Chapitre 90 : Tout ravager sans se pardonner

ShiroiRyu
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Chapitre 90 : Tout ravager sans se pardonner

« Je vais tous vous écraser ! Je vais tous vous exterminer ! »

Et Swar qui ne cherchait même pas à arrêter le jeune homme. Loa s’était mise assise contre une caisse, plus qu’apeurée par la situation mais surtout par la colère de Kéran. Il n’avait rien à voir avec celui qu’elle connaissait depuis à peine une journée. Elle pensait être tombée sur quelqu’un de foncièrement gentil et amical, pas sur un être barbare.
Même si … Même si elle savait parfaitement que ce n’était pas vrai, que Kéran était réellement gentil mais sur le coup, quelque chose s’était surement brisé en lui lorsqu’il avait vu ses pokémons allongés sur le sol mais aussi ces choses barbares. Elle pouvait le comprendre, elle pouvait facilement le comprendre … mais elle ne pouvait pas accepter ce qu’il était en train de faire actuellement. Il en était hors de question. Elle n’accepterait pas ce qu’il était en train de faire !

C’était trop violent, elle voyait tout simplement le jeune homme en train de déchiqueter tout ce qui se trouvait sur son passage, que ça soit pokémon ou humain. Il n’hésitait pas dans ses gestes, il voulait tout simplement tuer sans se préoccuper de la douleur qu’il infligeait. Rapide et vif, il semblait impossible à toucher.
Pourquoi est-ce que Swar ne voulait pas l’arrêter ? La haine ? Un bon vecteur ? Est-ce qu’il y avait vraiment une possibilité qu’elle veuille le posséder ? Pourtant, cette nuit-là, cela semblait avoir été le contraire. Alors pourquoi ne pas l’arrêter ? Il allait plonger dans la folie, la démence si elle ne décidait pas de l’aider. C’était juste … absurde.

Complètement absurde alors que le combat s’éternisait, que les corps commençaient à s’entasser. Et contrairement à la dernière fois, Kéran semblait être capable de tenir la distance sur la durée. Il semblait infatigable alors que pourtant, aucune aura noire n’émanait de son corps, seulement de son épée.
« Mais qu’est-ce que vous foutez les gars ? STOPPEZ-LE ! »

C’était plus facile à dire qu’à faire pour les différentes personnes présentes. Certaines pensaient déjà à l’éventualité de s’enfuir face à un tel monstre. Mais voilà, aucun ne pouvait lui échapper alors qu’il continuait de taillader dans tout ce qui se trouvait en face de lui.

« POURQUOI SWAR ? POURQUOI ? » hurla le jeune homme alors que son épée répondait.

« Car la nature humaine est ainsi faite. Toujours en quête de puissance, de richesse, de choses qu’elle ne possède pas à la base. C’est pourquoi ce genre d’actions est courant. »

« POURQUOI EST-CE QU’ILS NE PEUVENT PAS COMPRENDRE LEURS ERREURS ?! » reprit Kéran sur le même ton, l’une de ses deux épées tranchant en deux la tête d’un homme en face de lui, visiblement peu prudent.

« Car reconnaître ses erreurs est bien trop dur pour des créatures qui se considèrent comme les plus évoluées et intelligentes de cette planète. L’humain est indécent, vantard et vaniteux. C’est pourquoi il est imparfait, contrairement à ses paroles où il se considère comme parfait. C’est pourquoi, je … Arrête de pleurer, Kéran. »

« Je peux pas ! Je ne peux pas m’arrêter de pleurer ! »

La jeune femme aux cheveux verts regarde Kéran avec interrogation. Pleurer ? Il pleurait ? Ah oui ! Il pleurait grandement même ! Pourquoi ? A cause de ce qu’il était en train de faire ? Est-ce qu’il s’en voulait de tuer ces criminels et ces pokémons malveillants ? Pourtant … Il n’avait pas de quoi s’en vouloir. Dans le fond, elle commençait aussi à cerner le point de vue de Kéran. Même s’il ne voulait pas agir de la sorte, il n’en avait pas le choix.

