Chapitre 1 : Un vœu peu ordinaire

ShiroiRyu
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Chapitre 1 : Un vœu peu ordinaire

« Xavier, jurez vous d’aimer Sandra, ici présente, de la chérir et de… »

« Oui ! Je le veux ! »

Quelques murmures passèrent dans l’église : Le jeune homme n’avait même pas attendu que le prêtre termine sa phrase. Il était motivé, très motivé même ! Il avait un grand sourire aux lèvres, portait des cheveux bruns bien coiffés mais assez courts, une paire de lunettes devant ses yeux verts. Habillé en tenue noire et blanche, plus communément appelée tenue de pingouin, il devait mesurer un mètre soixante-dix voir soixante-quinze tandis que la jeune femme qui se tenait à côté de lui devait faire dix centimètres de moins que lui. Elle avait de longs cheveux blonds, le visage baissé dans une tenue de mariée rouge.

« Et vous, Sandra, jurez vous d’aimer Xavier, ici présent, de le chérir et de… »

« Non… Non… »

C’était quoi ces deux mariés qui ne se gênaient pas pour couper la parole au prêtre ? Hein ? Attendez donc un peu… La jeune femme avait relevé son regard, laissant apparaître deux yeux bleus qui avaient quelques larmes. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Le visage de Xavier perdit son sourire alors que la foule à l’intérieur de l’église était surprise. Non ?

« Pardonnez moi, mon enfant mais… »

« Je ne me suis pas trompée… Xavier… Je suis désolée… Vraiment désolée… »

« Désolée pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Tu es trop gentil… pour moi… beaucoup trop gentil… Mais je ne peux pas accepter de t’épouser. Ce n’est pas parce que tu es toi… Mais à cause de moi… Je m’en voudrais… Tu as toujours fait semblant d’ignorer ce que tes parents disaient… Je ne veux pas te rendre triste. »

« Mais tu ne me rends pas triste ! Qu’est-ce que tu racontes comme bêtises ? »

« Arrête… de te mentir. Tu sais très bien… que je couche avec quelqu’un d’autre. »

Cris de stupeur dans la foule, deux personnes souriaient… Deux personnes âgées d’une cinquantaine d’années… Les parents du marié. Voilà qu’elle venait de s’enfoncer toute seule. Il fallait remarquer une chose : Toutes les personnes présentes dans le lieu étaient bien habillées, très bien habillées même ! Que des personnes de la haute société. Sandra s’éloigna en sanglotant légèrement, quittant l’église sous le regard accusateur des diverses personnes… sauf de Xavier. Celui-ci était profondément triste alors que ses deux parents se dirigeaient vers lui, sa mère prenant la parole :

« Il était temps qu’une gourgandine comme elle quitte le navire. »

« Dorénavant, mon fils, tu pourras te trouver une véritable femme, et pas une de ce… bas peuple. Nous allons te présenter à nos différents dîners et tu verras, ça sera beaucoup mieux. Ca ne va pas ? Tu te sens mal ? Xavier ? Xavier ! »

Et… Et zut… Il posa une main sur son cœur, le décor autour de lui se brouillant alors qu’il s’écroulait au sol. Non… Sandra… Sandra… Lorsqu’il se réveilla, il remarqua tout de suite où il se trouvait. Sa chambre… Richement décorée. Même son lit était à baldaquin, c’était pour dire… Les rideaux, les meubles et surtout la chambre en elle-même. Elle devait être aussi grande qu’un appartement en entier.

