Chapitre 58 : Un bout de chemin ensemble

ShiroiRyu
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Chapitre 58 : Un bout de chemin ensemble

« Ah ! Bordel, ça fait vraiment du bien de pouvoir se laver un peu ! »

Il était adossé à un arbre tandis qu’ils avaient trouvé un petit ruisseau dans lequel l’adolescente était en train de se laver. Cela faisait un mois … Un bon mois qu’il était parti … Il en avait mis du temps, énormément de temps même. Mais en même temps, ils n’allaient pas vraiment très vite d’après ce qu’il remarquait.
Ils étaient même plutôt lents. Des fois, ils parlaient, parlaient, parlaient … ou alors se distrayaient. Il oubliait un peu sa mission à ses côtés et il s’était même posé la question : pourquoi ne pas tout simplement abandonner sa mission et parcourir le monde aux côtés de Katérina ? Si bien entendu, elle voulait toujours de lui. Cela était souvent peu sûr car ils se disputaient un peu trop fréquemment. Enfin, des disputes, cela ressemblait plus à des chamailleries de deux gamins mais c’était drôle en un sens.

« Ben alors, Kéran ? Tu ne viens pas te baigner ? T’as peur que je te vois à poil ? »

« Tu sais très bien que je ne viendrai pas car tu es déjà nue. Je ne vais pas faire cela. »

« Hahaha ! Petit puceau à peur de voir une femme nue. Pourtant, vu le calibre de ton engin, tu devrais pouvoir en rendre heureuses pas mal des filles si tu le désirais. Suffirait juste que tu apprennes à te servir de ton « arme », Kéran. »

Oui mais non ! S’ils pouvaient parler d’autre chose plutôt ? Il attendit qu’elle ait terminée de se laver, remettant ses habits après s’être séchée pour aller à son tour dans le ruisseau. Regardant autour de lui pour être sûr qu’elle ne le voit pas, il commença à se baigner dans l’eau jusqu’à entendre plusieurs sifflements.

« Et bien, mon grand ! T’as un joli fessier bien musclé ! A croire que les coups de pompe dessus te le forgent. »

« KATERINA ! VAS T-EN ! » hurla l’adolescent, rouge de honte sans pour autant se retourner, camouflant son anatomie.

« HAHAHA ! JAMAIS ! Tu ne sais pas où je me trouve ! Peut-être que là, je suis devant toi ? Ou alors derrière toi ? Ou peut-être même dans l’eau ? »

Non mais c’était quoi cette blague ? Il ne trouvait pas ça très drôle ! PAS drôle du tout même ! PAS DRÔLE ! Comme si elle pouvait être dans l’eau ! C’était tout simplement impossible ! Sauf si ce n’était pas une humaine mais une pokémon ! Et encore, c’était tout simplement impossible. RAH ! Elle le rendait plus que nerveux maintenant.

« Katérina ! T’es vraiment bête ! Maintenant, je n’ose plus me laver ! »

Aucune réponse de la part de Katérina … Est-ce qu’elle était partie ? Ou alors … Elle se moquait de lui ? Ca ne serait pas la première fois. Il allait devoir se méfier. Bon, ses tenues n’étaient pas un problème s’il elles étaient trempées. Il pouvait donc les remettre même en ressortant à peine de la rivière. Sauf que visiblement, ses habits n’étaient plus là. Envolés ! Disparus ! Il connaissait la responsable de tout ça ! Il n’y avait qu’une personne ! Remettant néanmoins la ceinture tenant ses deux armes autour de la taille, il cria :

« Katérina ! Ce n’est vraiment pas drôle ! Pas drôle du tout et … »

« Aucune pudeur de ta part. Tu aurais pu m’épargner ce spectacle, Kéran. » coupa l’épée.

« Tu crois que c’est de ma faute ? Pfff ! Katérina ! Ce n’est plus drôle ! Où sont mes habits ? » demanda-t-il à voix haute.

Maintenant, il était dans la forêt, complètement nu alors qu’il cachait son sexe d’une main, tandis que l’autre main tenait fermement la ceinture pour éviter que l’une des épées ne vienne par inadvertance couper quelque chose qui dépassait.

