Chapitre 65 : Le tuer rapidement

ShiroiRyu
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Chapitre 65 : Le tuer rapidement

« Euh … J’espère alors que ça vous suffira comme explications. Enfin … Comme résumé de ce que j’ai appris, je sais bien que ce n’est pas grand-chose mais bon. »

« Ce n’est pas grave. Tu m’as révélé le nom de l’un de leurs futurs commandants il semblerait. C’est pourquoi ce n’est pas un échec. Mes félicitations, je voulais voir ce dont tu étais capable et il semblerait qu’il n’y a pas de quoi être déçu. »

« Euh merci beaucoup alors. Qu’est-ce que je suis sensé faire maintenant ? » questionna l’adolescent bien qu’il sentait qu’il aurait dû regret à demander une telle chose.

« Normalement, je t’ai déjà réservé une chambre. Comme tu étais avec une amie que je ne vois pas à tes côtés, je pensais que vous auriez besoin d’intimité tous les deux. C’est pourquoi vous aurez une seule chambre pour vous deux. J’espère avoir bien fait. »

« Euh … Oui … Enfin, je crois … Merci beaucoup. Je vais alors me reposer pour la journée, si j’ai bien compris, n’est-ce pas ? » demanda-t-il pour confirmer ou infirmer les propos de l’homme. Il n’en était jamais sûr mais il valait mieux se convaincre.

« C’est le cas. Tu peux disposer. Je dois réfléchir à la situation et à ce que tu m’as appris. Il va falloir surveiller de plus près cette jeune femme. »

Ah bon ? Euh … Il venait peut-être de faire une grosse connerie. Laisser Sélia aux mains du chef de l’Enceinte aux Esclaves. S’il devait arriver quelque chose à Sélia, il risquait de ne pas le supporter. Néanmoins, ce n’était que des suppositions donc il n’avait rien à dire, rien à faire. Il s’inclina devant le chef de l’Enceinte avant de quitter la pièce puis le bâtiment. Il se tourna vers les deux gardes, leur demandant :

« Où se trouvent les dortoirs, s’il vous plaît ? Il semblerait que le chef m’ait dit qu’il y avait une chambre de disponible pour moi et mon amie. »

« Hum ? Ils se trouvent dans le bâtiment que tu vois a à peine trente mètres. Tu ne peux pas vraiment le louper. Et ouais, on est déjà au courant de ça. »

Ah bon ? Bon ben si c’était déjà fait alors autant revenir vers Katérina. Il allait devoir la convaincre de l’accompagner. Et puis bon, entre eux … Il avait envie qu’elle dorme dans un lit. Attention ! Pas dans SON lit, il n’était pas comme ça ! Dans un lit … Un lit normal car il avait l’impression que l’adolescente n’avait jamais eu l’occasion de cela.

« Katérina ? Coucou … Je suis de retour. » murmura-t-il faiblement en s’adressant à elle.

« Je m’en serai jamais douté. Heureusement que tu m’as prévenue au cas où. »

« Non … Mais euh … J’ai une chambre dans les dortoirs. Et j’ai l’autorisation de venir t’y inviter si tu en as envie bien entendu hein ? Je ne veux pas te forcer du tout. Tu sais bien que je ne suis pas comme ça. Tu veux venir ? S’il te plaît ? Ca me ferait plaisir … Après toute la marche accomplie, je trouve que c’est normal que tu … »

« Pourquoi tu ne vas pas rechercher ta petite amie et lui proposer de coucher avec toi ? »

MAIS NON ! Ce n’était pas du tout ça ! Qu’est-ce qu’elle racontait encore ? C’était complètement faux ! Sélia n’était pas sa petite amie ! Et il ne pensait pas à ça ! Comment la convaincre de sa sincérité ? AH ! Il savait …

« Katérina, je veux juste que tu puisses te reposer sur mon lit. Tu le mérites vraiment. »

« … … … Tu ne te fous pas un peu de ma gueule ? »

« Je suis vraiment très sérieux, Katérina. Regarde-moi. » répondit-il en se plaçant en face d’elle. L’adolescente l’observa de ses yeux dorés avant de pousser un profond soupir.

