Chapitre 1 : Désespéré

ShiroiRyu
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Première partie : A la recherche des rivaux élémentaires

Chapitre 1 : Désespéré

« Qu’est-ce que les recherches donnent ? »

« Rien de bien nouveau. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que cela, même pour les membres de l’Ultime Elément. Il y a de fortes chances qu’Arceus elle-même ne soit pas capable de mettre la main sur eux. »

C’était un jeune homme aux cheveux noirs qui avait pris la parole, s’adressant à un homme aux cheveux violets. Ils étaient tous les deux dans le bureau du second, le jeune homme restant parfaitement immobile en reprenant la parole :

« Cela fait plus de six mois … que l’on ne fait rien. Le culte d’Arceus est en pleine crise et n’a pas besoin de nous pour se détruire de l’intérieur. J’aimerai ne pas perdre mon temps à ne rien faire, j’espère que c’est bien compris. Je … m’en vais. »

« Tu as une figure très pâle. Même si je ne dois pas lire dans tes pensées, je sens parfaitement qu’elles sont de plus en plus obscures. Je te conseille d’en discuter avec autrui avant que cela ne devienne un problème trop gros pour toi, Luculos. » dit finalement Gégé alors que le jeune homme fronçait les sourcils. Visiblement, il ne semblait pas apprécier ce que l’homme venait de lui dire. Pourtant, il ne lui répondit pas, quittant la pièce sans un mot alors que Gégé haussait les épaules. Ce n’était pas de l’inquiétude, loin de là même … mais si le meilleur envoyé de l’Ultime Elément avait des soucis, ça ne serait pas bon pour la suite des évènements. Mais pour l’heure actuelle, il avait d’autres préoccupations en tête.

« MAIS C’EST LUCULOS ! » s’écria une voix sur le côté alors qu’il traversait un couloir pour arriver à un embranchement. Les paroles avaient été dites avant même qu’il ne soit visible, signe que la jeune femme qui s’abattit sur son corps avait mûrement préparé son coup.

Il réceptionna une jeune femme aux cheveux châtains et en robe blanche, celle-ci se collant doucement contre lui avec affection. Il la déposa sur le sol, apercevant une autre personne derrière elle. Ils étaient tous majeurs … Ils n’allaient plus grandir … plus changer … Chacun avait atteint sa majorité … Et chez Crusaé, sa beauté montrait à quel point elle était issue de la divinité Arceus … ou du moins qu’elle était une partie d’elle … Oui … Sans être plantureuse, Crusaé était d’une grâce et d’une féminité extraordinaire. Il n’y avait que le comportement … qui était assez puéril lorsqu’elle était avec lui. Mais bon, à force, il savait comment réagir avec elle.

« Crusaé … Et Metsubi … Visiblement, vous m’attendiez, n’est-ce pas ? » murmura t-il à l’encontre de la jeune femme dans ses bras mais aussi de celle derrière Crusaé.

Ah … Metsubi … Autant dire que chez elle … Les changements étaient violents …Cette tenue qui ne cachait plus grand-chose de son corps. Cette tenue moulante de couleur noire … et cette poitrine généreuse … Mais aussi ses cheveux noirs bouclés et ondulés en deux … bouts cylindriques sur le sommet de son crâne. Elle avait une petite mèche de cheveux argentés qui arrivaient sur son front mais …. Bon … Sa tenue était trop moulante … On aurait pu croire un maillot de bain … Elle aussi avait tous les charmes féminins en sa possession. Rien de bien étonnant lorsqu’on savait qu’elle avait un sang particulier en elle, du sang de dragon.

Pour toute réponse, elle avait hoché la tête d’un air positive tandis qu’il ne semblait pas vouloir prendre la parole à son tour. Bon … Qu’est-ce qu’elles lui voulaient ? Elles savaient parler, n’est-ce pas ? Mais il n’eut aucune réponse de la part des deux femmes. Chacune prit l’une de ses mains pour se balader avec lui. Comme souvent, c’était Crusaé qui faisait la conversation alors que les deux autres personnes ne faisaient que l’écouter en hochant la tête.

« … … … Ça ne va pas … du tout, Personne. » murmura avec douceur Metsubi alors qu’il était un peu surpris. C’est vrai … Elle parlait toujours peu … mais souvent bien.

« Ça va très bien, comme d’habitude. Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet, Metsubi. Rien de bien important si tu veux tout savoir à mon sujet. »

« Ca ne va pas très bien du tout, Personne. » reprit la jeune femme aux yeux dorés, s’étant arrêté pour le fixer longuement avec ces derniers. Crusaé poussa un profond soupir, mettant une main sur son visage comme pour montrer qu’elle était dépitée.

Ce n’était pas bon … Pas bon du tout même. C’était tout le contraire de ce qu’elle pensait … Il n’allait pas bien … La jeune femme aux cheveux châtains posa son front contre celui du jeune homme, marmonnant quelques mots :

« Tu n’as pas de fièvre … mais … Tu es toujours dans le même état. »

« Je ne suis pas dans le même état. Vous me fatiguez ! Ce n’est pas comme si j’allais me suicider non plus hein ?! » s’écria t-il avec véhémence, les deux femmes relâchant ses bras, étonnées par ses paroles plus que dures.

