Chapitre 13 : Sous le blizzard

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 13 : Sous le blizzard

« Rien de rien … Et ça fait déjà dix jours. »

Alphonse ne fait que répéter la triste vérité. Je ne lui en veux pas car vraiment, c’est chiant, très chiant même. On n’a rien de rien ! RIEN DU TOUT ! Et je ne peux pas … Je ne peux pas tenir comme ça ! Ça m’embête, ça m’embête plus que tout même. Le pire ?

« On est presque en train de se perdre à chaque fois. »

C’est Emairon qui fait cette remarque très juste et fondée. Rien d’autre à dire malheureusement, malheureusement … oui. Nous sommes en train de faire chou blanc, rien que ça. Autant dire que ça m’énerve … mais il n’y a pas que ça.

« Emairon ? Emairon ? Tu veux bien venir s’il te plaît ? »

Grrr … Je ne suis pas du genre à me mettre en colère inutilement mais là, quand je les vois heureux et souriants, ça m’énerve. C’est bête mais je suis jaloux … Je suis jaloux d’eux. Et je sais qu’Alphonse n’est pas mieux que moi.

« Faites donc … Je vais aller passer un coup de fil de mon côté. »

De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais vraiment beaucoup de hein choix ? On ne m’en laisse pas vraiment non plus. Tsss ! Je quitte la base, faisant quelques mètres avant de prendre mon téléphone portable. J’appuie sur celui-ci, regardant les SMS avant de soupirer … Ca m’énerve, ça m’énerve tellement ! Je suis nul en message d’amour ! Alors que du côté de Séphyria, tout n’est que poésie et tendresse.

« Chaque seconde sans toi représente les épines glacées de Rousie qui viennent parcourir les pores de ma peau. Ne pas t’avoir à mes côtés est la pire des épreuves qu’Arceus m’a faite endurer. Je veux t’avoir auprès de moi, te serrer dans mes bras pour ne plus jamais te libérer de mon étreinte. »

… … …. ET JE SUIS SENSE FAIRE QUOI MOI ?! HEIN ?! JE SUIS SENSE FAIRE QUOI FACE A CA ?! Je commence à pleurer comme un parfait débile alors que j’ai le numéro de Séphyria qui s’affiche. Je n’ai qu’à l’appeler … Ça serait une bonne chose.

« Et lui dire quoi ? La même chose que d’habitude ? C’est ça ? »

La même chose inutile ! Les mêmes mots stupides qu’elle entend à chaque fois ? C’est ça ? C’EST CA ?! Je serre rageusement mon portable avant de me calmer. Ça ne sert à rien de m’énerver … Rien du tout même. Je regarde le MMS qu’elle m’a envoyé … Un joli MMS. Si cela avait été Lania, je suis sûr que ça aurait été une photo coquine comme pour m’inciter à finir cette foutue mission.
Mais là … Encore … Tout n’était qu’élégance. Elle portait sa chemise de nuit liée à son bas de pyjama, tous les deux d’une couleur bleue ciel. Mais pas seulement … Pas du tout … Elle avait ouvert deux boutons pour dévoiler un décolleté sans trop en montrer. Au-dessous de sa poitrine, recouvrant son ventre et ses hanches, le coton de ses ailes était présent. D’ailleurs, le bas de sa chemise était ouvert pour laisser paraître son nombril.
Mais … Le plus … Le plus … Le plus … Ce qui me fait le plus mal, c’est sa position. Elle est assise au milieu du lit. Non pas une position langoureuse ou autre. Loin de là. Non … Elle est juste assise dans cette tenue … et elle tend les bras. Elle tend doucement les bras comme pour me réclamer. Me demander une tendresse que je ne possède pas pour le moment. J’appuie sur le bouton pour communiquer avec elle et j’entends finalement sa voix :

« Ric ? Ric ? C’est bien toi ? Ric ? Comment vas … »

« Je t’aime, Séphyria. »

Ce sont les seuls mots qui sortent de ma bouche avant que je ne coupe la communication. Je suis con, je suis le pire des cons. Vraiment, je suis le roi des imbéciles, le chef des idiots, le président des trous du cul. Je n’ose pas parler avec elle. Je me ferai plus souffrir qu’autre chose. Je la veux contre moi … Je le sais … Mon corps la réclame. Nous n’avons jamais rien fait, elle et moi. Nous n’avons pas encore franchi cette limite mais … je ne peux pas. Je ne peux pas ! JE NE PEUX PAS rester là sans rien faire !

