Chapitre final : Aucune limite

ShiroiRyu
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Chapitre final : Aucune limite

Riza était partie et définitivement cette fois. A son réveil, elle avait observé le retour de Clemona à la vie et avait demandé des explications à la Gardevoir aux cheveux rouges. Elle lui avait tout raconté, dans les moindres détails : La nuit où elle était morte, son réveil, la « disparition » de Ryusuke et la jeune femme aux cheveux blonds avait compris la leçon. Elle n’était pas capable d’obtenir les véritables sentiments de Ryusuke et surtout de les comprendre et là était son problème…De plus, elle ne pouvait rien faire pour aider le jeune homme dans son état…
Comment la vie allait-elle se dérouler maintenant entre Ryusuke qui n’était plus qu’un légume et Clemona? Tout cela était si simple : Grâce à l’argent récolté par les publicités faites avec Tocor, le couple n’avait plus besoin de travailler et les journées s’écoulaient tranquillement, la créature aux yeux verts ayant acheté un fauteuil roulant pour Ryusuke. Même si il ne pouvait plus rien faire, elle devait bien s’occuper de lui.

 


« Regardes Ryusuke! Il fait si beau dehors. Tu ne sens pas cette chaleur contre ta joue? »
L’homme ne lui répondait pas et cela lui suffisait amplement. Elle poussait avec délicatesse le fauteuil roulant dans la rue, une partie des hommes se retournant après son passage. Il était vrai qu’elle était fort jolie mais elle n’avait de yeux que pour la personne assise dans le fauteuil tandis qu’elle ignorait superbement les hommes qui tentaient de lui adresser la parole. Oui…Elle se fichait pas mal des autres humains, seul celui qui avait tout pour elle comptait à ses yeux. Sans gêne et sans pudeur, elle n’hésitait pas à embrasser l’être assis sur le fauteuil roulant devant les hommes trop insistants pour qu’ils comprennent bien qui était la personne qu’elle aimait.
Les nuits où elle ressentait son corps contre elle étaient les meilleures. Non, il ne pouvait plus lui montrer de manière physique qu’il l’aimait mais le simple fait d’être dans cet état montrait à la Gardevoir que l’homme avait tout fait pour elle. Elle collait ses formes contre lui, tentant d’éveiller ne serait-ce qu’un peu de désir même si elle savait que cela était impossible. Pourquoi continuait-elle à s’occuper de lui alors qu’il n’était plus qu’une coquille vide? La question ne se posait pas même si elle regrettait les jours passés entre eux. Depuis ce moment où il avait fusionné avec elle, tout cela avait changé entre eux mais alors, grâce au cadeau de Juperus, elle savait que si un jour, Ryusuke allait ouvrir les yeux, il serait le plus heureux des hommes.
« Mon petit hum…homme rien qu’à moi. Je devrais seulement t’appeler comme ça n’est-ce pas? Après tout ce que tu as fait pour moi. Riza ne sera plus avec nous pour entraver notre amour, tu es content? Moi, je le suis, je suis même très heureuse de savoir qu’elle n’est plus là. Je ne voulais pas te le dire en face mais je ne l’aimais pas, elle était un peu trop « excitée » à mon goût et surtout, niveau mensonges, elle faisait fort, très fort. Elle croyait que je ne comprenais pas ses tentatives pour t’avoir? Maintenant, nous serons que tout les deux…avec Eleanor, Isalia et Tocor même si depuis la dernière, c’est bien différent. Peut-être qu’un jour, tu pourras ouvrir les yeux à nouveau. »
Elle se souvenait des paroles de Juperus : La déesse avait été claire. Aucun moyen médical ne pouvait permettre à Ryusuke de redevenir comme avant mais elle s’en fichait pas mal. Elle avait trouvé un moyen de passer outre cette barrière, un moyen peu efficace mais qui lui permettait de rester près de lui même quand ils dormaient : Intervenir dans ses rêves liés au Néant. Un immense vide complètement noir mais dans lequel elle retrouvait le jeune homme, debout et raide comme un pilier. Cela lui permettait de passer encore plus de temps avec lui.
Deux mois venaient de s’écouler, deux longs mois où il n’y avait eut aucune avancée au niveau du corps de Ryusuke. Toujours aussi vide, toujours aussi inerte, rien…Rien n’était arrivé. La traversée de la ville était devenue une balade quotidienne et Clemona ainsi que le jeune homme étaient salués par quelques personnes, les quelques personnes qui avaient surnommé Ryusuke « le fou rural » il y a de cela plusieurs mois, ces personnes qui ne comprenaient pas ce qui s’était passé et pourquoi Ryusuke était dans cet état. La seule récompense de la part de la Gardevoir aux cheveux rouges était ces quelques mots : « C’est une longue histoire. » Mais cette histoire, elle ne voulait pas la raconter. Le monde n’avait pas besoin de savoir ce qui s’était déroulé pour que le jeune homme soit dans cet état.
Le soleil était comme à son habitude en train de briller dans le ciel et elle sentait que cette journée allait être merveilleuse. Elle avait décidé de prendre cette robe noire et blanche que le jeune homme lui avait acheté alors qu’elle n’était qu’une Kirlia. Cette robe qui était modifiée de telle sorte que sa tenue n’était plus aussi outrageuse qu’auparavant. Elle observait la rose blanche cristallisée dans le creux de sa poitrine : La fleur était sortie de son corps à ce moment là mais elle l’avait déposé à nouveau à cet endroit si particulier, comme un souvenir.
« Ryusuke, et si nous allions au parc aujourd’hui? Attends simplement que je me prépare et que je prenne un livre! »

Aucune réponse? Qu’importe! Cela ne l’embêtait guère. Elle était dans une forme radieuse et même si ce n’était que dans son esprit, Ryusuke semblait reprendre des couleurs bien qu’aucun signe vie n’émanait du corps du jeune homme. Elle chantonnait délicatement tout en déposant Ryusuke dans son fauteuil, un livre sur les genoux de l’homme tandis qu’elle se mettait en route pour quitter l’appartement. Elle s’était retournée vers Isalia et Eleanor en leur disant :
« Vous surveillez l’appartement pendant que nous ne sommes pas là d’accord? »

