Epilogue : Devoirs et sentiments

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Epilogue : Devoirs et sentiments

« Mes félicitations, Pete… Et à toi aussi, Elizabeth. »

Le jeune homme aux cheveux bleus, dans sa parure royale, venait de baiser la main de la nouvelle mariée aux cheveux blonds, celle-ci étant resplendissante. Elle portait une magnifique robe blanche, de nombreuses roses se trouvant sur son voile et sur la robe tandis qu’il retirait ses lèvres de sa main. Elle lui fit un grand sourire avant de dire :

« Merci à toi d’avoir eut le temps pour notre mariage. Je sais à quel point il était difficile pour toi d’être présent, surtout avec tout ce que tu fais mais … »

« Ne t’en fais donc pas, je n’aurai pas loupé cela, qu’importe si le monde devait s’écrouler. Pete, et bien … Tu as intérêt à rendre heureuse cette demoiselle … ou plutôt dame dorénavant. » répondit le jeune homme en se tournant vers celui qui portait un costard bleu :

« Je m’attèle à cette tâche depuis … la fin de la guerre. »

« Bien entendu, vous pouvez prendre du repos pour le mois à venir. De toute façon, mes deux généraux n’ont pas besoin de trop en faire actuellement. »

Héhéhé. Pete fit un grand sourire à son tour alors qu’Arnaud leur demandait de sortir pour aller se présenter devant le peuple qui n’attendait que ça. Une petite voix se fit entendre derrière lui tandis qu’il observait le nouveau couple :

« Arnaud ? Est-ce que je peux te parler ? S’il te plaît … »

« Je suis désolée, mademoiselle mais je dois retourner au palais. »

Il avait répondu aussitôt, faisant apparaître ses deux ailes de coton avant de quitter l’église en s’envolant. La même voix murmura avec une grande tristesse :

« Mais c’était … pour discuter … Arnaud … Je ne suis pas une … C’était Lily. »

… … … Elle était elle aussi dans une magnifique robe de couleur violette, celle-ci mettant en valeur son corps et sa poitrine. Elle avait plusieurs parures dans ses cheveux roses alors que ses épaules comme ses bras étaient nus. Elle avait pensé pouvoir lui parler … mais depuis un an, c’était à peine s’ils discutaient tout les deux.

« Snif … Ca … Ca ne fait rien … J’aurai bien une autre occasion. »

« Mademoiselle Lily ? Pourquoi est-ce que vous pleurez ? Pourquoi ? C’est de la faute à mon grand frère. » demanda d’une voix lente, un jeune garçon aux cheveux rubis dans son costard.

« Ce n’est rien, Icare. Ce n’est pas de la faute d’Arnaud. Ton grand frère est quelqu’un de très occupé … Beaucoup trop occupé pour pouvoir m’adresser la parole. »

« Alors la prochaine fois que je reviendrai de chez vous, vous restez avec moi ! C’est d’accord ? Comme ça, vous pourrez lui parler ! » répondit aussitôt le jeune garçon alors qu’elle lui souriait avec affection. Il était si mignon quand il parlait ainsi.

Cinq jours s’étaient écoulés … Et comme si cela était habituel, un petit convoi venait de pénétrer dans le château, les gardes l’ayant laissé passer. Lorsqu’il s’arrêta, le jeune garçon aux cheveux rouges prenait la main de la jeune femme, lui disant :

« Dépêchez-vous mademoiselle Lily ! Il ne pourra pas s’échapper ! »

« Icare … Je ne suis pas sûre que cela soit la meilleure idée, sincèrement … Tu devrais arrêter cela. Je vais dire les formalités à ton grand frère et je repars. Je retournerai te prendre dans deux jours et puis, c’est tout. »

Il fit une petite moue boudeuse, signe qu’il n’était pas du tout d’accord. Ils se dirigèrent à l’intérieur du palais, tout ayant été refait au fil des années. Les deux gardes royaux les laissèrent passer à l’intérieur de la salle du trône, Arnaud étant assis sur celui-ci, un sceptre à la main. Il y avait bien une dizaine de gardes de chaque côté du tapis rouge conduisant jusqu’au trône. Le jeune garçon relâcha la main de Lily, celle-ci s’apprêtant à repartir.