Cela serait assez grave que ça arrive jusque-là … Très grave même. Il n’avait pas envie de devenir eunuque comme Katérina lui promettait un peu trop souvent à son goût. Ce genre de petite chose était quand même diablement inquiétant.

« BOUH ! » cria une voix devant lui, Katérina apparaissant la tête en bas, pendue à un arbre.

Il sursauta, s’écroulant sur les fesses en poussant un cri de surprise mais aussi de douleur. Pourtant, il gardait toujours ses mains posées là où il le fallait. IDIOTE ! Elle était idiote de lui faire peur comme ça ! Katérina fit la moue, marmonnant :

« Dommage, ça n’a pas marché … »

« De quoi ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? T’es vraiment qu’une perverse, Katérina ! » bredouilla l’adolescent alors qu’il remarquait qu’elle tenait ses habits dans ses mains. « Hey ! Rends-les-moi ! Je commence à avoir froid ! »

« Même pas en rêve … Sauf si tu viens les prendre à deux mains. »

… … … Elle se moquait de lui encore une fois hein ? Puisqu’il en était ainsi … Il trembla sur lui-même rien qu’à cette idée. Il ne devait pas trouver ça excitant sinon, elle allait encore se moquer d’elle. Sans crier gare, il se jeta sur elle, ses deux mains tenant fermement ses poignées. Surprise, l’adolescente s’écroula au sol, Kéran se retrouvant sur elle.
Avant qu’elle ne vienne lui donne un coup de pied dans les parties intimes, il récupéra ses affaires, s’éloigna avec vivacité tandis qu’elle poussait un profond soupir. Elle resta couchée sur le sol, observant le ciel camouflé en partie par les arbres, en totalité par les nuages ténébreux. Elle murmura :

« Dommage, ça aurait été marrant de l’avoir en face de moi. Je me demande s’il aurait eu le courage de la brandir devant moi. »

Hahaha ! Elle éclata d’un rire bien qu’il n’avait rien de chaleureux. Elle s’arrêta aussitôt, gémissant de douleur avant de poser sa main droite sur son bras gauche. C’est bon, c’est bon ! Elle avait parfaitement compris ce qu’elle devait faire ! Ou plutôt ne pas faire dans ce cas précis ! Pfff ! Qu’est-ce qu’il pouvait être sérieusement chiant quand il s’y mettait ! Un peu comme cette fichue épée nommée Swar que Kéran possédait.


Il avait terminé de se rhabiller, passant une main dans ses cheveux trempés. Il éternua subitement, tremblotant un peu de froid. Et voilà ! C’est ce qu’il pensait. Il venait d’attraper un rhume, il en était sûr et certain. C’était de la faute à Katérina ! Lorsqu’il revint vers elle, elle était toujours au sol, serrant son bras gauche.

« Katérina ? Katérina ! Hey, hey ! »

Il s’approcha d’elle aussitôt, venant la soulever alors que l’adolescente ne lui répondait pas. Pourtant, elle passa ses bras autour de son cou, fermant les yeux en poussant un soupir de soulagement. Elle était soulagée … qu’il soit là ? C’était franchement bizarre.

« Hey … Ça ne va pas ? Tu es fatiguée ? »

« Non, j’avais juste envie que tu me portes. De toute façon, tu es trempé donc autant que je reste contre toi pour te réchauffer non ? Tu as intérêt à ne pas me lâcher. »

Oui, oui … Ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait ce coup. Enfin bon, ce n’était pas un problème pour lui. Il posa une main sur le dos de Katérina pour bien la soutenir alors qu’elle collait sa tête contre son torse. Il rougissait juste comme l’adolescent qu’il était. C’était toujours une position très gênante.
Et contrairement à ce que l’on pouvait penser, il n’avait aucun problème à la garder dans ses bras. Même si ses bras semblaient chétifs, il avait assez de force et d’endurance pour marcher avec elle. En fait, il remplaçait toutes les cinq minutes la main qui venait soutenir la majorité de son corps. Ainsi, l’une se reposait à moitié tandis que l’autre travaillait.

