Chapitre 28 : Fuir ou mourir

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Fuir ou mourir

« MALAKAN ! Putain ! Je vais te tuer ! Tu as osé tuer l’un de mes objets ! »

L’un de ces objets ? J’écarquille les yeux plusieurs fois pour être sûr de bien avoir entendu. Je n’ai pas rêvé, n’est-ce pas ? Elle a bien dit ça hein ? Elle n’a donc aucune décence ? Considérer les autres comme des objets ! Je devrais me mettre dans le même état qu’elle mais je ne le fais pas. Ses coups de couteau sont maintenant plus irréguliers mais bien plus tranchants qu’auparavant. Lania est à mes côtés, me disant :

« Elle a perdu sa concentration. Tu penses pouvoir … t’en occuper, Ric ? Je te le demande car en vue de tes blessures sur tout le corps, je … »

« Je pense que ça peut aller, Lania. Vas-y maintenant au lieu de perdre du temps avec ma personne. Ne t’inquiète pas, ils ne vont pas me poser de problèmes de toute façon. »

Même si je parle au pluriel, je cible surtout Anaïs. Je dois envisager que je risque d’être blessé encore plus que maintenant. Ce n’est donc pas une bonne chose mais en même temps, me laisse-t-on le choix ? Je crois que je n’en ai jamais eu dans toute ma vie. Pourquoi est-ce que je n’ai plus ma mémoire de mes cinq ans et avant ? Peut-être était-ce trop important ? Ou trop choquant ? J’espère que j’arriverai un jour à la retrouver.
Je crois que j’ai un nouveau but maintenant en plus de coincer la Triafa : savoir quel était mon passé avant que je ne devienne le « fils adoptif » de Loïc. Même si ça ne doit pas être si important à cause de mon âge à cette époque, j’ai besoin de savoir. Terriblement besoin de savoir. Je ne dois pas avoir peur de prendre des risques.

Un couteau se plante sur la gauche de mon ventre alors qu’Anaïs me regarde avec effroi et étonnement. Ca fait mal ! Terriblement mal mais il est temps d’en terminer ! Je dois régler cette histoire ! Je bloque son bras tenant son couteau avant de lui donner un violent coup de tête. A force de m’en prendre de la part de Séphyria, je commence à adopter ses techniques de combat. Anaïs crie de douleur et je tords son autre bras de ma main libre, la forçant à lâcher son couteau. Je me sens terriblement bien !

« Des fois, il ne faut pas avoir peur de prendre des coups ! »

« Lâche-moi ! C’est complètement absurde ! Tu vas abîmer mon visage ! »

Abîmer son visage ? Elle pense à ça maintenant ? Cette femme est vraiment superficielle ! De haut en bas ! De l’intérieur et de l’extérieur ! Je lui redonne un coup de tête avant de l’accompagner d’un coup de pied dans le ventre, la projetant en arrière. J’observe la plaie au ventre. Aie, aie, aie … Heureusement, ce n’est pas l’estomac qui est touché. Tant mieux.

« MON VISAGE ! Je vais te dépecer maintenant ! »

Elle ne semble même plus se préoccuper de Lania et de son pokémon à elle. Il faut dire que le Joliflor, bien qu’il ait maintenant développé ses pouvoirs grâce à l’acte … de coucher avec Anaïs, il semble bien trop faible par rapport à ce qu’il devrait être normalement. Mais bon, ce n’est pas dans mes préoccupations actuelles et Anaïs coure vers moi, donnant des coups de couteau dans le vide, son bras gauche pendant lamentablement vers le sol.

J’ai moins de mal à esquiver ses coups mais aussi plus de mal à bouger à cause de ma blessure au ventre. Ainsi, ça se compense, ce qui n’est pas forcément source de bonne nouvelle. Est-ce que je dois utiliser mon pistolet ? Pourquoi pas ? Je ne devrais avoir aucune réticence à ça ! Je ne devrais même pas me gêner ! Je suis un policier dans l’exercice de ses fonctions ! Je devrais pouvoir utiliser mon arme quand je le désire !

Mais je ne sais pas … Je ne pense pas que ça soit la meilleure solution. Je ne suis pas un assassin. Je ne dois tuer qu’en cas de forte nécessité. Si je peux stopper cette femme et la faire arrêter, ça sera bien mieux. Mais bon … Ce n’est pas ainsi et …

« AH ! Je brûle ! JE BRULE ! »

« Dès l’instant où je t’ai touché, tu fus terminé. Tu as réussi à m’échapper pendant quelques minutes mais tout a une fin malheureusement, n’est-ce pas ? »

Lania a pris la parole après les cris de Jadan. Celui-ci est en train de se consumer, une forte odeur de chair brûlée se faisant sentir. Elle a encore utilisé ses poings enflammés pour régler le problème. Ah mais vraiment … Cette Gardevoir. Je suis de plus en plus étonné à chaque fois que je la vois. Je ne remarque même pas le couteau qui vint se loger cette fois-ci juste au-dessous du cœur avant qu’Anaïs ne se mette à s’enfuir.