Les deux créatures poussèrent un cri en choeur avant de venir caresser leurs visages contre la joue de Ryusuke pour lui signaler qu’elles étaient toujours là pour lui. Maintenant, le couple pouvait partir se promener tranquillement. Une vingtaine de minutes plus tard, Clemona était assise sur un banc isolé des autres pour être tranquille, son livre ouvert sur ses genoux pour le lire. Elle s’était mise au bord du banc pour tenir la main du jeune homme dans son fauteuil roulant. C’était ce genre de petits instants qui lui permettait de tenir le coup, de savoir que l’homme qu’elle aimait était toujours avec elle.
« Et bien ma jolie, t’es toute seule? »
Un rire saugrenu, des paroles prononcées sur le ton de l’amusement et elle ne daigna même pas relever le visage pour regarder qui venait de lui parler. Sans retirer ses yeux de son livre, elle répondait à l’homme :
« La cécité frappe les hommes de plus en plus tôt on dirait bien. Si vous n’êtes pas capables de remarquer que je suis avec mon mari, je ne peux rien faire pour vous. »
« Ton mari? Je pensai que c’était qu’une simple poupée servant pour les mannequins. »
Son livre se referma en claquant avec une légère violence. Elle ne devait pas s’attarder sur ce genre d’hommes pathétiques. Elle était calme et elle ne bougeait plus, les yeux fermés. Une main se posa sur son épaule droite, une main qu’elle retira d’un geste vif tandis qu’elle ouvrait les yeux en observant l’homme qui se tenait devant elle : Il devait bien mesurer dans les un mètre quatre-vingts dix et portait un bonnet blanc sur le crâne, une paire de lunettes ringarde et avait le profil type de la personne lourde et chiante à souhait, le profil qu’elle détestait.
« Nous nous retirons Ryusuke, l’air semble malsain ici. »
« Allons, où vas-tu ma jolie? Nous sommes seuls et ce n’est pas ton… « mari » qui viendra s’offusquer si tu prends un peu de bon temps. Faut dire qu’il est de marbre alors qu’il a une superbe femme à côté de lui, bien formée au passage. »
Elle se relevait et se dirigeait derrière le fauteuil de Ryusuke pour commencer à le pousser. Ne pas s’intéresser à ce genre de personnes, voilà ce qu’elle devait faire. Une main se posa sur son bras droit tandis que la voix railleuse semblait plus malsaine :
« Ce n’était pas une demande mais un ordre. Accompagnes moi, nous sommes seuls, tu n’as pas vraiment le choix. »
Ne pas utiliser ses pouvoirs. Elle était normale maintenant, elle voulait vivre comme une humaine depuis qu’elle était revenue. Elle tenta de retirer son bras de la main de l’homme mais il semblait avoir une force assez impressionnante. Son autre main se posa sur le sein gauche de Clemona, le malaxant sans douceur ni délicatesse. Elle poussa un petit cri de douleur tandis qu’elle retirait ses mains du fauteuil, l’homme la traînant par la force en arrière vers les buissons.
« Lâches moi imbécile avant que je m’énerve! Le seul qui peut profiter de mon corps est Ryusuke! »
L’homme poussa un rire tonitruant avant de tirer Clemona vers les buissons. Elle ne devait pas utiliser ses pouvoirs, elle ne devait pas…Elle était comme les autres femmes, comme les autres. Elle regardait en implorant Ryusuke, comme si elle espérait une réaction de sa part mais rien, rien du tout. Il ne bougeait pas et il avait le dos tourné à Clemona. Même si elle ne voulait pas les utiliser, cela était une nécessité, apprendre à cet homme qui elle était. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres des buissons où l’homme comptait se servir d’elle comme un objet sexuel mais un petit grincement se faisait entendre, un grincement de roues. Le fauteuil roulant percuta l’homme de plein fouet au moment où Clemona retirait son bras pour s’échapper de l’étreinte de ce dernier. Le corps de Ryusuke s’écroula sous l’homme qui tomba sous le poids.
« Qu’est-ce que…Ryusuke? »
Elle n’en croyait pas ses yeux : Ryusuke venait de bouger? Comment le fauteuil avait-il réussi à venir jusqu’ici? Il voulait…la sauver? La protéger? Malgré son état? Elle voulait le voir se relever, le voir ouvrir les yeux tandis qu’il la regardait avec surprise, un sourire à ses lèvres mais la réalité était tout autre : L’homme patibulaire se releva en poussant Ryusuke sur le côté avant de grogner, sur le coup, ça avait fait sacrément mal! Il saignait très légèrement au visage et son bras était entaillé, de plus son pied droit venait d’acquérir une jolie marque de roue. D’un geste rageur, il donna un violent coup de pied dans les côtes de l’homme qui restait au sol, inerte.
« Non mais t’es qui toi?! De quel droit tu te permets de m’écraser le pied?! Fais pas semblant de ne pas réagir, ton fauteuil n’a pas bougé tout seul! TU ME REPONDS MERDE?!! »
« Je…peux savoir ce que tu es en train… de faire? »
« Ca ne se voit pas grognasse?! Je règle son compte à ce bouffon et ens… »
Il s’était arrêté de parler en observant le regard de Clemona, les deux mains de celle-ci étant maintenant recouvertes de flammes. Au diable l’éthique d’être une humaine normale, elle n’allait pas le laisser faire une seconde de plus. Elle s’approchait de lui tandis qu’il reculait, apeuré par la situation. Les yeux verts de Clemona observaient l’homme avec fureur : S’attaquer à un homme à terre, sans défense, incapable de réagir, vraiment, il n’avait aucune morale, aucun scrupule à faire ça?! C’était un déchet, qu’un simple déchet qu’elle allait jeter dans les flammes!

« Non mais…t’es quoi?! »

Elle n’allait même pas prendre la peine de lui répondre. Maintenant qu’elle était à sa hauteur, ses deux poings enflammés se dirigeaient vers l’homme pour le frapper en son ventre mais au dernier moment, les flammes disparaissaient pour simplement s’enfoncer dans le corps de l’homme, le mettant à genoux. Non…Elle était comme les autres, elle n’allait pas utiliser ses pouvoirs contre un homme. Sans un regard et un mot vers l’être qui était à genoux, elle se dirigea vers Ryusuke pour le soulever avec une extrême douceur. Sa main passait sur les quelques égratignures du jeune homme tandis qu’elle murmurait :
« On va rentrer tout les deux et je m’occuperais de soigner ces quelques blessures. Quand à toi, ne t’avises même plus de t’approcher de moi ou de Ryusuke. »
L’homme ne semblait pas vouloir lui répondre, tant mieux. Comme cela, elle n’avait rien à faire d’autre. Ryusuke dans ses bras, elle se dirigeait vers le fauteuil au milieu du chemin avant de le déposer à l’intérieur puis de se remettre en route. L’homme se relevait peu à peu en gémissant, ça n’allait pas se passer comme ça! Pour qui elle se prenait cette garce?! La main posée sur une pokéball, celle-ci desserra subitement son étreinte avant que l’homme ne tombe au sol, mort sur le coup, un trou béant à la place du coeur. Un doigt dirigé vers l’homme et celui-ci disparaissait dans un nuage de fumée comme si il n’avait jamais existé.
« J’aurais dut me mêler des affaires de ce monde depuis longtemps. Ryusuke, je vois que tu n’as pas changé : Ton corps a été brisé, tes sens t’ont été retirés, ton existence a été malmenée et pourtant, tu arrives à dépasser ces limites. Je ne peux vraiment rien faire pour t’empêcher cela. Enfin bon…Grâce à toi, je peux aussi avoir mon bonheur. »