« Grand frère ! Grand frère ! Mademoiselle Lily a quelque chose à te dire ! »

« Si c’est au sujet de ton éducation, je pense qu’elle pourra en discuter avec ses parents. Merci Lily, les gardes pourront te raccompagner pour tout ce que tu as fait. »

« NON ! GRAND FRERE ! Lily a autre chose à te dire ! » s’écria le jeune garçon.

« Je n’ai pas le temps pour une discussion, Icare. Vas donc dans ta chambre. Gardes … »

« GARDES ! Veuillez laisser mon grand frère et mademoiselle Lily tout seul ! » s’écria à nouveau Icare alors que les soldats étaient interloqués. Arnaud avait haussé un sourcil, étonné par ce qu’il venait d’entendre, Lily l’étant tout autant. Comme pour accomplir son geste, il s’approcha d’un garde, essayant de le pousser pour le faire quitter le trône. Il bafouillait à voix basse :

« Laissez mon grand frère tranquille … Mademoiselle Lily veut lui parler. C’est un ordre royal ! Vous devez m’obéir car je suis le prince. »

… … … … Le garde l’observa avant de sourire devant la petite mine du prince, commençant à se diriger vers la sortie avant de demander aux autres de faire de même. Arnaud s’était aussitôt levé, criant de toutes ses forces :

« JE VOUS ORDONNE DE RESTER EN PLACE ! »

« Désolé roi Arnaud, nous ne pouvons obéir qu’à un ordre royal en même temps. »

« Je … Je … Je… » murmura le jeune homme en serrant les dents.

… … … … … Voilà qu’ils étaient seuls. Il n’y avait plus que lui et la jeune femme aux cheveux roses dans l’immense salle du trône. On ne pouvait pas entendre un bruit alors qu’Arnaud revenait s’asseoir, tapotant les côtés de son trône en observant Lily. Il attendait … Mais la jeune femme aux cheveux roses ne rougissait pas bien qu’elle était gênée. Elle commença à faire quelques pas vers lui avant qu’il ne dise :

« Bon… Pourquoi est-ce que tu es venue Lily ? Si tu as quelque chose à me dire, c’est le moment. Tu n’auras sûrement pas une autre occa…. »

« La ferme. » murmura t-elle avec lenteur alors qu’il s’arrêtait dans son petit geste.

« Waouh … J’ai cru mal entendre. Est-ce que tu peux répéter, Lily ? » demanda t-il une nouvelle fois alors qu’elle continuait de marcher vers lui, reprenant aussitôt :

« Je t’ai demandé de la fermer, Arnaud. C’est pourtant très simple. »

Hum ? Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Pourquoi est-ce qu’elle se montrait aussi agressive ? Elle arriva à sa hauteur, le jeune homme ne montrant aucun tremblement alors qu’elle se positionnait bien en face de lui.

« … … … … … Soit, je ne dis plus rien. Tu peux parler puisque ce n’est pas une discussion mais un monologue que tu vas me dire. »

« LA FERME, ARNAUD ! » s’écria t-elle avant de sangloter, reprenant aussitôt : « Tais-toi ! C’est bon ! Jusqu’à quand est-ce que tu vas me faire attendre ?! »

« Te faire attendre pour … » demanda t-il sur un ton neutre alors qu’elle serrait les dents avant de bafouiller : « Me dire que tu m’aimes ! ESPECE D’IDIOT ! Ca ne t’a rien fait du tout quand Pete et Elizabeth ont décidé de sortir ensembles ! Ca se voit que tu n’étais pas amoureux d’elle autant que tu le pensais ! Tu as fait ton choix et … »

« Mon choix est mon peuple. » répondit sur un ton sec et légèrement cassant alors qu’elle écarquillait les yeux. Elle approcha son visage du sien, des larmes aux yeux bien qu’elle avait arrêté de pleurer. Elle murmura :

« Tu… Tu peux me le redire ? S’il te plaît ? J’ai cru mal … entendre. »

« J’ai dit que mon choix était mon peuple. Je ne veux pas que les erreurs du passé se reproduisent. Je suis désolé mais il faut que tu ailles te trouver un autre homme. Je ne suis pas fait pour toi … » répondit-il, s’accoudant à une partie de son trône.

« JE SUIS LIBRE DE CHOISIR LA PERSONNE QUI EST FAITE POUR MOI ! »

« Et moi de ne pas répondre à ses sentiments. » dit-il aussitôt.

