Chapitre 24 : Un humain parmi les pokémons

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Un humain parmi les pokémons

« Ric … Je vais d’abord te poser une question. Qu’est-ce que tu sais … de ton enfance ? »

« Avant mes cinq ans ? Rien du tout. C’est le vide total et complet, malheureusement. »

« Tu n’as vraiment aucune idée à ce sujet ? » me demande Dyamia, nullement souriante alors que je la regarde avec étonnement. Non … Vraiment rien du tout.

« J’aurai dû ? Enfin … Quelque chose aurait dû faire tilt dans ma tête ? Pourquoi cela ? »

« Pas forcément, pas forcément Ric … Pas vraiment … Ce n’était qu’une question innocente, comme tout le reste. Je voulais juste savoir à ce sujet … Bref … Tu sais que ta mère est morte à la naissance, n’est-ce pas ? »

« Je le sais … parfaitement … Je sais aussi qu’elle travaillait pour la Triafa. » murmure-je alors qu’elle hoche la tête positivement. Tout cela me … gêne un peu.

« Bon … Je ne vais pas perdre plus de temps. Ric … Pendant ces cinq années après ta naissance, tu as vécu avec nous. Tu peux considérer que tu étais un membre de la Triafa si tu préfères mais ce n’est pas totalement vrai. Puisque nous sommes nés en tant que « bébés » hybrides, nous avons donc eu aussi une enfance … avec les couches et tout cela. »

Hum ? Hein ? Cela veut dire que Lania était une Gardevoir réellement au départ ? Calsidya aussi ? Enfin … Oui, ça ne serait pas réellement étonnant en soi. Mais est-ce que cela leur change radicalement ? Ca doit l’être … Un tel changement ne doit pas laisser tout le monde de marbre. Enfin, je bref … Il vaut mieux que j’écoute Dyamia.

« Tu imagines, Ric ? Tu devais avoir deux ans, nous en avions trois. Tu étais un bébé comme les autres mais tu étais accompagné par quatre bébés pokémons humanisés ! D’ailleurs, je me rappelle parfaitement que tu aimais toucher les petites ailes de coton de Séphyria. Tu aimais aussi enfouir ta tête à l’intérieur. »

« Je ne me rappelle rien de tout … cela … mais si tu le dis, c’est que c’est sûrement vrai. »

« Non, non. Il faut réellement que tu t’en souviennes. »

Je me tourne vers Séphyria, la regardant avec étonnement. Elle-même tente de s’en rappeler mais il n’y a pas que ça, loin de là même. En fait, elle rougit violemment quelques secondes après, bredouillant avec gêne :

« Je … Je faisais même … un peu … Enfin, je faisais même retirer un peu de coton pour l’offrir à Ric. Je m’en rappelle. Et Emairon était toujours calme et stoïque. Il aimait … beaucoup lire … réellement lire. Et Roubé chantonnait comme pour faire de la musique. En fait, tout le monde était … »

« Oh, tu veux que je te le dise directement, Séphyria ? En fait, tu étais déjà droite et fière mais dès que Ric venait te parler, tu devenais toute mollassonne et faiblarde. Comme si tu fondais sur place, rien que parce que tu étais tellement gênée. Oh moi, je ne préfère pas en parler. Je préfère que vous vous en rappeliez aussi. »

« Attends un peu … Je veux savoir, tu as bien dit que j’étais parmi vous pendant cinq ans ? Mais comment se fait-il que tu sois la seule à t’en rappeler ? »

« Oh … Cela, je ne peux pas te le dire, Ric. Ça serait bien trop dangereux mais sache que tu fus en sécurité pendant ces cinq ans. Mais qu’après la mort de ton père, il fut décidé qu’il valait mieux que tu ne restes plus ici. »

« Et pourquoi cela ? Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas rester ici ? Si j’étais entouré par vous quatre, je devais quand même … bien le vivre non ? »

