Chapitre 18 : Dans la nuit

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Dans la nuit

« Hmm, rien à faire, nous ne trouverons rien. »

« Que faisons-nous alors ? Est-ce que vous avez une idée à ce sujet ? »

« Le mieux est d’établir une nouvelle fois le camp. Nous n’avons pas trop le choix. Par contre, nous avons trouvé une cascade. Mais demain, il faudra descendre au cas où. »

Bof. C’est tout ce qu’ils ont trouvé ? Enfin bon, il ne va pas vraiment s’en plaindre. Il pensait à pire, bien pire dans le fond. Et là ? Ben, c’est pas si moche que ça. Il passe une main dans ses cheveux bruns avant de murmurer :

« J’aimerai bien que mon pied soit soigné plus rapidement. »

« On ne peut rien réellement y faire dans le fond hein ? Ce n’est pas nous qui décidons de la vitesse à laquelle tu te soignes, désolée, Ryusuke. »

« Je n’ai pas demandé à ce que l’on m’aide. Je serais patient néanmoins, je ne peux faire que cela au final, je n’ai pas trop le choix si on y réfléchit bien. »

« Mais tu arrêtes d’aussi grognon ? C’en est lassant, Ryusuke ! »

« Je suis grognon si je le veux, compris ? »

Encore une fois, il rétorque avec une certaine aigreur alors qu’il se dirige vers la tente qu’il a déjà monté. Encore que non, ce n’est pas lui qui l’ait monté, bien entendu. Il faut que Junon s’en soit mêlé et le menace de lui remettre une baffe pour qu’il accepte son aide.
Mais voilà, enfoncé dans sa tente, il regarde la petite pokémon avant d’hausser un sourcil. Est-ce qu’il s’agit de son imagination ou … hmm … peut-être qu’il va devoir apprendre à se méfier, une simple mesure de précaution, on dirait bien.

« Ryusuke ? Tu vas déjà dormir ? Tu ne te sens pas bien ? »

« Je me sens très bien, je suis juste un peu fatigué. Bonne nuit. »

Sans même qu’il lui donne l’autorisation, Junon rentre dans la tente, regardant Ryusuke qui était déjà allongé sur la tente, observant la toile au plafond. Venant s’asseoir à côté de lui, elle finit par poser une main sur son front, disant :

« Non, tu n’as pas de fièvre. On ne sait jamais, je préfère prévenir au cas où. »

« Alors qu’est-ce qui ne va pas ? Ca a été une si mauvaise journée que ça ? »

Il cligne des yeux mais ne cherche pas à lui répondre. Il continue d’étudier la toile de la tente alors que Sirénia grimpe sur son torse, collant son visage près du sien. Ses petits yeux verts le regardent longuement, très longuement, comme pour l’étudier. Il pousse un soupir et passe une main dans la chevelure de la petite pokémon tandis qu’il se frotte les yeux. C’est étrange d’ailleurs. Il n’a pas fait trop de cauchemar dernièrement. Grâce à Sirénia ?

« Est-ce que tu veux que je dormes avec toi ? Pour que tu sois rassuré ? »

« Tu plaisantes, Junon ? Un garçon et une fille ? Sous la même tente ? Je ne suis pas décadent à ce point et je ne le serais jamais. Je ne suis pas comme ça. »

« Je m’en doutais. C’est ce que je voulais savoir. Bon, si tel est le cas, je vais alors te laisser tranquille. Essaies de bien dormir d’accord ? »

« Je vais bien dormir dès l’instant où tu seras partie, c’est aussi simple que ça, rien d’autre. »

« D’accord, d’accord. Ah … Ryusuke. Tu es vraiment usant. Bonne nuit. »

Elle déposa un baiser sur sa joue, s’y appliquant bien puisque le bruit des lèvres qui claquent contre la joue se fait entendre hors de la tente. Il la regarde avec nonchalance avant de marmonner d’une voix à peu énervée et agacée :

« Qu’est-ce que tu fais exactement ? Je peux avoir à quoi tu joues ? »

« Oh ? Rien de spécial ? Ne me dit pas que tu n’as jamais reçu cela de ta mère étant enfant ? Ca m’étonnerait grandement mais bon … peut-être ? »

« Ma mère a arrêté de faire cela depuis que j’ai … »

Depuis quand en fait ? Il ne le sait pas. Mais il sait que sa mère ne lui fait plus ça depuis des années. Il fait un mouvement de la main comme pour repousser l’adolescente aux cheveux argentés, celle-ci quittant la tente tout en souriant.

