Chapitre 73 : Un lourd secret à dévoiler

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 73 : Un lourd secret à dévoiler

« Et maintenant ? Katérina ? Qu’est-ce que l’on fait tous les deux ? »

« Hum ? Qu’est-ce que l’on fait quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » dit-elle en s’arrêtant au bout milieu du chemin que les deux adolescents avaient empruntés.

« Et bien … Enfin, je ne veux pas paraître trop excité mais j’aimerai savoir ce que l’on va faire maintenant. D’habitude, tu fais quoi quand tu n’es pas avec moi ? »

« Oh … C’est très simple. J’égorge des gens, j’égorge des pokémons, j’égorge des spectres et des créatures ténébreuses. Ce genre de choses. »

Au départ, il aurait bien pris cela comme une plaisanterie. Maintenant, il était beaucoup moins sûr que ça en soit une. Pourquoi ? Car l’adolescente n’avait même pas un sourire aux lèvres et avait tout simplement haussé les épaules, comme si tout cela lui paraissait normal. Normal … Hahaha … C’était quoi la normalité chez elle ? Il toussa un peu avant de dire :

« Ouais … Enfin bon … Je voulais plutôt penser à autre chose. Je ne sais pas … Je pensais à ce que nous rendions dans un village ou une ville. »

« Je croyais que t’avais retenu la leçon mais visiblement non. Je ne mettrai JAMAIS un pied en ville, c’est compris ? Ce n’est pas mon genre et je n’en ai strictement rien à branler de … »

« Je pensais tout simplement à ce que l’on prenne une tente. Enfin, je peux aller en ville et en acheter une, j’ai quand même de l’argent. Pas des quantités énormes mais pour les travaux accomplis pour l’Enceinte, ça doit suffire non ? »

« Tu crois que je suis le cours de la monnaie ? Mais j’en ai rien à foutre, Kéran ! »

« Katérina ! Je vais aller acheter une tente pour nous deux ! Si on met ça avec la couverture en plus, on n’aura alors pas froid durant la nuit. » répondit avec zèle l’adolescent.

« Ouais, bien entendu. Et tu ne te foutrais pas un peu de ma gueule par hasard ? Fais gaffe à ce que tu vas dire … Tu crois que je n’ai pas deviné ce que tu comptes faire ? Du genre « Oh mais tu es si froide Katérina. Comme on a qu’une seule couverture, il faut que l’on se colle l’un contre l’autre ! » et toutes ces choses. Non mais je ne suis pas une abrutie. »

« Seulement si tu veux, Katérina. Enfin, moi, ça ne me dérange pas. A force, je commence à m’habituer à t’avoir contre moi. Donc bon … »

Elle s’arrêta dans ses paroles, le fixant de ses yeux dorés. Humpf ! Si elle commençait à le provoquer et qu’il répondait « naturellement », ça n’allait pas vraiment le faire entre eux deux. Surtout qu’elle allait devoir se le coltiner 24 heures sur 24 dorénavant.

« Mouais, après, j’avais pas à accepter si je voulais pas voir sa gueule. » marmonna t-elle à elle-même tandis que Kéran penchait la tête sur le côté. A qui parlait-elle ? A elle-même ? Ou alors à l’être en elle ? L’adolescente fit un geste de la main, reprenant : « Ouais, bon, vas dans cette foutue ville, on va s’y rendre. Tu vas acheter ta tente et tu as intérêt à évacuer ton gros cul hors de la ville le plus rapidement possible. »

Aucun problème ! Ils accélèrent le pas, Kéran ayant toujours le sourire aux lèvres tandis que Katérina semblait un peu perturbée par les évènements. Elle ne s’était sûrement pas attendue à ce que l’adolescent demande une telle chose et surtout fasse cela.

Humpf … Elle ne devait pas se compliquer l’existence à cause de lui. Ça serait vraiment stupide. C’était juste que … Depuis un mois, elle cohabitait avec lui, elle le voyait jour et nuit. Et même si c’était un parfait imbécile, ses bons côtés étaient bien trop flagrants.