« … … … Je ne sais pas si on peut dire cela. Mais au moins, Ric, tu étais vraiment important pour nous quatre. Tu sais, les batteries de test que nous suivions étaient horribles. Alors quand nous retournions dans la salle où tu étais, c’était un vrai soulagement. Tu nous permettais d’endurer tout cela. Tu avais toujours un sourire aux lèvres, toujours prêt à rendre service. Oui, tu étais vraiment formidable pour un jeune garçon de quatre-cinq ans. Même si les autres ne s’en rappelaient pas, le simple fait de penser a toi me rendait … plus forte pendant ces moments-là, vraiment bien plus forte. »

De quels moments est-ce qu’elle veut parler ? Je ne comprends pas. Mais le sourire qu’elle me fait est étrangement triste. Séphyria vient frotter le bras de Dyamia mais celle-ci la repousse avec tendresse, soufflant que ce n’est pas bien grave.

« Ce qui est fait est fait, n’est-ce pas ? Je ne vais pas m’en plaindre, j’ai bien vécue. »

« Tu dis cela comme si tu allais mourir mais non ! Tu vas venir avec nous, Dyamia ! »

« Ric ? Si je viens avec toi, tu penses que l’on pourra retrouver notre vie d’antan ? Avec Emairon, Roubé et Séphyria ? Ce qui est fait est fait … Ric … Tu sais, même si mon corps a été sali … et … Enfin bon, je ne vais pas te faire de dessins, Ric. Bref, mon corps est mort mais mon cœur est toujours là pour toi. »

Une déclaration d’amour de la part d’une fille de dix ans et pourtant, elle me fait terriblement mal. J’ai compris … J’ai compris ce qu’elle veut dire. Sans crier gare, je viens la serrer contre mon torse, lui chuchotant :

« Plus personne ne te fera de mal, Dyamia. Plus personne … Je ne laisserai plus personne te faire souffrir, je te le promets. »

« Oh … Ric … Une telle embrassade est un … Zut. »

J’entends son petit rire amusé alors qu’elle fait tout pour m’enlacer elle aussi. Dans quoi je suis tombé ? Qu’est-ce que j’ai perdu comme souvenir ? Qu’est-ce que j’ai perdu depuis le début ? J’ai perdu tellement de choses dans mon enfance, j’ai perdu tellement avec la mort de Lania. Je ne veux plus rien perdre, plus rien du tout.

« Si tu le promets, je ne peux que te croire mais … je dois encore souffrir un peu visiblement. Nous ne sommes pas seuls … Nous sommes même au beau milieu d’une base de la Triafa. Et surtout, au Jipen. Et puis … La Triafa a sorti l’artillerie lourde il semblerait en qui te concerne. Tu es vraiment spécial, Ric, tu le sais ? Tellement spécial. »

Et elle donc ? Elle semble si normale malgré tout ce qu’elle a subi. Cette Pyronille … J’aimerai maintenant me rappeler de tout. Pourquoi est-ce que Loïc m’a emmené avec lui après la mort de mon père ? Pourquoi est-ce que je ne m’en rappelle pas ? Peut-être que maintenant qu’elle m’en a parlé, mes souvenirs reviendront ?

« Je crois que le temps s’est assez écoulé ! IL FAUT EN FINIR ! TU NE POURRAS PAS T’ENFUIR, RIC ! » hurle une voix hors du dôme.

« Je me doutais qu’ils n’allaient pas tarder. Ils connaissaient ton but. »

Dyamia s’y attendait ? Mais tout ce que je sais, c’est que je le recouvre de mon corps alors que le plafond explose … mais aussi le dôme qui recouvrait l’endroit où vivait Dyamia. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que … ça veut dire ? Lorsque je peux rouvrir mes yeux, j’aperçois dix personnes … dont Tritani et l’autre Trioxhydre. D’ailleurs, je remarque qu’ils sont tous par deux.

« Par contre, je ne crois pas apprécier le fait que vous risquiez d’abîmer mes souvenirs de Ric. » murmure faiblement Dyamia dans mes bras en fixant les dix personnes. Des dragons, ce sont tous des dragons. Je les reconnais facilement ! Dracolose, Drattak, Carchacrok et Tranchodon. Si on compte aussi les Trioxhydres … Ils sont tous là.

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