Finalement, au bout d’une bonne heure de marche, elle arrêta cela, signalant que c’était divertissant mais qu’il ne fallait peut-être pas trop en profiter. Pourquoi ? Et bien parce que par inadvertance, sa main descendait de plus en plus vers les fesses de l’adolescente. Et maintenant, qu’est-ce qu’ils allaient faire ? Chasser ? Elle hocha la tête négativement avant de murmurer sur le ton du secret :

« A deux cent mètres de là, j’entends encore des voix. Tu veux que l’on aille voir ? »

« Je ne sais pas vraiment si c’est une bonne idée, Katérina … »

« Hum ? Arrête de faire l’enfant ! On sait que t’as été choqué par un peu de sang et toutes ces choses mais t’es un grand garçon ! ALORS … TU BOUGES TON CUL ! »

Sans même lui laisser le temps de lui répondre, elle vint le prendre par le col avant de le traîner derrière elle. Elle en avait de la force la demoiselle aux cheveux argentés et elle n’hésitait pas à l’utiliser quand cela s’avérait nécessaire. Il n’avait pas envie … pas du tout envie même de retrouver d’autres personnes.
Si c’était encore des personnes de la Sainte Alliance qui abusaient de leurs pouvoirs et de leurs forces alors … Alors … Non. Il ne devait pas penser de la sorte. Tout le monde n’était pas si mauvais n’est-ce pas ? Ils arrivèrent jusqu’à l’endroit où se trouvaient les voix d’après ce qu’elle avait entendu. Des voix … qui parlaient entre elles ? Au beau milieu de la forêt ? Et cela semblait être dit calmement, signe qu’il n’y avait pas d’agressions extérieures.

« Ils n’ont pas l’air d’être dangereux … Et ils ont même un chariot, Katérina. »

« Et ? Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? Ils pourraient en avoir cinquante que je m’en branle. Bon … Si maintenant qu’on sait qui ce sont, on se barre, j’ai pas que ça à faire. »

Hein quoi ? Non mais … Pour une fois qu’il y avait une personne amicale, du moins, des personnes pas dangereuses contrairement à ceux de la Sainte Alliance, ils n’allaient pas partir ! En plus, c’était si rare de rencontrer d’autres personnes ! Il prit sa main, la tirant avec lui avant qu’ils ne sortent de leur cachette. Aussitôt, les regards se tournèrent vers eux. Certains sortirent des armes avant que l’une des personnes ne demande :

« Qui … Qui êtes-vous ? Êtes-vous possédés ?

« Putain, Kéran ! Je t’avais dit que je ne voulais pas me montrer ! Tu vois le résultat ! »

« Katérina, ça nous fera du bien de parler avec d’autres. Et non, nous ne sommes pas possédés, heureusement d’ailleurs. Nous parcourons le monde pour nous diriger vers un bâtiment de l’Enceinte aux Esclaves. D’ailleurs, ça fait un mois que je suis sur les routes. Et voilà Katérina, elle, par contre, elle ne fait partie d’aucune organisation mais ce n’est pas bien grave. D’où est-ce que vous venez ? Vous ne faites pas partie … de la Sainte Alliance hein ? » demanda l’adolescent, un peu méfiant et inquiet.

« Pas du tout. Bien que nous commercions avec eux, nous sommes des membres de l’Antre des Artisans. Je pense que tu as déjà entendu parler de nous si tu es dans une organisation. » reprit la même personne. Les autres avaient rangé leurs armes. Celle qui s’exprimait à leur encontre devait avoir une quarantaine d’années mais surtout … était une femme. Enfin, ça l’étonnait car il fallait dire que dans l’Enceinte, le quota de femmes était très rare. De même, cette femme semblait être celle qui dirigeait les autres. « Néanmoins, si vous devez vous diriger vers un bâtiment de l’Enceinte aux Esclaves et … »

« Nous refusons. Vous venez de mentir. » coupa l’un des gardes qui … HEY ! Pourquoi est-ce qu’une partie des gardes avait des emblèmes de la Sainte Alliance. La femme fit un mouvement de refuse de la main avant de reprendre :

« Ne nous coupez pas la parole. Les membres qui sont ici font partie de l’Antre des Artisans. Une partie des gardes provient de la Sainte Alliance car nous avons des matériaux pour eux. Les autres gardes sont des membres de l’Antre des Artisans. »

Ah … C’était donc ça. Il jeta un regard suspicieux aux gardes de la Sainte Alliance. Ils semblaient beaucoup plus calmes que les autres d’avant. Katérina avait retiré sa main avec dégoût de celle de Kéran tandis qu’elle détournait le regard d’un air rageur.