« Bonne nuit pour de vrai, cette fois, Ryusuke. »

« Bonne nuit. Dors bien ,tout ça. Tu connais la consigne, n’est-ce pas ? »

Elle émet un petit rire avant de s’en aller. Finalement, le voilà seul. Parfait. Il va chercher le sommeil mais que d’un œil. Bizarrement, il ne sent pas bien ce soir. Mais ça, ce n’est pas obligé que les autres le savent. Pourquoi est-ce qu’ils auraient besoin de connaître ces états d’âme hein ? Ça ne concerne que lui et uniquement lui.

« Bonne nuit, Sirénia. Dors bien. S’il y a un problème, tu me réveilles ? D’accord ? »

« Tarsal ? Tarsal, tar tarsal tarsal tar tar. »

Elle lui répond qu’elle trouve ça étrange qu’il lui dise cela mais il fait un sourire rassurant. Finalement, il ferme les yeux pour qu’elle fasse de même. Couchée sur lui, elle sombre dans le sommeil bien plus rapidement que l’adolescent qui ignore les conversations de ses camarades de son groupe. Il n’est pas comme ça, il ne va pas changer pour leurs beaux yeux.

Puis subitement, en pleine nuit, il se réveille. Il l’avait pressenti que quelque chose clochait mais quoi ? Avec lenteur, il commence à se mouvoir pour déplacer la petite créature hors de son torse, l’emmitouflant bien dans le sac de couchage. Muni de sa béquille, il finit par quitter la tente, prenant le chemin de la cascade. Malgré le bruit, il a dormi paisiblement.

Mais voilà, il est maintenant dehors, une main dans la poche, l’autre tenant sa béquille alors qu’il avance avec lenteur à travers les arbres. Cela lui fait du bien de souffler un peu mais surtout, ce léger malaise qu’il a ressenti depuis des heures, il n’arrive pas à l’expliquer.

« Où êtes-vous ? Je sais que vous êtes dans les environs. Ca ne sert à rien de vous cacher. »

« Tsss ! Et moi qui pensait être discret ! Dommage que ça ne soit pas le cas ! »

Une ombre tombe au sol, non-loin de lui alors qu’il se retourne pour voir de qui il s’agit. Lorsqu’il voit son visage, il cligne des yeux pendant quelques secondes avant de dire :

« Naro ? Encore vous ? Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous n’êtes plus professeur. »

« Devine un peu, espèce d’imbécile ! A cause de qui est-ce que je ne suis plus professeur ? »

« De vous-même, bien entendu. Pourquoi est-ce que cela aurait changé depuis le temps ? Vos méthodes abusives ont eut raison de votre emploi. La prochaine fois, vous ne tenterez pas de faire une entourloupe, c’est aussi simple que ça hein ? »

« Ne me donne pas de leçon, est-ce bien clair ?! »

« De plus, à la base, je ne savais pas que j’étais poursuivi, loin de là. Je n’arrive pas à croire que vous soyez tombé dans l’un des plus vieux pièges au monde. C’est assez amusant en un sens de voir que vous êtes tout simplement un incapable mais bon, ce n’est pas grave ? »

« QUOI ?! TU VAS VOIR SALE PETIT AVORTON ! »

C’était parfait. L’homme fonce vers lui tandis qu’il fait un pas sur le côté, heureusement sur son pied qui n’est pas cassé. Ryusuke lui donne un coup de béquille dans les jambes, le faisant tomber au sol. Sans réticence, Ryusuke appuie sur le dos de Naro avec sa béquille.

« Est-ce que tu préfères que je te laisse partir ou alors que je crie pour alerter les autres ? Je préfère te laisser décider. Je suis assez fatigué et las. »

« Ne me prends pas pour un idiot ! Tu oublies une chose ! »

Hmm ? Et qu’est-ce qu’il a oublié ? Ah oui … Cela. L’adolescent aux cheveux bruns fait un pas en arrière. Ce n’est pas vraiment ce qu’il préfère : les sphères rouges et blanches qui s’ouvrent pour laisser paraître deux pokémon.

