Chapitre 15 : Le grand frère dragueur

« Huuuuuummmm ! Sept heures du matin ? J’aimerai bien rester plus longtemps … Mais il en est hors de question … » murmura le jeune homme aux cheveux verts avant de se lever de son lit, ne portant qu’un simple caleçon de tissu noir. Il ouvrit la porte de la chambre, se dirigeant vers la cuisine, remarquant de la lumière avant de se demander : « Qu’est-ce que … Je ne crois avoir pourtant invité personne ici hier … »

Il pénétra dans la cuisine, remarquant une jeune fille aux cheveux rouges qui se tourna vers lui, le regardant de haut en bas avant de rougir violemment. Elle poussa un petit cri de surprise, bafouillant quelques paroles avant de dire :

« Je je … Bonjour ! Je voulais, je voulais … Je voulais … préparer le petit déjeuner pour tout le monde … Je … Je sais … que … »

« Ah ! Vous êtes les gamins d’hier … C’est vrai que je vous ai dit que vous pouviez dormir ici … L’autre petite cinglée dort encore ? » dit-il en posant une main sur sa hanche, restant debout et immobile, nullement gêné par sa tenue.

« Euh … Vous … Vous parlez de Crusaé ? Elle dort encore sur Personne, oui. »

« Elle est complètement folle du petit à ce que je vois. » répondit-il avant de se rapprocher d’elle, commençant à se placer à côté de Lina avant de dire : « Bon, allez je vais vous aider. Toute façon, j’ai toujours la matinée pour moi. »

« Euh … Euh … Euh … Monsieur Malixo … Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous ! » répondit la jeune fille avant de s’incliner respectueusement, poussant un petit cri en regardant le jeune homme, celui-ci poussant un petit rire. Ses yeux bleus sur Lina, il s’agenouilla, posant deux doigts sous son menton pour être face à elle :

« Tu es encore un peu trop jeune petite demoiselle. Tu as quel âge ? »

« Huit … Huit ans … » bafouilla t-elle, rouge comme une pivoine tandis qu’il reprenait :

« Reviens dans dix ans d’accord ? Je suis sûre que tu seras très charmante et là, peut-être que nous pourrons parler plus … en privé. »

« Euh … Oui … D’accord, monsieur Malixo. » dit-elle, ne sachant pas trop de quoi il parlait et surtout comment elle devait réagir. Elle était complètement perdue et déboussolée.

« Allez … Je vais t’aider pour préparer le petit-déjeuner mais avant … Je vais enfiler quelque chose en bas, ce n’est pas qu’il fait froid mais cela risque de ne pas être apprécier par cette gamine aux cheveux blancs. »

« Crusaé est un peu beaucoup du genre à s’emporter. Je suis désolée pour tous les problèmes qu’elle cause. Vraiment désolée et encore désolée ! »

« Comme tu le dis si bien, ce n’est pas de ta faute. Donc tu n’as pas à t’excuser pour elle. Allez, merci … Je retourne dans ma chambre. Si tu veux, tu peux commencer à réveiller tes petits compagnons … Lina, hein ? »

Oui oui ! C’était comme ça qu’elle s’appelait ! Elle regarda Malixo qui repartirait de la cuisine alors qu’elle recommençait à préparer le petit-déjeuner. Quelques minutes plus tard, il portait tout simplement un pantalon de tissu bleu qui moulait parfaitement ses jambes qui semblaient très musclées. Il revint vers elle, la jeune fille s’écriant :

« Je vais aller réveiller les autres ! »

« Soit, vas-y, vas-y. » répondit-il en rigolant, amusé par la gêne et l’émoi de l’enfant. C’était bizarre qu’elle soit la seule parmi les trois à résister à son charme habituel qui émanait de la majorité de ses gestes. Enfin bon … Il ne devait pas se poser plus de questions.

Cinq minutes après, Metsubi s’installa à table, hochant la tête pour saluer le jeune homme avant que Crusaé et Personne ne fasse son apparition. Le jeune garçon parlait à la jeune fille, celle-ci ayant les yeux à moitié fermés tandis qu’il venait l’aider à s’installer sur une chaise.

« Bonjour, monsieur Malixo ! » dit Personne en faisant un grand sourire à Malixo, celui-ci ayant sorti la poêle pour préparer quelques morceaux de bacon tandis que Lina avait déjà préparer quelques œufs de son coté.

« Tiens donc, le play-boy du dimanche veut nous montrer qu’il a quelques abdos pour essayer d’attirer la femelle ? » annonça Crusaé avant de bailler, Personne se tournant vers elle pour savoir de quoi elle parlait plus exactement.