La femme aux longs cheveux argentés apparaissait dans l’ombre des buissons, une main posée sur son ventre. Sa paume droite grande ouverte vers Ryusuke et Clemona qui s’éloignaient, elle visait l’homme sur la chaise roulante, plusieurs points apparaissant sur sa nuque : Six au total.
« Toi…et Clemona, je vous attendrais. »
La femme aux longs cheveux argentés disparue aussi vite qu’elle était apparue : Elle avait accompli ce qu’elle avait à faire. Dorénavant, si un problème devait intervenir dans ce monde, elle n’enverrait pas d’émissaires, c’était à elle seule de régler ces problèmes.
La porte s’ouvrait peu à peu, Eleanor glissant sur le sol pour arriver jusqu’aux jambes de Ryusuke, poussant un petit cri apeuré en voyant les quelques écorchures du jeune homme, Clemona faisant un petit sourire pour lui expliquer que ce n’était pas trop grave. Le long serpent à la peau argentée arriva à son tour pour s’approcher du jeune homme et le soigner. Elle émettait un petit reproche à Clemona comme pour lui demander pourquoi elle n’avait pas voulut réparer ses blessures. La Gardevoir aux yeux verts murmurait pour elle-même et les deux pokémons :
« Vous avez vu ce que je suis devenue? Je ne veux plus les utiliser sauf en cas d’extrême urgence. Je ne suis plus comme vous dorénavant mais je n’ai pas oublié ma première condition. Venez, je vais préparer le repas et je vais vous raconter ce qui s’est passé. »
Installées à la cuisine tandis que Ryusuke avait été déposé sur un fauteuil, complètement immobile, Eleanor et Isalia écoutaient avec intérêt Clemona qui relatait le petit évènement qui s’était passé au parc. Elle ne gardait pas pour elle la surprise de voir le jeune homme bondir à sa rescousse bien qu’elle avouait ne pas comprendre ce qui s’était passé à ce moment là.
La nuit était tombée et il était l’heure d’aller se coucher. Après le départ de Riza, Eleanor et Isalia occupaient la seconde chambre, la première dormant dans le creux que la seconde faisait avec son long corps. Quand à Clemona, elle s’occupait de déposer Ryusuke dans le lit du couple, ayant choisi de porter une robe de nuit complètement noire pour dormir contre lui. Elle n’avait pas besoin de se rapprocher trop près de lui, elle savait qu’il était là pour elle, jusqu’à la fin.
Durant la nuit, l’un des points noirs s’était mis à briller pour devenir complètement blanc. La respiration de Ryusuke se faisait plus rapide comme si il souffrait, il avait mal mais il ne ressentait plus cette douleur, c’était autre chose, comme si ce qui avait été perdu revenait peu à peu. Lentement, ses mains se posaient sur le dos de Clemona pour se serrer contre elle tandis que ses jambes se frottaient contre les siennes.
« Ryu…suke, ne sois pas trop vif, rien…ne presse. »
Visiblement, la Gardevoir aux cheveux rouges ne comprenait pas vraiment ce qui se passait et il lui fallût d’autres mouvements de la part de Ryusuke, comme une main droite posée sur sa poitrine, celle de gauche caressant son dos, pour qu’enfin elle décide d’ouvrir ses yeux verts pour remarquer la gestuelle de l’homme qui dormait avec elle. Celui-ci se débattait dans tout les sens comme un poisson hors de l’eau et Clemona posait ses deux mains sur son dos, comprenant enfin ce qui se passait : Le jeune homme était apeuré, il ne savait pas où il se trouvait, il n’avait plus aucune perception, aucun repère.
« Tu…es de retour n’est-ce pas? Même si ce n’est qu’une partie de toi. »

Une simple partie mais qui lui suffisait amplement. Ryusuke semblait se calmer peu à peu dans les bras de Clemona, cette chaleur, il ressentait à nouveau cette chaleur qui l’envahissait, cette chaleur bienveillante qui restait près de lui et il arrêtait de se débattre, il n’avait pas à s’inquiéter, il était en sécurité.
« ELEANOR! ISALIA! VENEZ VITE! »
La Gardevoir aux cheveux rouges criait alors qu’il était bien 7 heures passées. Les deux créatures sous forme de serpent arrivèrent à toute allure, alertées par les cris de Clemona. Elles pénétrèrent dans la chambre, la Gardevoir à la robe de nuit noire étant debout à côté de la porte pour montrer le jeune homme qui s’était remis à se débattre dans le lit devant le regard médusé des deux pokémons qui se jetèrent sur lui. Il passait une main sur les corps des deux serpents avant de reculer en roulant sur le lit pour toucher Isalia.
Où était-il? Qu’est-ce qui s’était passé? Il ne comprenait rien à ce qui se passait autour de lui! Il ne voyait rien, n’entendait rien, ne pouvait pas parler et il n’arrivait pas à respirer avec son nez. Il prenait de grosses bouffées d’air et la sensation qui lui avait permis de dormir tranquillement avait complètement disparu. Il ne savait pas où il se trouvait mais il devait se calmer. Rester calme et serein…Il passait maintenant ses mains tranquillement sur les deux corps d’Eleanor et Isalia. Ainsi, ces corps s’étendaient mais l’un était beaucoup plus fin que l’autre. Soudain, une petite inspiration de génie arriva à son cerveau et Isalia poussa des petits cris :
« MILO! MILOBELLUS! MILO MILO! »
« Allons allons, qu’est-ce que tu me racontes Isalia? Il tente de faire quoi? »
Clemona s’approchait avec un sourire pour observer le jeune homme qui s’était enfin calmé. La main droite de Ryusuke semblait écrire un mot en lettres capitales tandis que la main gauche était posée sur Isalia. Ce mot…était le prénom de la Milobellus à la peau argenté! Il l’avait reconnu!
Quelques secondes plus tard, il posait la main gauche sur Eleanor avant de la caresser sur son long puis d’écrire son nom. Il arrivait à reconnaître les deux pokémons! Clemona posa sa main sur celle de Ryusuke en attendant de voir sa réaction. Le jeune homme s’arrêta subitement pour étudier cette main.
Tiens? Il savait qu’Eleanor et Isalia étaient là mais cette main féminine, qui était-ce? Il la remontait pour arriver à ses épaules, passant ses doigts sur ses lèvres, sa joue et même sa poitrine ce qui arracha un petit cri de plaisir à Clemona mais il se retira rapidement, se disant qu’il venait de commettre une bêtise. Puis son doigt s’était mis à écrire comme auparavant mais ce n’était pas le nom de Clemona qui apparaissait mais simplement un point d’interrogation. Il ne savait pas qui était cette personne, il ne la reconnaissait pas, ce n’était pas Riza, il le savait mais ce n’était pas la Gardevoir aux cheveux rouges qu’il aimait. Isalia et Eleanor se tournèrent vers Clemona, désolées mais le sourire qui parcourait ses lèvres montrait clairement que ce n’était pas un problème.
« Hé! Ne faites pas ces têtes là! Vous devriez être heureuses au lieu! Ryusuke peut recommencer à bouger! On va devoir l’éduquer et je compte sur votre soutien à toutes les deux pour venir m’aider! Pour la peine, comme c’est un jour spécial, j’ai décidé que vous alliez toutes les deux nous accompagner au parc! Et comme ça, vous pourrez le surveiller avec moi pour éviter…les ennuis d’hier. »

