Chapitre 20 : Pleurs

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Pleurs

Je suis de retour à la maison. Je me sens mal … terriblement mal et bien en même temps. Les femmes-pokémons qui me côtoient généralement sont maintenant assises autour d’une table, parlant entre elles. Comme je ne peux pas m’exprimer, je ne peux pas participer à la conversation. Je suis juste assis sur le canapé.
Lania a demandé à Emairon d’être patient car elle compte bien rester autant de temps qu’il faudra avec moi. Emairon a parfaitement compris le message. J’espère qu’il ne se fait pas de fausses idées entre elle et moi … même si dans le fond, avec les paroles de Lania, moi aussi, je me demande si je ne m’en fais pas trop. Ca doit être sûrement ça. Je me fais des idées absurdes sur ma relation entre elle et moi comme … pour les autres femmes-pokémons. Est-ce que mon salut viendra de Céra ?

« Par rapport à Belzak, Loïc nous a signalé qu’il faudra environ un mois à partir d’aujourd’hui pour que celui-ci soit en état de pouvoir s’envoler dans l’espace car oui, un entraînement est recommandé et encore plus avec son vieil âge. »

J’écoute la conversation. Belzak va partir pour l’espace. Logique, il n’arrêtait pas d’en parler … mais après ? Après ? Est-ce que c’est suffisant ? Je me pose la question alors que je m’installe confortablement sur le canapé. Je … Le fait qu’elles m’ignorent me fait un peu mal mais je préfère éviter de trop y penser. Je ne veux pas que Lania commence à relire dans mes pensées. Ça ne me plait pas, pas du tout même.

Je crois que je vais finir par m’endormir … J’ai un peu sommeil. Je ferme les yeux, cherchant à plonger dans le sommeil. Je suis fatigué … Cette journée a été la pire de mon existence. Ma fuite. Tout ce qui s’est passé … Je … Je ne peux pas et … Ah. Un baiser sur ma joue ? La seule surface humaine encore visible ?

« Reposes-toi bien, Ric. Je veille sur toi. »

C’est la voix de Lania. Je n’ouvre pas les yeux alors que j’entends Céra qui me murmure aussi de bien dormir. Je me sens mal … car les petites voix des autres femmes-pokémons se font entendre, me souhaitant la bonne nuit.

Sauf que je n’arrive pas à dormir. Enfin … Je tente mais je ne fais que somnoler, comme si je n’avais pas terminé ce que je voulais faire … Ah … Non … C’est pas ça. Qu’est-ce que je raconte encore ? Je ne sais pas … Je ne sais pas du tout. Je divague … Je crois … Mais les minutes passent, les heures aussi et finalement, la nuit est présente. Je suis plongé dans l’obscurité, dormant sur le canapé. Je ne l’ai même pas ouvert pour faire un lit.

Je voudrai rouvrir un œil pour voir si Lania veille sur moi … mais je sens que oui. C’est bizarre … Vraiment bizarre mais je sens son aura protectrice autour de moi. Elle est vraiment de retour. Je suis heureux … je crois … Je crois que je suis heureux. Je ne sais plus trop croire … qui je dois croire ? Moi ? Lania ? Les femmes-pokémons ? J’ai l’impression que je raconte n’importe quoi. Que je divague …

« Chaud … Chaud … Chaud … »

J’ai chaud, terriblement chaud même. Il faut que je retire la couverture que Lania a mise sur moi. J’ai chaud, j’ai terriblement chaud. Mes jambes … MES JAMBES ! Mes jambes sont en train de brûler ! Je suis en train de brûler ! Je me consume ! Je tente de pousser un cri mais ce n’est qu’un feulement qui sort de ma bouche alors que je tombe du canapé.

