …

« Ce n’était qu’un enfant … C’est normal qu’il ne comprenne pas … réellement ce qu’on lui demandait … Rokan … était aveuglé par la colère. »

Et cela l’avait perdu ou presque … Puis il avait trouvé Ariné … Et c’était à partir de là qu’il avait retrouvé le bonheur qu’il avait perdu… Ah … Cela avait été une bonne chose pour lui … Une chose éphémère … Ah … Rokan était mort … heureux et apaisé.

« C’est tout ce qui compte dans le fond … Que chacun … soit heureux … n’est-ce pas ? »

Il se parlait à lui-même, repensant aux paroles de Rokan. Etait-il aussi … une partie d’Arceus ? Ce n’était pas possible … Il était un simple humain … Les pouvoirs n’étaient pas les siens … Donc il n’était pas un pokémon … comme Crusaé ou Metsubi.

« Si je ne suis pas humain … et si je ne suis pas un pokémon … Qu’est-ce que je suis ? »

Il n’avait pas la réponse à cela. Seules quelques rares personnes devaient être au courant à son sujet … Des personnes qui n’allaient jamais lui dire la vérité. Il ferma les yeux, arrivant finalement à trouver le sommeil au bout d’une nouvelle demi-heure.

Et finalement, pendant la nuit, une ombre se dirigeait peu à peu vers la porte du modeste studio de l’adolescent. Une ombre qui en percuta subitement une autre quand elle arriva devant la porte. Un petit gémissement féminin se fit entendre, la voix de Crusaé se faisant entendre en même temps qu’elle se massait le front :

« Aie, aie, aie … Mais qu’est-ce que … Qu’est-ce que tu fais là ? »

Metsubi se tenait devant elle, ses yeux dorés semblant luire dans le noir alors qu’elle ne lui répondait pas. Elle désigna simplement du regard la porte comme pour bien lui montrer ce qu’elle comptait faire. Crusaé fronça les sourcils, observant l’adolescente en rougissant. Pu … Purée … C’était quoi ça ? Comment cela faisait pour ne pas subir la gravité ?! Metsubi portait une robe de chambre noire, mettant en valeur sa poitrine qui continuait de grandir avec elle, étant plus qu’honorable pour une demoiselle de seize ans. Crusaé s’observa dans sa nuisette blanche. Pfff … C’était loin d’être comparable par rapport à Metsubi mais bon … Elle était quand même jolie. Elle murmura :

« Retire tes gros seins de Personne. Il n’a pas besoin de toi. Je vais aller dormir avec lui, c’est bien compris ? Si c’est le cas … Alors casse-toi, Metsubi. »

Pourtant, l’adolescente aux cheveux noirs ne l’attendit pas, ouvrant la porte doucement avant de pénétrer dans le studio. Ce n’était pas difficile de retrouver l’adolescent, son souffle se faisant entendre dans la pièce où il dormait. Personne était là, couché au beau milieu du lit, les deux bras tendus sur les côtés. Crusaé pesta intérieurement contre Metsubi, venant la rejoindre tout en observant Personne. Ah … Le pauvre adolescent … Il suffisait de le voir pour remarquer à quel point il était troublé.

« Qu’il … est si mignon …et triste … » chuchota l’adolescente aux cheveux châtains alors qu’elle rougissait rien qu’en le regardant. Elle voulait être auprès de lui pour le réconforter. Pourtant, quelqu’un vint lui prendre la place, Metsubi ayant déjà levé la couverture pour venir se coucher contre l’épaule droite de Personne. « Hey ! Mais atten… Bon … C’est la première et dernière fois, d’accord ? »

Elle s’était adressée à Metsubi qui la regardait de ses deux dorés. Elle n’avait pas pris la parole depuis le début. Tsss … Elle en profitait hein ? Mais comme Personne semblait … dans cet état … Elle allait la laisser faire. Elle n’était pas partisane de l’amour à trois mais … Là … Actuellement, l’adolescent avait besoin d’eux deux. Elle vint s’installer sur l’épaule gauche de Personne se positionnant de telle façon qu’elle vit Metsubi en face d’elle. Elle … souriait ? L’adolescente aux cheveux noirs souriait avant de fermer ses yeux dorés. Pourquoi est-ce qu’elle faisait cela ? Oh et puis zut … Sans même comprendre, les deux bras se refermèrent sur elles, les deux adolescentes se retrouvant collées contre Personne. Crusaé commença à rougir légèrement, murmurant :

« Bon … C’est pas si … mal que ça … dans le fond aussi. Nous sommes là, Personne. »

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