« Je dois tous les tuer … Tous … Pour qu’ils évitent de recommencer … Snif … »

« Mais bordel ! Vous n’êtes pas capable d’arrêter un seul enfant ou quoi ? Vous ne le voyez pas en train de chialer ? C’est juste incompréhensible ! »

« Si t’es si malin, tu n’as qu’à te débrouiller, tiens ! Moi, je me tire de … »

Une épée se logea dans le crâne d’un homme qui tentait de s’enfuir, Kéran se retrouvant déjà à sa hauteur avant de l’extirper. Il continuait son travail, inlassablement alors que les minutes s’écoulaient peu à peu, laissant peu à peu la place vide de personnes. Les rares survivants qui avaient réussi à s’enfuir allaient surement conter cette histoire.
Le jeune homme s’écroula à genoux, toussotant violemment avant de se mettre à cracher du sang et du dégueuli. Il était impossible pour lui de continuer dans cette voie … pas avec ce qu’il ressentait en ce moment. L’aura noire autour de l’épée s’arrêta alors qu’il se redressait, passant une main sur ses lèvres ensanglantées.
« Sarène … Lili … Lala … Je suis là, maintenant. »

Il avait murmuré cela avec douceur, s’approchant des trois pokémons allongées sur le sol avant de sortir ses noigrumes. Pendant la « capture » de ses trois pokémons, il avait récupéré les noigrumes. Il vint les rappeler à l’intérieur, s’approchant du Makuhita avant de le secouer un peu. Le pokémon se réveilla légèrement, Kéran lui murmurant :

« Ca va ? Elles sont en sécurité … Il fallait bien que je te sauve … Et je dois aussi sauver les autres. Oui … Il faut les sortir de leurs noigrumes. »

« Maku ? » demanda le Makuhita, un peu surpris de voir le jeune homme en face de lui mais surtout recouvert de sang … et ça ne semblait pas être le sien.

« Je vais m’occuper d’eux. Tu vas sortir avec la jeune femme d’accord ? Ensuite, tu retrouveras mes pokémons aussi. Moi … J’ai encore beaucoup de travail, vraiment beaucoup de travail. Vraiment … Vraiment … »

« Kéran ? » murmura l’épée sur un ton qui se voulait neutre.

Le jeune homme aux cheveux blancs ne répondit pas à son arme, s’approchant des différentes caisses avant de donner un coup dans le bois pour les ouvrir. Aussitôt, des noigrumes s’ouvrirent, laissant paraître des pokémons endormis, assommés, blessés. Il y en avait de toutes les espèces, de toutes les sortes. Loa et le Makuhita n’étaient pas partis, comme le Mélancolux, regardant ce que faisait le jeune homme.

Celui-ci était en train de libérer chaque pokémon qui s’éveillait ou non. Peu à peu, tout ce qui avait été utilisé par les humains fut détruit alors que le jeune homme s’écriait :

« Détruisez-tout … Ravagez-tout ce que vous pouvez ! Les humains ont essayé de vous tuer ! Vengez-vous ! Rasez leur ville s’il le faut ! Mais ne laissez plus jamais les humains dicter votre loi ! Retournez chez eux envers qui vous faites confiance, replongez dans vos lacs, enfuyez-vous dans vos forêts, vous êtes libres de vos choix, vous êtes libres de vos actes ! »

« C’est une rébellion, Kéran ? Enfin, ce que tu tentes de faire ? »

« Swar … Je ne sais pas … Je leur promets juste la liberté … pour le moment. Je veux juste que cet endroit soit détruit. Il n’y a pas de quoi le ravager ? AH ! SI ! Il y a des marteaux ! Des mauls ! » s’écria l’adolescent avec rage.
Il prit l’un des lourds marteaux qui se tenaient à deux mains, hurlant de toutes ses forces en leur disant de s’en aller. Les pokémons commencèrent à s’enfuir alors que l’adolescent frappait dans tout ce qui était cheminée, métal ou autre, prêt à tout ravager et anéantir.
Après quelques minutes, l’endroit ne ressemblait plus à rien et marcher était une quête plutôt dangereuse et laborieuse si on espérait ne pas de blesser. Il avait décidé d’utiliser les grands moyens et quitte à tout détruire, autant le faire bien !