Son sourire disparu quelques secondes avant de revenir pendant que les deux pokémons quittaient la chambre au moment où Clemona retirait sa robe de nuit noire. Elle était complètement nue dessous et colla quelques secondes son corps contre Ryusuke, celui-ci reculant sur la surprise avant de trouver que cela ne lui déplaisait pas trop, c’était même une très bonne sensation. Il se laissa porter par la Gardevoir aux cheveux rouges qui le déposa sur un fauteuil.
Eleanor posée sur ses genoux, il caressait la Draco délicatement, celle-ci se laissant faire, poussant des petits cris de joie que le jeune homme ne pouvait pas attendre. Isalia était revenue dans sa pokéball pour le transport : Un corps long de plus de six mètres, c’était très difficile pour se déplacer dans une rue bondée. La journée s’écoula sans problèmes, les trois femelles étant si heureuses de voir le jeune homme capable de se mouvoir à nouveau.
Les journées s’écoulaient et Clemona ne profitait pas du fait que Ryusuke soit à nouveau capable de ressentir et de bouger pour faire des choses avec lui, elle savait que ce n’était pas ce qu’elle devait faire et qu’être la seule à ressentir du plaisir dans ces moments ne lui montrerait jamais à quel point elle l’aimait. Mais il progressait même si ce n’était vraiment que des petites choses absolument futiles comme se déplacer dans l’appartement sans se cogner contre les murs, prendre un verre d’eau pour le remplir et le boire ou alors tout simplement écrire…Cela était risible du point de vue de quelqu’un de normal mais dans son état, le moindre de ces gestes était considéré comme un miracle.
Deux mois s’étaient à nouveau déroulés sans aucun soucis et aucune amélioration n’était venue cette fois-ci mais qui s’y intéressait au final?! Lors des déplacements, Clemona le mettait dans son fauteuil roulant et Eleanor était sur ses genoux mais lui aussi souriait, même si ce n’était pas la grande vie, même si il ne savait pas qui était cette femme qui s’occupait de lui, il était si heureux. Ce n’était pas la Clemona qu’il connaissait mais cette femme était aussi douce voir encore plus que la précédente et dormir contre elle était si bon qu’il s’empêchait de commettre une bêtise. Il ne savait pas si c’était sa Clemona et il valait mieux éviter de faire une erreur monumentale.
« Ryusuke? Regardes donc ce que j’ai retrouvé! »
Regarder? HA! Ce n’était pas une mauvaise blague de la part de Clemona mais simplement des paroles qui lui faisaient penser qu’un jour, il allait ouvrir ses yeux pour enfin la voir, ce jour où elle savait que l’amour qu’elle lui portait brûlerait de mille flammes ardentes, ce jour où leurs deux corps se retrouveront pour s’unifier en une danse majestueuse, transcendant l’espace et le temps.
Elle déposa le violon de couleur azur dans les mains de Ryusuke qui étudia l’objet avec étonnement. De haut en bas, ses mains passaient sur l’objet pour mieux le discerner. Quelques secondes plus tard, Clemona déposa l’archet qui accompagnait le violon et Ryusuke se posa immédiatement cette question : La femme voulait-elle qu’il en joue? Mais il ne savait pas ce qu’il allait faire et surtout si il en était capable! Les deux mains de Clemona se posèrent sur les siennes, signe qu’elle lui faisait confiance sur ce coup. Il devait recommencer à en jouer pour faire plaisir à cette femme et aux deux pokémons.
La main gauche pour tenir le violon azuré contre son épaule gauche, l’archet dans la main droite, il s’était mis à gratter les cordes du violon avec délicatesse, sa plus grande crainte étant de casser les oreilles de ses pokémons et de cette femme qui était Clemona sans l’être. Instinctivement, une partition lui revenait en mémoire, une partition grâce à laquelle tout avait été possible, une partition divine.
« De…Depuis quand tu connais cette musique Ryusuke? Je n’ai…jamais rien entendu de tel de toute ma vie. »
Cette musique? Elle l’aimait tant? C’était tout à fait normal puisqu’elle lui avait permis de rejoindre la déesse Juperus et de la sauver. Malheureusement, il ne pouvait pas l’entendre mais cela lui importait peu, il connaissait les sons par coeur alors qu’il n’avait joué cette symphonie qu’une seule fois, une fois où elle était restée dans sa mémoire.

L’un des cinq points noirs s’était mis à briller dans sa nuque pour devenir complètement blanc. Il se rappelait cette mélodie comme si elle arrivait à ses oreilles, une mélodie si belle et harmonieuse que même l’âme pouvait entendre. Le point blanc disparu complètement au moment où il arrêtait de jouer du violon.
« DRADRACO! »
« MILOBELLUS! MILO! »
« Splendide Ryusuke! C’était tout simplement splendide! Tu devrais en rejouer une autre! »
Ces voix? Il…Il…Il ne devait rien montrer mais son violon à la main, il recommencait à en jouer avec attention. Maintenant, il jouait un air que Clemona connaissait puisqu’il l’avait inventé pour elle il y a de cela déjà pas mal de temps et elle avait arrêté de s’exclamer pour l’écouter. Oui…C’était une musique si belle et il pouvait lui aussi l’entendre. Il avait à peine le temps de terminer que Clemona lui sautait dans les bras, lui faisant lâcher son violon sur le sol.
« Tu n’as rien perdu Ryusuke! Rien du tout! Tu joues toujours aussi bien. Je t’adore mon petit Ryusuke! »
Ah…Et dire qu’il s’était imaginé que c’était une autre personne que Clemona, il avait la confirmation que c’était bien la Gardevoir aux cheveux rouges qui venait de lui atterrir dessus même si…sa voix semblait avoir changée comme si…Elle était plus féminine. Non, ce n’était pas qu’à la base, Clemona avait une voix de petite fille fluette mais c’était différent d’auparavant. Délicatement, il prenait la main droite de Clemona avant d’écrire dessus avec son doigt, les mots étant prononcés par elle à voix haute :
« Je…peux…vous…entendre…à…nouveau? Eleanor! Isalia! Vous avez entendu?! »
Les deux pokémons poussèrent des cris de joie à nouveau avant de venir rejoindre le couple sur le lit, du moins, une partie d’Isalia vu son poids et sa taille. Tout ce petit monde se retrouvait au fur et à mesure des mois qui s’écoulaient. Il était capable d’entendre à nouveau.
« Tu n’oublies rien, tu ne ressentais rien et tu es capable de te mouvoir depuis quelques mois. Maintenant, tu as retrouvé l’ouïe. Ryusuke, seras-tu capable d’attendre encore quelques mois pour vivre heureux? Ne pas être frustré? »

La femme aux longs cheveux argentés observait la situation à partir de son domaine céleste. Ses paroles n’étaient pas destinées à quelqu’un en particulier mais elle posait ses deux mains sur son ventre qui s’était légèrement arrondi depuis le temps. Elle avait décidé de rester sous cette forme pour les mois à venir.
Maintenant qu’il pouvait entendre et écouter à nouveau, il lui suffisait simplement de hocher la tête d’un air négatif ou positif pour donner son avis à Clemona sur les nombreuses questions qu’elle lui posait. La vie était devenue beaucoup plus simple subitement. Il n’était pas capable de voir et parler mais bon, à chaque seconde qui s’écoulait, il sentait qu’il reprenait goût à la vie. Mais que s’était-il passé? Il ne comprenait pas vraiment, il devait se l’avouer. Juperus avait dit clairement qu’il allait devenir une coquille vide alors pourquoi était-il capable de bouger et d’entendre? Avait-elle menti? Les déesses pouvaient-elle mentir?
« Dis, Ryusuke, tu préfères le blanc ou le noir sur moi? Comme je ne sais pas quoi porter, je vais te demander ton avis maintenant! Alors un hochement positif pour le noir et négatif pour le blanc! »