« Qu’est-ce qui se passe, Ric ? Attends, j’allume la lumière. »

J’entends la voix de Lania mais je sais pas … Je baigne dans un liquide. Je me … Je me suis pissé dessus ? Non … Ce n’est pas ça … PAS CA ! PAS CA ! PAS CA ! PAS CA ! MES JAMBES ! Je n’ai plus de jambes ! PLUS DU TOUT ! J’ai juste un long corps visqueux et rose ! J’ai le corps d’un Tritosor ! Je n’ai plus de jambes ! Ah … Ah … Ah … Il faut que je prenne l’air ! IL FAUT QUE JE PRENNE L’AIR ! J’en peux plus ! J’en peux plus ! Il faut que je me tue ! Il faut que je me tue maintenant ! Je ne supporte plus ça ! JE NE LE SUPPORTE PLUS ! JE NE PEUX PAS LE SUPPORTER ! Et puis, je suis sûr que Lania doit être …

« Mon pauvre petit Ric … Quand est-ce que ça va s’arrêter hein ? »

Non … Même pas un tremblement, même pas une once d’hésitation alors qu’elle vient vers moi. Elle n’a pas peur de mon corps. Elle place ses bras autour de mon cou alors que … Je … Je … Je pleure … Je ne sais même pas si j’en suis capable mais je crois que je pleure. Et elle pleure aussi en me souriant. Pourtant, son sourire disparaît alors qu’elle hurle :

« BOUGEZ-VOUS MAINTENANT LES FILLES ! »

Ses yeux sont devenus roses avant que les cinq femmes ne se retrouvent téléportées hors de leurs lits. Encore à moitié en train de dormir, les femmes-pokémons ne comprennent pas tout de suite ce qui se passe mais Lania ne leur laisse même pas parler.

« Regardez donc ce que Belzak a fait de Ric ! Regardez bien ! Et ça risque d’empirer de jour en jour ! Peut-être que demain, il n’aura même plus une seule parcelle humaine ! Si vous ne faites même pas un seul geste pour lui, pour lui montrer que vous l’aimez quand même, je vous jette dehors … que ça soit toi, Séphyria ou Dyamia ou alors n’importe qui d’autre. C’est compris ?! C’est compris ?! Ric a besoin de votre soutien ! Pas demain, pas dans quinze jours, pas contre Belzak mais MAINTENANT ! »

Elle est plus que sérieuse … mais elle n’a pas besoin de faire ça pour moi. Elle n’en a pas besoin. Je la vois en train de pleurer et de serrer les dents comme les poings. Pour elle aussi, pour Lania … Pour elle … Ca doit être plus que dur, j’en suis certain. J’en suis plus que certain, je suis désolé, Lania. Je suis vraiment désolé …

« Tu ne m’empêcheras pas de voir Ric, Lania. »

« Si tu ne viens pas le prendre dans tes bras maintenant, je te promets que je te téléportes dans une autre dimension et que tu risques de ne pas pouvoir en sortir. »

Je ne crois pas qu’elle en soit capable et je pense que Séphyria le sait aussi. Même si ça semble être une menace en l’air, Lania est sincère. Je déglutis alors que Séphyria prend une profonde respiration. Elle … Elle semble se battre contre elle-même puis finalement, elle hoche la tête négativement. Je comprends que …. Ca ne sert à rien. Ca ne sert à rien du tout. Je suis devenu encore plus horrible qu’avant, c’est normal.

« C’est juste Ric … et personne d’autre. »


Séphyria est maintenant auprès de moi, venant passer ses mains sur mon horrible corps. Elle les monte, elle les descend, elle ne semble pas se soucier le moins du monde de ce que je suis. Mais … J’ai du mal à y croire. Jusqu’au moment où elle m’embrasse sur les lèvres. Puis finalement, elle recule pour laisser place aux autres.
Dyamia est la seconde … puis Tritani et enfin Calsidya … Céra est la dernière mais elle reste le plus longtemps contre moi. Je m’en doutais … C’est bien son genre. J’en ai besoin … J’ai besoin de mes femmes. Pas d’une, pas d’eux … J’ai besoin d’elles. J’ai besoin de toutes ces femmes, même Lania. Emairon peut … bien passer outre … pour le moment. Je … Je dois tenir le coup pour chacune d’entre elles.

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