« Gardevoir ! Gardevoir ?! »

Rapidement, une main blanche se posa sur son front alors qu’il émettait un faible sourire. Son infirmière… si on pouvait l’appeler comme ça. Comme un mirage, une créature à la robe blanche s’éloigna de lui en retirant sa main. Elle claqua la porte derrière elle, revenant quelques instants plus tard avec trois personnes. Aucun doute… Il le savait très bien… Ses deux parents… et son médecin. Celui-ci avait les cheveux grisonnants, un peu mal coiffé mais on pouvait voir dans ses yeux tout son professionnalisme. Il prit la parole :

« Alors Xavier… On a fait une petite rechute ? »

« Comme vous le voyez docteur… Comme vous le voyez… Et ce n’est guère… mieux… pour le reste. Vous devez être au courant. »

« Je l’ai appris… Il faut dire que ce n’était une bonne nouvelle. Tiens… Prends donc tes médicaments et ce verre d’eau. Ca sera bien mieux d’ici quelques jours. »

« D’ici quelques jours ? Ah ! Vous le savez très bien que je suis condamné… »

« Et bien ? C’est la première fois… que je te vois aussi morose… et cela malgré ta maladie. »

« Vous voudriez que je sois heureux ? Hein ? Donnez-moi ces médicaments et veuillez partir… Je veux être seul, TOUT seul ! »

« Mais… Mais… Xavier… »

« TOUT SEUL J’AI DIT ! »

Les trois personnes hochèrent la tête, le vieil homme prenant quelques gélules tout en déposant le verre sur la petite table de chevet. Les trois personnes se dirigèrent vers la porte, l’ouvrant avant de quitter la salle tandis que la Gardevoir se préparait à partir elle aussi.

« Toi.. .C’est bon… Tu peux rester, Helena. »

« Garde… C’est… bon ? Je… peux ? »

Elle tentait tant bien que mal de parler sa langue, y arrivant avec une extrême difficulté. Helena se tourna vers lui, l’observant de ses yeux bleus… Oui… Ils étaient différents de ceux des autres Gardevoir. C’était même cela qui l’amusait chez elle. Le fait qu’elle soit un peu différente des autres… Elle était quand même plus grande… En fait, aussi grande que lui… A croire que le temps passé avec lui avait une influence sur elle. Quand au reste… Elle n’avait rien de bien spécial… du moins à ses yeux. Elle s’avança d’un pas lent vers lui alors qu’il prenait ses médicaments. Elle restait debout devant le lit.

« Qu’est-ce que tu attends ? Tu peux venir t’asseoir si tu le veux. »

« Je… ne peux… pas. Vous… êtes le maître. »

« Helena, je te laisse dix secondes pour venir t’asseoir sur mon lit ou sinon, tu pars d’ici. »

Elle amorçait un mouvement vers le lit avant de se rétracter. Elle baissa son visage blanc, se retournant tout en se dirigeant vers la sortie. Il cria :

« Toi aussi ! Toi aussi tu veux m’abandonner ?! Toi aussi, tu veux me lâcher comme les autres ! Foutue infirmière à la noix ! Dégage ! C’est bon ! Ne viens même plus dans ma chambre ! Tu es comme les autres ! »

« CE… N’EST… PAS VRAI ! »

Bien que cela avait été dit avec une élocution difficile, elle se retourna à nouveau vers lui, se téléportant subitement pour se retrouver à quelques centimètres du visage. Elle était presque au bord des larmes alors qu’il reprenait avec colère :

« Tu veux savoir pourquoi tu es là ?! A cause de mes parents ! Tu es là depuis quinze ans simplement parce que tu dois t’occuper de moi ! Tu es capable de lire dans mes sentiments, de lire dans mes pensées et de savoir si je vais mal ou non ! »

« Toi, au moins, tu as tes parents ! »

« Vas-t’en… C’est bon… J’ai ma dose… J’ai besoin de me reposer. »

« Ca ne va pas ? Maître ? »

Elle reposa une main sur son front, le jeune homme aux cheveux bruns lui donnant un petit coup pour partir. Il avait été méchant avec elle… Très méchant… Voir même odieux. Mais… Il avait mal… au cœur et ce n’était pas à cause de sa maladie. Malgré les paroles du jeune homme, elle était restée près de lui, allant finalement s’asseoir sur le lit.