« … … … … … POURQUOI EST-CE QUE TU FAIS CA ?! Pourquoi ?! Hein ?! Pourquoi ?! Est-ce que tu ne crois pas que l’on a assez attendu ?! Ca fait treize années ! TREIZE ans Arnaud ! TREIZE ! Plus de la moitié de notre existence actuelle ! »

« … … … … Et ? Je ne vois pas ce que l’on doit attendre. » répondit-il sur un ton neutre.

« Tu as raison … Oui … Héhéhé… Tu as raison, Arnaud. Je crois qu’on a assez attendu. Peut-être même trop attendu … Désolée de t’avoir dérangé … Je pensais sincèrement que puisqu’Elizabeth était maintenant mariée, tu étais réellement libre. Mais bon … Les sentiments ne se contrôlent pas, n’est-ce pas ? »

Elle colla brièvement ses lèvres sur les siennes, les retirant aussitôt alors que le jeune homme aux cheveux bleus restait de marbre. Elle n’avait pas à rester ici. C’était bon … Elle allait retenir … Non … Elle n’allait pas retenir ses larmes en fin de compte. Pourquoi retenir ses sanglots alors que le jeune homme lui disait clairement …

« Désolé Lily, je suis un salopard. Tu ne mérites vraiment pas de … »

« On ne mérite pas l’autre en amour ! On le désire et on l’aime, c’est tout ! »

« … … … Si ce n’est qu’une question de sentiments alors … Je … t’ai… » commença t-il alors qu’elle s’arrêtait dans ses mouvements de départ. « Je t’aime, Lily. »

« Alors pourquoi est-ce que tu fais tout pour éviter ça ? »

« Car j’ai un peu peur de tout ça. J’ai déjà tant de responsabilités … Je dois régner sur un royaume alors que j’ai à peine vingt-et-un ans, je dois rendre heureux mon peuple alors que je fais pleurer celle qui m’est proche. Si ce n’était qu’une question … de sentiments … Il y aurait longtemps que je t’aurai épousé, Lily. Mais à côté … Tu es une Milobellus, tu ne peux pas vraiment vivre hors de l’eau, n’est-ce pas ? Et moi, il est impossible que je puisse vivre sous l’eau durant toute ma vie… Et toi-même … »

« … …. Je suis la future reine des Milobellus donc je dois régner sur mon royaume sans le quitter. Tu es le roi des Altarias donc tu dois régner sur ton royaume. Je vois … ce que tu voulais dire … Arnaud. J’ai finalement compris … »

« Je ne t’ai jamais … détesté, Lily. Sincèrement… Je t’aime tant. »

« Répètes-moi ça à nouveau. » murmura t-elle alors qu’elle revenait en face de lui, se mettant à genoux devant lui pour être à sa hauteur.

« Je t’aime, Lily. Je t’aime énormément … Je t’aime comme un fou, comme un damné, je ne pourrai jamais réellement me passer de toi mais je me fais souffrir chaque nuit en sachant que tu n’es pas à côté de moi. Je t’aime de tout mon cœur. »

Il s’était mis à pleurer lui aussi, ses deux mains sur les accoudoirs de son siège tremblantes d’émotion. Elle émettait un petit sourire attristée, venant l’embrasser longuement alors que le jeune homme prenait son visage à deux mains, fermant les yeux pendant le baiser.
Leurs langues se joignirent en même temps que leurs deux mains, le jeune homme se relevant du trône pour s’écrouler sur Lily. Ils commencèrent à s’enlacer à même le sol, le jeune homme caressant le corps de la jeune femme alors que celle-ci ne se débattait pas le moins du monde, l’invitant même à continuer. Pourtant, elle l’arrêta pendant le baiser, le regardant d’un air fiévreux. Elle demanda en murmurant :

« Arnaud … Tu n’as pas … une chambre ? Pour que l’on … »

« Tu es vraiment … sûre, Lily ? Je … Tu sais … Ca ne mènera à rien ce que l’on fait … Alors je … je… Je ne veux pas que tu regrettes tout … J’ai ma chambre… » murmura t-il alors qu’elle se relevait, lui prenant la main pour qu’ils puissent se diriger vers la sortie du trône.

Main dans la main, ils passèrent devant les soldats qui sourirent avant d’être un peu … étonnés. Même Icare qui avait attendu depuis le début semblait un peu confus. Ils se tenaient main dans la main alors pourquoi… Pourquoi est-ce qu’ils pleuraient ? Aucun n’osa poser la question alors que roi Arnaud murmurait :

« Mademoiselle Lily et moi-même allons discuter ailleurs. Signalez aux conseillers que je serai occupé pour le reste de la journée. »

« Je … Je … Ca sera fait, roi Arnaud. » répondit l’un des soldats, éberlué.

