Chapitre 2 : Agressés de l’intérieur

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Agressés de l’intérieur

« Les informations sont plutôt bonnes, Ric. Mes félicitations. »

Je me tiens face à un homme d’une cinquantaine d’années, plus obèse qu’autre chose. Une barbe et une moustache de couleur brune assez touffues, il parait plutôt négligé, c’est même à se demander comment sa tenue tient dans son pantalon. Néanmoins, contrairement aux apparences, il fait du bon travail, du très bon travail même.

« De rien. Est-ce que ça veut dire que le FAPC a perdu du terrain comme prévu ? » demandé-je alors qu’il hoche la tête. A mes côtés, Lania ne bouge pas. Je sais que les deux policiers qui sont présents en plus du chef de la police sont en train de l’observer. Cela m’énerve un peu mais je reste stoïque et calme. Je n’aime pas faire des scènes.

« A peu de choses près, c’est ça. Mais bon … Ca ne veut pas dire qu’il n’y a plus de traces du FAPC dans la ville, loin de là. Mais les zones de contrôle sont de moins en moins nombreuses, ce qui est une très bonne nouvelle. »

« Tant mieux alors. Est-ce que je peux retourner en exploration ? »

« C’est pas vraiment le terme que l’on emploie ici … mais bon, au moins, j’ai compris où tu voulais en venir. Oui, tu peux partir en patrouille. S’il faut, tu as l’un des véhicules disponibles. Tiens, vous allez les accompagner, ça vous fera du bien à tous les deux. Vos résultats sont pas fameux depuis quelques temps. »

Je l’écoute alors qu’il parle aux deux autres policiers présents dans la pièce. Ils hochent la tête, quittant le bureau. Je regarde le chef de la police puis Lania. La jeune « femme » m’observe brièvement, partant à son tour avant que je ne la suive. Sur le chemin, je lui murmure faiblement pour qu’elle puisse m’entendre :

« Lania. Au travail, autant faire croire que nous ne sommes pas en colère. »

« Je ne suis pas en colère, Ric. Loin de là … Mais … Je veux juste éviter que tout ça se reproduise encore une fois. Je ne peux pas m’en empêcher. Je recommencerai, je le sais bien. Alors, je veux essayer de me contrôler au moins en public. »

« Ne t’en fait pas, Lania. Même si hier … Comment dire … Je n’aime pas parler de ça. »

« Ric … Je suis venue hier pour vérifier au cas où si tu dormais bien. Voilà tout. Je me suis rapprochée et j’ai dévoré tes rêves. Ainsi, tu n’as sûrement pas fait de cauchemars. »

« C’est vrai, Lania. C’était … tranquille et calme contrairement à ce que je pensais. Tu veux que l’on fasse la paix en public ? »

« … … … Je ne sais pas. » me dit-elle, regardant à gauche et à droite pour voir si quelqu’un nous observe ou non. Puis subitement, elle se jette sur moi, venant m’enlacer tendrement. On dirait bien que le pardon est accepté. Elle relève son visage vers moi, un petit sourire coquin aux lèvres alors qu’elle a ouvert par télékinésie quelques boutons de sa chemise. Sa peau blanche est visible … ainsi qu’un généreux décolleté. D’ailleurs, heureusement que j’ai réussi à expliquer convenablement aux policiers le souci par rapport à son visage blanc. Une maladie, toutes ces choses, comme Lania m’a expliqué ce qui paraissait crédible, je n’ai eu aucun problème à cela. Tant mieux en un sens.

« Tu n’attendais pas cela par hasard pour en profiter ? Et range-moi cette poitrine. »

« Hum ? Moi ? Nullement ! Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Que je sache, qui a voulu que je lui pardonne ? Enfin, que l’on fasse la paix ? »

« Tsss … Petite idiote, va. » répond–je tout en soupirant avant de lui donner une petite tape sur le sommet du crâne. Elle a réussi ce qu’elle voulait. Mais bon, je préfère que l’on n’ait aucune bonne relation plutôt qu’une mauvaise. Il faut simplement qu’elle et moi, nous nous fixions des limites avant que ça ne dérape.
Elle referme les boutons un par un alors que je la regarde faire. Comme « par hasard », elle a du mal avec l’un d’entre eux, continuant d’en dévoiler plus que nécessaire à mon goût. Elle me regarde dans un grand sourire, me demandant de le fermer à sa place. Je refuse mais elle utilise un argument des plus irréfutables :

« Si tu ne fais rien, je le laisse ainsi. »

Je lui répondrai bien que j’en ai rien à faire mais c’est le cas. Je préfère éviter que d’autres personnes ne voient ce genre de spectacles. Déjà qu’hier, je me sentais un peu patraque … Là, avec elle qui s’amuse à ça, difficile de rester de marbre. Je ne sais pas … Je dois être un peu malade. Ou alors, mes convictions s’affaissent les uns après les autres devant la Gardevoir. Je me dois pourtant de rester parfaitement de marbre.