« Arrête de m’appeler comme ça ! Je… Je… Est- ce que ça a l’air d’aller ?! »

« Je te sens… plus triste… qu’en colère. »

« Ne lis pas dans mes pensées… Merci beaucoup. »

Voilà… Voilà comment ça se finissait cette fois. Lui… D’habitude si joyeux… Lui… D’habitude si heureux… Il était complètement achevé… Elle tendit son autre main blanche vers lui, lui passant une main sur la joue alors qu’il s’était mis à haleter. Depuis… qu’il était né… Il avait cette maladie… Cette chose… qui le consumait de l’intérieur. Et depuis l’âge de cinq ans… Il avait Helena… qui était tout d’abord une Tarsal… puis une Kirlia pour finalement devenir la Gardevoir qui était en face de lui. Elle s’était mise à parler à peu près correctement car elle était spéciale… Une Gardevoir vraiment spéciale, choisie parmi des milliers pour son intelligence encore plus grande que celle des habituelles pokémons psychiques. Oui… Elle était différente.

« Laisse-moi tranquille… Je veux être seul. »

« Ca… ne serait pas. Je dois m’occuper de vous. »

« Tutoies moi ou vouvoies moi mais ne fait pas les deux différents ! »

« Pardonne… moi. Est-ce que… tu vas mieux ? »

« Je me suis fait jeter par ma petite amie depuis deux ans en pleine église, elle me trompait depuis autant de temps, j’ai une maladie chronique qui fait que je ne vais pas vivre jusqu’à vingt-cinq ans au maximum, je ne peux même pas espérer avoir des pokémons puisque je ne pourrais jamais les utiliser car je suis trop faible et que si je m’excite trop, je risque d’aggraver mon cas, je parle à une pokémon dotée du langage humain car elle a le QI d’un super ordinateur, cas extrêmement rare voir unique. Bien entendu, je me fais du souci pour elle car je ne vois pas à quoi ça lui sert de rester avec un raté comme moi alors qu’elle pourrait aider des millions de personnes avec son intelligence. »

« Je… Je suis là pour toi, maître. Je ne suis qu’à une seule personne… »

Il émit un petit rictus de tristesse, s’enfouissant dans ses couvertures sans regarder la Gardevoir aux yeux bleus. Il en avait marre… marre de tout ça. Pourquoi est-ce que Sandra était partie ? Hein ? Il était heureux avec elle… et qu’importe si elle le trompait ! Lui… Il était riche, il n’était pas laid… Il était gentil… agréable… Alors pourquoi ? Parce qu’il était tout ça ? Il aurait dû plutôt être un salopard ?

« Dis… Est-ce que je suis méchant ? Est-ce que je mérite tout ça ? Je commence… à être fatigué… J’aimerais me reposer… et ne plus jamais rien faire… »

« Ce n’est pas… une bonne chose. Il se fait tard, vous voulez… que je vous laisse vous reposer ? »

« Est-ce que… tu peux rester près de moi ? »

Elle hocha sa tête aux cheveux verts, lui faisant un petit sourire alors qu’elle utilisait ses pouvoirs psychiques pour faire venir un fauteuil près d’elle. Elle alla s’asseoir dessus, posant ses deux pattes sur sa robe blanche en l’observant. Il n’avait pas ses lunettes et c’était normal… Il devait s’endormir après tout ce qui s’était passé. Son mariage annulé, l’abandon de Sandra, sa maladie… Ses parents…

« Est-ce que tu veux… que je t’endormes ? »

« S’il te plaît… Helena… Et pardon… Pour ce que je t’ai dis… Je ne le pensais pas… Je… »

« Il est normal… de craquer… Il ne faut… pas retenir ses larmes. »

Elle se releva de son fauteuil, s’approchant de lui en tendant ses deux bras. Il avait des larmes aux yeux… et elle le colla délicatement contre son corps. Il s’était mis à exploser en sanglots, la créature à la robe blanche lui caressant le dos pour lui dire que ce n’était pas grave… Pas grave du tout… Il fallait bien que cela arrive un jour.