« Alors ? On fait moins le fanfaron maintenant hein ? Ne t’en fait pas, je ne tuerais pas. Les ordres sont précis à ce sujet : tu dois être vivant. »

« Toi ? Recevoir des ordres ? Tu vas me faire croire que tu es dans une organisation criminelle ? Qui est-ce qui voudrait de toi ? »

Il a un petit sourire ironique alors que Naro lui en fait un tout autant. Il se sait en position de force et il a entièrement raison de le penser. Il n’est pas bête, il ne peut pas lutter contre lui, surtout s’il est accompagné de ses pokémon. Il ne peut pas livrer bataille de la sorte.

« Comme si tu peux vraiment maintenant me tenir tête, non ? »

« Je le peux et je n’aurai aucune réticence à cela. Est-ce que tu en veux une preuve ? »

« Je ne me ferais pas avoir par une chose aussi ridicule. Reptincel, envoies-lui quelques flammes. N’oublie pas, tu ne dois pas le calciner. »

« REPTINCEL ! REPTIN ! »

Le pokémon semble aussi aberrant que son dresseur. Ryusuke pousse un profond soupir avant de placer une main sur son front. Bon, puisqu’il faut le faire, il faut le faire alors, hein ? Il se gratte doucement la joue tandis qu’il regarde autour de lui. Des arbres ? Des racines ? Quelques lianes ?

« Bon ben, je vais faire avec les moyens du bord. »

Et les moyens consistent à se jeter tout simplement sur le côté pour esquiver un souffle de flammes. Il ouvre la bouche mais la referme aussitôt pour ne pas crier de douleur. PUREE ! CA FAIT MAL ! SA JAMBE ! AIE ! BON SANG !
Mais il est près d’une racine, comme il le désirait. Il tire de toutes ses forces, arrivant à en arracher une partie qui doit bien faire plusieurs mètres avant de faire un nœud des plus basiques mais assez solide. Pour ce qu’il veut faire, c’est parfait !

« Tu es maintenant prêt ? Je vais te calciner les jambes pour être sûr qu’elles soient irrécupérables. Tu n’en auras plus besoin là où je t’emmènerais. »

« Hahaha … HAHAHAHA ! Et tu penses vraiment que ça suffire à m’arrêter ? Idiot. »

« Et qu’est-ce qu’un type avachi au sol avec un pied cassé va t-il me faire ? Continue Reptincel, ne laisse plus rien comme trace par rapport à ce gamin. »

Cet homme de fanfaronner. Rien d’anormal, il a le dessus mais pour combien de temps ? L’adolescent aux cheveux bruns regarde le Reptincel qui s’avance vers lui, menaçant et plus que dangereux. Puis subitement, le pokémon se prend un coup de béquille au niveau du visage, le faisant tomber sur le côté, à moitié sonné.

« C’est quoi ça ? Qu’est-ce que tu as fait ?! »

Il ne répond pas à Naro et pour cause, il n’est plus là ! Malgré son état, il cherche à courir, tenant sa béquille en main. La liane lui a permis de la récupérer plus rapidement ce qui est une excellente chose mais bon … c’est juste une idée qu’il a eut sur le moment ! Elle n’est pas faite pour durer ! Peut-être qu’en retournant auprès …

« Qu’est-ce que je pense moi ? Je ne vais pas les mettre en danger ! Quel idiot ! »

Il se frapperait presque si la situation n’était pas aussi dangereuse ! Mais voilà, pas le temps pour ça ! S’il veut pouvoir s’en sortir, il doit trouver un coin où il faut qu’il soit sûr qu’aucune personne ne soit en danger à part lui-même ! Pour sa propre personne, plus tard !

De la distance, il devait mettre un maximum de distance avec Naro ! Finalement, cela ne fut pas aussi difficile qu’il ne le pensait, regardant derrière lui. Il ne le voyait plus ? Tant mieux. Mais est-ce qu’il allait vraiment … non …

« Il sait où sont les autres. Il risque de les menacer. Je n’ai pas le choix. »

Il n’a pas le choix. Il doit forcer Naro à le suivre. S’il met assez de distance avec les tentes, ils seront alors à l’abri. Oui, c’est la meilleure idée qu’il puisse avoir. Il s’écrit fortement :

« ALORS NARO ?! QU’EST-CE QUE TU ATTENDS ?! TU T’ES PERDU EN CHEMIN ?! T’ES VRAIMENT PATHE … »

« Tu ferais mieux de regarder par les airs ! »

Hum ? Par les airs ? Il a juste le temps de faire un saut en arrière, le faisant s’appuyer sur ses pieds et lui arracher un cri de douleur qu’il peut voir alors le bec d’un Rapasdepic à quelques centimètres de son visage. Wo … Wow. Saleté !

