Chapitre 8 : Ne pas plonger

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Ne pas plonger

« Ah ! Il arrive vraiment à tenir tête à un Machopeur ? »

Il sent le regard incrédule des autres sur lui. Il sait qu’ils sont surpris, d’une façon qui n’est pas là pour leur plaire. AH ! Qu’importe ! L’adolescent prend une profonde respiration mais les cris de la Tarsal se font entendre :

« Tarsal ! Tar tarsal tarsal tar tarsal tar ! »

« La ferme, je t’ai dit. Je n’ai pas besoin de ta pitié ! Je vais parfaitement bien ! Ce n’est pas ce Machopeur qui va réussir à me faire mal ! Tu me prends pour qui ? Quelqu’un de super faible ou quoi ? Il ne faut pas rêver ! Je peux tenir le coup ! »

Il s’exclame pour éviter de crier. Il a mal ! Il a super mal ! Ca lui fait super mal à la jambe ! Il ne doit pas réfléchir à la douleur car … elle le regarde. Il sait qu’elle l’observe. Foutue pokémon psychique ! Elle est capable de lire dans ses pensées et ses émotions hein ?!

« MACHOPEUUUUUUUUUUUUUUR ! »

Un hurlement strident et voilà qu’il fait un saut sur le côté, se rattrapant sur son uniquement jambe valide. Parfait ! Il n’a pas à appuyer sur sa jambe blessée. Il tourne sur lui-même, frappant de son poing gauche le Machopeur sur la joue.

« Tsss … pourquoi je m’en doutais que ça ne marcherait pas ainsi ? »

« Vou avez remarqué ? Le coup de Ryusuke était beaucoup moins fort que d’habitude. »

« Pourquoi est-ce qu’il n’a pas pris appui sur son pied ? Peut-être qu’il … ne le peut pas ? »

« Tu veux dire qu’il s’est cassé le pied en fait ? Mais … professeur ! »

Aucune réaction de la part de ce dernier. Celui-ci serrait les dents, non pas par colère mais par exaltation. Il peut voir Ryusuke qui perd enfin ce foutu sourire qu’il a habituellement ! C’est tout simplement parfait pour lui ! Il peut le voir souffrir … ah … ah … ah … hahahaha ! Parfait ! C’est tout simplement parfait et …

« MAAAAAAAAAAAAAAAA ! » crie le pokémon avant de tomber en arrière, s’écroulant au sol. Ryusuke se maintient debout sur une seule jambe, les bras croisés, haletant et en sueur. On voit l’effort qu’il produit pour ne pas sombrer.

« Il a vraiment battu son Machopeur ? C’est pas possible ! »

« Hey ! Machopeur, ne blagues pas ! T’es pas par terre hein ? Allez ! Relèves-toi ! Ryusuke est juste humain ! Il peut pas te faire … »

Pourtant, bien que le pokémon était conscient, il se relève avec une extrême difficulté. Il ne doit sûrement pas s’attendre à ce que Ryusuke soit un adversaire aussi tenace. Pourtant, quelle honte cela serait s’il perdait contre lui. Il ne pouvait pas perdre ! Il en était hors de question ! Pas contre un humain qui tenait à peine sur ses jambes !

« MACHOPEUR ! MACHOOOOOOOO ! »

« Forces ton Machopeur à retirer sa ceinture ! Maintenant ! »

« Hein que quoi ? Professeur ? Je ne peux pas faire ça ! » s’exclame l’élève avec étonnement. C’est beaucoup trop dangereux ! Il en est hors de question Non non et non !

« FAIS-LE ! MAINTENANT ! COMPRIS ?! »

« Je ne peux pas professeur ! C’est mortel ! Je ne vais pas tuer Ryusuke juste parce que vous le désirez ! Machopeur, assommes Ryusuke qu’on en finisse ! »

Le professeur pousse un cri de rage : cet élève est autant une loque que les autres ! Comment il peut gérer tout ça avec une équipe de guignols de la sorte ? Saleté ! Et le Machopeur ne fait même plus attention à tout ce qu’il prépare. Il est tout simplement en train de foncer sur lui, sans même regarder autour de soi.

« Ah … ah … ah … je ne tiens plus. J’ai du mal à tenir. »

Le professeur. Il le hait tant que ça ? Il n’aime pas les élèves qui le remettent à sa place ? Hahaha, qu’est-ce que c’est drôle à imaginer. Il ne peut que sourire à l’idée de le voir en colère. Et cette Tarsal ?Ah … pourquoi est-ce qu’il pense à elle ? Il tente de bouger pour esquiver l’attaque du Machopeur mais son pied ne répond plus.

« Et zut … c’est donc terminé, c’est ça ? »

NON ! Hors de question ! S’il ne peut plus bouger son pied, il n’a plus qu’une solution ! Il se laisse tomber en avant, roulant juste à côté du Machopeur qui espérait l’attraper. Sans attendre une autre réaction de la part de son adversaire, il vint faucher les pieds de ce dernier, n’hésitant plus un seul instant à cela.