Il fallut plusieurs minutes au jeune homme pour que celui-ci daigne arrêter de pleurer, son corps stoppant ses soubresauts. Enfin… Il allait pouvoir s’endormir. Avec délicatesse, elle le coucha dans le lit, remontant le drap sur son corps avant de se lever. Elle se dirigea vers les fenêtres gigantesques, tirant par la pensée les rideaux. Un fin rayon de lumière alla l’éclairer alors qu’elle observait la lune avec un peu d’amertume. Elle se murmura :

« Si seulement… Il y avait… une possibilité… de le rendre réellement heureux… Il y a longtemps… qu’il n’est plus… mon maître… mais mon ami… Je suis… sa confidente. »

Oui sa confidente, c’est ce qu’elle était. Puisqu’elle pouvait lire dans son cœur, dans ses pensées, dans ses sentiments… Elle était capable de le comprendre… Il avait besoin de quelqu’un… de quelque chose… pour se rattacher à cette vie qui disparaissait de jour en jour. Elle était triste de ne pas pouvoir l’aider. Hein ? C’était elle ? Ou… Cette étoile brillait plus que les autres ? Elle ne l’avait pas remarqué au départ, plongée dans ses pensées mais maintenant qu’elle la regardait… Cette étoile se rapprochait ?! Elle se téléporta subitement dehors, se retrouvant dans l’immense jardin joint au manoir.

« Mais qu’est-ce que… Que ça ? »

L’étoile s’était dirigée vers elle à toute allure jusqu’à prendre… la forme d’un pokémon ? Une demi-étoile à trois branches comme coiffure, des petites languettes bleues au bout de ces trois branches… Mais la créature était toute blanche et mesurait à peine trente centimètres. Des yeux en amande, un sourire dessiné sur le ventre et deux bandes de tissu jaune. Voilà à quoi ressemblait la créature.

« Je suis Jirachi. Je suis comme toi… Capable d’utiliser les pouvoirs psychiques… Nous sommes des pokémons intelligents… Si nous nous donnons la possibilité… Nous pouvons nous adresser aux humains dans leur dialecte. »

« Je… Qu’est-ce que vous me voulez ? »

« Je suis Jirachi… Je peux exaucer des souhaits… Pendant une semaine… avant de replonger dans mon sommeil millénaire. Je suis capable de lire… dans les cœurs… Et je sais que le tien est troublé… As-tu un vœu à formuler ? »

« J’aimerais… si il était possible… rendre heureux… Xavier. »

« Xavier ? Qui est-ce ? Le jeune homme qui se situe dans cet habitat ? N’est-il pas heureux ? Avec un tel décor, tout être humain devrait l’être. »

« Ce n’est pas le cas ! Il… Il est atteint d’une maladie incurable… et je… Je voudrais l’aider. Je ne sais pas comment faire… Il vient d’être déçu… par une femme… AH ! Je sais ! Je… Je voudrais devenir une femme humaine ! »

« Une femme humaine ? Mais cela est contre-nature… Ce genre de vœu est risqué… très risqué… Est-ce que tu comprends ce que cela implique ? Veux-tu que je te l’explique plus en détails ? Ensuite… Tu feras ton choix. Cela ne durera qu’une semaine. »

Oui… Elle était prête ! Prête à tout pour que Xavier soit heureux ! Elle s’était mise à écouter la petite créature nommée Jirachi, hochant plusieurs fois la tête avant de s’arrêter. Est-ce qu’elle n’avait pas… rêvé ? Ce que Jirachi venait de dire… était… Mais… Elle devait le faire… Et qu’importe le coût ! Finalement, elle ouvrit sa bouche, prononçant les paroles que Jirachi voulait entendre. Voilà… C’était fait.