Mais…C’était quoi cette question à la noix?! Comme si cela lui importait de savoir ce qu’elle mettait comme couleur. Il ne pouvait s’empêcher de sourire bien qu’il ne pouvait pas rigoler, c’était pour ça qu’il aimait Clemona. Elle faisait son maximum pour lui rendre la vie plus paisible et avec ses demandes incessantes, elle savait que le jeune homme pouvait considérer qu’il était utile. Il hocha la tête d’un air négatif tandis qu’elle poussa une petite exclamation amusée avant de se rapprocher de lui pour lui murmurer :

« Tu en as assez du noir n’est-ce pas? Tu préfères aussi le blanc, cela permet de voir à travers si le tissu est mouillé. »
Le rouge passa vivement aux joues de Ryusuke pendant que Clemona rigolait après le petit ton pervers utilisé pour ses deux phrases. Il ne s’était jamais imaginé ça mais elle jouait avec son imagination fertile! Il n’avait pas oublié son corps mais il devait oublié cette idée et vite! Elle déposa un long baiser sur ses lèvres avant de se coucher sur lui pendant quelques minutes : Ils pouvaient bien faire ce genre de choses sans que cela ne dérange quelqu’un non? Il se laissa faire, caressant ses longs cheveux rouges avec tendresse. Il remarquait que la douceur de ces cheveux avait elle aussi changé. Il s’était passé quelque chose avec Clemona mais il ne savait pas quoi. Quand il lui posait la question, elle ne répondait pas ou alors évasivement comme sur le ton du secret.
Une demie-année s’était enfin écoulée depuis l’incident de la mort de Clemona, mort qui n’avait duré que deux à trois semaines. Il arrivait maintenant à marcher mais il prenait toujours la main de Clemona quand il sortait avec elle, mesure de précaution qui était nécessaire puisqu’il était aveugle.
Il voulait se familiariser à nouveau avec les sons qui entouraient son habitat mais il avait été formel quand Clemona lui avait posé cette question : Voulait-il retourner voir son ancien chef? La réponse avait été claire avec un hochement de tête complètement négatif. Il tentait de lui expliquer par gestes qu’il ne voulait pas entendre à nouveau ces personnes qui ne s’étaient pas gênées pour l’abandonner dès le premier instant.
Elle comprenait et elle lui souriait : Tocor pouvait repasser les voir un autre jour.
Il gardait son violon tandis que le jeune homme et la Gardevoir aux cheveux rouges pouvaient se promener tranquillement pour un moment d’intimité entre eux deux. Elle lui avait demandé si il voulait aller se balader dans le parc et il avait accepte, l’étui à violon dans sa main gauche, la main de Clemona dans celle de droite. Installés contre un arbre, le couple posait leurs têtes l’une contre l’autre tandis que Ryusuke s’était mis à rejouer du violon pour accompagner ces moments.
Quelques personnes s’étaient arrêtées pour écouter, d’autres se rapprochaient pour mieux entendre mais ni Ryusuke, ni Clemona ne bougeaient et ne réagissaient. Dès le moment où il terminait une musique au violon, il en commençait une seconde, comme pris d’une fièvre imaginative. Il donnait un véritable concerto à toutes ces personnes autour de lui et il comprenait enfin les propos de Juperus au sujet de la musique. C’était différent de ces dessins…même si il ne pouvait pas oublier le stylisme mais au contraire de cet art, il appréciait bien plus le violon. Mais Clemona pensait-elle la même chose?
Des applaudissements résonnaient tout autour de lui alors qu’il venait d’arrêter de jouer du violon. Qu’est-ce…Ils étaient aussi nombreux que ça?! Jamais il n’aurait osé jouer devant tant de personnes en temps réel! Comme il ne pouvait pas voir ces personnes, il n’avait pas remarqué le nombre impressionnant que lui dictait Clemona dans l’oreille : Une vingtaine de personnes autour de lui. Et sa timidité dans tout ça?!! L’un des quatre points noirs devenait blanc.
« Je ne sais pas qui vous êtes mais vous savez sacrément bien jouer du violon! »
« Vous êtes célèbre? Vous jouez dans quelle salle? Je peux avoir votre autographe? »
« Comment vous vous appelez?! Vous êtes célibataire? Vous êtes aveugle? »

Il se tournait vers Clemona sans savoir si elle était vraiment là. Il devait trouver sa main et vite, il avait peur, très peur. Ce n’était pas qu’il avait une phobie ou quoi mais il ne se sentait pas à l’aise, pas du tout même. Clemona s’était levée en serrant la main de Ryusuke avant de prendre la parole :

« Je suis désolée mais mon mari ne peut pas parler. Comme vous pouvez le voir, il est aveugle. Il s’appelle Ryusuke et non, il n’est pas célèbre et il ne joue pas dans une salle. Il est un « amateur » comme on peut l’appeler et non, il n’est pas célibataire. »

Elle s’était mise à marcher rapidement en serrant la main de Ryusuke pour l’emmener avec elle. Les personnes restaient immobiles tout en continuant d’applaudir dans leurs mains, signe qu’elles avaient vraiment apprécié le concerto. Le point blanc s’était mis à disparaître alors qu’ils étaient enfin seuls, les deux personnes courant l’une derrière l’autre, Clemona guidant le jeune homme pour éviter les accidents et ils se retrouvaient dans une ruelle sombre où personne ne pouvait les voir. Ryusuke reprenait sa respiration tandis que Clemona faisait de même, c’était du sport, il fallait l’avouer! Lentement, Ryusuke ouvrait la bouche après s’être reposé, murmurant dans le vide :
« Mer…ci Clemona. J’avais si peur. Pourquoi tu ne m’as pas prévenu qu’il y avait autant de monde? »
« Ce n’est pas ma faute! Je ne pensais pas que tu… »
Elle s’arrêta subitement de parler avant de le plaquer contre le mur pour l’embrasser. Elle n’avait pas rêvé, elle en était sûre, elle avait bel et bien entendu cette voix qui lui manquait tant depuis cette demie-année. Il tentait de se débattre puis se laissait faire, encore une fois, il ne comprenait pas ce qui s’était passé mais tout s’était terminé pour le meilleur des mondes après ce moment. Un léger filet de bave rejoignait leurs lèvres quand elle retirait les siennes, Ryusuke poussant un petit rire :
« Moi aussi, je suis content de pouvoir parler à nouveau Clemona mais quand même…On dirait que tu ne m’as pas vu depuis des années. C’était quoi ce baiser fougueux? Tu n’es plus capable de te contrôler? Je pensais que tu… »