« Lily … Si tu veux bien me suivre. » dit l’homme aux cheveux bleus.

Elle hocha simplement la tête d’un air positif, ne se préoccupant pas des regards des autres personnes alors qu’il la guidait vers la chambre où il dormait. Dès qu’il referma celle-ci, tournant la clé tout en restant face à elle, la jeune femme fit un léger sourire. Sa robe tomba au sol alors qu’elle tendait les deux mains vers lui, soufflant :

« Toute la journée … C’est bien cela, Arnaud ? »

« Toute la journée, Lily. Toute … Pour que l’on ne l’oublie pas. » répondit-il en commençant à se dévêtir, la jeune femme le laissant faire. Puis chacun à leur tour, ils s’effeuillaient, retirant le reste des derniers vêtements jusqu’à ce qu’ils soient nus. Le jeune homme la fit tomber sur le lit, tombant avec elle alors qu’ils croisaient les doigts. Leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre, ils s’embrassèrent avec tendresse.
Le lit bougea sous leurs caresses, le drap se tachant légèrement de rouge la première fois alors que chacun murmurait des mots doux à l’autre dans le creux de l’oreille. Oreille qu’elle mordillait et suçotait tandis que le jeune homme caressait toute son anatomie tout en accélérant ses gestes.

La première fois avait duré une bonne demi-heure, la découverte du corps de l’autre, les petits frissons à chaque doigt qui se posait sur la chair mise à nue, et la tendresse qui émanait de chaque geste. Puis le moment … de la première fois où leurs corps s’unissaient et fusionnaient pour créer l’alchimie parfaite.
Et puis, plus le temps passait, plus ils avaient peur que ce dernier ne leur laisserait pas d’autres choix, ce qui avait été tendresse devenait passion, la jeune femme ne retenant plus les cris qui sortaient de sa bouche.

Elle l’aimait et elle sentait aussi qu’il l’aimait alors pourquoi … Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’ils ne pouvaient pas le montrer aux yeux de tous et de toutes ? Pourquoi est-ce qu’il fallait que leurs statuts … bien qu’ils soient les mêmes … Snif … Elle ne voulait plus y penser mais… couchée dans le lit, dégoulinante de sueur avec le jeune homme à ses côtés, elle murmura :

« Arnaud … Si je te proposais de quitter ton royaume … et moi le mien… De partir et de vivre en ermite … Est-ce que tu le ferais ? »

« Non, Lily. Si nous n’étions … que de simples personnes ayant un statut moyen … J’aurai accepté … Mais pas avec ceux que nous avons. »

Ca ne faisait rien … Car elle se doutait de la réponse du jeune homme. Plusieurs heures s’étaient écoulées. Combien ? Ils ne savaient pas … Mais ils avaient vu la nuit qui était tombée, le jour se lever … Et maintenant, à nouveau la nuit. Ils n’avaient pas eut faim de la journée, s’étant aimés pendant des heures entières, s’étant dévorés l’un par rapport à l’autre.

« … … … Lily, il va être l’heure… »

« Jusqu’à demain matin, s’il te plait, Arnaud. Demain matin… » murmura la jeune femme, sa tête posée contre le torse nu d’Arnaud.

« … … … Je le sais très bien … Je ne vais pas te faire sortir en pleine nuit. » répondit-il tout en reprenant aussitôt : « Mais je voulais que l’on se prépare … mentalement. »

Elle comprenait ce qu’il voulait dire mais là … Elle voulait simplement profiter de ces instants avec Arnaud. Elle embrassa son torse, le jeune homme lui caressant le dos alors qu’il baisait ses cheveux avec tendresse.

… … … Les dernières heures où ils pouvaient être ensembles … réellement ensembles … Mais là, ils ne faisaient rien… Rien du tout. Ils ne faisaient que dormir, l’un contre l’autre, enlacés tendrement tout en se murmurant quelques douces paroles.


La nuit s’était déroulée rapidement, trop rapidement à leurs goûts … Et au petit matin, ils s’étaient aimés une dernière fois, chacun venant habiller l’autre tout en le caressant. Ils avaient passé la plus merveilleuse des journées dans les bras de l’autre.

