Chapitre 8 : A moitié

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : A moitié

« Et bien … Tu peux rentrer non ? Attends juste que je dépose Lania dans mon lit. »

Je demande aussi à Helene de m’ouvrir la porte après avoir pris mes clés. Avec la Gardevoir dans les bras, j’ai un peu de mal à avoir une main libre. Helene se place devant moi, ouvrant l’appartement avant que je m’y engouffre.

Je vais dans ma chambre, retirant les bras de la Gardevoir d’autour de mon cou. Je la dépose dans mon lit. Passant une main dans ses cheveux bleus, je lui dis doucement :

« Dors bien, Lania. Helene est là, je vais parler avec elle. Ça semble important. »

Plus qu’important même pour qu’Helene arrive jusqu’à chez moi. D’ailleurs, c’est même la première fois que je la vois venir chez moi. C’est plus qu’étonnant … Je ferme la porte de la chambre avant de retourner dans le salon. Là-bas, Helene m’attends impatiemment. Lorsqu’elle me voit, elle se relève du fauteuil, s’approchant de moi.

« Comment vas-tu ? Mais tu es blessé ? Et tu n’as même pas cherché à te désinfecter. Attends un peu … Est-ce que la balle est encore dans ton bras ? »

« Je ne sais pas, regarde voir de l’autre côté. Si y a un trou, c’est qu’elle est sortie. Le reste, ce sont des petits picotements faits par une pokémon. Rien de bien dangereux ou dramatique, sans mentir, il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour aussi peu. »

« Bien entendu, bien entendu. On ne me l’a fait pas à moi. Bon … Si tu veux bien me raconter tout ce qui s’est passé, ensuite, je fais de même. »

Je rougis un peu en me mettant torse nu pour qu’elle puisse mieux m’observer. Contrairement à ce que je crois, elle se débrouille très bien pour ausculter mon corps. C’est là que je vois que je ne connais rien par rapport à ce qu’elle est … réellement.

« Bon … La balle n’est plus là, tant mieux. Aucun risque d’infection. Tu as de quoi bander ou pas ? Et un peu d’alcool aussi … Mieux vaut prendre ses précautions au cas où. »

« Je ne sais pas … Peut-être dans la salle de bain, je suis désolé Helene de te causer autant de problèmes. Ce n’est vraiment pas voulu de ma part. »

« Je m’en doute. » me dit-elle alors qu’elle s’enfonce maintenant dans la salle de bain pour revenir quelques instants plus tard avec la boîte à pharmacie que j’ai. Mesure de précaution. On ne sait jamais quand ça tourne mal.

« Euh … Par contre, je pense pouvoir me débrouiller tout seul pour soigner mes blessures au torse. Tu ne veux pas me dire pourquoi tu es là ? »

« Je pensais que nous commencions par toi ? Raconte-moi tout, d’accord ? »

Aie, aie, aie. Voilà qu’elle se montre autoritaire. Je n’ai vraiment pas de chance ! Mais bon, je me laisse faire alors que je lui raconte ce qui s’est passé exactement. Elle parait surprise d’entendre au sujet de cette Altaria et je lui signale qu’elle fait partie de la Triafa.

« Tu ne pourrais pas lui mettre un nom dessus ? Enfin, obtenir des informations à son sujet ? Ça me serait vraiment très utile. »

« Je vais faire de mon mieux d’accord ? Je préfère ne rien te promettre, on ne sait jamais. Tu comprends ? Aller … Tu te laisses faire pendant que je te bande autour du torse ? Et en même temps, je te raconte ce qui s’est passé de mon côté. »

Bon, d’accord. J’ai compris. Je me tais, je la mets en veilleuse et je la laisse parler. Bon … Qu’est-ce qu’elle a de beau à me raconter ? Je ne tarde pas à le savoir. Sans rentrer dans les détails, j’apprends qu’elle est sur un gros coup.

Un gros coup qui ne me plait pas vraiment. Elle risque de se mettre en danger avec tout ça. D’ailleurs, j’ai envie de lui parler plus longuement, de lui dire tellement de choses mais maintenant, je ne suis plus sûr. Je remarque aussi qu’elle halète drôlement comme si … Elle était malade ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

« Ça n’a pas l’air d’aller … Helene … Tu as été voir un médecin ? »

« Je n’ai pas l’argent pour ça …et je te promets que ce n’est pas aussi grave que ça en a l’air. » me répond t-elle avec neutralité. HEY ! Elle blague ou quoi ?

« Je n’ai jamais parlé que ça soit grave ! Juste que si tu as un rhume ou une grippe, il faut que tu ailles te faire soigner ! Mais maintenant que tu viens de me dire ça, je suis encore moins rassuré ! Qu’est-ce qu’il y a ? C’est dangereux ? Comment est-ce que tu vas ? »

Je pose mes mains sur les épaules d’Helene, celle-ci me faisant un petit sourire pour me rassurer. BON SANG ! Qu’elle arrête avec ça ! Ça n’a rien de drôle ou tendre ! C’est inquiétant, tout simplement inquiétant !

