Chapitre 32 : Aimer jusqu’au bout

ShiroiRyu
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Chapitre 32 : Aimer jusqu’au bout

« … … … Elles ont décidé de nous laisser seuls. » murmura t-il sans se retourner son visage et son corps, la Luxray continuant de le garder contre elle.

« Elles sont des filles très gentilles. Tu en as de la chance, Rufus. Elles sont aussi très belles. »

«Omera … Je m’appelle réellement Luculos. » dit le jeune homme sans répondre à ses paroles. Elle le sert un peu plus contre elle, reprenant :

« Tu resteras Rufus pour moi … Toujours. Et tu peux t’appeler de cinquante façons différentes, ça ne changera rien à mes yeux, Rufus. »

Il émit un petit rire, le premier depuis ce … cataclysme qui s’était abattu dans sa vie. Il avait revu plusieurs années de son existence … en un instant … Et la femme qui le gardait contre elle était les plus importantes à ses yeux. Mais quand même … Pourquoi ?

« Pourquoi est-ce que tu es encore là ? Omera ? Les autres … Ils n’ont plus d’énergie et ils sont partis rapidement, très rapidement. Je suis soulagé … d’avoir terminé tout ça … Solor, Rokan et Ariné peuvent enfin reposer en paix, comme les autres. »

« Dois-je comprendre que tu ne voulais pas que je revienne ? Ou que je reste après tout ça ? Non … Je sais bien que ce n’est pas le cas. Si je suis encore là, c’est bien parce … que j’ai la volonté et qu’elle me permet de m’économiser … Mais même moi, j’ai mes limites … Mais ne parlons pas de cela, d’accord ? Cela serait se faire du mal inutilement. »

Elle avait totalement raison. Il quitta ses bras, se levant pour se mettre face à elle. Elle fit de même, ne voyant pas où il voulait en venir jusqu’à ce qu’il prenne la parole :

« Dis … Tu penses quoi de moi maintenant, Omera ? Tu crois que je suis assez grand et adulte pour toi, Omera ? J’avoue que je ne sais pas vraiment … »

Elle avait commencé à le regarder de haut en bas, le jeune homme tournant légèrement sur lui-même, un peu gêné par cela. Il n’avait guère l’habitude d’une telle chose. Il remarqua finalement qu’il avait visiblement bien grandi puisqu’Omera devait faire une tête de moins que lui … Hahaha … Il était plus grand qu’elle. Après une bonne minute d’inspection, il se dit que si elle pouvait rougir … elle l’aurait fait.

« Et bien … C’est quand même bien mieux qu’il y a quelques années hein ? Encore … un ou deux ans et je pense que ça sera parfait. Tu es encore un jeune garçon mentalement. Il faut que tu apprennes à devenir adulte non pas physiquement mais aussi dans ton esprit et dans ton caractère, sinon, cela ne sert à rien. Néanmoins… C’est une bonne chose que je sois … morte … Au moins … Je ne vieillis plus … et cela nous met d’égal à égale, n’est-ce pas ? Mais … Grâce à ma mort … Tu n’as plus autant d’années de différence qu’auparavant mais bon … Tu es entouré par de belles demoiselles, je suis sûre qu’elles sauront te combler. Je n’étais qu’un fantasme pour toi il y a plus de sept ans maintenant. Ce n’est pas comme si tout ce que je viens de dire avait une importance, n’est-ce pas Ru … »

Elle fut stoppée dans sa tirade, les lèvres du jeune homme se scellant sur les siennes en un long et langoureux baiser. Ses yeux dorés s’ouvrirent en grand de surprise bien que tout son corps était froid, froid comme la mort. Il s’était mis à trembler à cause du contact de sa peau contre la sienne mais il n’arrêtait pas, il n’arrêtait pas le baiser, semblant même y mettre encore plus d’ardeur comme pour ranimer la flamme de la vie dans le corps de la jeune femme. Enfin, leurs lèvres se séparèrent, une très faible rougeur apparaissant sur les joues d’Omera, au contraire de Rufus, celui-ci tentant de rester de marbre malgré son visage parcouru par la gêne.

« Et bien … Qu’est-ce que cela veut dire, Rufus ? Les fantasmes sont là pour ne pas être atteints, tu ne le savais pas ? » murmura t-elle d’une voix douce, ses yeux à moitié clos.