Mais ce n’était pas bon. Le pied avait bien percuté la jambe du Machopeur mais celui-ci ne tombe pas. Ca n’a servit à rien, n’est-ce pas ? C’est bien ce qu’il pense. Il n’a plus assez de force pour ça. Il a un petit sourire aux lèvres.

« Et merde … c’est vraiment foutu en fin de compte. Pas assez fort. »

Il se fait soulever comme une simple poupée dénuée de vie tandis que le Machopeur exulte de l’avoir enfin à sa portée. Et zut … vraiment ! Il ne peut pas abandonner maintenant ! Il tente de prendre le visage du Machopeur à deux mains pour lui redonner un coup de tête mais la seconde main du Machopeur se place sur son visage, le serrant avec force. Il sent les lunettes qui commencent à se fiurer alors qu’il ne peut empêcher un cri de sortir de sa bouche.

« ARRÊTES-LE ! STAPHAN ! »

« Je peux pas ! Il veut pas m’écouter ! Ma pokéball n’arrive pas à le faire rentrer ! Il refuse ! Je dois faire comment ?! Je veux pas d’une mort ! Je veux pas aller en prison ! MACHOPEUR ! ARRÊTES-CA ! STOP ! Tu as gagné ! Il ne peut pas lutter ! Tu as gagné ! Machopeur ! » hurle l’adolescent à son pokémon bien que celui-ci l’ignore complètement.

« TARSAAAAAAAAAAAAAAAAAL ! »

Une vague psychique vient envahir tout le gymnase. Les élèves tombent au sol, le Machopeur fait de même alors que le corps de Ryusuke est tout simplement en train d’embrasser le sable de la petite arène. Il garde à peine les yeux ouverts alors que des cris fusent dans tous les sens, hurlant autour de lui :

« Il se passe quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ?! Pourquoi je peux plus me relever ?! »

« J’ai peur ! J’arrive plus à bouger mon corps ! C’est qui qui fait ça ?! C’est la Tarsal de Ryusuke ? JE VEUX PAS MOURIR ! JE VEUX PAS ! »

Tellement d’effroi ? Qu’est-ce que … ça veut dire ? Tarsal ? Elle ? Il voit à peine la petite créature qui se rapproche lentement et dangereusement vers le Machopeur qui n’arrive plus à se relever comme les autres. Qu’est-ce que … ça veut dire ?

« Tarsal, arrêtes ça. Ce n’est pas … bien. Tu ne dois pas te battre, non. Tu ne dois pas. »

« Des pouvoirs psychiques ? Dans le gymnase ? La Tarsal ! » s’écrie une voix qu’il peine à reconnaître : celle de Junon. La présidente du conseil des élèves.

« TARRRRRRRRRRRR … sal ? » hurle la petite pokémon avant d’être stoppée, sans comprendre ce dont il s’agit. Il peut juste la voir s’écrouler au sol, évanouie alors que l’aura psychique a complètement disparu. Son regard se floute alors qu’il remarque le visage de la présidente des élèves : foutue … Junon. Pourquoi … autant de … beauté ? Puis le vide.

Lorsqu’il se réveille, quelques heures plus tard, il est couché dans un lit. Un lit d’hôpital à première vue d’après ce qu’il remarque. Le plafond est blanc et laid, très laid. Rien à voir avec ce qu’il veut. Pourquoi est-ce qu’il est là ? Baissant le regard, il observe son pied droit.

« Ah … cassé, visiblement. Bien entendu. »

C’est donc ainsi que ça doit se terminer ? Il a perdu contre le Machopeur ? Il tente de se rappeler quelques souvenirs mais c’est trouble. Il sait que la Tarsal a tenté d’utiliser ses pouvoirs et que ça aurait put très vite dégénéré.

« Tarrrrrrrrrrrrrrrrrr… tartartartar … »

Il hausse un sourcil. Il croit pouvoir entendre la petite créature ou alors, il est en train de rêver ? Il tourne son visage sur la gauche et … AH ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que la Tarsal dort paisiblement dans son lit ?

« Tu veux de l’aide ou je rêve ? »

Il tente de lui parler mais la pokémon ne lui répond pas. PIRE ! Elle bouge un peu dans son sommeil, comme au son de sa voix avant de venir se diriger vers lui. Elle finit par se calfeutrer sur son torse, ses petites mains comme sa tête posées dessus.

« Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un truc comme ça, je vous le demandes ? »

Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il doit faire ? Partir ? Il ne le peut pas, pas dans son état. Il n’arrive pas à bouger et son pied est définitivement cassé. Avec lenteur, il observe la Tarsal. Dire qu’il a fait tout ça pour qu’elle ne combatte pas.

« Au final, c’est moi qui a le plus de problèmes. Bien la faute des pokémon, ça. »

Toujours de leur faute de toute façon, comme si ça ne suffisait pas. Il marmonne quelques paroles dans sa barbe, se disant qu’il n’est pas écouté :

« Elle ferait mieux de partir et de ne jamais revenir. Que des sources de problèmes. »

Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça le dérange tant que ça de l’imaginer partir ? Pourquoi est-ce que ça le dérange tant que ça ? Il ne veut pas admettre quelque chose. La petite pokémon qui dort sur lui est juste … trop mignonne.