« Grand frère ? Pourquoi est-ce que mademoiselle Lily repart ? Pourquoi est-ce qu’elle ne reste pas avec toi ? Tu l’aimes non ? »

« Oui … Mais on ne peut pas … Enfin merci beaucoup, Icare… »

« De rien grand frère mais … Si tu l’aimes … et elle aussi, elle t’aime … Pourquoi vous ne faites pas comme mademoiselle Elizabeth et monsieur Pete ? »

« L’épouser ? Ah … J’aurai bien aimé … J’aurai vraiment beaucoup aimé, Icare mais tu vois … On ne peut pas toujours choisir ce que l’on désire. »

… … … Lily était en train de s’éloigner, d’un pas vraiment lent. On voyait bien qu’elle ne voulait pas partir, qu’elle n’avait pas envie de le quitter mais … Le jeune homme détourna le regard de la jeune femme, posant ses yeux sur son petit frère.

« … … Icare ? Tu veux savoir pourquoi je ne peux pas être avec elle ? »

« Hein ? Ben oui ! Je veux bien savoir, grand frère ! »

« D’accord, alors je vais commencer à te le dire … »

Il s’était mis à genoux pour se retrouver face à son petit frère et surtout à la même hauteur, lui faisant un petit sourire tendre et délicat. Oh … Il était triste … Mais il devait lui dire … Icare était quand même assez grand pour comprendre un peu de ce qu’il allait dire.

« Alors … Comment est-ce que je peux t’expliquer cela … Tu sais à l’école, tu as des devoirs à faire et à rendre, n’est-ce pas ? »

« Oui, oui, grand frère ! C’est bien ça ! Même que des fois, c’est vraiment embêtant. »

« Et bien, moi, en tant que roi, j’ai aussi des devoirs et je dois toujours rester au palais pour devoir les faire et les accomplir. Lily, c’est pareil, elle doit aussi faire ses devoirs et les accomplir mais dans son palais. Donc normalement, elle ne doit pas quitter son palais trop longtemps et retourner dans son royaume. »

« Je … ne comprend pas grand frère. »

« … … Je ne peux pas quitter le royaume car je dois faire mes devoirs et Lily ne peux pas quitter son royaume car elle doit faire ses devoirs. »

« Alors ne les faites pas ! C’est pas dur à ne pas faire ! »

« Les grandes personnes doivent faire leurs devoirs … Surtout un roi et une princesse car cela concerne les deux peuples… »

S’ils ne pouvaient pas ne pas faire leurs devoirs, alors il y avait sûrement un autre moyen. Le jeune garçon était en train de réfléchir alors qu’Arnaud reposait son regard sur Lily. Ah … Il devait la retenir … vraiment la retenir avant qu’il ne soit trop tard mais … Mais … Ah … Il ne pouvait pas… Il serrait les poings, tremblant de colère contre lui-même.

« Grand frère ? Si vous étiez dans le même royaume, est-ce qu’il serait possible que vous ayez les mêmes devoirs ? Comme ça, vous serez quand même ensembles non ? »

« … … Ce n’est pas aussi simple que … cela. »

« Mais si c’est très simple ! Vous n’avez qu’à être qu’un seul royaume et non deux ! Si tout le monde est ensembles, vous pourrez faire vos devoirs ensembles aussi ! »

« Oui mais … Je suis un Altaria, Icare. Et Lily est une Milobellus. »

« Y a beaucoup d’Altarias qui s’installent près de la plage … Et ils peuvent vivre très longtemps sous l’eau ! Moi aussi, grand frère ! »

« … … … Un seul royaume … Mais c’est trop difficile. »

« Les devoirs sont pas difficiles, grand frère ! PAS DU TOUT ! C’est toi qui fait croire que tout est difficile ! Même si je ne crois pas y arriver, j’essaye quand même ! »

« … … … … Oui … Tu as tout à fait raison. Tu as même entièrement raison ! Merci Icare, tu es un vrai petit ange ! » s’écria soudainement le jeune homme aux cheveux bleus.

Il vint enlacer son petit frère dans ses bras avant de se redresser, courant vers Lily tout en hurlant son nom. La jeune femme aux cheveux roses se tourna vers lui, étonnée de le voir aussi joyeux jusqu’à ce qu’il arrive à sa hauteur.