« Tu sais … Je peux encore lire dans tes pensées, Ric. »

« Si tu peux plutôt EVITER de les lire, merci bien, Lania. La confiance doit régner. »

« Bien entendu, bien entendu ! » dit-elle en s’exclamant de joie. Elle me prend le bras, le collant près de ses seins sans que je ne réagisse pour autant.

Finalement, nous arrivons en direction de la voiture. Là-bas, les deux policiers sont déjà aux commandes alors que moi et Lania allons sur la banquette arrière. Finalement, la voiture démarre alors que je regarde Lania. Je ne sais pas où nous allons mais visiblement, les deux policiers savent parfaitement.

« Je n’ai quand même confiance qu’à moitié, Ric. »

Le message est maintenant mental, signe qu’elle n’apprécie pas de parler devant les deux autres policiers. C’est vrai … C’est étrange. Très étrange même mais je ne dis rien. Est-ce que je dois penser pour lui répondre ? Il vaut mieux car elle attend une réponse.

« Tu peux le faire, Lania. Tu as le droit. Je t’en donne l’autorisation. »
Tant mieux car visiblement, c’est ce qu’elle attendait depuis le début. Je reste immobile, les policiers traversant les rues sans même nous poser de question et inversement. J’observe par la fenêtre avant que la main de Lania se pose sur la mienne. Ses yeux se fixent sur moi puis sur les policiers. Pas besoin de message, c’est parfaitement clair.

« Dites-moi, les gars … Je peux vous poser une question : vous comptez nous emmener où spécifiquement ? Car je ne crois pas que ça soit le chemin habituel. »

« De toute façon, pour vous deux, la route s’arrête ici. » dit le policier sur la place passager avant de se retourner, un pistolet dirigé vers moi et Lania.

Aussitôt, je lui donne un coup de coude dans les dents, une balle traversant la fenêtre au même moment où des cris se font entendre. L’autre policier cherche à conduire avec une main sur le volant, se retournant lui aussi avec une arme. Il ne se préoccupe pas de la route ? Qu’importe ! Son allié est sonné à moitié mais je ne me prive pas pour frapper le conducteur mais avec mon poing cette fois-ci.

« Lania, ne les tues pas s’il te plaît. Fais-les foncer droit vers un poteau. »

« Tes désirs sont les miens. » répond Lania. Ce n’est pas vraiment la phrase exacte mais j’ai tout de suite compris le second message derrière celle-ci. Ses yeux deviennent roses, effrayant les deux policiers avant que le volant ne tourne subitement vers la droite. Au même moment, Lania et moi avons disparus de la voiture. La collision est brutale et les deux policiers sont sonnés. Moi ? J’observe Lania qui me sourit.

« Est-ce que tu as ce que je veux, Lania ? »

« Si tu parles de leurs portables pour qu’ils ne soient pas détruit dans la collision, les voilà. »

Elle me les tend pendant que je passe un coup de fil au chef de la police. Je lui demande d’envoyer des renforts dans la zone où l’accident a eu lieu mais aussi de préparer une cellule. La raison ? Les deux membres de la FAPC infiltrés vont avoir besoin d’un endroit à l’ombre. Lania s’approche de moi, poussant un petit gémissement. Ah … Vraiment …

« Qu’est-ce que je ferai sans toi, Lania ? »

« Je suis sûre que ça ne serait pas grand-chose. Tu es content de m’avoir hein ? Et je pourrai être encore plus forte et efficace si tu le désires. »

« Pas besoin de plus, j’ai tout ce qu’il me faut. »

Pourtant, je place ma main sous la capuche de la Gardevoir, commençant à lui caresser ses oreilles et un peu l’intérieur. Voilà qu’elle gémit d’une façon encore plus indécente. Mais cela ne m’affecte pas. Grâce à elle, je suis encore en vie. Je dois tirer un trait sur cette histoire en Inglaterre. Je dois abandonner mon passé mais ce n’est pas aussi simple que ça. Helena … Pourquoi est-ce que je pense à elle dès que je rends heureuse Lania ? Comme pour me rappeler qu’elle ne le mérite pas ? Je dois vraiment être clair dans mes sentiments sinon, je risque d’avoir de sérieux problèmes face à la FAPC. Je n’ai même pas le temps de penser à la Triafa avec toute cette histoire bien que je soupçonne une relation entre les deux.

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