« D’accord. Je veux bien … Et de toute façon, on doit parler, toi et moi … Ça risque d’être très déplaisant à entendre, j’espère que tu es prêt. »

« Moi … Tu sais, tant que tu me parles, ça me suffit amplement hein ? » répondit-il avec un grand sourire tendre tandis qu’elle ne se laissait pas amadouer.

Ça lui suffisait simplement qu’elle lui parle ? Quel simplet. Il ne demandait rien de plus. Mais de toute façon, il était déjà complètement accroché à cette autre femme. Cette Sélia … Celle-ci devenait plus que problématique. Kéran n’avait pas remarqué les nombreuses noigrumes accrochées à sa ceinture, elle en était certaine. Ou alors peut-être que si … Mais il ne savait pas du tout pourquoi.

« Bon ? Tu m’y emmènes ou alors, faut que je te botte le cul pour que tu avances ? »

« Oui, oui ! On y va, on y va ! Pas besoin de me frapper, Katérina ! » répondit l’adolescent avec entrain avant de faire un geste rapidement avorté pour lui prendre la main. Ils se dirigèrent vers le dortoir, l’adolescent se rappelant maintenant qu’il ne connaissait pas du tout sa chambre. Du moins, le numéro.
Pénétrant dans le bâtiment, il posa la question à l’accueil, là où un homme lui répondit tout en lui tendant une clé. Il lui demandait aussi de ne pas faire trop de bruits car les membres de l’Enceinte avaient besoin de repos habituellement. Il ne comprit pas tandis que Katérina répondait avec ironie :

« Il faudrait déjà qu’il sache ce que c’est avant de lui dire une telle chose. Il a une paire de couilles et il ne sait pas l’utiliser. »

« Hey ! Katérina ! De quoi est-ce que tu parles ? Ça ne se dit pas devant les autres ! »

« Quoi ? T’as pas compris qu’il parlait qu’il pensait qu’on allait baiser tous les deux ? J’ai même pas envie de te toucher, tu serais trop un mauvais coup ! »

« Hein ? De quoi ? Attends un … peu … De quoi est-ce que vous parlez ? J’ai l’impression que j’ai oublié quelque chose mais je ne sais pas quoi. » dit-il, un peu perdu.

« OUAIS ! TON CERVEAU ET TA VIRILITE DUCON ! Je prends les clés et j’emmène le cloporte dans sa chambre ! » s’écria-t-elle avec énervement alors qu’il ne savait plus du tout quoi penser de toute cette histoire. Elle le tira par le bras vers les étages supérieurs.

Pourquoi toujours autant de violence ? Néanmoins, il se laissa traîner par l’adolescente, celle-ci semblant parfaitement savoir où se rendre. Elle le força à pénétrer dans la chambre, refermant la porte derrière eux avant de faire tourner la clé pour être sûre qu’elle soit fermée.

« Euh … Pourquoi est-ce que tu fermes ? Enfin, maintenant … Tu sais, il faut que l’on aille manger aussi car je commence à avoir faim et … »

« Je vais te faire devenir un homme, tu vas voir, toi. » coupa-t-elle sèchement avant de le projeter sur le lit. Un imposant lit pour deux personnes, un drap et une couverture se trouvant dessus. Il vint atterrir sur le lit, un peu choqué et étonné du comportement de l’adolescente.

« Un homme ? Euh … Katérina, je ne crois pas que ça soit une bonne idée, sincèrement. »

« Avec un tel objet, ça serait bête de ne pas l’utiliser non ? Et de toute façon, de quoi tu te plains, t’as le choix. Soit j’te baise, soit j’te bute. Tu préfères lequel des deux ? Fais gaffe à ce que tu vas dire car tu pourrais le regretter. »

« Euh … Sincèrement, j’ai le choix entre n’en prendre aucun ? Enfin, attention, Katérina ! Je ne veux pas dire que je ne veux pas avec toi hein ? Tu es très jolie mais c’est trop rapide et puis en même temps, on ne se connait pas assez. »

« … … … Fais chier. C’est parce que je ne suis pas aussi bien foutue que l’autre connasse aux cheveux bleus, n’est-ce pas ? Toute façon, t’es pas baisable. Tant que t’auras pas trois poils au menton, vaudrait mieux pas te toucher, ça risquerait de m’affecter. Casse-toi du lit, j’ai envie de me coucher. Et bien entendu, toi, tu dors ailleurs. »

