Chapitre 6 : Impatience

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Impatience

« Toutes mes félicitations, Casior. »

Oui … Même si ce n’est pas vraiment une victoire, le fait que Casior passe au second tour est vraiment une très bonne nouvelle. Surtout qu’il a fini au premier tour avec plus de 30% des voix, quelque chose de vraiment énorme ! Alors là ? On est tous dans une salle de fêtes, pour féliciter Casior. Séphyria porte une élégante robe bleue, celle que je lui ai achetée il y a quelques mois maintenant. Oh moi … Sans que ça soit costard cravate, je suis plutôt bien habillé aussi. Oh oui … Plutôt bien …

« Mademoiselle Séphyria, m’accorderiez-vous cette danse ? »

Hein que quoi ? J’ai à peine le temps de voir la jeune femme aux cheveux bleus se faire emporter par un homme d’une trentaine d’années. Non mais mais mais ! HEY ! C’était ma petite amie ! Je ne vais quand même pas être jaloux hein ? Enfin je crois …
Je m’installe sur une chaise, la regardant danser avec cet homme. Enfin, c’est un type que je ne connais pas mais … Séphyria ne sait pas danser ? Et puis, cet homme tente de la coller un peu trop. AIE ! Il vient de se faire écraser le pied par erreur, Séphyria s’excusant d’après ce que je peux voir. Puis finalement, la danse est terminée, l’homme l’invite à boire mais elle signale qu’elle préfère arrêter pour ce soir. Enfin … C’est ce que je tente de comprendre en lisant sur les lèvres, ce n’est pas vraiment facile. Elle revient vers moi, souriant :

« Un petit peu jaloux quand même ? »

« Très faiblement … Enfin … Je … »

« Tu viens danser ? Au moins, je sais que tu tiens à moi. » me demande-t-elle avant de prendre ma main et de me forcer à me lever.
Je plains déjà mes pieds mais bizarrement, contrairement à ce que je pensais, c’est plutôt bon … En fait, je trouve même qu’elle danse très bien. J’ai du mal à comprendre ce qui se passe. Et puis, elle se colle légèrement contre moi avant de me souffler :

« Je n’aime pas vraiment … que l’on tente de profiter de moi. Il était un peu trop collant … Tu sais, en tant qu’Altaria, je me dois de me comporter comme une … monarque ? Donc si je ne savais pas danser, tu comprendrais le problème, n’est-ce pas ? »

« Tu veux dire que … tu sais danser depuis le début ? Mais alors, pourquoi est-ce que … »

« Je ne sais pas vraiment … Peut-être parce que je considère qu’une seule personne mérite de danser avec moi ? » me répond t-elle avec tendresse.

« Tu … as d’autres talents que je ne connais pas ? »

Je lui dis ça sans pour autant répondre à sa question car je connais la réponse. Je la connais parfaitement … Je pose rapidement mes lèvres sur les siennes. Pour moi, actuellement, le monde se résume à elle. Mais je n’oublie pas que j’ai une mission à accomplir … Du moins, une mission personnelle. Je ne l’oublie pas … Dyamia.

Ailleurs, en pleine Rousie, une jeune fille qui n’a même pas dix ans ou à peine est en train de subir les assauts sexuels répétés d’un homme d’une quarantaine d’années. Puis soudainement, il s’enflamme, du feu sortant des orifices de son visage avant qu’il ne devienne un tas de cendres. La jeune fille regarde les taches blanches sur son corps, observant le dôme dans lequel elle se trouve. Avec lenteur, elle passe à travers une porte, celle-ci l’emmenant après deux mètres à un autre dôme. Un dôme ressemblant à une chambre.

« MAST ! MASTOUFFE ! OUFFE OUFFE ! »

« Je suis de retour, Rérox. » dit calmement la jeune fille alors que l’imposant chien aboie. Une douche est installée dans un coin du dôme, Dyamia se nettoyant. Bien entendu, elle n’a aucune pudeur puisqu’elle n’a aucune vie privée. Cela ne la dérange pas … Pas du tout. Se nettoyant tout en quittant la douche, elle se rapproche du bord du dôme, le Mastouffe restant assis à ses côtés. Puis elle vient se coucher sur l’épais chien.

« Je sais que tu es là … Ta présence est si facile à percevoir … comme celle des autres. »

« Que me veux-tu ? Car je pense que tu veux m’adresser la parole … Dyamia. »

« Hum ? Ce que je veux ? Tu le sais parfaitement … Tu sais parfaitement ce que je veux … Je commence à être vraiment lasse d’attendre. Je veux bien me … laisser salir … Je suis faite pour ça par votre faute … Mais j’ai aussi mes limites de patience. »

« Et que veux-tu que je fasse exactement ? Tu es trop importante pour que l’on ne puisse pas écouter tes requêtes, tant qu’elles ne sont pas complètement folles. »

« … … … Je veux des nouvelles de mon frère et mes sœurs. Mais pas seulement, je veux aussi des nouvelles de Ric. Sais-tu quel fut ta plus grosse erreur Loïc ? »

Il n’aime pas quand elle joue aux devinettes avec lui. Pourquoi ? Car souvent, ces devinettes sont assez lugubres et sinistres. Il attend néanmoins qu’elle continue mais elle murmure :

« Je pense avoir posé une question. J’aimerai que tu me répondes. »

« Tu peux me dire quelle fut ma plus grosse erreur … Dyamia … »

« Tu as perdu ton travail dans la police. A partir de là, je n’ai plus eu aucune information concernant Ric. Tu sais parfaitement que j’ai besoin de ces informations, n’est-ce pas ? Tu sais pertinemment pourquoi j’en ai besoin. Ric est si important … tellement important … »

« … … … Cela est trop risqué et stupide et … »

« Tu n’as pas vraiment le choix. Bien que je sois sous cette apparence … Sache que c’est un aller sans retour. Il serait vraiment … dommage qu’un jour, je fasse l’erreur de me développer subitement, n’est-ce pas ? »

« Je vais faire de mon mieux. » termine de dire le vieil homme. « Rérox, continue de la surveiller. Elle ne te fera rien de mal. »

« Oui … Oui … Reste donc auprès de moi, Rérox. » murmure la jeune fille avec neutralité alors que le vieil homme s’éloigne du dôme.

Vraiment … Dyamia est de plus en plus pressante. Cela devient très problématique. Mais il ne peut pas contredire ses demandes. Humpf … Vraiment. Il passe une main sur son front, poussant un léger soupir avant de murmurer :

« Second plan donc … Je ne pensais pas avoir recours à une telle chose. »

Pas du tout même … Du moins, pas maintenant. Humpf ! Il prend son portable, commençant à composer un numéro avant de s’arrêter. Pas maintenant … Peut-être pas maintenant. Non … Il devait prendre au cas où ses précautions même si cela devait mal tourner.

Très mal tourner même. Mais … C’était cela ou alors mourir d’une horrible manière. Et ça, il se préfère encore en vie. Question de logique. Humpf … Il quitte la base de la Triafa dans la Rousie, regardant dehors, au beau milieu de la tempête de neige. Même sous celle-ci, il peut toujours lancer une communication. D’après la différence liée aux horaires, il doit normalement être au beau milieu de l’après-midi. Humpf … Il commence à taper sur les touches de son portable avant d’appeler cette personne. Il n’a pas d’autres choix.

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