HAHAHA ! C’était terminé … C’était vraiment terminé … Il en avait terminé … assez terminé. Les noigrumes étaient avec Loa, le Makuhita était avec Loa. Il avait tout simplement saccagé cet endroit pour qu’il ne puisse plus jamais créer des choses horribles.

« Swar … Swar … Je me sens si soulagé … Si soulagé de savoir que j’ai détruit tout cela. »

« Kéran, allons-nous en, tu en as assez fait pour aujourd’hui, demain et les mois à venir. Il faut que tu arrêtes cela, comprends-tu ce que je veux dire ? »

« J’ai toujours compris … J’ai vraiment compris. Je ne suis pas bête … C’est terminé. C’est vraiment terminé. Il faut que je quitte cet endroit. »

« Kéran … Tu es bien trop épuisé. » répondit Swar faiblement.

« Ne t’en fait pas, je ne vais pas si mal que ça, Swar. Puis bon … Ça serait bête qu’une jolie femme s’inquiète pour moi non ? Hahaha … Tu es une femme, oui, tu es vraiment une femme, Swar. C’est toujours difficile à croire mais tu es une femme, oui. »

« … … … Je suis une femme, c’est exact. Et toi, tu es un imbécile immature et incapable de garder son sang-froid lorsque la situation l’exige. Maintenant, quitte cet endroit. »

« Oui, je vais le quitter, je vais le quitter. » marmonna le jeune homme avec lenteur.
Voilà, elle voyait ? Même si le fait de marcher sur des échardes de bois lui faisait atrocement mal, le jeune homme accélérait le pas, remontant les escaliers, là où Loa l’attendait avec le Makuhita. Il fit un petit sourire tendre à la créature, celle-ci tenant les trois noigrumes avec difficulté entre ses poings gantés.

« Merci beaucoup de veiller sur elles, tu as été très efficace. Tu es avec elles depuis longtemps non ? Merci beaucoup … Loa … Je suis vraiment désolé … »

« Désolé pour quelle raison ? Oh Kéran, tu as vraiment une mine toute pâle. Viens donc par là. » souffla la jeune femme aux cheveux verts, s’approchant de lui avant de l’aider à marcher pour s’éloigner de cet endroit. Pendant plusieurs minutes, ils marchèrent jusqu’à ce qu’elle trouve un coin tranquille, un petit ruisseau s’écoulant non-loin d’eux.
« Merci beaucoup mais je n’ai quand même pas besoin de cette assistance. Je pense pouvoir me débrouiller un peu seul, Loa. »

« Bien entendu, bien entendu … Bon … Vas t’asseoir, je vais aller prendre un peu d’eau et essayer de t’asperger le visage. Tu es blanc comme un linge. »

Non mais il allait sérieusement bien. Enfin … C’est ce qu’il croyait. A part une petite fatigue de rien du tout et qui allait passer, il n’avait rien de bien spécial. Non … Pas du tout même.

« Kéran … Tu es vraiment épuisé. » souffla la voix de Swar tandis que le Makuhita gardait les trois noigrumes entre ses pattes. Il s’était assis au rebord de l’eau, regardant les noigrumes tandis que Kéran répondait à Swar :

« Je ne suis pas si épuisé que ça … C’est juste que … Enfin, mes pokémons vont bien donc c’est le plus important donc je suis content. »

« Tu as de quoi l’être … Néanmoins, ce que tu as encore fait était particulièrement stupide, est-ce que tu t’en rends compte ? »

« Je m’en rends parfaitement compte mais ça ne change rien … Ça ne change rien. Mes pokémons ont été sauvés, ce n’est pas le plus important ? »

Oui mais bon … Il n’y avait pas que ça non plus. Et pourtant, le jeune homme ne semblait pas vouloir le comprendre. L’épée poussa un profond soupir alors que le jeune homme se prenait un torchon en plein visage. Loa venait d’arriver à sa hauteur, commençant à éponger son front avant de prendre la parole :