Oui … En fait, il ne pensait pas dormir dans le lit. Hors de question. Dormir avec Katérina ? Il avait peur des attouchements sexuels de sa part. Il n’était pas dingue quand même à ce point ! Il se releva du lit, l’adolescente venant se coucher sur le ventre dessus. De là, il pouvait voir ses fesses. Sincèrement ? Entre Sélia et elle ? Eh bien … Sélia avait peut-être un sacré charme mature et encore, elle n’avait que trois ans de plus que lui … mais Katérina, c’était encore autre chose. L’érotisme et le charme de l’adolescence un peu insouciante, sans savoir réellement ce que l’on faisait. Pourtant, il était sûr et certain qu’elle savait ce qu’elle était en train de faire. Elle n’était pas une fille stupide.

« Kéran ? Je peux te poser une question quand même au cas où ? » demanda-t-elle après une dizaine de minutes, l’adolescent étant resté assis sur la chaise proche du petit bureau qui avait été placé dans la pièce. A part cela, il y avait un casier pour les affaires et aussi des toilettes basiques mais qui avaient le mérite d’exister. Au moins, pas besoin de quitter la chambre. Néanmoins, il répondit :

« Bien entendu … Qu’est-ce qu’il y a encore ? »

« Me parle pas comme ça ou je te bute, c’est compris ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas voulu que j’aille me présenter à ta petite copine Sélia hein ? »

« Tu ne le sais pas ? » questionna l’adolescent aux cheveux gris avec surprise. « C’est pourtant très simple. Tu as quand même tué son Pyroli. Si je dois te présenter devant elle, elle penserait alors que je l’ai trompée et ce n’est pas le cas. De même, je ne veux pas que vous vous battiez tous les deux, ça serait trop dangereux. »

« C’est bien ce que je pensais … » marmonna l’adolescente sans bouger de son lit. « J’ai une autre question … Et pourquoi tu ne veux pas que je m’approche de tes pokémons ? »

« Hein ? Euh … Ca … Euh … Comment dire. »

Là, il ne savait pas du tout où se mettre. C’était très problématique mais l’adolescente venait de poser une question plus que gênante. La raison ? Il pouvait la lui donner mais il n’était pas sûr qu’elle lui plaise.

« Tu veux vraiment le savoir ? Je veux bien te répondre mais promets-moi de ne pas te mettre en colère. » bredouilla l’adolescent en la regardant.

« Vas-y … Balance moi tout, je suis prête à écouter. »

« C’est juste que j’ai peur que tu ailles les tuer. Je ne voudrais pas du tout que … »

« Ouais, c’est bon, j’ai ma dose. Vas chier, c’est compris ? Je vois tout simplement que t’as pas confiance en moi et en même temps, tu m’invites dans ta chambre, c’est quoi ton problème ? SINCEREMENT ?! »

« Sincèrement ? Et bien … Tu es imprévisible … et même si je m’en fiche que tu me fasses mal à force, je ne veux pas que tu blesses les autres personnes. »

Elle se redressa sur le lit, le fixant de ses yeux dorés. C’était ça sa réflexion ? Une réflexion aussi stupide provenait bien du type qu’elle avait en face d’elle ? C’était une blague ou quoi ? Non ? Même pas ? Elle hocha la tête négativement.

« Ouais … Je vois, je vois … Je ne suis pas prévisible … Et j’ai encore plein de choses dont tu ne te douteras jamais, je parie. » dit-elle sur un ton un peu perdu.

« J’aimerai bien les connaître si tu en as envie. » répondit l’adolescent aux cheveux argentés.

« Tu sais quoi ? J’en ai pas envie, justement. Dommage pour toi non ? Et j’ai pas faim alors je ne mangerai pas ce soir. Maintenant, tu me laisses tranquille. Je veux me reposer. »

« Ca fait depuis longtemps que tu n’as pas dormi dans un lit non ? Ça doit te faire bizarre. Surtout si tu es une princesse. Ce lit, ce n’est pas vraiment le meilleur … »

« Oh ferme ta gueule et laisse-moi dormir, compris ? Et t’avise même pas de penser à venir me rejoindre pendant que je te dors sinon je te castre pendant la nuit. » annonça-t-elle d’une voix énervée alors qu’elle relevait la couverture avant de s’engouffrer dessous.