« Je ne peux pas … ah … je ne peux pas accepter ça ! »

Il se le refuse. Hors de question d’accepter une jeune pokémon dans sa vie. S’il a refusé ça au départ, c’est bien parce qu’il ne le veut pas maintenant. En fait, pourquoi est-ce qu’il le refuse ? Il cherche à s’en rappeler mais c’était tellement … ancré dans sa tête qu’il n’arrive plus à le savoir réellement dans le fond. Pourquoi ? Pourquoi ? Avec lenteur, il déglutit, il commence à rapprocher sa main de la chevelure de la petite pokémon. Cette chevelure rouge qui doit être bien douce, il s’en doute. Mais … ah … mais … ah … quelques centimètres et il pourra la toucher. Ensuite ? Qu’est-ce qu’il fera ensuite ? Il …

« Bonjour, Ryusuke ! Comment est-ce que tu vas ? »

Il retire aussitôt sa main, se tournant vers la porte qui vient de s’ouvrir pour laisser place à Junon. Qu’est-ce qu’elle fout là, elle ? Pourquoi ? L’adolescente aux cheveux gris le regarde en penchant la tête, sourire aux lèvres avant de dire :

« Tu n’aurais pas un peu de fièvre par hasard ? Tu es plus que rouge. »

« Je ne suis pas rouge, ne racontes pas n’importe quoi, compris ? »

« Oh, c’est comme ça que tu accueilles une personne qui vient se déplacer pour prendre de tes nouvelles? Et devines quoi, je t’ai rapporté des pommes. »

« Pour faire dans le cliché, bien entendu. Et tu vas me les couper ? »

« Tu es devin ? » réplique t-elle en rigolant légèrement, son visage s’illuminant en voyant la petite Tarsal installée sur Ryusuke. « Ta pokémon est adorable, tu le sais ? »

« Ce n’est pas ma pokémon ! Disparais si c’est poue faire du mauvais esprit ! »

« Du mauvais esprit ? Ah mais non, je le penses sincèrement, Ryusuke. Comment ne pas apprécier cette vue enchanteresse hein ? »

« En l’ignorant, tout simplement. Lâches-moi un peu, je n’ai pas envie de te parler. »

« Ahlala, sincèrement, il faut me remercier. Me remercier, Ryusuke. »

Il ne répond pas . Pourquoi est-ce qu’il devrait la remercier ? Il a rien à faire de cette fille, complètement rien à faire. Il ne veut pas discuter avec elle. La conversation est terminée. Voilà tout. Maintenant, qu’elle le lâche un peu, ça sera parfait.

« Tu veux donc que je te coupes une pomme, c’est ça ? »

« Je préfère que tu me racontes ce qui s’est passé pendant que j’étais évanoui. »

« On va d’abord te couper une pomme, d’accord ? »

« Je n’ai pas dit que j’étais d’accord mais tu ne m’écouteras pas. Fais donc cette foutue pomme et ensuite, je veux des réponses, compris ? »

« Si tu me donnes du s’il te plaît, je penses que je peux accéder à ta requête, hahaha. »

Elle le rend malade, elle s’en rend compte ? D’ailleurs, en parlant d’évanouissement, tout cela, il n’a pas fait de cauchemar pendant son sommeil. C’est étrange mais est-ce encore à cause de cette Tarsal ? Elle est vraiment bizarre hein.

« Ce n’est pas normal, ce n’est pas normal du tout. »

« De quoi donc, Ryusuke ? Je peux savoir ? » demande Junon alors qu’elle est en train d’éplucher une pomme, Ryusuke marmonnant :

« Ça ne te concerne pas. Tu me saoules, compris ? Je … »

Il s’arrête aussitôt, le couteau servant à éplucher se plantant dans le mur juste à quelques centimètres de son visage. Junon continue de le fixer avec douceur, ses yeux verts toujours posés sur lui avant de dire :

« Ryusuke, ne confonds pas ma gentillesse avec de l’imbécillité. »

« Messa … message compris. Grmbl. Je … »

Il est une nouvelle fois stoppé alors qu’elle ramène son visage à quelques centimètres du sien. Sa main vient récupérer le couteau alors qu’elle chuchote :

« Tant mieux alors. Nous nous comprenons parfaitement. C’est donc parfait. »
Elle se fout de sa gueule. C’est tout. Il en est certain. C’est pour ça qu’il n’aime pas ce genre de personnes. Elles se croient tellement supér… ARGL ! Il s’étouffe à moitié alors qu’elle vient de lui mettre un morceau de pomme dans la bouche.

« Et bon appétit bien sûr ! Ne t’avises pas de parler la bouche pleine. »

Et les explications arrivent quand ? Il mâche son morceau de pomme, déglutissant à moitié. Ce n’est pas … normal . Il hait ce genre de filles. Il veut des réponses, voilà tout.

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