« Maître… Maître… Il est temps de vous réveiller. »

« He… lena ? Ta voix… est différente… Tu as trop traîné dehors hier… »

Il ouvrait faiblement ses yeux verts, se retrouvant devant ceux de couleur bleu de la Gardevoir… si on pouvait encore l’appeler comme ça. Il poussa un cri strident en voyant le visage devant lui, se mettant assis dans son lit. Il se cogna contre le mur, murmurant :

« Aie, aie, aie… Ca fait… très mal…. »

« Maître ?! Vous allez bien ? Répondez-moi ! »

« Qui… Qui êtes vous surtout ?! »

Ce n’était pas Helena ! Mais pourtant… Il avait bel et bien entendu sa voix. C’était qui cette femme devant lui ?! Elle était aussi grande que lui, penchée en avant et il s’était mis à détourner le regard. Ce n’était pas qu’il détestait les décolletés… mais celui de la robe blanche que la jeune femme portait sur son corps. Elle avait un collier avec une magnifique pierre rouge brillant comme un rubis… qui allait se loger au creux de sa poitrine… plutôt généreuse ? Elle avait deux franges vertes qui allaient derrière ses oreilles, ses cheveux verts allant jusqu’au bas du dos alors qu’elle le regardait avec un peu de surprise dans ses yeux bleus. Il ne la reconnaissait pas ?

« C’est… C’est moi… Votre Gardevoir. Helena… »

« Helena ? Est-ce que c’est une plaisanterie ? Je ne… vous connais pas… mademoiselle. Je devrais appeler… Oh… Et puis non… C’est quoi cette histoire ? »

« C’est moi, Helena. Je suis… devenue une humaine… pour vous. »

« C’est quoi cette blague ? Vous n’êtes pas… sauf votre respect… un peu folle ? »

« Un peu ? Folle ? Pourquoi vous dites cela, maître ? »

Pourquoi ? Car il y avait une femme devant lui, une femme avec une robe blanche, une femme qu’il ne connaissait pas ! Comment… Comment… c’était possible ? Helena était une Gardevoir… pas une humaine. Ca défiait toute logique ! Elle commença à lui parler et il sentit le rouge qui montait aux joues… Que… Qu’est-ce qu’elle racontait ?! Il plaqua une main sur sa bouche pour la faire taire ! Ce genre de choses… Ces souvenirs de quand il était enfant… Il n’y avait… Il n’y avait qu’elle pour savoir ça ! Il retira sa main de la bouche d’Helena, détournant le regard en s’excusant de sa conduite. Il bafouilla :

« Alors… C’est vraiment toi… Je n’arrive pas à le croire… Mais pourquoi ? Comment ? Comment est-ce possible ? Tu es vraiment… une humaine ? »

« Pourquoi ? Car je voulais… vous rendre heureuse… Je n’aime plus… vous voir souffrir. Je ne le supporte plus… Votre… annulation de mariage… a été la goutte d’eau… qui a fait déborder mon vase de sentiments envers vous. »

« Ne dit pas cela… Ce n’est pas de ta faute… »

« Mais je le pense sincèrement, maître ! Vous êtes… Vous êtes mon maître et comme… Nous sommes liés… Je sais que je dois vous rendre heureux si je veux l’être ! Mais je ne veux pas l’être si vous ne l’êtes pas ! Pour moi, mon bonheur est le vôtre ! »

« Oui, oui… J’ai bien compris… C’est bon… Je ne suis pas stupide… Enfin… bon…Tu es Helena alors… Il n’y a que toi pour me parler comme ça. Mais comment tu es devenue… comme ça ? Humaine ? »

