Chapitre 29 : Perte de mémoire

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Perte de mémoire

« Ric … Me voilà ! » dit une voix féminine dans un grand éclat de rire alors que je suis couché dans un lit. Ce n’est pas celui de l’hôpital ou de l’armée et heureusement car sinon, je ne sais pas où je me serai mis. Elle a vraiment tout préparé hein ? « Comment est-ce que je suis ? Est-ce que je suis à ton goût ? »

Elle s’approche de moi, portant une tenue d’infirmière toute en blanc. Où est-ce qu’elle a trouvé ça ? Est-ce qu’elle n’a pas volé ça ? En fait, j’espère que ce n’est pas le cas. Mais bon … La tenue est vraiment très moulante alors qu’elle est à mes côtés.

« Tu n’oses plus parler, Ric ? Pourtant, tu devrais, non ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Ca te va très bien … Donc bon … Il serait temps de m’aider pour mes bandages, Lania. Je crois qu’ils sont trop ensanglantés. Est-ce que tu peux t’en occuper ? »

« Bien entendu ! Je le fais tout de suite ! Si tu veux bien retirer ton haut ! »

Elle sait parfaitement que je ne peux pas à cause des nombreuses entailles. Je suis obligé de la laisser faire alors qu’elle semble y prendre du plaisir. Est-ce qu’elle est … encore intéressée par moi ? Je me pose cette question tout en la regardant faire.

Elle me soigne sans même s’intéresser plus longtemps à ma personne. Elle s’occupe de moi avec une certaine attention, il faut le reconnaître. Mais aucune perversité ou presque. Car oui, je la vois ouvrir légèrement la chemise d’infirmière.

« Ric, tu sais que je ne porte rien sous cette tenue ? Je suis vraiment toute … »

« Lania ? Qu’est-ce que tu penses réellement d’Emairon ? »

Je la coupe dans sa phrase alors qu’elle parait étonnée. Sans même crier garde, elle ouvre complètement sa chemise, montrant sa poitrine à nue avant de se mettre à cheval sur moi. Ma tête logée entre ses seins, je suis incapable de respirer ou presque alors qu’elle s’écrit :

« C’est avec toi que je veux le faire ! Pas avec quelqu’un d’autre ! »


Mais je sens la pointe d’hésitation dans ses phrases. Je la repousse doucement, mes yeux posés sur son visage mais aussi sa poitrine. Elle n’est même pas excitée par la situation. C’est triste à dire mais qu’importe. Je pose un doigt sur chaque téton, chose étonnante de ma part avant de reprendre la parole :

« Tu n’es pas sincère … Est-ce que tu crois que ton corps accepterait ? »

« AH ! Je suis sûr que si ! Si tu y arrives … Si tu me touches, je réagirai comme ça ! » me dit-elle alors que je retire mes doigts et que je referme sa chemise.
Maintenant, j’en suis sûr et certain. Ce n’est pas à moi de m’occuper de Lania. Pas de cette façon. Son corps est quelque chose de spécial … Mais ce n’est pas à moi de l’éveiller. Je ne suis pas fait pour elle et elle a trouvé quelqu’un d’autre. Je prends son visage à deux mains, gémissant de douleur avant de coller mon front contre le sien.

« Lania … Je ne t’empêcherai pas d’être heureuse, d’accord ? Je ne t’en empêcherai pas. Je ne sais pas combien de temps cela me prendra mais on va régler cette histoire et ensuite, tu seras heureuse avec lui, d’accord ? »

Je sens qu’elle pleure. Qu’elle pleure vraiment. Elle est inquiète pour moi mais elle pense à quelqu’un d’autre. J’ai bien fait de tenir jusqu’ici. Sinon, elle aurait pu être déçue, très déçue. Ce n’est pas un objet, loin de là.

« Je … Je ne veux pas que tu crois que je te trahisse, Ric … Après tout … Après tout ce qui s’est passé, je ne veux pas que tu crois ça ! Je ne veux pas du tout ! »

« Je ne crois rien du tout. Et tu ne me trahis pas le moins du monde. Du moins, tant que tu ne cherches pas à me tuer, n’est-ce pas ? Est-ce que tu veux me tuer ? »

Elle retire son front contre le mien, me fixant pendant quelques instants avant d’hocher la tête négativement. Voilà … C’était exactement ça. Elle ne veut pas me tuer. Pas du tout même.

