Chapitre 9 : Arme bactériologique

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Arme bactériologique

« Ric, nous n’avons aucune mission aujourd’hui ? » me demande Lania alors que ça fait maintenant plus d’une semaine que j’ai retiré l’un de ces bracelets.

« Pour l’instant, non … De toute façon, aujourd’hui, je ne compte pas travailler. J’ai autre chose à faire. Tu peux rester ici. »

Je lui réponds gentiment bien que ces derniers jours furent éprouvants. Elle continue ses petits assauts répétés mais j’arrive à les contenir. Disons que malgré ses pouvoirs, elle s’empêche un peu d’aller trop loin et souvent, je l’y aide d’une bonne claque dans la figure. Une simple mesure de précaution pour être sûr qu’elle se calme au cas où.
Mais je ne suis pas sûr du bien fondé de ma démarche. Je regrette un petit peu de ce qui s’est passé auparavant. J’aurai peut-être dû éviter de lui retirer le bracelet ? Mais en même temps, depuis qu’elle peut utiliser, ne serait-ce qu’une partie de ses pouvoirs, elle semble aller bien mieux qu’auparavant. Je préfère la voir heureuse et souriante. De même, à mon grand étonnement, elle n’a pas cherché à récupérer la clé pour retirer le second bracelet.

« Et pourquoi est-ce que je ferai ça, Ric ? Hein ? C’est quand même méchant de ta part de penser ça à mon sujet ! » s’écrit soudainement Lania alors que je suis sceptique.

« Tu n’as quand même pas utilisé tes pouvoirs pour … »

« J’y suis obligée ! Ça me permet de savoir quand tu penses à moi … d’une autre façon. Et ainsi, de me préparer physiquement, c’est tout. »

Je me donne une claque sur le front avant de marmonner qu’elle est complètement stupide. C’est vrai, elle est capable de lire dans les pensées, je l’oublie quelques fois … et on voit ce que ça donne comme résultat, n’est-ce pas ? Je m’en veux des fois … Je m’en veux même assez souvent à cause de tout ça. Pourtant, contre mauvaise fortune, bon cœur, je réponds :

« Arrête ça. Bon, tu restes à la maison pendant que je m’en vais. »

Elle hoche la tête positivement et docilement tandis que je quitte l’appartement. Tant qu’elle écoute ce que je dis, je ne vois pas de raison de lui remettre ses bracelets une nouvelle fois. Si elle se montre exemplaire, on envisagera le second bracelet en moins. Enfin, elle n’a quand même pas essayé d’utiliser ses pouvoirs pour me coucher sur le lit. Peut-être que sa « preuve d’amour » nécessite quand même mon consentement ? Pfff … Sinon, ça serait du viol … Me faire violer par une pokémon ? Quelle idée complètement stupide ! Mais au cas où, il vaudrait mieux que je me méfie.

« On ne sait jamais … Bon, direction Helene. »


Je suis enjoué à l’idée de la revoir. Enfin enjoué de mon côté, anxieux du sien … Car j’espère qu’elle va avoir les résultats des analyses de son corps. Elle semblait si fatiguée la dernière fois … Je n’ai pas de raison de m’inquiéter qu’elle avait dit … Mais bien entendu. Sachant que le métier qu’elle fait n’est pas vraiment sécurisé, je me méfie. J’arrive finalement jusqu’au quartier où Helene officie habituellement, celle-ci me faisant un grand sourire qui disparait pour laisser place à un peu d’étonnement. Elle me dit :

« Ric ? Tu as décidé de venir avec … Lania au final ? C’est la première fois que je la vois dehors avec toi. Enfin bon, ça ne peut pas lui faire du mal, surtout si elle s’est recouverte. »

Hein quoi ? Comment ça ? Je me retourne pour voir la Gardevoir qui est encapuchonnée, une longue cape recouvrant sa poitrine et le reste de son corps. Seul son visage blanc et ses yeux dorés sont visibles. Mais ce n’est pas pour sa tenue que je suis surpris mais plutôt … par sa venue ! Qu’est-ce qu’elle fait ça ici ?

« Je peux savoir la raison de ta présence ici, Lania ? »

« Je voulais juste t’accompagner … » murmure-t-elle faiblement en rougissant. Lania lui sourit, s’approchant d’elle avant de dire d’une voix amusée :

« Ca me fait bizarre de te voir en face, Lania. Ce n’est pas la première fois que nous nous parlons réellement en même temps ? »

« Si … Car Ric ne veut pas que je me présente à toi d’habitude. Je suis jalouse de toi. » annonce la Gardevoir directement, sans perdre de temps.

« Oh ? Et pourquoi cela ? » demande alors la jeune femme alors que je lui fais un geste pour essayer de la convaincre de ne pas continuer sur cette voie. Pourtant, maintenant, la Gardevoir est lancée et reprend :

« Car il t’appartient … et je lui appartiens. Mais je ne me laisserai pas faire. »

Helene hausse les épaules comme si ça ne la dérangeait pas le moins du monde. J’aurai quand même aimé un peu plus de réaction, j’ai l’impression que je l’ennuie plus qu’autre chose. Enfin bon, elle me regarde avec un peu de rouge aux joues et je me demande alors si elle est gênée par ce que vient de dire Lania. Peut-être que dans le fond, Helene m’ai…

J’arrête de penser à ça alors que le regard de Lania est posé sur moi … puis subitement sur Helene. Voilà que la Gardevoir a un visage plus que surpris … avant de sourire sauf que ce sourire n’a rien de chaleureux ou machiavélique. Pourtant, Helene ne parait pas étonnée, fermant ses yeux. Je ne peux pas savoir ce qui se passe entre les deux femmes … Euh non ! Entre cette Gardevoir et cette femme.