« Pouvez-vous nous dire où vous devez vous rendre exactement ? »

Hein ? Bien entendu. Enfin, il ne connaissait pas le nom de la ville mais sur la carte, c’était marqué. Il sortit sa carte, la tendant à la femme de l’Antre des Artisans. Celle-ci la récupéra tandis que l’adolescent montrait du doigt l’endroit où ils devaient se rendre. Par contre, il ne savait pas du tout où ils se trouvaient exactement. La femme de l’Antre des Artisans lui fit un sourire chaleureux avant de lui rendre la carte.

« Visiblement, elle ne semble pas être très précise. Néanmoins, j’ai une bonne nouvelle. Je pense que tu veux l’entendre tout de suite ? En fait, j’en ai même plusieurs. La première, c’est que vous n’êtes plus très loin de votre destination. La seconde, c’est que je peux vous proposer de nous accompagner. Deux jeunes gens n’ont pas à se promener seuls. On ne sait jamais quand les spectres et les pokémons ténébreux risquent de vous attaquer. »

« Katé … » commença à dire l’adolescent mais il fut coupé sèchement par l’adolescente.

« Ouais, ouais, j’ai compris. Monsieur se sent seul donc il préfère avoir de la compagnie. De toute façon, on est bien obligé de vous suivre … Donc on vous accompagne, c’est tout. Fais chier ! » s’écria-t-elle avec énervement.

« Merci beaucoup ! Nous acceptons votre proposition ! » annonça Kéran avec joie.

Il s’approcha de Katérina, prêt à la remercier mais celle-ci lui tourna le dos, laissant voir la raie de ses fesses à autrui. Il vint rougir violemment, quelques murmures se faisant entendre. C’est vrai qu’elle portait une drôle de tenue ! Il se positionna devant elle, lui murmurant :

« Dis … Tu n’as vraiment rien d’autre à te mettre, Katérina ? »

« Dis-le tout de suite que je t’emmerde hein ? Je le prendrai pas mal … Mais je te serrerai les couilles tellement fort que tu ne pourras plus siffler. »

« Aie, aie, aie … Non, c’est juste que tu vas être un peu gênée non ? »

Elle se donna une violente claque sur le front. Elle ? Gênée par sa tenue ? Si ça avait été le cas, elle ne la porterait pas au départ ! Mais quel con ! Mais quel con ! Il ne pouvait pas la mettre en veilleuse comme la majorité du temps !

« Je vais pas être gênée ! Ils ont qu’à m’observer si ça leur plaît ! Putain ! »

« Calme … Calme … Je ne voulais pas t’énerver, Katérina. » bredouilla l’adolescent.

Euh et maintenant ? La femme les invita à venir s’asseoir à côté d’eux mais Katérina s’installa contre un arbre, croisant les bras. Elle était mécontente du choix de Kéran et elle le lui montrait clairement. Il n’avait qu’à se servir de sa tête pour une fois si ce n’était pas trop compliqué pour lui ! Tsss ! Elle enrageait à cause de cet imbécile !


Et celui-ci était déjà en train de discuter avec les différentes personnes de l’Antre des Artisans. Les gardes de la Sainte Alliance parlaient entre eux, signe qu’ils étaient mécontents du choix de la femme de l’Antre.

« Quel connard … Mais quel connard. »

Elle n’arrêtait pas de se murmurer cela tout en jetant un regard à Kéran. Elle lui en voulait terriblement pour ça. Il n’avait pas encore compris comment elle était ? Il avait besoin d’être « maté » ? Elle pouvait facilement s’occuper de ça. Un léger rire arriva à ses oreilles mais il avait quelque chose de démoniaque, d’immatériel … comme s’il provenait de nulle part. Elle émit un grognement de rage. Elle devait se comporter normalement.

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