Chapitre 101 : Infiltrés

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Cinquième axe : Des liens détruits

Chapitre 101 : Infiltrés

« Hum … C’est vraiment bon … »

Le jeune homme aux cheveux argentés marmonnait à moitié dans son sommeil, sentant des cheveux contre son visage. Et puis, il avait plutôt chaud, il était près de quelque chose qui lui réchauffait le corps. Ouvrant ses yeux bleus, il vint les poser sur la jeune femme aux cheveux de même couleur que les siens et qui lui tournait le dos. Katérina ? Katérina était là ? Elle était quand même venue au final, non ? Mieux encore. Elle s’était infiltrée dans le sac à dos qu’elle avait laissé ouvert pour ne pas être trop collée à lui. Ah ! Il adorait ça ! Vraiment … Il adorait plus que tout ce qu’elle faisait. Il savait ce qu’il pouvait faire, enfin, ce qu’il devait faire maintenant qu’elle était dans ses bras. Avec tendresse, il passa justement son bras pour poser sa main sur le ventre à moitié découvert de la jeune femme.

« Il vaut mieux que je le garde près de moi, héhéhé. »

Il avait dit cela en émettant un petit ricanement. Heureusement pour lui que Swar ne parlait pas sinon, il aurait été confus, très confus même. Mais maintenant, c’était différent. Qu’importe ce qui se passait, il avait la jeune femme auprès de lui et c’était le plus important. Ah … Il ferma les yeux une nouvelle fois, réfléchissant à la situation. Oh et puis zut ! Il commença à caresser faiblement le ventre de Katérina, celle-ci marmonnant quelques paroles dans son sommeil. Puis il s’arrêta subitement.

« Ahem … Je crois qu’il vaudrait mieux que je stoppe tout ça. »

La raison était très simple. Il voyait une petite bosse qui grandissait dans la culotte blanche de la jeune femme. AHEM ! Il valait mieux arrêter tout cela. Oui … C’était vraiment la meilleure idée à faire. Pourtant, alors qu’il retirait sa main, Katérina vint l’attraper.

« Je peux savoir ce que tu comptais faire, Kéran ? »

« Hein ? Que quoi ? De rien, rien du tout, Katérina. Dors donc, il est encore bien assez tôt. »

« Bien assez tôt, bien assez tôt. Je n’ai pas de consignes à recevoir de ta part, c’est compris ? Si je ne veux pas dormir, je ne dors pas. »

Comme elle voulait, comme elle voulait ! Il n’allait pas la forcer non plus. Pourtant, elle gardait la main du jeune homme contre son ventre, ne se retournant pas. Est-ce qu’elle ne voulait pas le lâcher ? Après ce qu’il voyait … Cette bosse. Ahem … On pouvait dire qu’elle était en bonne santé, n’est-ce pas ? C’était les termes à utiliser.

« Et cette connasse, pourquoi est-ce que vous dormez dans la même tente ? »

« Car je n’ai pas les moyens d’en acheter une autre. Tu sais, j’ai quitté l’Enceinte il y a de cela quelques temps. Donc bon, je ne roule pas sur l’or. »

« Ta vie ne m’intéresse pas, c’est pourtant pas compliqué à comprendre, Kéran non ? Alors lâche-moi et laisse-moi tranquille. »

Comme elle le désirait. Pourtant, c’était elle qui le retenait, n’est-ce pas ? Sans rien dire, il vint embrasser son épaule nue. Elle se laissa faire, tremblant un peu, ne disant plus rien par rapport à ce qui se passait. Le jeune homme en faisait peut-être un peu trop.

« Hum … Vous êtes déjà réveillés, tous les deux ? » demanda Loa, posant son regard sur Katérina et Kéran qui se trouvait derrière elle.
Katérina quitta le sac de couchage, se redressant subitement comme si elle était en colère. Qu’est-ce qu’il avait dit encore ? Rien du tout non ? Alors, il n’y avait pas de raison de se mettre en colère ou de s’énerver ! Loin de là même ! Il se releva à son tour, Loa poussant un petit soupir amusé avant de dire :

« On dirait bien qu’elle a le réveil grincheux, n’est-ce pas ? »

« Disons plutôt qu’elle aurait préféré que tu ne te réveilles pas alors qu’elle était à côté de moi. Elle est surement venue pendant la nuit. Il ne fait pas très chaud ces derniers jours. »

« Oh ? Donc, elle pensait qu’elle pourrait avoir un peu de chaleur en se serrant contre toi ? »

Il vint rougir tout en rigolant, hochant la tête positivement. Bien entendu ! Et il ne trouvait pas ça déplaisant ! Il sortit de la tente, regardant par où était parti Katérina. A part ce petit problème de … pénis, il ne pouvait pas nier qu’il avait quelques sentiments pour la jeune femme. Maintenant, il n’était pas forcément sûr que ça soit réciproque. Il savait juste qu’elle ne le détestait pas autant qu’elle voulait le montrer.