Elle lui demanda si elle pouvait s’asseoir sur le lit, Xavier détournant à nouveau son regard en lui disant que oui. Maintenant… C’était un peu différent. Elle alla s’asseoir, faisant un doux sourire au jeune homme avant de lui expliquer ce qui s’était passé cette nuit. Jirachi ? C’était un pokémon ? Il exauçait les souhaits tous les mille ans pendant une semaine ? Et il avait exaucé le sien ? Elle s’exclama subitement :

« Hiiiiiiiiiiiii ! Pour… Pourquoi je n’y ai pas pensé avant ?! Pardon, maître ! Pardon ! »

« Arrête de m’appeler comme ça… Ca fait vraiment bizarre… de la part d’une humaine. Mais qu’est-ce qu’il y a ? »

« Pourquoi ?! POURQUOI ?! Je… J’aurais pu lui demander de soigner votre maladie au lieu de ne penser qu’à moi ! Pardon… Pardon pardon pardon ! »

Elle s’était mise à sangloter, sautant dans ses bras pour venir se faire enlacer. Elle était comme ça… Dès qu’elle commettait une bêtise, elle venait pleurer dans ses bras. Auparavant, ça ne le gênait pas mais… C’était vraiment différent là. Et puis… La voir pleurer lui faisait mal au cœur… Encore plus que sa maladie… Et puis… Ses paroles… Il ne lui avait rien demandé à la base ! Il alla la serrer contre lui, évitant de rougir encore plus qu’il n’en faut en lui disant que ce n’était pas grave. Une servante pénétra dans la chambre, ayant toqué deux fois avant de demander d’une voix inquiète :

« Qu’est-ce qui se passe ? Je vous entends crier et j’entends une … Monsieur Xavier ? Quelle… Quelle est cette personne ? Dans vos… »

« C’est Helena, ma Gardevoir. Elle a changé non ? »

« Sauf votre respect, monsieur Xavier… Cette personne… est humaine et ne ressemble pas à une pokémon. Je suis désolée de vous l’annoncer. »

« Ca ne fait rien. Est-ce que vous pouvez commencer à préparer le déjeuner ? J’arrive d’ici une quinzaine voir une trentaine de minutes. »

« Comme vous le voulez, je vais de ce pas prévenir les autres servants de vous confectionner un déjeuner digne de ce nom. Est-ce que… Je dois préparer pour Helena aussi ? »

Il valait mieux jouer le jeu et ne rien dire. Il hocha la tête pour dire que oui, lui demandant si ses parents étaient déjà partis. Elle répondit que oui et il poussa un profond soupir. Vraiment… Être riche impliquait ce genre de choses… Ne jamais voir ses parents… Enfin… La compagnie d’Helena avait été plus qu’importante pour lui permettre de tenir.

« Alors ? Cela va mieux, Helena ? Tu as fini de pleurer ? »

« Oui… Pardonnez-moi… maître… Je suis désolée… »

« Xavier… Appelle-moi Xavier… Bon… Maintenant, redresse-toi et laisse-moi me lever. Je dois aller me laver. Et puis… Ensuite, tu viens déjeuner avec moi ? »

« Oui ! Bien sûr maî… Xavier. Ca me ferait très plaisir. »

Et bien voilà, c’était réglé. Bon… Par contre, il avait encore un peu de mal à croire Helena… Du moins cette femme aux cheveux verts… Mais devant son caractère et ses paroles, il ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était elle. Elle quitta ses bras, faisant un léger sourire avant de quitter le lit. Oui… Elle allait le laisser tranquille mais est-ce qu’il était heureux ? Elle s’était mise à lire dans son cœur, voyant que c’était le cas.

« Je vous attendrais dans la salle de déjeuner. »

« Fais donc, Helena. Au passage, tutoies moi d’accord ? Tu es maintenant une humaine, pas une pokémon… Et même quand tu ne l’étais pas… Je te le demandais assez souvent. Pas plus tard qu’hier pour être précis, d’accord ? »

« Oui ! Comme vous le voulez… Oups ! Comme tu le veux. »

Elle rigola légèrement, quittant la chambre alors qu’il poussait un profond soupir amusé. C’était Helena… Il en était sûr. Il posa une main sur son cœur, gémissant faiblement en se disant que cela lui faisait atrocement mal… Déjà depuis plusieurs mois… Mais là… Ca commençait sérieusement à le faire souffrir.