« C’est … C’est toi … que j’aime, Omera. C’est uniquement toi … et personne d’autre … Crusaé … Metsubi … Je les apprécie, oui … Mais même … Même malgré ça … Tu es la seule … depuis toutes ces années que j’aime réellement … du fond du cœur. Je ne suis plus un enfant, Omera ! Je ne suis plus un enfant, je suis un adulte et je t’aime encore ! Je t’aime toujours ! Même si tu es morte, même si tu avais dix ans de plus que moi, ça ne change rien ! C’est … C’est vraiment … juste toi … rien que toi … que … »

« Idiot. Je suis morte, tu ne l’aurais pas oublié ? Je ne peux plus vivre, je ne suis qu’une partie de ton passé. Vas-tu mettre ta vie en l’air simplement parce que tu ressens un peu d’attachement pour moi ? Rufus … Allons … » souffla la jeune femme, l’air triste peint sur son visage. Ses deux mains se levèrent, passant sur les joues de Rufus pour les caresser avec une extrême tendresse. Il répliqua violemment :

« Ce n’est pas de l’attachement ! Ce n’est pas de l’attachement, Omera ! Je … Je … Je t’aime vraiment plus … que tout … Tu es la personne la plus importante à mes yeux ! AH ! HAHAHAHA ! Bon sang ! Je viens d’y réfléchir ! »

Il éclata subitement de rire, ses marques apparaissant sur ses deux mains alors qu’elle était maintenant surprise une nouvelle fois. Que se passait-il ? Pourquoi utilisait-il cela ? Il se calma après quelques secondes, disant avec joie :

« J’ai récupéré les pouvoirs de Gérine non ? Alors, je devrais pouvoir te garder en vie ! Tu resteras en vie ! Grâce aux pouvoirs de Gérine ! Ce n’est pas une merveilleuse idée ? »

« … … … Je resterai morte mais vivante, c’est cela que tu veux dire, n’est-ce pas ? … »

Il s’approcha d’elle, posant ses mains sur ses épaules dénudées. Elle était splendide … superbe … magnifique … merveilleuse … Cette femme était sublime … Et c’était pour elle … qu’il voulait tout faire. Il se concentra, reprenant :

« Je ne sais pas comment ça marche exactement mais cela consistait à donner de l’énergie, n’est-ce pas ? Alors je vais faire de mon mieux pour que ça soit le cas. »

« … … … Ce n’est pas une bonne idée, Rufus. » murmura t-elle bien qu’il ne l’écoutait pas, trop pressé à l’idée de réussir cela. Faire revenir les morts …

Peu à peu, une lueur noire émana de ses mains mais rien d’autre. Ni sphère, ni énergie capable de ressusciter les morts. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il tenta plusieurs fois, le temps s’écoulant au fur et à mesure alors que le teint de la jeune femme devenait de plus en plus pâle. Finalement, elle le stoppa d’une main, le corps de Rufus tremblant :

« Pourquoi ?! Pourquoi ça ne marche pas, Omera ?! POURQUOI ?! »

« Je ne sais pas … Rufus … Mais ce n’est pas important … Tu m’aurais fait plus souffrir … qu’autre chose en me laissant dans cet état. »

« Ne dis pas n’importe quoi ! Ne raconte pas n’importe quoi, Omera ! Tu ne peux pas ne pas vivre ! Je ne veux pas que tu me quittes, c’est compris ?! » répondit-il en s’excitant, des larmes commençant à sortir de ses yeux pour parcourir ses joues. « Je ne te laisserai jamais mourir une seconde fois, c’est compris ?! JAMAIS ! Tu es là ! Devant moi, tu es là et je ne veux pas que tu me quittes ! Je ne veux pas que tu me quittes ! Sans toi, c’est affreux … J’ai toujours mal … Car c’est à cause de moi que tu es morte ! Si je peux empêcher ça une seconde fois, alors je … Alors je … »

Alors qu’il s’était mis à pleurer et à sangloter, la jeune femme aux cheveux noirs vint l’enlacer longuement, collant son corps contre le sien. Elle chuchota tendrement :