Elle l’empêcha de parler en l’embrassant à nouveau, goûtant à ses lèvres dont les paroles sortaient à profusion. Et dire qu’elle pensait qu’il allait finir sa vie sur une chaise roulante! Peu à peu, elle reprenait espoir de pouvoir lui montrer ce que Juperus avait fait d’elle. Peut-être qu’un jour, il allait ouvrir les yeux et la voir?
Maintenant qu’il était capable de parler, la vie dans l’appartement reprenait son cours et il tentait de se rendre utile que cela soit pour le ménage ou d’autres petites corvées sans importance. Néanmoins, Clemona ne semblait pas de cet avis et voulait qu’il réfléchisse tout simplement à écrire des nouvelles musiques avec son violon. Quatre mois s’étaient écoulés, quatre longs mois où il avait finalement retrouvé le goût et l’odorat et un unique point noir restait présent sur sa nuque.
Puis le cinquième et la fin du sixième mois arrivait…Une année s’était presque déroulée mais les relations entre Ryusuke et Clemona n’étaient pas au beau fixe. Le jeune homme se trouvait assis devant son bureau, sa main droite tenant un crayon devant un morceau de papier vierge. Ryusuke envoya le crayon vers le sol d’un geste rageur
« J’en ai marreeeeeeee! Pourquoi que je ne vois rien encore Clemona?! »
« Mais calmes toi Ryusuke, calmes…Tu devrais arrêter de t’énerver pour un rien, tu sais bien que ça ne sert à rien. »
« Non mais c’est aussi de ta faute Clemona! Je ne peux rien faire à part écrire, mais écrire quoi?! Je ne sais même pas ce que j’écris et je n’ai aucune inspiration pour mes musiques! Je commence à être à court d’idées! »
« Ce n’est pas une raison pour me crier dessus hein?! Je ne veux pas que tu te mettes en danger! Tu ne sais pas ce que c’est d’être aveugle hein?! Tu pourrais te faire écraser ou tomber dans un précipice sans te rendre compte! »
« Je ne sais pas ce que c’est d’être aveugle?! J’ai presque passé une année entière à ne rien voir du tout et tu oses me dire ça?! T’exagères un peu quand même là! Au départ, on se baladait un peu tout les deux mais maintenant, depuis plusieurs mois, c’est à peine si on sort une fois par semaine. Tu es la seule qui gère tout dans l’appartement, tu crois que ça me fait plaisir d’être complètement inutile?! Qui me dit que tu ne vois pas quelqu’un d’autre pendant que je reste ici avec Eleanor et Isalia?! »

Une claque arriva sur la joue de l’homme tandis que Clemona s’était mise à trembler, non pas d’indignation mais de colère et de tristesse. Eleanor et Isalia étaient arrivées en entendant les cris mais restaient en retrait pour éviter les ennuis. La Gardevoir aux cheveux rouges était maintenant celle qui haussait la voix :
« Je ne te permets pas de croire que je pense à un autre homme d’accord?! JE T’INTERDIS MÊME DE PENSER A CETTE IDEE RYUSUKE! Jamais! JAMAIS! Entends bien ce mot : JAMAIS, je n’ai imaginé passer ma vie avec quelqu’un d’autre que toi et que cela te plaise ou non, j’ai décidé de rester avec toi! »
« Alors pourquoi tu t’en vas chaque jour? Pourquoi tu tentes de m’allumer en me demandant ce que je préfère comme tissu?! Je te signale que nous n’avons rien fait du tout durant ces derniers mois alors que tu étais près de moi mais presque évasive! T’as une bien belle façon de montrer que tu penses à moi! Vas rejoindre ton amant et dégages au lieu, je n’ai pas que ça à faire! Oh et puis non, tu sais quoi? C’est moi qui m’en vais! Quand à vous deux, ça sert à rien de vous cacher, on vous entend à cinquante kilomètres à la ronde! »
Il s’était tourné avec fureur vers les deux pokémons qui s’éloignèrent subitement de la porte. Malgré sa cécité, il semblait savoir exactement où il se dirigeait tandis que la porte d’entrée claqua au moment où Clemona tombait à genoux. Comment pouvait-il croire ça de sa part? Si elle partait chaque journée, c’était pour autre chose…autre chose. Elle n’allait pas lui dire que depuis plusieurs mois, aucune rentrée d’argent n’arrivait car Tocor avait finalement considéré comme un pokémon sans propriétaire vu le peu d’intérêt que Ryusuke lui portait. Elle ne voulait pas le déranger avec ces futilités!
« Oh, pardon! Désolé, désolé! »
Bien qu’il semblait s’excuser, il semblait ne pas se gêner pour bousculer les quelques personnes autour de lui, se dirigeant à l’aveuglette sans savoir exactement où il allait. Il pointait ses mains en avant pour se guider mais il devait reconnaître que c’était difficile, très difficile, beaucoup trop même à son goût! Il était capable de se débrouiller tout seul malgré sa vue en moins mais il regrettait maintenant d’avoir retrouvé la parole et ses autre sens. En quelque sorte, il aurait préféré ne rien avoir, il s’était préparé à ne plus exister « réellement » mais au contraire, son corps retrouvait peu à peu ses facultés et il en demandait plus, toujours plus. Qu’est ce que Clemona pouvait bien penser de lui avec ce genre de propos?!
Sans s’en rendre compte, il s’était dirigé vers le parc où Clemona et lui-même se retrouvaient…auparavant. Depuis plusieurs mois, il ne se passait plus rien entre eux. Elle semblait si fatiguée même si il ne pouvait pas la voir, elle ne voulait plus sortir, prétextait mille raisons pour éviter de se coller contre lui et il avait même entendu quelques sanglots. Mais ce n’était pas de sa faute! Ce n’était pas de sa faute à LUI! Il n’avait rien fait de mal! Un petit cri s’était fait entendre et il tournait la tête : Eleanor se trouvait non-loin à quelques mètres de lui. Elle semblait furieuse de voir le jeune homme assis sur le banc.
« Qu’est-ce que tu veux Eleanor?! Je ne rentrerais pas! Je n’ai pas à me faire pardonner! »
« DRACO! »
« Je t’interdis de me traiter d’imbécile! De quel droit tu pourrais me balancer ça en pleine face hein?! Tu ne sais pas ce que c’est d’être aveugle on dirait?! »
« DRADRACO! Draco! »
Quoi?! Il n’avait fait que de se plaindre ces derniers jours?! Que l’excuse d’être aveugle ne l’autorisait pas à être aussi irascible?! Même Eleanor osait lui faire la morale?! La pluie tombait sur le parc, arrosant les cheveux bruns de Ryusuke qui grognait en direction de la Draco :
« Arrêtes cette pluie Eleanor. »
La Draco restait immobile pendant plusieurs secondes. Une bonne minute s’était écoulée et le jeune homme prenait le ton de l’ordre pour demander à Eleanor de faire ce qu’il venait de demander mais la pluie ne semblait pas se terminer, c’était comme si…elle était encore plus violente qu’auparavant. Les cristaux bleus de la longue créature serpentée brillaient tandis que les deux yeux violets d’Eleanor observaient le jeune homme.
« MAIS TU VAS STOPPER CETTE PLUIE OUI OU MERDE?!!! Tu veux que je m’attrape un rhume ou quoi?! ELEANOR, réponds moi! Je sais que tu es là! »
Oui, elle était bien présente mais restait muette. Si cette douche froide ne permettait pas de calmer le jeune homme, alors elle ne pouvait rien faire pour lui. Lentement, elle ouvrait la bouche pour pousser des petits cris qui résonnaient dans les oreilles de Ryusuke. Clemona lui avait fait promettre de ne rien dire mais elle ne pouvait pas laisser le couple se déchirer plus longtemps. Le jeune homme continuait d’écouter, de plus en plus surpris au fur et à mesure que la pluie s’arrêtait.
« Clemona…Elle a fait quoi? Tu…Euh…Eleanor, tu mais je… »

Il poussa un long hurlement avant de se lever du banc, le regard colérique et furieux. Si c’était vraiment ce qui se passait autour de lui, il devait vite retourné chez eux! Il criait à Eleanor de le guider, la Draco mettant une partie de sa queue bleue dans la main de Ryusuke avant de se déplacer à toute allure.
La porte d’entrée claqua subitement alors qu’elle était restée à genoux, son visage ruisselant de larmes. Pourquoi avait-il dit ça?! Elle n’était pas de ce genre! Elle l’aimait vraiment, d’un amour profond mais lui…Il pensait qu’elle le trompait! Ce n’était pas la vérité, loin de là. Mais…La porte de la chambre s’ouvrait pour percuter le mur tandis que son regard émeraude semblait surpris par l’arrivée du jeune homme. Elle devait sécher ces larmes, ne pas montrer qu’elle pleurait même si il ne pouvait pas la voir.