Trop flagrants et trop emmerdants … Une véritable source d’emmerdes. Elle savait qu’elle allait avoir de gros problèmes à cause de lui mais elle n’avait pas une motivation qui la poussait à aller vers d’autres décisions.
Ils arrivèrent jusqu’à une ville, de nombreux murs de pierres étant montés ainsi que des douves devant ces derniers. Seul quatre ponts permettaient l’accès à la ville pour les hommes et les pokémons incapables de voler.

« Aller ! Tu peux te rendre dans la ville, je t’attendrai comme d’habitude. » annonça l’adolescente, se plaçant contre un arbre.

« Katérina … Pourquoi est-ce que tu ne veux pas ? Ca me ferait vraiment plaisir que tu viennes avec moi dans la ville. Ça te ferait du bien de te balader. Peut-être qu’il faudrait tout simplement que tu … »

« Ta gueule. » coupa-t-elle sèchement avant qu’il ne s’éloigne, un peu attristé.

Il ne comprenait pas quoi ? Qu’est-ce qu’il ne cernait pas ? Que c’était pas possible ? Sa tenue, déjà. Elle savait pertinemment qu’elle serait matée par des pervers en tout genre. Mais elle ne comptait pas changer d’habits. Ensuite, son comportement, sa démarche, ce qu’elle était, le fait qu’elle soit possédée.

Voilà tellement de choses qui font qu’elle n’a pas sa place dans une ville ! Elle détestait les villes ! Elle ne voulait pas s’en approcher ! Pas après tout ça ! Ces enfoirés de première … Ils n’en avaient eu strictement rien à foutre. Tsss … Le seul qui avait un peu d’intérêt pour elle, c’était Kéran et encore.


Quand elle y réfléchissait bien, il aurait bien pu ne jamais la connaître. Elle n’était pas tombé par inadvertance sur lui, loin de là même. C’était autre chose, de bien plus grand. Peu à peu, ses doutes disparaissaient concernant Swar et la voix à l’intérieur de son corps ne lui avait toujours pas confirmé s’il s’agissait bien de celui qu’elle recherchait.

Elle savait pourtant que c’était le cas mais Kéran … Son comportement était tellement absurde en soi. Tout ce qu’elle avait dit depuis le temps, tout cela avait eu pour but de l’exaspérer, de l’énerver, de le rendre fou de rage pour que son arme le possède. Il suffisait peut-être de le blesser mortellement et …
Non ! Qu’est-ce … ESPECE D’ENFOIRE ! Elle avait cru que ses pensées étaient les siennes mais c’était la voix qui la possédait qui s’était adressée à elle ! Pour la manipuler ! SALOPE ! Elle allait lui faire la peau si elle le pouvait ! Elle frappa contre un arbre, serrant les dents. Ce qui se passait par rapport à Kéran ne concernait qu’elle !

D’ailleurs, l’adolescent revint vers elle après une vingtaine de minutes. Il n’avait pas perdu de temps. Dans sa main ? Il tenait un sac et avait un grand sourire aux lèvres. Quand elle l’observa, elle détourna le regard, murmurant :

« Regardez-moi cet imbécile … Je ne sais même pas ce qui se passe avec moi. Il est tellement con … Il est tellement stupide … »

« Katérina ! Katérina, j’ai trouvé la tente ! Elle n’est pas très grande car bon, les plus grandes coûtaient assez cher mais je pense qu’on aura largement assez de place pour nous deux. De toute façon, je ne pense pas que l’on va grandir encore beaucoup non ? »

« Je ne sais pas et je me suis pas posé la question et j’en ai rien à battre, Kéran. Si tu as ta tente, on ferait mieux de s’en aller. J’aime pas être près d’une ville. »

Mais il voulait savoir pourquoi ! Pourquoi est-ce qu’elle n’aimait pas ça ? C’est ça qu’il avait envie de savoir chez Katérina ! Pourtant, il garda son sourire alors qu’ils reprenaient la route tous les deux. Bon … Tant qu’elle ne lui dirait rien, ça ne changerait pas grand-chose. Il allait passer une première nuit rien qu’avec Katérina.