« Quand même … Ce n’est pas décent ce que tu as fait, Kéran. »

« … … … Loa ? Je voulais dire … Ca va un peu mieux ? Enfin, par rapport à ce qui s’est passé à l’intérieur ? Ca ne te choque pas ? »

« Si tu parles du fait que j’ai vomi en remarquant tout ça, je crois que nous avons été deux à subir la même chose non ? Et sinon, pour ce que j’ai pu voir … Je ne m’attendais pas à ça. Comme quoi, des fois, les humains sont vraiment horribles. Et dire qu’ils faisaient partie de la Sainte Alliance, une organisation plus que respectée, il y a de quoi choquer. »

« Je veux bien te croire mais c’est ainsi et pas autrement. Des fois, il y a de ces choses … Comme l’Antre des Artisans et le marché de la Mort. »

« Je te crois, Kéran. Bon, maintenant, est-ce que tu veux bien t’asseoir, s’il te plaît ? »

« Et pourquoi cela ? Je vais bien, je te dis. Je vais bien … C’est juste que … Pfiou … Je suis un peu fatigué, c’est tout. » murmura le jeune homme aux cheveux blancs.

« Swar ! Dis-lui quelque chose cette fois ! Avant, tu n’avais rien fait mais il est quand même plus important pour toi que moi non ? Alors, dis-lui quelque chose ! »

« Ne raconte pas n’importe quoi, jeune fille. » répondit Swar sèchement, Loa étant un peu offusquée de se faire sermonner de la sorte.

Mais pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas dire à Kéran de se reposer ! Elle savait pertinemment que le jeune homme n’était pas en état actuellement non ? Alors pourquoi continuer à faire croire que si ?

« Tu vois … Si même Swar le dit, c’est que je vais bien et … »

Et ? Elle attendit le reste de la phrase de Kéran mais rien ne vint. Le jeune homme était immobile et stoïque, passant une main sur son crâne avant de s’écrouler sur les fesses. Il ne vint rien dire, écarquillant les yeux avant de tomber en arrière, s’étalant de tout son long.

« Après un tel débordement d’énergie, son repos risque de durer plusieurs heures voir même peut-être plus d’une journée. » annonça calmement Swar.

« Mais mais mais … Qu’est-ce que tu racontes, Swar ? »

« Kéran va bien si c’est cela qui t’inquiètes. Néanmoins, il ne pourra pas bouger pendant quelques heures voir une journée. Visiblement, il ne voulait pas se reposer alors je l’ai forcé. »

« … … … Tu étais quand même soucieuse de lui, contrairement à ce que tu prétends. » dit Loa dans un petit sourire, une aura noire émanant de l’arme à la ceinture de Kéran.

« Je possèderai ce corps un jour ou l’autre. Je préfère avoir un corps en entier et en parfait état de fonctionnement plutôt qu’un corps désastreux et … Arrête de sourire bêtement. »

« Oui … C’est vrai car je vais devoir soulever Kéran pour l’emmener jusqu’à une ville ou un village. On ne peut pas rester ici après tout ce qui s’est passé. »

« Makuhita ! Maku, Maku ! » s’écria une petite voix qui n’avait pas pris la parole depuis un bon nombre de minutes. Lorno s’approcha de la jeune femme, lui tendant les trois noigrumes. Elle récupéra les trois sphères avant que Lorno ne tape dans ses poings. Il souleva le corps de Kéran au-dessus de lui sans aucune difficulté.

« Oh bien entendu ! J’oubliais que nous avions un pokémon aussi aimable. Merci à toi, Makuhita ! Je suis sûre que Kéran te remerciera une nouvelle fois lorsqu’il se réveillera. »

« Maku, Makuhita Makuku. » répondit le pokémon pour bien montrer que les remerciements n’étaient pas obligatoires. Maintenant, il était temps d’emmener Kéran en sécurité car on n’était jamais sûr de ce qui pouvait leur tomber dessus La jeune femme accompagnée de son Mélancolux et du Makuhita quittèrent la petite zone où se trouvait le ruisseau, passant à travers les arbres pour sortir de la forêt.

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