« Je ne te ferai jamais mal, Ric. Jamais de mal même. Je te le promets. »

Je l’invite une nouvelle fois à venir dans mes bras. Elle se calfeutre contre moi tandis que je la garde longuement. Voilà … Qu’elle pleure un bon coup, qu’on conclue cette histoire définitivement. Et dès que je peux … J’aimerai voir pour trouver Emairon. Peut-être que je peux chercher un moyen pour faire ça ? Je me le demande … mais pour le moment, autant garder Lania contre moi. Il faut que je la console.

« Dommage, je suis vraiment désolé … Je n’ai pas trouvé le bon moment pour te sortir. »

Loîc s’adresse à une pokéball. D’un geste lent, il l’ouvre dans l’hélicoptère, un Mastouffe apparaissant au beau milieu. Il observe Loïc avant d’aboyer mais nullement avec agressivité. Il s’approche du vieil homme, quémandant quelques caresses.

« Rérox … Ne t’en fait pas, tu le reverras un jour même s’il risque d’être plus qu’étonné que ça. Il risque de ne pas comprendre mais nous avons fait un petit marché non ? »

« Mastouffe ! Mastouffe ! Mas … Mastouffe ! »

Loïc est maintenant muet alors qu’il plonge son regard sur Emairon. Celui-ci semble songeur, observant le ciel par le hublot de l’hélicoptère. Il murmure doucement un nom alors que Loïc continue de ne rien dire. Quant à Séphyria, elle sert les poings, prenant finalement la parole :

« Loïc … Est-ce que tu es au courant … de quelque chose qui s’est passé il y a vingt ans environ ? Tu es l’un des anciens de la Triafa. Tu as vu plusieurs générations d’hommes et de femmes. Tu es sûrement au courant. »

« De quoi est-ce que tu parles, Séphyria ? »

« Je veux parler de notre trou de mémoire ! Je ne me rappelle rien du tout d’avant mes cinq ou six ans ! Il en est de même pour Emairon ! Il en est de même pour Ric ! Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi mais Ric aussi a perdu la mémoire ! »

« Et en quoi cela te concerne-t-il ? Quel est ton rapport avec Ric, Séphyria ? »

« Je me contrefous de lui ! La seule chose que je veux savoir, c’est pourquoi je ne me rappelle de rien auparavant ! Si je pouvais tout simplement tuer Ric, je l’aurai fait depuis longtemps ! » s’écrie la femme aux cheveux bleus.

« Mais tu ne l’as jamais fait, Séphyria. Je n’ai pas de réponse à tes questions. De même, après tes actes, tu sais ce qui t’attends … »

« Je le sais parfaitement et il faudra me tuer pour essayer de me toucher ! J’ai autre chose à faire que de m’occuper d’un type qui va me salir ! »

« Tu ferais mieux d’éviter de crier. Tu deviens insupportable, jeune fille. » reprend Loïc, fronçant les sourcils tout en la regardant. Séphyria est déjà debout, s’approchant de la porte de l’hélicoptère avant de l’ouvrir. « Est-ce que je peux savoir où tu comptes aller ? »

« Je me tire de cet hélicoptère ! Je n’ai aucun problème pour m’envoler que je sache ! »

« Si tu comptes t’enfuir, tu risques de le regretter amèrement, Séphyria. »

« Je serais partie le temps qu’il faudra pour que vous vous retiriez cette idée absurde de la tête. Je ne suis à personne et je ne le serai jamais ! »

« Je te recontacterai, Séphyria. De toute façon, Ric aura son dernier voyage bien assez tôt. Dès le moment où il décidera de quitter le pays … »

« Qu’est-ce que … Tsss ! Je ne sais pas ce que vous manigancez dans notre dos mais ça ne me concerne pas ! Je vais prendre l’air ! Tu m’appelleras lorsque vous vous serez calmés ! »

Elle quitte finalement l’hélicoptère, se lançant dans le vide alors que ses ailes de coton font leurs apparitions. Elle s’éloigne de l’avion, prenant le chemin inverse par rapport à lui. Sa mémoire … Cet homme en sait plus qu’il ne le veuille le faire croire.

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