« Je ne devrais plus y penser. Ce n’est pas le moment pour ça. Qu’est-ce que je vais faire pour Helena ? Si mes parents découvrent tout ça… Et puis… Avec ma maladie, je n’ai pas le choix. Je vais devoir rester ici… aujourd’hui. »

Il passa une main sur son front. Hier avait été la pire journée de sa vie. Et pourtant… Il en avait vécu des choses… mais ça… avait été horrible. Comment y renoncer ? C’est vrai qu’ils s’étaient échangés à peine quelques baisers, qu’il n’avait jamais été jusqu’à… la dénuder. Et cela… depuis tellement de temps. Un amour platonique… Voilà à quoi il s’était attaché… Peut-être que ses parents ne s’étaient pas trompés ? Sandra avait été attirée d’abord par sa richesse avant de préférer l’abandonner… plutôt que de le manipuler. Oui… Sandra n’avait pas été une si mauvaise fille malgré les paroles de ses parents. Il se leva finalement, quittant sa chambre avant de remarquer qu’il était complètement en sueur. Oui… C’était ainsi quand on était malade aussi gravement que lui. On avait ces petits problèmes quotidiens. Il se dirigea vers la salle de bains, préférant se nettoyer seul malgré la demande de quelques servants de le faire pour lui. La richesse… C’était éphémère à ses yeux. Il n’aimait pas être forcément riche… Ca ne menait jamais à quelque chose de bien.

Après une bonne dizaine de minutes passées sous la douche, il prit un peignoir et de quoi se sécher les cheveux, se dirigeant vers sa chambre. Il observa ce qu’il pouvait porter aujourd’hui, optant pour une tenue classique : Un jogging rouge, un t-shirt blanc et un pull de même couleur que le jogging. Une tenue… que n’apprécieraient surement pas ses parents. Il se présenta dans la salle à manger, remarquant tout de suite les nombreux servants et servantes autour d’Helena. Celle-ci était en train de rougir, le visage baissé en murmurant quelques mots qu’il ne pouvait pas entendre. D’après néanmoins ce qu’il voyait, l’interrogation se lisait dans le regard des serviteurs.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? »

« Maître Xavier ? Est-ce bien vrai que… cette femme est Helena ? »

« C’est exact… Elle est devenue ainsi après un vœu exaucé par Jirachi. Veuillez la laisser tranquilles, s’il vous plaît. »

« A… A vos ordres, maître Xavier ! »

« Et veuillez retourner à vos occupations. Pourrions-nous être servis aussi ? »

« AH ! Pardonnez nous ! Nous allons le faire tout de suite ! »

Il eut un léger sourire, voyant la déconfiture et l’embarras sur le visage des serviteurs. Ceux-ci quittèrent la salle pour la majorité, n’ayant rien à faire ici tandis qu’il allait s’asseoir en face d’Elena. La jeune femme aux cheveux verts murmura :

« C’est bizarre… d’être humaine… Ils n’ont pas arrêté… de me poser des questions. Ils sont inquiets… Ils ne veulent plus que tu sois déçu… »

« Inquiets à quel sujet ? A cause de l’histoire par rapport à hier ? »

« C’est… cela. Ils t’apprécient… et ils savent que tu es très gentil. »

« Je t’arrête tout de suite, Helena. Si j’avais le temps de me larmoyer sur mon sort, je le ferais mais grâce à toi, je n’ai pas envie de pleurer trop longtemps. Cela me fait atrocement mal rien que de repenser à Sandra mais je dois passer à autre chose. »