« C’est donc ton second pokémon ? Où est le troisième ? »

« Tu aimerais bien le savoir non ? Peut-être qu’il est déjà si proche de toi ? »

Proche de lui ? Un pokémon spectre ou ténébreux alors ? Il se retourne mais ne voit rien. Lorsqu’il se remet face à Naro, il n’a pas le temps d’esquiver le bec qui s’enfonce dans son bras, se plantant en lui mais aussi dans l’arbre derrière lui.

« AAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

« Et voilà, toi qui te pensait si malin que ça … comment est-ce que tu as put tomber dans un piège aussi ridicule et basique non ? Tu devrais avoir honte de toi, tu es pathétique. »

« Pathétique ? Hahaha … Peut-être mais au final, est-ce que tu arriverais encore à te repérer ? Tu peux entendre le bruit de la cascade mais nous sommes proches de cet endroit, très proche. Pourquoi penses-tu que je t’ai emmené là ? »

« Pour éviter que tes petits camarades ne soient blessés par moi ? Héhéhé … Ne t’en fait pas, j’irais les tuer après. Toi, il suffit juste que tu sois mis hors d’état de nuire. Et il en est pareil pour cette foutue Tarsal. Je ne sais pas ce qu’ils ont avec elle mais ils la veulent. »

« Qui ? Ils ? Tu n’as toujours pas donné le nom de ton organisation. C’est un peu ce que font tous les méchants de série B non ? »

« NE TE FOUT PAS DE MOI ! »

Un coup de poing vient atteindre l’adolescent au niveau du visage, ensanglantant alors Ryusuke aux lèvres. Celui-ci crache du sang, tremblant légèrement de peur. Malgré toute la vantardise dont il fait preuve, il ne peut pas oublier que cet homme en face de lui est un criminel, visiblement rompu à tuer si cela s’avère nécessaire. Et surtout, on lui a promis diverses choses qu’il ne peut ignorer. Il ne sait pas ce qui risque de l’attendre.

« Tu vois ? Personne ne viendra t’aider. Tu es seul, complètement seul. »

« Et alors ? Qu’est-ce que cela va changer par rapport à d’habitude ? »

« Fais pas l’innocent. J’ai put t’observer ces deux derniers jours. Ca ne semblait pas te déranger d’avoir la présence de la présidente des élèves à tes côtés non ? »

« Je ne vois pas de quoi tu parles mais visiblement, pour ne pas changer, tu dis encore des conneries non ? A force, tu n’as pas pensé à la boucler une bonne fois pour toutes ? »

« Je ne risque pas de me taire pour quelqu’un comme toi. S’il faut toujours te rabaisser, je serais partant, jusqu’à ce que tu comprennes que tu n’es rien pour nous. »

« Visiblement, la leçon ne t’a pas suffit hein ? »

Une leçon ? De la part de ce professeur incompétente ? L’adolescent éclate d’un grand rire franc accompagné de sanglots. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un pareil imbécile ? Il savait bien qu’il n’était pas doué mais à ce point ? Pour qu’on le hait à ce point ?

« Et si vous le relâchiez, Naro ? »

Une voix féminine finit par couper le silence. Elle n’est quand même pas venue ? Pas Junon hein ? Ce n’est pas possible. Elle va pas se mettre en …

« Tsss ? Qu’est-ce que la vice-présidente du conseil des élèves vient faire ici ? Tout simplement mourir ? C’est pour me mâcher le travail ? Sympathique de votre part. »

Kasiopé ? La vice-présidente ? Celle qui fait son apparition avec ses lunettes ? Ah … Non, quelle idiote ! Elle ne peut rien faire contre Naro ! Rien du tout ! Cet homme est dangereux !

« KASIOPE ! Vas prévenir les autres de vous enfuir ! Cet homme veut vous tuer ! »

« Oh ? Ryusuke ? Tu préfères nous protéger plutôt que de t’occuper de ta propre personne ? Quand Junon va savoir ça … mais ne t’en fait pas, je me charges de Naro. »

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