« Je t’ai dit que tu n’as pas de soucis à te faire ? Tu ne me fais pas confiance, Ric ? »

« Pas pour ça ! C’est quoi ta maladie ? Ça se soigne ? Réponds-moi ! Je ne peux pas laisser la personne que j’aime dans cet état ! Je … »

Je m’arrête dans mes propos, rougissant violemment comme un adolescent. Qu’est-ce que je viens de dire ? Je vois Helene qui continue de me sourire avant de retirer mes mains de ses bras. Ohla … Elle n’a que dix-huit ans ou dix-neuf … J’en ai vingt-quatre … Et c’est moi qui suis le gamin entre nous deux. Je dois me contrôler mais j’avoue que là … Je viens de commettre une lourde erreur. Elle me souffle :

« Merci beaucoup … Ric … Mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas important du tout et … »

« Tiens ! Prends cet argent, ça devrait au moins couvrir la consultation ! Ne refuse pas ! »

Je cherche une échappatoire à ce que je viens de dire. Je sors plusieurs billets, les tendant à Helene pour les lui mettre ensuite dans la main et refermer celle-ci sur la liasse. Je ne veux pas qu’elle parler de ce que je viens de dire. Il en est hors de question !

« Va te soigner et reviens me voir quand tu auras de nouvelles informations ou tout simplement, quand tu veux, d’accord ? Fais-le pour moi. »

« Comme tu le désires … Mais tu n’as pas à t’inquiéter. »

C’est une raison de plus pour que je m’inquiète ! Est-ce si difficile de comprendre cela ? Pourtant, elle me remercie et m’embrasse sur la joue avant de passer une main dessus, comme pour essuyer ce qu’elle vient de faire.

« Je vais m’en aller maintenant. Dors bien auprès de cette petite Gardevoir hein ? »

« Je compte dormir mais sûrement dans le salon. Je ne vais pas rester avec elle, il en est hors de question. Pas après tout ça… Je te raccompagne ? »

« Je sais comment rentrer toute seule, ne t’en fait pas, on ne va pas m’agresser dans la rue. »

Elle éclate de rire avant que je ne lui prenne le bras, venant la serrer contre moi. Même si je m’en veux d’avoir dit ça … Je veux aussi qu’elle comprenne que je me fais beaucoup de soucis pour elle, beaucoup plus qu’elle ne le croit. Je l’embrasse sur le front.


Elle reste pendant quelques secondes dans mes bras avant de s’en extirper. Elle ne dit plus rien du tout, ne faisant que sourire avant de quitter l’appartement. Me voilà encore désespérément seul. Lorsque je me retourne, Lania est devant moi, à moitié endormie. Elle a un petit côté rageur peint sur le visage avant de se rapprocher de moi.

« Ric … Pourquoi tu fais ça à elle et pas à moi ? »

« On ne va pas répéter cela … encore une fois. Néanmoins, puisque tu es réveillé, je voulais te remercier pour tes nombreux conseils. »

« Je n’ai rien fait de spécial … Ric … Mais je veux bien la même récompense qu’elle. »

«  Tu vas avoir encore mieux. » lui dis-je en souriant alors qu’elle rougit violemment. Voilà qu’elle se fait des idées de sa récompense.

Je m’approche d’elle et sort une clé. Elle semble surprise alors que je prends sa main droite. Avec délicatesse, je fais tourner la clé dans l’orifice du bracelet, celui-ci se retirant pour tomber au sol. Aussitôt, elle ferme ses yeux pour les rouvrir quelques instants plus tard sauf qu’ils sont roses. Elle soulève un coussin, poussant un cri de joie.

« Mes pouvoirs sont revenus ! Enfin, pas totalement mais je peux les utiliser ! »

« Je le suis dit qu’il valait mieux t’avoir à mes côtés non ? Que tu serves à quelque chose au lieu que je sois forcé de te protéger tout le temps. »

« Merci, merci, merci, Ric ! Merci tellement ! » s’écrie-elle en me sautant dessus. Déjà, je la sens parcourir mon corps de ses mains mais je la repousse faiblement.

« Si je fais cela, c’est aussi parce que je te fais confiance, est-ce clair ? Je veux que tu contrôles tes émotions et tes sentiments. »

Elle hoche la tête plusieurs fois de suite avant de tendre ses lèvres. J’ai l’impression qu’elle ne comprend pas du tout ce que je viens de dire. Néanmoins, ses lèvres se posent sur ma joue avant qu’elle ne frotte la sienne contre celle-ci. Moui … D’accord, je peux laisser passer ça.

« Je vais me coucher, je suis vraiment fatigué. »

J’annonce cela à Lania avant de me diriger vers ma chambre. Bien … Elle ne me suit pas. Tant mieux, je n’aurai pas voulu la repousser assez sèchement. Je m’installe dans mon lit, sans autre forme de procès avant de fermer les yeux. Avec tout ce qui s’est passé, la fatigue m’emmène rapidement au pays du sommeil.

Pourtant, alors que je suis proche de sombrer dans mon sommeil, j’arrive quand même à sentir une présence familière dans le lit. Mais aucun son ne s’est fait entendre comme le grincement d’une porte, signe qu’elle est rentrée dans ma chambre. Je me fais surement des illusions et finit par m’endormir totalement. Et sans que je ne le remarque car elle s’est téléporté, Lania est auprès de moi, collée contre mon dos en poussant des petits gémissements de plaisir. Elle a de la chance que je ne sois pas réveillé.

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