« Hey ! Ric ! C’est l’heure de se préparer ! »

L’un des soldats vient de me héler alors que je me dirige vers la base. J’entends le portable qui vibre mais je coupe la communication. Quel idiot … Mais quel idiot … Mais quel idiot … Quel idiot … Lorsque je reviens, je vois Emairon qui se dirige vers moi, tendant son portable à son tour. Mais je refuse de le prendre, je lui transmets juste un message mental :

« Je ne veux pas … lui parler … Dis-lui qu’elle me manque … C’est tout. »

Emairon semble respecter ma décision et s’éloigne. Il est l’heure de partir en mission. Lorsqu’il revient, il tente de me dire ce que Séphyria m’a répondu mais je suis ailleurs … dans un autre monde, celui de mes pensées.


Mes pensées les plus absurdes. En fait, Alphonse tente de me faire la conversation, Lania aussi par les pensées mais je suis imperméable. Je suis complètement ailleurs. Cette fois-ci, je crois que mes nerfs ont craqué. Quelque chose s’est brisé en moi. Je ne suis même plus vraiment conscient de mes actes.

« Quand même … Je n’ai jamais vu Ric comme ça. »

« Même moi qui le connait depuis des années, j’avoue que … »

Lania et Alphonse parlent entre eux. Je vois leurs lèvres qui bougent mais je ne sais pas ce qu’ils se disent. Emairon est muet mais il les écoute. Ils parlent surement de moi, ça se sait, c’est tellement facile à savoir … C’est tellement …

J’en ai marre … J’en ai tellement marre … Je veux juste qu’on trouve cette foutue base, qu’on délivre Dyamia, cette enfant, et zou … Je ne sais pas pourquoi Séphyria parlait que j’étais son homme et celui de Dyamia mais si elle a un corps d’une enfant, non, ça ne risque pas de me plaire. Et de toute façon, je ne tombe pas amoureux comme ça.

« Je ne suis pas de ce genre … Je ne crois pas au coup de foudre. »

Je ne suis pas … stupide. J’ai arrêté de l’être mais peut-être que je risque d’aimer Dyamia ? Comme une petite sœur ? Ou alors comme une femme ? Non … Je suis perturbé, trop perturbé par tout ça. Je ne remarque même pas le pieu de glace qui fonce vers moi, venant se loger dans mon ventre. Du moins, c’est ce à quoi je m’attendais avant d’être téléporté.


Cinq personnes … Cinq personnes sont présentes en face de nous. Cinq personnes qui semblent être liées au froid. Je ne les remarque pas complètement à cause du blizzard mais une telle attaque ne passe pas inaperçue.

« Ce sont des pokémons humanisés ? On en a jamais eu autant auparavant et … On n’a qu’Emairon et Lania avec nous. »

Alphonse parle comme si ce n’était pas la première fois qu’il en affrontait. Je ne sais pas comment ça se passe réellement mais tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas d’humeur. A côté de Lania, je sors mon arme, la chargeant avant de la pointer en direction des cinq personnes. Sans aucune réticence, je tire, la balle semblant dévier à cause de la tempête.

« Non, non, non … Ca ne marche pas comme ça. »

Une voix douce et féminine qui s’adresse à nous … Mais je n’y tiens pas compte. Déjà, les trente soldats qui nous accompagnent, moi, Alphonse et le couple de pokémons humanisés se mettent en position. On va devoir livrer bataille … mais je n’en ai pas envie.

Laisser un commentaire