« Je ne suis pas morte à cause de toi … J’ai été sauvée plusieurs fois grâce à toi. Même dans la mort, c’est ce que je ressens pour toi qui m’a permis de combattre cette manipulation … Si je n’avais été qu’une simple poupée … Un corps comme un autre … Mais non, tu étais là pour moi, dans mes pensées de chaque instant, Rufus. Avant même que je ne devienne ta pokémon … Je savais à quel point tu étais spécial à mes yeux, tu n’avais que dix ans … mais tu étais déjà adulte … Ce ne sont pas tes pouvoirs, ni ce que tu es par rapport à Arceus qui me lient à toi, loin de là même. Non … C’est ta personnalité, tes réactions, ton comportement, ce que Gérine disait … était faux, Rufus. Tu es mon Rufus, tu n’es pas un ersatz d’humain ou alors je-ne-sais-quoi de la déesse Arceus, ça n’a aucun intérêt à mes yeux. »

« Je veux … Je veux te sauver … Je veux tous vous sauver. Je veux vivre avec toi ! Je veux passer le reste de ma vie avec toi ! Je veux mourir avec toi ! Je veux … Je veux … mourir … si tu n’es plus là. » dit-il alors qu’elle s’apprêtait à le baffer avant de s’arrêter. Pourquoi faire une telle chose, n’est-ce pas ?

« Tu es encore un enfant … dans ton cœur … Mais c’est cette pureté … qui fait de toi ce que tu es … Rufus … »

« Omera ! Je … Je … Quand tout sera terminé, quand j’aurai vraiment réglé toute cette histoire … Je … Je veux … Je veux aller où tu seras … Même si c’est dans l’autre monde, je m’en fous du reste ! Laisse-moi rester auprès de toi ! »

« Si tu pleures … encore une fois, non … Je le refuse … Un homme n’a pas à pleurer. Je veux un homme fort et loyal. Tu es cela, non ? Et ne penses … plus à moi … »

« NON ET NON ! Je continuerai de … »

Ce fut à son tour d’avoir la parole coupée, Omera venant l’embrasser longuement et tendrement, ses doigts se glissant dans les cheveux noirs du jeune homme. Doucement, ils caressèrent l’oreille gauche de Rufus tandis que le jeune homme passait ses mains sur le dos d’Omera, la serrant avec de plus en plus d’insistance contre lui. Il ne voulait pas la laisser s’échapper, même pas en rêve ! Il voulait qu’elle reste avec lui ! Il voulait absolument … qu’elle … parcoure sa vie … que leurs existences restent liées …

« Tu vois qu’avec de la patience et de la persévérance, on finit par avoir ce que l’on désire, Rufus. » dit-elle après qu’elle ait retiré ses lèvres, ses deux bras autour du cou du jeune homme, ses yeux dorés fixant ceux rubis de Rufus.

« Que … Qu’est-ce que … Omera … »

« Tu as réussi à obtenir autre chose que ma loyauté, quelque chose d’aussi précieux que celle-ci … Au moins, avoir une seconde vie … m’aura permis de confirmer mes sentiments à ton égard, Rufus … Tu es mon petit Rufus … jusqu’à la fin … Mais … C’est l’heure. »

« NON ! OME … » commença t-il à crier avant qu’elle ne pose un doigt sur ses lèvres.

« Un homme fort … et loyal … qui ne doit pas pleurer. »

« Mais … Si je suis incapable de pleurer lorsque je suis triste, est-ce que cela … ne prouverait pas ce que Gérine a dit ? » bafouilla le jeune homme, ravalant ses larmes.

« Je ne veux pas te voir … pleurer … car sinon, je serai incapable de me retenir. Et … Tu as tout à fait raison, Rufus, totalement raison. Quand on est triste … Il est normal de pleurer, vraiment normal … même pour moi. »

Il voulut lui répondre mais il resta muet, voyant les larmes de la jeune femme qui s’écoulaient de ses yeux dorés. Elle … qui n’était plus vivante … était en train de pleurer ? Alors il ne se retenait plus sans que cela soit les grandes eaux. Ils lièrent leurs doigts et leurs lèvres une ultime fois, la jeune femme aux cheveux noirs se couchant sur lui, terminant de vivre une seconde fois dans son existence.

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