« Alors … Il semblerait que tu lises dans les pensées des gens ? Tu sais que c’est une vilaine habitude non ? Tu ne devrais pas. »

« J’ai découvert quelque chose de très intéressant. Je me demande si Ric est au courant. »

« Tu peux toujours le lui dire … si tu veux le rendre malheureux. Je ne pense pas que ça soit ton but, n’est-ce pas ? Je ne te veux aucun mal … malgré ce que je suis. Comme je ne veux pas faire souffrir Ric, est-ce que tu peux sentir si je suis sincère ? »

« … … Ça me fait mal de le reconnaître mais on dirait que c’est le cas. De toute façon, tu as d’autres choses à dire à Ric alors autant que tu les lui annonces dès maintenant. »

« Euh … Les filles, je peux savoir à quoi vous pensez ? »

Je demande cela car je suis un peu inquiet. Elles n’arrêtent pas de s’observer depuis quelques instants donc je suis plutôt mitigé. Je n’ai pas envie que ça finisse dans le sang ou alors avec des blessures. Pourtant, Helene me sourit avant de murmurer :

« Ne t’en fait pas … Ce n’est pas bien important mais c’est une bonne chose que tu sois là. J’ai à te parler au sujet d’un important réseau de drogues … bien que ça ne soit pas dans l’Inglaterre que ça se passe. Il faudra traverser l’océan si tu veux t’en occuper. Mais ça concerne la Triafa donc je pense que tu serais intéressé. »

« Vas-y … Dis-moi tout si ça ne te dérange pas. »

« En Calambie, tu connais ce pays non ? Et bien, sache que ceux qui dirigent tout ce cartel de drogues font partie de la Triafa. Mais bon, il y a un problème plus que majeur. »

« Ah bon ? Et lequel ? » demandé-je, toujours prêt à avoir plus d’informations sur le sujet.

« Il n’y a pas de justice à proprement parler. Oh bien entendu, des policiers tentent de faire régner la loi mais autant te prévenir que ce sont plutôt les membres du cartel qui dirigent tout ça. Donc si tu y vas en pensant les arrêter, tu cours droit au suicide. »

« Je ne compte pas mourir … mais je note quand même cet endroit au cas où. Je pense que je m’y rendrai après en avoir terminé ici. Tu viendras m’accompagner ? »

Je lui prends la main et la tire vers moi. Je veux que Lania comprenne parfaitement que j’éprouve quelque chose pour Helene, qu’elle le veuille ou non. Je tente même de l’embrasser mais Helene me repousse faiblement, posant un doigt sur mes lèvres.

« Je peux savoir ce que tu fais, Ric ? Un peu de décence quand même non ? Et dire que je suis dans cette tenue … Hahaha … L’hôpital qui se moque de la charité, n’est-ce pas ? »

Je ne lui réponds pas, un peu décontenancé. Comme elle me repousse et ne répond pas à ma proposition, je prends cela pour un refuse clair et net. J’hoche la tête avant de m’éloigner, je n’ai pas envie de rester plus longtemps ici. Ça ne me plait pas du tout.

« Ric ? Ric ! » crie alors Helene sans que je me retourne. Je pousse un petit soupir, une main dans une poche, l’autre la saluant sa la regarder. Si je commence à me faire des illusions, ce n’est pas bon pour moi. Je ne suis plus aussi crédule qu’avant, n’est-ce pas ?

Je jette juste un rapide coup d’œil à Lania. Celle-ci se tient toujours en face d’Helene. Est-ce que je dois les arrêter ? Je ne sais pas vraiment … Je ne sais pas si c’est une bonne idée. J’ai beaucoup de mal à m’imaginer Lania lui faire du mal. Oui, Lania est une Gardevoir très douce et très gentille. Je murmure tout simplement avant d’être trop loin :

« Ne perds pas trop de temps et rentre à la maison ensuite, Lania. »

« Ça ne sera pas très long. Je veux juste confirmer quelque chose. »

Confirmer quelque chose ? Je demande bien quoi mais je laisse les deux personnes seules alors que je retourne à l’appartement. Je ne suis plus concerné par cela. Maintenant que je ne suis plus là, Lania demande de vive voix :

« Je peux savoir ce que tu comptes faire à Ric ? Maintenant que j’ai une partie de mes pouvoirs, je peux le défendre bien plus facilement. »

« Je ne compte rien lui faire … Tu devrais éviter les menaces de la sorte si tu ne sais guère ce qui se passe réellement … Tu n’es au courant de rien. »

« Il suffirait que je lise tes pensées pour en savoir bien plus non ? Arme bactériologique … Puisque c’est ainsi que tu t’appelles intérieurement. »

La Gardevoir observe longuement la jeune femme de ses yeux dorés. Croisant les bras à hauteur de sa poitrine, elle attend quelques secondes avant de se téléporter. De toute façon, sa première préoccupation est de protéger Ric, qu’importe si cela doit nuire à ses fréquentations. Elle veillerait sur lui.

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