« Lily ! Je viens avec toi dans ton royaume ! »

« Hein ? Que ? Comment ça ? Pourquoi ça ? Arnaud ? Je ne comprend … »

« Tu verras quand je serais devant tes parents ! J’ai eu … Non ! Icare a eut une idée en tête et même si elle est complètement folle et stupide, j’ai envie de l’essayer ! »

« Hein ? De quoi ? Comment ça ? Tu ne veux pas m’expliquer ? »

« Signalez que je pars vers le royaume des Milobellus pour une mission de la plus haute importance ! » s’écria t-il aussitôt à ses soldats alors qu’il prenait la main de Lily pour la tirer dans le convoi et rentrer avec elle. A l’intérieur, elle continua de le questionner :

« De quoi est-ce que tu vas faire ? Enfin non … Ce n’est même pas bien parlé … »

« Tu verras bien, Lily … Mais … J’espère qu’ils accepteront. »

… Ils ? Qui ? Elle ne voyait pas … Ou alors peut-être qu’il parlait de ses parents à elle ? Qu’est-ce qu’il allait leur demander ? Elle tremblait légèrement d’une certaine excitation avant de reprendre la parole :

« J’espère que ce n’est pas une bêtise, Arnaud … Promets-moi que ce n’est pas une bêtise. »

« Ca dépend du point de vue, mais l’idée vient d’Icare ! »


Oui mais bon … Cette idée provenait d’un enfant … Un enfant quoi ! Ce n’était pas autre chose ! Ah … Elle était un peu inquiète de la suite des évènements mais le jeune homme semblait relativement motivé … Puisqu’ils étaient seuls dans ce convoi … Il vint se positionner en face d’elle, l’embrassant longuement alors qu’elle ouvrait en grand ses deux yeux :

« … …. … Humpf ! Hmmm … Hm… »

Elle se laissait finalement faire, passant ses mains dans ses cheveux bleus. Tout cela n’avait pas été un rêve éphémère et il venait lui prouver encore une fois. Le convoi tangua légèrement pendant qu’ils s’embrassaient, signe qu’il y avait un peu de mouvement à l’intérieur avant qu’il ne retire finalement ses lèvres :

« Ne t’en fait pas … Je suis sûr … que ça marchera. »

« Mais de quoi ? Dis-le-moi ! Je n’aime pas quand tu me caches des choses ! »

« Tututut ! Tu sauras tout dans quelques heures … Lily, je t’aime vraiment. »

« Ben … Et bien … Moi aussi, hein ? » balbutia t-elle, gênée.

Tout avait été si rapide. Pendant une année, elle avait patienté et là … En une journée, tout s’était accéléré à une vitesse telle prodigieuse qu’elle avait du mal à y croire mais… mais … Arnaud lui disait qu’il l’aimait et c’était tout ce qu’elle voulait … Tout ce qu’elle désirait … Ah … Oui … Elle était déjà heureuse rien qu’en entendant ces quelques mots.

« Madame la reine, monsieur le roi, je viens ici demande la main de votre fille en mariage. »

… …. … QUOI ?! Sans même attendre l’acquiescement de ses parents, elle se jeta à son cou, l’embrassant sur plusieurs parties de son visage avant de dire :

« Oui, j’accepte ! Je le veux, Arnaud ! Je le veux ! »

« Calme … Calme-toi, Lily. Ce n’est pas fini quand même. » répondit-il dans un grand sourire alors qu’elle venait se loger contre son torse, si heureuse.

« Hum ? Que veux-tu en plus, Arnaud ? » demanda le roi.

« J’aimerai vous faire une proposition … d’unifier nos deux royaumes en un seul. Bien entendu, vous seriez le souverain et la souveraine de ce dernier, ayant beaucoup plus d’expérience que moi-même dans ce domaine. L’idée est que … Les Milobellus et les Altarias puissent vivre ensembles et en communauté. Nous sommes tous des dragons et je suis sûr qu’au fil du temps, il n’y aura plus aucun problème entre nos deux peuples. Et puis … »

« Il y a quelque chose de plus personnel là-dessous, n’est-ce pas ? » dit la reine en lui souriant, le jeune homme aux cheveux bleus venant rougir.