« Euh … Oui ? Crusaé ? Tu as faim ou pas ? » demanda le jeune garçon sans vouloir comprendre plus que cela, lui tendant une tranche de bacon, la jeune fille le remerciant d’un hochement de tête alors qu’il faisait de même avec Metsubi.

« Oh … Je vois que le petit couple fait des merveilles. » répondit Maxilo alors qu’il s’adressait à Crusaé, celle-ci posant son regard sur lui aussitôt. Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Qu’il répète un peu … pour voir.

« Je vous préviens, on mange maintenant et ensuite, on part. Ce type me fait perdre ma patience légendaire et je n’ai clairement pas envie de perdre mon temps plus longtemps avec lui. » annonça Crusaé alors que les trois autres enfants la regardaient d’un air interloqué. Elle ? Patience légendaire ? Déjà, ça voulait dire quoi légendaire ? Ah !

« Bien entendu … En une heure, j’ai réussi à deviner et à trouver ta personnalité, petite demoiselle aux cheveux de platine. » répondit Malixo, s’installant à table juste à côté de Lina, étant en face de Personne.

« AH ! JE VEUX SAVOIR ! JE VEUX SAVOIR ! » s’écria soudainement Personne, mettant des miettes un peu partout autour de lui, Crusaé en ayant un peu sur la joue. Elle fit une mine dégoûtée, se crispant alors que Malixo disait :

« Et bien, tu vois … Je dirai qu’elle est carrément folle de toi, la petite demoiselle. »

« Je le tue maintenant ! » hurla Crusaé, le jeune homme se retrouvant soudainement muet, dans l’incapacité de respirer. Personne sauta sur Crusaé, les chaises comme les deux enfants s’écroulant au sol dans un fatras pas possible.

« Crusaé ! Arrête de vouloir tuer tout le monde ! Arrête ! Moi aussi, je suis complètement fou de toi ! » répondit le jeune garçon sans savoir exactement de quoi il parlait.

Elle s’arrêta aussitôt, Malixo reprenant sa respiration avec difficultés, se demandant s’il n’avait pas rêvé. Elle avait des pouvoirs psychiques hein ? Cette gamine était … effrayante … Vraiment très effrayante … Ah … Ah …

« Dégage de là, Personne. La prochaine fois, prends toi un cerveau avant de vouloir dire des choses que tu ne comprends même pas ! »

Le jeune garçon se retrouva projeté contre le plafond, Crusaé se relevant avant de le faire retomber au sol. Du moins, lorsqu’elle vit que c’était du carrelage, elle l’arrêta à quelques centimètres, le faisant s’écrouler sur le carrelage.

« J’ai plus faim avec vos imbécilités. Quand à toi, Malixo, t’as vraiment une chance pas possible mon bonhomme. Si ça ne tenait qu’à moi, vous seriez déjà tous morts à part Personne. Vous avez intérêt à ne JAMAIS l’oublier ! »

« … … Crusaé … » murmura le jeune garçon en restant au sol, la jeune fille aux cheveux blancs quittant la pièce d’un air énervé. Il retourna s’asseoir sur sa chaise, tentant de manger sans réellement y arriver. Metsubi ne semblait même pas s’intéresser plus que cela, finissant son assiette avant de la retendre vers Malixo :

« Tu as encore faim? Et bien, t’en fais pas, heureusement que j’avais prévu au cas où. Si tu veux, prends la part de Crusaé. » annonça le jeune homme en tendant l’assiette.

« Euh …. Moi, je n’ai plus faim. » dit Personne en tendant son assiette à son tour, récupérant celle de Crusaé tout en reprenant : « Je vais la ramener à Crusaé. Elle a peut-être encore faim. C’était très bon, monsieur Malixo et Lina ! »

Il quitta la cuisine, l’assiette et les couverts dans ses mains alors que Malixo poussait un profond soupir, murmurant pour Lina :

« C’est un bien gentil garçon … Elle ne le mérite pas. »

« Crusaé est une fille très très bizarre ! Metsubi aussi l’est mais elle est beaucoup moins dangereuse que Crusaé si vous voulez tout savoir, monsieur Malixo. »

« Je vois … Je vois … Hum … Tu es une gentille fille, Lina. » répondit-il comme pour réfléchir, signalant ensuite d’une voix douce : « Je vais aller me rhabiller … Je crois que je vais commettre la plus grande erreur de toute mon existence … depuis le jour où j’ai accepté de faire ce métier. Ah … Sincèrement … Tant qu’une erreur permet à des personnes d’être heureuses … Alors, je suis tout simplement comblé. »

« Hein ? De quoi est-ce que vous parlez, monsieur Malixo ? » demanda Lina sur un ton légèrement inquiet alors que Metsubi terminait l’assiette de Personne. Ses yeux blancs fixèrent Malixo pendant de nombreuses secondes avant qu’elle ne se lève, quittant la cuisine. Malixo était déjà parti, hochant simplement la tête à Lina. Ce n’était pas des problèmes dont il devait parler aux enfants … Mais lorsqu’il avait vu la petite Lina … Ah … Qu’il était vraiment bête de penser ainsi. Il avait pourtant fermé son cœur depuis le temps.