« Mais on n’a jamais pensé de la sorte ! Qu’est-ce que tu racontes, Personne ? » répondit aussitôt Crusaé au tac-à-tac pour être sûr de s’être bien faite comprendre. Personne ne pensait … ainsi ! C’était juste que depuis … la mort d’Omera … La mort définitive cette fois … Il avait perdu le goût de la vie.

« Personne … Nous appréhendons tes réactions. Nous sommes inquiètes pour toi. »

« Alors ne le soyez pas, voilà tout ! Je vais aller me reposer ! Je n’ai pas besoin de vous ! Vous n’avez pas à me suivre ! Bonne soirée ! Bonne nuit ! » dit-il en s’éloignant rapidement, trop énervé pour que cela soit uniquement à cause des deux femmes.

« Mais nous sommes en pleine après-midi … » murmura Crusaé. Mais c’était déjà trop tard, le jeune homme était parti sans l’écouter, ni elle, ni qui ce soit d’autre.

Il se retrouva dans sa chambre, se couchant aussitôt sur le lit avant d’observer le plafond. Il avait fermé à clé, tiré les volets pour être tranquille. Dire que c’était tout ce qu’il voulait … Omera … Il passa une main sur ses yeux. C’était dur … De plus en plus dur car en six mois, il n’avait que des missions pathétiques … Ils recherchaient les derniers légendaires … mais il s’en fichait de tout ça. Il ne voulait rien à voir avec toute cette histoire … La seule chose qui l’importait, c’était d’en terminer. Il voulait être tranquille …C’était la seule chose … Ah … La seule chose … Une lame aqueuse se forma au bout de sa main gauche alors qu’il observait son bras droit. Un simple geste … anodin … Et c’était terminé … n’est-ce pas ? La lame traça une ligne sur le bras droit, du sang s’écoulant en grande quantité de celui-ci.

Moins de dix minutes plus tard, la porte fut ouverte sans aucun souci, malgré qu’il ait fermé à clé. Aussitôt, Crusaé remarqua le sang sur le lit tandis que Metsubi s’était approché de lui pour voir son état. Comme elle vit qu’il avait les yeux ouverts et qu’il l’observait, elle soupira d’apaisement, Crusaé prenant son bras droit en criant :

« Mais tu es vraiment stupide ou quoi ? REGARDE-MOI ! Tu as essayé de … »

« De me taillader les veines … Mais je ne peux pas mourir … Regarde mon bras droit … Je n’ai aucune marque … Rien du tout … »

« ET TU CROIS QUE CA ME SUFFIT COMME EXPLICATION ? »

« Crusaé … Tu peux arrêter de crier ? Ca ne va rien arranger. » annonça Metsubi, posant le bras droit du jeune homme sur le lit, retirant les draps avec appréhension.

« Ça ne te fait rien du tout ? Qu’il tente de se suicider sans même nous en parler ? Mais non, monsieur préfère faire le grand garçon et n’en parler à personne ! Il sait parfaitement que tout le monde le déteste et en a rien à faire de son existence ! Ce n’est pas comme si je l’aimais hein ? Ni comme si tu l’aimais hein ? »

« … … … Ça me fait quelque chose. De la peine. »

Metsubi avait dit cela avec neutralité, bien qu’ils puissent apercevoir qu’elle pleurait en silence. Le jeune homme détourna le regard d’un air gêné. Il n’aimait pas vraiment quand ça se passait comme … AIE ! Sa tête fut prise entre deux mains, le forçant à regarder Crusaé mais aussi Metsubi.

« Regarde-là ! Regarde dans quel état tu as mis Metsubi par ta faute ! »

« Ce n’est pas ma faute … Ca ne vous concerne pas … Et depuis quand tu es aussi proche de Metsubi ? J’aimerai bien le savoir. » marmonna le jeune homme pour changer de conversation. C’est vrai … Depuis déjà quelques temps, les deux femmes étaient inséparables alors qu’auparavant, Crusaé ne se serait pas privé de rembarrer Metsubi.

« Il faut bien que quelqu’un lui montre qu’il est attaché à elle puisque visiblement, ce n’est pas ton cas, espèce de boulet permanent ! »

« … … … Je suis attaché à elle comme à toi. » répliqua t-il faiblement.

« Ben merde … T’as de drôle de façon de le montrer ! C’est sûr que quand on est attaché aux autres, on préfère se suicider ! Sacrée logique hein ! »

« Ce n’est pas exactement ça … C’est Omera … »

Assez … Il savait qu’il avait fait une bêtise … Mais en même temps, il n’avait rien à craindre, il était immortel … Son corps se soignait automatiquement … sans même qu’il ne puisse mourir … Il n’avait rien à craindre … Mais peut-être … Qu’il avait créé plus de problèmes qu’il ne l’aurait cru … Quand il regardait les deux jeunes femmes … Il savait qu’il avait franchi une limite à ne pas dépasser.

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