« Message parfaitement compris, Katérina. »

Parfaitement compris … D’ailleurs, il avait une petite idée en tête mais il manquait encore de courage. Peut-être que pendant la nuit, il allait trouver la force de faire cela ? Il espérait … Car bon … Il n’avait pas très faim non plus. Il considérait Katérina comme une étrangère.

Et il ne voulait plus que ça soit le cas. Il devait alors faire quelque chose. Les minutes passèrent et il observait le regard doré de Katérina posé sur lui. Ils ne se parlaient pas … Pas du tout. Puis finalement, elle ferma les yeux sans les rouvrir alors … Il continuait de l’observer sans un mot, juste pour la regarder.

Ça devait franchement paraître bizarre et louche de faire une telle chose mais … Il était comme ça et pas autrement. Il ne voyait pas autre chose … pour faire ça. Peut-être qu’il … Qu’il devait prendre sur lui. Qu’il devait se montrer fort ? Montrer que même s’il la considérait comme une étrangère, tout pouvait changer à force ?

Ah … Ah … Ah … Confiance en soi. Confiance en soi. Il n’avait pas à avoir peur. Peut-être que la réaction de Katérina ne serait pas celle qu’elle avait évoquée. Il devait être courageux. Il fit descendre son pantalon, gardant néanmoins son t-shirt et son bas de tissu. Avec anxiété, il s’approcha du lit, grimpant dessus avant d’entendre quelques marmonnements. Qu’elle ne se réveille pas … Qu’elle ne se réveille pas.
Il se déplaça avec lenteur sur le lit, arrivant dans le dos de Katérina. Il souleva la couverture, s’y engouffrant à son tour alors que tout son corps était pris de spasmes. Il dormait dans le même lit qu’une fille. Cela faisait depuis longtemps … depuis Sélia. Et là, Katérina était bien différente de Sélia. Il ne devait pas avoir peur de tout ça …

Katérina était en train de dormir à côté de lui … comme dans le chariot. Non, ce n’était pas pareil. Là, ils étaient vraiment dans un lit et seuls … Il devait avoir plus de courage et faire un geste pour lui montrer qu’il tenait quand même à elle. Qu’il avait envie que leurs relations changent. Qu’il voulait ne plus avoir peur de la montrer à autrui.

Il respira bruyamment et rapidement comme si il avait couru ou combattu pendant des heures. Finalement, ses mains se posèrent sur le ventre de l’adolescente alors qu’il s’arrêtait de respirer. Réussi … Il avait réussi ! Comme pour dans le chariot ! Comme avant ! SUPER ! SU … Il se statufia, entendant quelques marmonnements du côté de Katérina, lui-même retirant ses mains aussitôt du ventre de l’adolescente
ZUT ! ET ZUT ! Il allait se faire tuer sans même pouvoir réagir ! Il devait s’en aller avant qu’il ne soit trop tard ! L’adolescente se retourna avec lenteur mais ses yeux étaient fermés. Elle dormait encore ? Elle dormait ? Alors … Alors … Il devait en profiter. Même s’il allait se faire tuer au réveil demain, il devait le faire ! Il suffisait juste qu’il se réveille avant elle ! Il priait son horloge interne de le réveiller demain sinon … Sinon … C’en était terminé de lui.

Ses deux mains se reposèrent sur Katérina mais au niveau de son dos alors qu’il emmenait l’adolescente contre lui. Hein ? Il ne le remarquait que maintenant mais elle … était plus petite que lui ? La tête de Katérina était logée contre son torse alors qu’il était surpris, plus que surpris. Avec Sélia qui était bien plus grande que lui, il n’avait pas du tout l’habitude de ça. Il avait l’impression … de protéger Katérina. Il vint s’endormir avec un petit sourire aux lèvres, heureux d’avoir réussir une telle chose.

Pourtant, une dizaine de minutes plus tard, alors qu’ils dormaient tous les deux, une aura noire se forma autour de Katérina. Celle-ci avait ses deux yeux grands ouverts, passant ses mains autour du cou de l’adolescent sans pour autant serrer. Elle grinça des dents avant de détourner le regard, l’aura noire disparaissant avant qu’elle ne se rendorme.

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