Comme repas ? Ils chassèrent des pokémons et il put voir à quel point Katérina était une véritable barbare et plus que violente lorsqu’il s’agissait de chasser. C’était monstrueux … un tel automatisme pour éliminer une cible.

Mais au moins, ils avaient de la viande. Beaucoup de viande sur la table ! Et pas qu’un peu même ! Enfin, ils n’avaient pas de table et ils mangeaient avec les mains mais qu’est-ce que c’était bon ! Pourtant, ça ne changeait pas du dernier mois passé avec elle mais c’était différent en même temps.
C’était une nouvelle sensation, comme s’il était plus libre qu’auparavant. Il était … libre … et il était Katérina. Il savait qu’un jour, il allait retrouver Sélia et devoir lui expliquer tout ce qui s’était passé depuis mais cela, il pouvait y penser bien plus tard. Là, le plus important, c’était avec Katérina que ça se passait.

La nuit était tombée et les deux adolescents se retrouvaient autour d’un feu crée par les soins de Kéran. Même s’il n’y avait plus le soleil dans les cieux, il y avait un tout autre décor, tout aussi beau et magnifique. Il vint se placer à côté de Katérina, celle-ci le laissant faire alors qu’il montrait du doigt :

« Katérina, tu sais quand même bien plus de choses que moi non ? C’est ça que l’on appelle des étoiles ? C’est quand même bizarre non ? »

« Et pourquoi ça serait bizarre ? C’est juste un soleil qui est beaucoup plus loin que celui que l’on peut voir habituellement en journée. C’est rien de surprenant. »

« Un soleil ? Tu veux dire que tout ça … Ce sont des soleils mais ils ne sont pas chauds et on peut les voir dans le ciel ! C’est quand même surprenant. »

Elle poussa un profond soupir désabusé. Et depuis quand devait-elle jouer les professeurs ? Kéran était un parfait ignare et elle le remarquait que maintenant … au niveau de l’intellectuel. Vraiment, elle n’avait pas choisi la meilleure personne.

« Désolée mais pas que ça à foutre de te faire un cours là-dessus. »

« HEY ! Katérina ! C’est vraiment pas sympathique de ta part ! Tu fais quoi ? » demanda l’adolescent alors qu’elle se dirigeait vers la tente montée pour eux deux.

« Aller me coucher, j’ai encore le droit non ? Ou peut-être que je ne peux pas ? »

« Si … si … Tu peux … Je viens te rejoindre le plus vite possible ! Je regarde encore un peu les étoiles et j’arrive. »
Qu’il fasse sa vie, elle faisait la sienne. Elle se dirigea vers la tente tandis que l’adolescent aux cheveux argentés continuait de regarder le ciel. Pourtant, comme signalé, il vint dans la tente quelques minutes plus tard, remarquant Katérina sous la couverture. Le sac était déposé sur un côté de la tente.

« Tu dors déjà, Katérina ? » murmura-t-il après quelques instants.

« Je ne dors pas, qu’est-ce que tu veux que j’essaie avec toi à mes côtés ? Installe-toi, boucle-là et dors. » répondit-elle sèchement.
Aucun problème ! Il se plaça près d’elle, souriant et heureux alors qu’il se demandait s’il pouvait se rapprocher un peu plus de l’adolescente. Il en avait envie … Enfin, un peu envie mais il n’était pas sûr que ça soit réciproque. Avec hésitation et essayant de paraître le plus naturel possible, sa main s’hasarda derrière lui puisqu’il tournait le dos à Katérina. Il agrippa par inadvertance l’une des fesses de l’adolescente, la serrant pendant quelques instants pour être bien sûr de ce qu’il était en train de faire.