« J’ai une question et réponds franchement. Est-ce que ça t’amuse de me faire passer pour le dernier des salopards?! »
« Ryu…suke? Qu’est-ce que tu… »
« Est-ce que ça t’amuse de ne rien me dire?! TU PENSES QUE J’EN AI RIEN A FAIRE DE TOI OU QUOI?! Que t’es mon esclave?! Que Tocor se soit barré, je m’en contrefous, mais que toi, tu te mettes à travailler sans me prévenir dans une épicerie douteuse pour nous permettre de survivre! »
« Je…ne voulais… pas t’enn… »
« LA FERME! Ce n’est pas comme ça que doit vivre un couple! Même si je suis aveugle, je ne suis pas sourd! Tu peux tout me dire! Heureusement qu’Eleanor m’a prévenu! Donnes tes mains! »
« Mais je…pourquoi? »
« DONNES TES MAINS J’AI DIT! »
Elle tendait ses mains, intimidée par les paroles de Ryusuke. Celui-ci posait les siennes dessus avant de grogner de colère. Eleanor ne s’était pas trompée : Comment avait-il put être aussi aveugle?! Ses deux mains étaient légèrement entaillées et la douceur de ses doigts avait presque disparu. Alors que son ton avait été colérique, les gestes qu’il exécutait étaient très tendres. Il liait leurs deux mains avant de les rapprocher de sa bouche pour les baiser délicatement, soufflant dessus comme si il voulait que les deux mains de Clemona guérissent rapidement. Puis sans qu’il ne sache pourquoi, elle explosa en sanglots avant de se coller contre lui en murmurant des excuses qu’il n’en comprenne la raison. Il lui caressait le dos lentement, ce n’était pas à elle de s’excuser mais à lui…Il pensait toujours obtenir plus et à force, il croyait qu’il allait retrouver la vue mais il ne devait plus s’imaginer capable de revoir un jour.
« Ryusuke…Je dois t’avouer quelque chose. Voilà je…Mon chef me… »

Elle n’osait pas lui dire la vérité et sa dignité de femme en prenait un coup mais devant les gestes compatissants du jeune homme, elle sentait qu’il allait comprendre. Elle devait tout lui dire : Ne pas lui mentir au sujet de son chef pervers qui tentait d’abuser d’elle, ne pas lui mentir sur ses gestes déplacés. Elle lui racontait tout dans les moindres détails tandis que les mains de Ryusuke caressaient vivement le dos de la Gardevoir aux cheveux rouges. Il ne pouvait pas voir mais là n’était pas le problème…Il murmurait à Clemona d’un air distant :
« Il a donc seulement osé te toucher la poitrine et les fesses? Il n’a jamais profité pleinement de toi n’est-ce pas? »
« Il m’a…proposé des choses mais j’ai toujours refusé. Je ne suis pas comme ça! Mais ses gestes, je suis répugnante RYUSUKE! Je suis sale! C’est pour ça que je ne voulais pas que tu me touches, un autre homme … »
« Ce n’est que ça…Ahhhh… »

Il poussa un profond soupir avant de se détacher des bras de Clemona, déposant un long baiser sur son front. Il se releva tout en lui souriant, ses paroles gardant le même ton neutre qu’auparavant :
« Si tu es sale, vas donc prendre une douche Clemona. Quand à moi, j’ai besoin de prendre un peu l’air. Eleanor, tu veux bien m’accompagner? Et dire que je pensais commettre un homicide… »
Il haussa les épaules en poussant un petit rire amusé qui sonnait faux. Il se dirigeait maintenant vers la sortie de la chambre, guidé par Eleanor qui ne comprenait pas ses paroles. En fait, ni elle, ni Isalia ni même Clemona ne les comprenaient. La Gardevoir aux cheveux rouges frottait ses yeux pour les essuyer, étonnée par la réaction de Ryusuke : Cela ne lui faisait rien du tout?
« Clemona, si je ne rentre pas ce soir, ne m’en veux pas d’accord? J’ai des choses importantes à faire mais prends donc une bonne douche ou un bain. Je compte bien me réunir avec toi après tout ce temps. »
Il rigolait à nouveau avant de sortir de la chambre pour partir de l’appartement. Non, elle ne comprenait vraiment pas ce que Ryusuke allait faire. Elle se relevait mais la porte d’entrée venait déjà de se fermer et elle arrêtait de pleurer. Elle devait prendre un bain et ensuite mettre de quoi attirer le jeune homme puisque c’était son désir mais pourquoi n’allait-il pas rentrer ce soir?
« Eleanor, je vais avoir besoin de toi ma grande. Tu es celle à qui je peux faire complètement confiance…Enfin, Isalia aussi est digne de confiance mais comme je te connais un peu mieux, je préfère t’avoir avec moi. Tu sais où tu dois me guider? »
La Draco poussa un petit cri affirmatif, heureuse de retrouver son dresseur. Celui-ci suivait la créature serpentée en tenant le bout de sa queue par la main. D’après l’air ambiant, il devait bien être dans les 22 heures. Il espérait qu’il n’était pas trop tard.
« Bonsoir cher client! Que puis-je faire pour vous? »
« Bon…soir mademoiselle? J’aimerais discuter avec votre patron si cela est possible. J’ai quelques questions à lui poser. »
La jeune femme qui avait remarqué l’état de Ryusuke lui faisait un petit sourire empreint de pitié qu’il ne pouvait pas voir. Elle passait devant le comptoir avant de prendre la main du jeune homme pour le guider jusqu’à une porte dans laquelle elle toqua. Une voix masculine et assez âgée lui demandait d’entrer, chose qu’il faisait tout en remerciant la caissière.