« RIC ! NON ! »

J’entends la voix de Lania alors que je m’écroule au sol. Je n’aurai pas dû … détourner mon regard d’Anaïs. J’ai été un vrai imbécile sur ce coup. Je respire bruyamment alors que Lania est en train de sangloter. Elle utilise ses pouvoirs pour extirper doucement la lame de mon corps alors que je murmure :

« Ce n’est pas très grave. J’ai conn … J’ai connu pire que ça … »

« Ne te moque pas de moi, Ric ! Ce n’est pas vrai ! Pas depuis que je te connais ! Et avant que tu me connaisses, tu ne faisais jamais des choses aussi dangereuses ! »

« Hahaha … Surement, oui … Peut-être. Si tu veux aller chercher les soldats ? Je pense que toutes les troupes ont fini de capturer ou tuer les membres de la FAPC. »

« Je ne peux pas te laisser seul, Ric ! Il en est hors de question ! »

« Arrête donc tes bêtises. Je ne vais pas mourir. Elle n’a pas visé le cœur et si je pose mes mains sur mes plaies, ça arrêtera de saigner. »

« Hors de question … Je ne veux pas … Je ne veux pas du tout ! Tu es déjà blessé à cause de Séphyria puis à cause d’Anaïs. Tu n’es pas un pokémon, Ric ! Pas du tout ! Ton corps ne se rétablira pas comme si de rien n’était ! »

« J’ai juste mon nez qui est cassé. Je devrai peut-être me mettre à la boxe ? » dis-je en cherchant à rire bien que j’en ai pas la force. Je ne suis même pas capable de rire ou de sourire. Je crois que j’ai perdu tout ça depuis le début de cette histoire. Je soupire légèrement avant de baisser la tête. Je ferme les yeux et …

« RIC ! NE T’ENDORS PAS ! NE T’ENDORS PAS ! JE T’EN SUPPLIE ! »

« Mais je ne vais pas mourir … Je ne vois pas de lumière ou autre, Lania. T’en fait pas. »

Mais je ne fais rien pour la rassurer. Je commence à bailler légèrement, gardant mes yeux ouverts. Elle est morte d’inquiétude. Je tends mon bras droit pour l’inviter à se coller contre moi. Elle n’hésite qu’un court instant à cause de mes blessures avant que je referme mes yeux. Voilà … Dormir … Dormir correctement.
Ah … Je ne sais pas ce qui se passe mais lorsque je me réveille, je suis en train d’être transporté. Lania marche à côté des soldats, toujours inquiète pour moi. Ah … Il y a vraiment eu pas mal de blessés et de morts. C’est vraiment triste, très triste même. Je pousse un soupir, Lania se penchant aussitôt vers moi :

« Ric ! C’est terminé ! La FAPC a été dissoute ! Comment … Comment est-ce que tu vas ? »

« Je pense que je vais m’en sortir. Arrête de stresser pour rien, je vais pas mourir. »

« Je … Je … Je ne sais pas, je pensais que … Ric. Sincèrement, c’était … Soigne-toi vite et je serai ta propre infirmière ! »

Elle n’a pas honte de dire ça devant les soldats ? Je la regarde avec étonnement avant de pousser un léger soupir. Bien entendu, qu’elle soit mon infirmière personnelle, ça ne me dérange pas. Je sais parfaitement que maintenant, elle ne fera plus rien du tout.

« Saleté … Ils ont tout gâché ! Ils ont tout gâché ! »

La femme d’une quarantaine d’années s’était mise à courir, prenant des chemins qu’elle seule connaissait puisque le reste de la FAPC était morte ou capturée. Finalement, elle arrive à sortir de la base, voyant un hélicoptère qui l’attend. Celui de Loïc ! Elle monte à l’intérieur, Loïc l’attendant, accompagné d’Emairon et Séphyria. Il y a bien entendu le pilote aussi. Loïc fait un geste de la main, demandant à ce que l’hélicoptère décolle.

« Ah … Ah … Ah … Saleté ! Je me vengerai de ce type ! »

« C’est une véritable plaie, n’est-ce pas ? » murmure Loïc alors qu’Anaïs reprend son souffle. Maintenant, ils sont déjà en train de voler au-dessus des arbres, à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

« Je ne te le fais pas dire ! Et cette Gardevoir est encore plus horrible ! Elle a tué les deux objets de la Triafa comme si de rien n’était ! »

« Oh ? Donc, impossible de les récupérer, c’est ça ? »
Loïc se lève alors qu’elle hoche la tête. D’un geste machinal, il sort son pistolet, prenant Anaïs par les cheveux avant de tirer une balle dans la tête de cette dernière. Ensuite, il ne fait que jeter le cadavre par la porte de l’hélicoptère, murmurant :

« Ces « objets » ont une plus grande valeur que toi. »

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