« Personne, ton assiette était très bonne. »

Metsubi s’était adressé à lui alors qu’il était assis sur le canapé, Crusaé mangeant le petit-déjeuner sur son assiette sans même tourner son visage vers Metsubi. La jeune fille aux couettes noires se dirigea vers Personne, l’embrassant sur la joue sans rien dire d’autre comme pour le remercier tandis qu’il rougissait.

« Euh … Dès que Crusaé a fini, on dit au revoir à monsieur Malixo et on s’en va. »

« Ouais, y a intérêt, je ne supporte pas ce type. » répondit Crusaé.

« Mais malheureusement, vous allez m’avoir sur le dos pour pas mal de temps, petite demoiselle. » annonça une voix alors qu’elle terminait son repas.

« J’ai cru mal entendre. Tu peux répéter ? » dit-elle d’une voix calme avant de se mettre debout. Elle se dirigea vers Malixo, ne semblant pas gênée par le fait qu’il faisait plus de deux fois sa taille au moins. Le jeune homme avait déjà préparé un petit sac qu’il portait sur ses épaules, reprenant la parole :

« Je vais tout simplement vous accompagner dans cette fameuse … quête pour tuer les légendaires. Plus tu auras de personnes avec toi, plus de chances tu auras pour réussir cette quête, n’est-ce pas ? »

« Imbécile ! Tu crois vraiment que ce n’est qu’une question de nombre ?! Ce genre de choses ne se base pas sur ça ! On n’a pas besoin de toi, retourne à ton métier de putain et laisses-nous tranquille ! S’il y a cette Lina et cette Metsubi, c’est simplement parce que Personne les aime bien ! Sinon, elles seraient déjà parties depuis longtemps ! »

« Oh … Si c’est donc Personne le chef de bande, je dois donc demander à lui. Personne ? Est-ce que je peux t’accompagner si tu le désires ? »

« Hein ? Euh … Oui ! Bien sûr ! Moi, ça ne me dérange pas du tout ! Mais par contre, vous dormirez où ? Car la tente, nous dormons déjà tous les quatre ! »

« Hum … J’irai en acheter une avec l’argent sur mon compte en banque. Cela me fait penser. Avant que nous nous en allions, il me faudra passer à la banque pour retirer tout ce que j’ai sur mon compte. » dit le jeune homme aux cheveux verts.

« Et tes petites mijaurées ne vont pas gémir en sachant que tu n’es plus là ? Car tu vas nous apporter un paquet plus de problèmes qu’autre chose. Généralement, on ne quitte pas de son plein gré ce genre de métiers … Sauf si on a peur de perdre la vie. »

« HAHAHAHA ! Ne t’en fais donc pas pour ça ! Je suis plus rapide qu’il n’y parait. »

« Et ce collier ? Tu espères quoi ? Que je te le retire ? » demanda t-elle alors que Personne se tournait vers elle, les yeux rubis posés sur elle. Ah non … Qu’il ne la regarde pas comme ça ! Déjà qu’il venait d’accepter une nouvelle personne dans la bande !

ET MERDE ! Elle claqua des doigts, le collier se brisant en deux alors que Malixo semblait vraiment surpris d’une telle efficacité. Cette gamine … Elle avait réussi là où même un pokémon psychique aurait échoué. Elle était vraiment spéciale … non ?
Une heure plus tard, ils avaient tous quitté la ville … Plusieurs cris et autres bruits sonores se faisaient entendre, tout un immeuble ayant pris feu … L’immeuble où Malixo habitait. Il n’avait même pas eut une once de remords lorsque tous ceux qui avaient été ses compagnons venaient de disparaître dans les flammes.

« Nous pouvons y aller ? Ou alors, tu veux encore regarder ton passé disparaître ? »

« Non, non … C’est bon. Rappelle-moi de ne jamais te mettre en colère, petite demoiselle. » répondit Malixo en s’adressant à Crusaé, faisant un grand sourire aux quatre enfants présents. Voilà qu’un nouveau compagnon venait d’arriver, bien différent des autres.