A l’intérieur, la voix lui demandait de s’asseoir en lui demandant la raison de sa visite tout en félicitant le jeune homme pour son Draco. Premier constat : Le chef semblait avoir la quarantaine voir la cinquantaine. Lentement, le jeune homme parlait mais ses paroles n’étaient pas destinées au patron mais à Eleanor :
« Eleanor, tu peux me le décrire? »
« DRACO! Dradra draco codra dradra… »

La créature continuait de pousser des petits cris devant le regard étonné de l’homme. Ryusuke quand à lui prenait des notes mentales bien qu’il les prononçait à haute voix :
« Un peu dégarni sur le sommet du crâne, les cheveux noirs avec quelques touches de gris, dans les 80-90 kilogrammes pour environ 1 mètre 70 donc un peu d’embonpoint, tenue classique et un peu de mauvais goût. Hum…Je vois Eleanor, je vois. Vous avez le profil type. »
« Le profil type? De quoi vous parlez? Je ne vais pas me laisser insulter comme ça! Veuillez partir si c’était là la raison de votre visite! »
« Non non…Calmez vous, je ne suis pas là pour ça. Je voulais vous parler de mademoiselle Clemona. J’ai entendu dire qu’elle semblait intéressée par vous donc je suis venu vérifier en personne au cas où. Elle est bien l’une de vos employées n’est-ce pas? »
« Clemona? Maintenant que vous le dites…C’est vrai qu’elle me tourne un peu autour ces derniers temps. Oui, c’est bien l’une de mes employées! »
L’homme au crâne chauve poussa un petit rire tonitruant tandis que Ryusuke restait complètement neutre. La crédibilité des paroles du patron était vraiment à mettre en doute. Ryusuke se leva légèrement avant de s’approcher de l’homme en tendant sa main :
« Mais je suis un peu bête et j’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Ryusuke, enchanté de vous connaître. J’ai oublié de vous annonçer ce que Clemona m’a dit. »
« Moi-même je m’appelle Lukar. Ryusuke, c’est cela? »
Où avait-il déjà entendu ce nom? La main du jeune homme était toujours tendue pendant qu’il la serrait. Ryusuke…Ryusuke…Clemona lui en avait déjà parlé alors qu’il la menaçait d’expulsion. Jamais elle ne s’était laissée faire mais il ne pouvait pas la virer, les clients arrivaient en masse grâce à elle. Un jour, il allait l’emmener dans la salle de stocka…
La tête du patron percuta avec violence le bureau, le sonnant sur le coup sans comprendre ce qui venait d’arriver. Une seconde fois, puis une troisième fois et du sang s’écoulait de son front mais il était bien réveillé et l’aveugle lui collait son poing contre la joue pour le cogner. Sur la nuque du jeune homme, le point noir était devenu légèrement blanc.
« Alors sale chien? On tente d’abuser de Clemona n’est-ce pas? On tente de profiter de ses formes? Je ne pense pas que ça soit la première n’est-ce pas? Déjà que profiter des femmes est vraiment dégueulasse mais alors profiter d’une pokémon… »
« D’une pokémon? NON MAIS VOUS ÊTES FOU?! »
« FOU?! JE SUIS FOU OUI! FOU DE RAGE! Quitte à finir en taule, je vais te faire passer l’envie de toucher à Clemona! C’est à cause de VOUS si elle rentrait dans cet état chaque soir?!! J’ai oublié de vous dire quelque chose : Elle démissionne! »
« Chef?! Il y a un problème?! »
La caissière venait de pénétrer dans le bureau du chef de l’épicerie et poussait un cri en observant l’aveugle qui frappait le chef, celui-ci lui rendant quelques coups en signe de représailles. Les coups n’étaient pas très violents mais assez pour blesser chacun des hommes. Quand à Eleanor? Elle observait le combat du regard, ce n’était pas à elle de se battre. La caissière allait prévenir la police en appuyant sur le signal d’alarme mais les paroles de Ryusuke l’arrêtèrent au beau milieu de son geste : Ainsi…Elle n’était pas la seule à se faire harcelée par son chef?
Plusieurs minutes plus tard, l’homme était à terre tandis que Ryusuke crachait du sang, la lèvre inférieure ouverte, des blessures un peu partout sur le visage et quelques déchirures sur ses vêtements. Il n’avait plus le virus Omega en lui mais il était encore capable de se battre. Il avait fait ce qu’il estimait juste, maintenant, il se sentait bien mieux. Mais un problème restait en suspens :
« Mademoiselle? Mon nom est Ryusuke et mon adresse si vous devez appeler la pol… »
« Je n’ai pas besoin de votre adresse. Juste besoin de la liste des anciennes employées de mon cher patron, je pense qu’il va finir en prison puisque je vois que je ne suis pas la seule dans ce cas. Vous pouvez partir sauf si…vous avez besoin d’aide? »
Il hocha la tête d’un air négatif tandis qu’Eleanor lui posait sa queue dans sa main droite. Lentement, l’aveugle et sa Draco sortaient de l’épicerie tandis qu’Eleanor poussait des petits cris de joie. Il préférait ne pas lui demander ce qui la rendait si heureuse même si il connaissait la réponse. Elle était contente de voir que cette ordure avait eut enfin ce qu’elle méritait et surtout que Ryusuke s’était battu bec et ongle contre un homme qu’il ne connaissait pas simplement pour défense Clemona.
« RYUSUKE! Mais qu’est-ce qui s’est passé?! »
« J’ai une mauvaise nouvelle…Clemona. Tu viens de perdre ton emploi? »
Ryusuke et Eleanor éclatèrent de rire avant que le jeune homme ne se mette à tousser du sang. La Gardevoir aux cheveux rouges s’approchait de lui avec rapidité, ne comprenant pas cette phrase qu’il ne tardait pas à expliquer. Le dernier point blanc sur la nuque de Ryusuke disparaissait peu à peu tandis qu’ils se trouvaient dans la salle de bain, le jeune homme plongé dans la baignoire pour apaiser ses douleurs.
« Tu es stupide Ryusuke mais…Merci du fond du coeur. »
Il entendait un bruit, comme des vêtements dont on se débarrassait. Sans un mot, Clemona pénétra dans l’eau pour se coller contre le jeune homme, tout le corps de ce dernier réagissant au contact féminin, que cela soit en mal à cause de ses blessures ou en bien grâce à cette douceur.
« Je n’avais pas encore pris de bain malgré ta demande. Mon héros. »
« Ca ne serait pas un pieu mensonge? »
Elle l’embrassa longuement pour éviter de lui répondre, le jeune homme caressant le dos nu de l’être contre lui. Puis il passa une main dans ses cheveux rouges trempés avant d’arriver aux oreilles…Les oreilles…Maintenant qu’il y pensait, ses oreilles étaient différentes! Il ouvrait subitement les yeux, ses pupilles vertes apparaissant au grand jour. La personne qui se tenait devant lui avait de longs cheveux rouges, les yeux fermés, une poitrine généreuse collée contre son torse mais surtout…Elle était humaine. Lentement, les yeux verts de Clemona s’ouvraient à la fin du baiser, celle-ci poussant un petit cri de surprise, en se retirant de son étreinte, l’eau débordant de la baignoire.
« Ry…Ry…Ry…Ry…Ryusuke. Tu…Tu…Tu…Tu vois?! »
Il hochait la tête d’un air positif tandis qu’elle se cachait soudainement le visage. C’était à elle de faire une surprise et là…Le jeune homme quand à lui gardait un visage neutre avant de sourire : Et bien… Si il s’était attendu à ça de la part de Juperus. C’était vraiment un magnifique cadeau de la part de la déesse. Lentement, il retirait les mains de Clemona qui cachaient son visage rougi par la gêne. Elle se laissait faire, la tête légèrement baissée, n’osant pas prendre la parole. Elle ne savait pas comment allait réagir le jeune homme après sa « découverte ». Il déposa un long baiser sur ses lèvres en relevant son visage :
« Enfin… »

Oui. Ils étaient enfin unis et heureux. Ils allaient enfin goûter au plus doux des bonheurs après toutes ces épreuves. Enfin, ils s’étaient retrouvés complètement. Plus aucune frontière n’allait se mettre entre leur amour.

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