« Oui … Cela me permettra de ne plus avoir aucune contrainte pour épouser Lily… et vivre avec elle … Comme elle est la princesse des Milobellus, elle doit rester près de son peuple. Comme je suis le roi des Altarias, je dois rester auprès du mien. Alors si nos deux peuples s’unissent … Nous pourrons nous voir quand nous le voulons … et vivre ensembles. »

« Hum … Tu sais bien qu’il est très difficile de faire ce que tu proposes n’est-ce pas ? »

« Oui mais … Je pense que ça vaut le coup d’essayer. Et vous savez … Ce n’est pas mon idée … Elle ne vient pas de moi. »

« Hum ? Et de qui vient-elle donc alors ? » demanda le roi.

« D’Icare. Vous savez, je suis sûr qu’il deviendra quelqu’un de très intelligent et de très bons conseils dans le futur. On ne dirait pas mais il fera un bien meilleur prince que moi dans l’avenir ! » répondit le jeune homme avec un grand sourire.

« Icare ? Ah mais bien, cela change tout, n’est-ce pas ma mie ? »

« Exactement … Soit … Arnaud, je pense que nous allons accepter ta proposition mais avant de penser à unifier nos deux peuples, n’y a-t-il pas autre chose à unifier avant ? »

« Ah ? Et quoi donc ? » demanda le prince en regardant le roi.

« Vous deux bien entendu. » dit le roi en observant sa fille avec l’homme qu’elle aimait.

Héhéhé … Oui … Bien entendu … Il allait oublier le plus important. La jeune femme aux cheveux roses était ivre de joie, le jeune homme la gardant contre lui. D’abord, ils allaient devoir s’unir officiellement. Il avait assez perdu de temps, il devait se l’avouer.

Voilà … Le temps s’était écoulé … Un mois était passé depuis le jour où le jeune homme et le roi des Milobellus avaient fait un discours devant des plusieurs dizaines de milliers de personnes. Un discours où ils prônaient les relations et l’unification de leurs deux royaumes en un seul. Et alors, aujourd’hui, pourquoi y avait-il autant de monde devant une magnifique église qui semblait avoir été faite sur mesure ? Toute de glace, elle brillait au soleil bien qu’elle ne semblait pas être capable de fondre.
Oui … Toute une foule réunie attendait en-dehors de l’église, quelques soldats surveillant quand même au cas où il y aurait quelques problèmes au sujet d’une petite folie de la part de ces personnes. Mais bon … Tous étaient calmes et très impatients.

« Alors, là, c’est carrément énorme ! D’abord nos deux généraux Altarias mais maintenant … CA ! Je veux que tout le monde crie de toutes ses forces quand ils sortent ! »

« D’ACCORDDDDDDDDDD ! » hurla la foule en écoutant l’une des personnes plus que douées pour haranguer comme il le fallait.

A l’intérieur de l’église, un jeune garçon aux cheveux rouges et en costard venait tendre une petite boîte contenant les deux alliances alors qu’une femme aux cheveux verts et portant une magnifique robe se trouvait derrière lui, lui murmurant de reculer. L’un après l’autre, les deux personnes en face d’eux venaient mettre un anneau au doigt de l’autre alors que la voix du prêtre se fit entendre :

« Je vous déclare mari et femme par les liens sacrés du mariage ! Vous pouvez embrasser la mariée. »

Le jeune homme aux cheveux bleus releva le voile de la jeune femme dans sa robe rose. Il déposa ses lèvres sur les siennes, un tonnerre d’applaudissements se faisant entendre à l’intérieur de l’église.

« BON LES GARS ! CA M’A L’AIR BON ! Préparez-vous ! »

Lorsqu’ils quittèrent l’église, le brouhaha causé par le peuple autour d’eux avait de quoi rendre sourds. Pourtant, ils souriaient et saluaient la foule, chacun tenant la main de l’autre alors qu’elle murmurait avec lenteur :

« La prochaine fois … Evite de mettre autant de temps, d’accord ? »

« J’essayerai, tu sais très bien que je n’ai jamais été très doué pour cela. »

« J’espère que tu l’es quand même bien plus lorsqu’il s’agit de former une famille. »

« Je le pense … et je m’appliquerai à cela. »

Il était légèrement rouge de gêne, la jeune femme aux cheveux roses étant de même bien qu’elle émettait un petit rire tendre. Ses doigts croisaient ceux de l’homme qu’elle aimait. Plus de treize ans s’étaient écoulés depuis leur première rencontre mais finalement, ils étaient ensembles. Et cela pour de nombreuses décennies voir de nombreux siècles … Oui, ils allaient être les créateurs d’un nouveau royaume où ils seraient deux à régner, unis pour la vie.

Laisser un commentaire