« Si je suis devenue humaine… C’est pour ça que tu sois heureux. »

« Je le sais très bien… et je t’en remercie mais commençons à manger maintenant. »

Oui ! Il avait entièrement raison ! Par contre… Comment devait-elle faire ? Elle… Elle n’avait pas vraiment l’habitude de tenir des fourchettes et des couteaux. C’est sûr que ce repas était assez copieux et que Xavier la nourrissait souvent avec de des petits-déjeuners pour les humains mais à côté… Elle ne savait pas du tout comment utiliser une fourchette et un couteau. Il passa une main sur son front, amusé par la situation avant de se lever. Elle était peut-être devenue une humaine mais elle restait une pokémon au final. Il s’approcha d’elle, prenant ses deux bras tout en commençant à la guider. Avec un petit sourire, il prit la parole, lui expliquant tout ce qu’elle devait faire pour arriver à manger correctement.

« J’ai l’air ridicule… J’ai l’apparence d’une humaine… mais je ne sais même pas me débrouiller avec les outils… des humains. »

« Hého ! Tout s’apprend, mademoiselle au QI surdéveloppé. »

« Ce n’est pas très correct de se moquer ! »

« Hahaha ! Allons, ne te met pas en colère… Je plaisantais, Helena. C’est bien… On commence par tenir correctement sa fourchette… puis on prend le couteau. »

Elle se laissa guider, rougissant faiblement alors qu’il posait ses mains sur les siennes. Elle était une véritable débutante et cela se voyait. Quand à lui, il accomplissait le rôle de professeur, changeant par rapport à celui qu’il avait habituellement avec elle. Car oui… Elle avait été son professeur personnel pendant ses longues années. C’était ainsi… Une intelligence dépassant toutes les limites, il était normal… pour elle de jouer le rôle de professeur. Le problème ? C’est qu’elle avait le même âge que lui… et donc une mentalité pas forcément différente de la sienne… Le second problème était… qu’il n’avait jamais été à l’école… Et oui… Les gens de la haute société n’ont pas besoin d’apprendre avec les gueux d’en bas. Quoi de plus logique ? Alors bon… Niveau amitié… Il était loin d’en avoir eu.

« C’est… C’est bon, Xavier. Tu n’as pas… à faire tout ça pour moi. »

« Comme tu le désires, je me demandais : Est-ce que tu veux qu’on aille s’asseoir sur un banc après déjeuner ? On ne me laissera pas sortir… à cause de mon incident d’hier. »

« D’accord. Mais qu’allons nous faire ? Avez-vous une idée en tête ? »

Il haussa les épaules, retirant finalement ses deux mains avant de lui dire qu’il ne savait pas du tout. Qui vivra verra… Ils pouvaient simplement se promener dans les jardins… C’était une chose pas forcément folle. Il la regarda manger, se demandant si elle allait y arriver après quelques efforts. Le passage à la forme humaine avait été si… rapide…

Il termina de manger de son côté, l’observant à chaque fois qu’il mettait sa fourchette dans la bouche, amusé légèrement par la situation. Enfin… Ce n’était pas drôle en soi… mais bon… Voir Helena faire tout ça… était… amusant. Elle ressemblait à un grand bébé incapable de manger une bouchée correctement et il passa une main sur son front.

« Et bien… C’est un véritable combat qui commence hein ? »

« Co… Comment ça, Xavier ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Non… Rien du tout… Rien du tout… Je remarque simplement… Tu vas devoir en faire des efforts pour réussir à devenir une humaine correcte. »

Elle eut du rouge aux joues, baissant la tête en même temps qu’elle déposait la fourchette. Ce n’était pas de sa faute ! Elle… Elle avait pris l’habitude d’être nourrie par lui… mais là… C’était bien plus difficile que prévu. Le petit-déjeuner se termina et il se leva, l’invitant à le suivre pour quitter la demeure. La matinée allait commencer.

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