Il la retira aussitôt, rouge de gêne alors qu’il fermait les yeux, cherchant à ne plus penser à ce qui venait de se passer. C’était une erreur, une simple erreur de sa part, rien d’autre ! Katérina n’allait quand même pas le … Et bien rien du tout. Rien de rien. Est-ce qu’elle dormait déjà ? Il n’osa pas se retourner, murmurant une nouvelle fois :

« Katérina ? Tu dors ? »

Aucune réponse de la part de l’adolescente. Elle était sûrement déjà dans le monde des songes. Tant mieux … Il n’allait pas recommencer mais au moins, elle ne saurait pas au courant. C’était comme pour l’enlacement ou toutes ces choses. Il n’avait pas encore le courage de le faire lorsqu’elle était réveillée ou consciente.

« C’est juste risible de ma part. Si j’ai réussi à la prendre dans mes bras pendant qu’elle dormait, ça ne devait plus me gêner … mais si elle se réveillait, je serai un homme mort. Je ne peux pas … Je ne peux pas… » murmura-t-il à lui-même.

Il vint s’endormir à son tour, le corps de Katérina se retournant peu à peu pour bien voir qu’il n’y avait plus de mouvement de la part de Kéran. Elle observa le dos de celui-ci pendant quelques instants avant de se lever pour quitter la tente.

Elle s’éloigna de plusieurs mètres, du feu et de la tente, jetant un regard à Kéran. Lorsquelle fut assez loin, elle poussa un gémissement de douleur avant de passer sa main droite sur son bras gauche, marmonnant :

« Qu’est-ce que tu me veux encore ? »

« Ben alors, c’en est des façons de parler à celui à qui tu dois tout hein ? Pas bien sympathique de ta part. Il vaudrait mieux que tu me parles sur un autre ton. »

« Ouais ouais … Pardon. Bon, tu me veux quoi alors ? Car me faire souffrir pendant que je dors, ce n’est pas vraiment … » commença à dire Katérina alors que la voix railleuse résonna une nouvelle fois, éclatant de rire :

« Toi ? DORMIR ? Tu te fouterais pas un peu de ma gueule ? »

« Bon … Qu’est-ce que tu veux au lieu ? » marmonna l’adolescente, plus confuse qu’autre chose par quelque chose dont elle seule connaissait l’origine.

« Tu crois que je vois pas comment le gamin te dévore des yeux ? Et toi, tu joues à ses petits jeux. Il est complètement accro à ton corps de rêve. Et t’as pas l’air de jouer trop l’insensible hein ? Alors pourquoi tu n’irais pas tout simplement le lui montrer hein ? Je suis sûr que tu en meures d’envie ! Aller ! Ne fais pas la chienne ! »

« Me parle pas comme ça ! C’est encore mon corps et j’en fais ce que je veux, c’est compris ? J’ai pas à lui montrer quoi que ce soit ! »

« HAHAHA ! Tu as peur de quoi ? Qu’il te traite de monstre ? Mais n’est-ce pas ce que tu es ? Avec le petit cadeau que je t’ai offert, c’est pourtant marrant non ? »

« TA GUEULE CONNARD ! »

Elle planta ses doigts dans le bandage, prête à l’arracher tout en serrant les dents de rage. Elle en avait assez ! Elle en avait assez ! Mais elle était sûre d’une chose … D’une chose.

« Kéran n’a pas eu peur que je sois possédée. »

« Car il a une arme qui l’est tout autant que toi … mais ton petit problème personnel, tu es un peu unique en ton genre, n’est-ce pas ? »

« Tu vas voir, sale raclure de merde spectrale qui voue son existence à faire chier les autres car il n’est pas capable d’avoir une non-vie paisible. Je vais la montrer à Kéran … Et je suis sûre et certaine qu’il m’acceptera. »

« Bien entendu. Retourne donc te coller contre lui. On verra ça dès demain. Et je te conseille de le faire … puisque tu viens de t’en vanter. Sinon, ça serait bien plus horrible que ça soit moi qui la lui montre … voir même qui l’utilise sur lui. » termina de dire la voix en Katérina, la laissant seule, plus qu’énervée et folle de rage.

Laisser un commentaire