Chapitre 4 : Le bonheur pour tenir le coup

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Le bonheur pour tenir le coup

« Bonjour mon petit Ric. »

Je sens des lèvres qui se posent sur ma joue avec tendresse alors que nous sommes retournés dans l’appartement. Lania est là, en train de m’embrasser alors que je la regarde. Elle est habillée correctement. Est-ce que tout cela était un rêve ?

« Si tu veux tout savoir, non … J’ai encore un peu mal partout mais c’est une soirée dont je me rappellerai toute ma vie, Ric. »

Je rougis faiblement, comprenant parfaitement ce qu’elle veut dire. C’est donc vrai ? Ce qui s’est passé hier soir ? Malgré ma forme monstrueuse ? Elle m’a répondu par pensée pour que les autres femmes ne puissent pas nous entendre. D’ailleurs, qu’est-ce qu’elles diraient si elles le savaient ? Je n’aime pas mentir. Je ne veux pas leur mentir. Je veux juste être capable de m’exprimer, rien d’autre.

« Un jour, tu le pourras. Mais ne fait plus cette tête, d’accord ? Nous sommes là. Pense à des choses joyeuses plutôt que d’être triste. »

Elle veut tout faire pour me remonter le moral. Je le sais parfaitement. C’est digne d’elle. Je ne peux pas m’empêcher de l’adorer. Elle est de retour et après tout ce qu’elle a fait pour moi, même la pire des choses …

« Je ne regrette rien, Ric. Rien du tout. Et ce n’est que le début. »

Que le début ? Car il va y avoir autre chose ? Je cligne des yeux en la regardant mais je ne m’exprime pas. Je passe juste un tentacule sur son visage comme pour le caresser. Elle le prend entre ses mains, le serrant contre ma joue. Sans elle, je n’aurai jamais réussi à pouvoir penser et à communiquer. Sans elle, je serai vraiment devenu fou, vraiment fou. Et un monstre complètement fou … est à abattre.

« Ne pense pas cela. Je vais aller avec les autres. Si tu as faim, tu me le penses hein ? »

Je n’ai pas faim. Je ne mange pas, je ne bois pas. Je n’ai plus vraiment besoin de grand-chose maintenant. Je crois que même hier, je n’avais pas vraiment de désir sexuel mais j’ai tout fait pour le donner à Lania. C’était merveilleux.

« Si tu as un petit creux, tu me préviens. »

Elle est la seule qui s’occupe de moi. Dyamia et les autres ne s’approchent à peine de moi. Il faut dire que mes tentacules, mon corps de Tritosor n’aident pas. Je regarde Lania qui s’éloigne. Elle est la seule qui vient me toucher. Elle n’a pas peur d’être trempée, de ce corps gluant et horrible que je possède.

« Même si je n’ai plus aucun but … plus aucun avenir, je continuerai … jusqu’à la fin. »


Je me mets à penser à cela en espérant que Lania ou Emairon ne liront pas dans mes pensées. D’ailleurs, si Emairon apprend ce que j’ai fait avec Lania, je comprendrai parfaitement qu’il me haït. Surtout que Lania a réservé sa première fois dans ce corps … pour moi.

Voilà que je me mets à cocufier mes proches avec cette forme. Je ne suis pas seulement un monstre physiquement mais aussi à l’intérieur. Je ferai mieux de disparaître à nouveau et …

« Excusez-moi, une petite chose à faire. »

J’entends la voix de Lania et aussitôt, elle est en face de moi, se téléportant. Elle force mes tentacules à la serrer contre moi alors que je cligne des yeux. Mais mais mais … Comment est-ce qu’elle peut faire ça comme ça ?

« Encore de très mauvaises pensées, Ric. Je tiens à te signaler que nous sommes en train de préparer … il ne nous reste plus que trois semaines. Focalises-toi sur ça. »

Elle m’enlace pour me faire tout oublier. Me focaliser sur notre mission. Me focaliser sur Belzak, l’homme responsable de mon état. Je dois me focaliser sur lui pour le faire disparaître de la surface de cette planète. Pour qu’il n’existe plus. Pour qu’il ne soit plus rien. Oui … c’est ça que je dois faire maintenant.

« Arrête donc avec ces pensées idiotes. Sinon, je vais devoir mélanger nos deux chairs pour que toi et moi, nous restons collés pour l’éternité. Je serai ta petite conscience. »

Je ne veux surtout pas de ça ! Pas du tout ! NON ET NON ! Lania regarde à gauche et à droite, pour voir si quelqu’un nous observe puis m’embrasse une nouvelle fois. Elle se téléporte ensuite pour retourner auprès des autres.


Je suis stupide comme homme … comme monstre. Lania fait vraiment tout pour me réconforter. Elle veut que je fasse payer Belzak pour ce qu’il a fait. Mais je le ferai ! Trois semaines, il ne reste plus que trois semaines avant que normalement, Belzak parte dans l’espace. Oui, ça ne se fait pas en une journée.

« Je vais me focaliser sur ça. Juste sur ça. »

Et comme ça, je ne penserai à rien de mauvais, rien du tout. Belzak, je lui ferai payer. Après tout ce qu’il m’a fait, contrairement à Loïc qui a toujours protégé les quatre enfants pokémons qui sont devenus des adultes maintenant.

Séphyria … Dyamia … elles me manquent toutes les cinq. J’aimerai les serrer dans mes bras mais je ne possède même plus de bras. J’aimerai juste qu’elles ne soient pas dégoûtées, c’est tout. J’aimerai les aimer comme j’ai aimé Lania.

Est-ce que c’est trop demandé pour un monstre comme moi ? Est-ce qu’en une semaine, je peux perdre tout ce que j’ai créé pendant plusieurs mois voire années ? Peut-être … Peut-être … Je ne sais pas. Je ne sais plus.

« Je devrai plutôt les oublier. Elles méritent mieux. »

C’est mieux comme ça. Je ne suis pas en droit de vouloir « posséder » l’amour des cinq femmes qui ont parcouru ma vie. Rien que le fait que j’ai couché avec ces cinq femmes sans aucun problème, c’est là le gros souci. Je n’aurai jamais dû. Mais maintenant, c’est de ma faute. Je le reconnais parfaitement.

« Trois semaines … trois semaines et j’en termine. »

Trois semaines et je mets enfin un terme à Belzak. Je vais juste penser à lui. Je vais juste penser à l’éliminer, je vais juste penser à le faire disparaître. Je vais juste penser à ça, que je ne le vois plus, que je ne le ressens plus. Que sa présence disparaisse de ma vue et de mon esprit, oui … oui … qu’il ne soit plus là.

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