« Katérina ? Où est-ce que tu es ? »

« Te ramène surtout pas ! J’ai une affaire à régler, c’est clair ? »

Une affaire à régler ? Comment est-ce que … AH ! Il était déjà en train de s’imaginer Katérina qui se masturbait à cause de l’excitation. Ça ne pouvait pas être ça quand même ? Katérina était plus décente que ça, n’est-ce pas ? Pourtant, lorsqu’il revint, il jeta un regard à ses mains, Katérina lui demandant :

« Quoi ? Pourquoi tu me reluques comme ça encore une fois ? »

« Hein ? Pour rien du tout, Katérina. Pour rien du tout. Je vais aller chasser, tu veux venir ? »

« J’ai rien d’autre à faire et faut que je me réveille un peu mieux donc pourquoi pas ? »

Alors qu’ils se mettent en position maintenant ! Ils avaient encore pas mal de chemin à faire avant de trouver de quoi se nourrir pour aujourd’hui. Il revint dans la tente, prévenant Loa tandis que Katérina était déjà en train de partir. Il n’avait pas pu vérifier … et il ne voulait pas ressembler à un être lubrique.

Ce n’était pas son genre. Quelques instants plus tard, il vint rejoindre Katérina, celle-ci l’attendant contre un arbre, adossée à ce dernier. Elle fit un geste de la tête pour l’inviter à avancer, chose qu’il exécuta sans aucune réticence. Passer un peu de temps avec Katérina, il ne pouvait pas nier que ça lui faisait grandement plaisir.

Une bonne demi-heure plus tard, la viande était déjà en train d’être chauffée grâce au feu crée par Kéran avec quelques morceaux de bois. Ils avaient rapidement trouvé de quoi se nourrir et même s’ils venaient de se lever il y a peu, les trois personnes avaient faim. Pourtant, alors qu’ils mangeaient tous en silence, Loa prit la parole :

« Nous devrions parler de la marche à suivre. »

« Hum ? Comment ça ? » questionna le jeune homme, Katérina s’étant assise contre un arbre pour ne pas avoir à suivre la conversation.

« Où est-ce que nous allons aller ? Tu as peut-être une idée ? »

« Pas vraiment, je dois l’avouer … Je ne sais pas vraiment où on doit se rendre. En fait, je ne sais même pas ce que je vais faire maintenant. »

« Rien du tout, comme d’habitude. T’as pas de buts dans la vie à part agresser sexuellement les jeunes femmes et essayer de les pourchasser. »

« Pas besoin, je t’ai déjà attrapée. » répondit-il aussitôt après les paroles blessantes de Katérina, éclatant de rire.

« Tsss … Va te faire foutre, Kéran. » répliqua Katérina tout en détournant le regard. Elle n’avait même pas envie de continuer à discuter avec lui à ce sujet. Elle avait juste envie de lui dire d’aller se faire voir ailleurs. Loa toussa un peu, reprenant :

« Enfin bref … Peut-être devrions-nous nous rendre dans une ville ? Pour faire quelques achats ? Ca ne serait pas une mauvaise idée, n’est-ce pas ? »

« Comptez pas sur moi pour me rendre dans une ville. »

Le jeune homme haussa les épaules, soupirant à son tour. Il s’en doutait mais un jour, il aimerait bien savoir ce qui s’est passé avec Katérina pour qu’elle refuse ceci. Ce n’était quand même pas normal, non ? Qu’elle refuse autant d’aller dans une ville. Pourtant, il ne vint pas lui poser de questions, ça ne le concernait pas.

Du moins, si … Ca le concernait mais si Katérina ne voulait pas se confier, il ne pouvait pas forcer la jeune femme non plus hein ? Il n’était pas un monstre, loin de là même. Il ne voulait pas … la rendre triste. Loin de là. Ah … Katérina. Il lui fit un petit sourire alors qu’il arrivait vers elle, tenant dans ses mains de quoi la nourrir.

« Arrête avec cet air niais peint sur le visage, ça m’énerve plus que tout. »

« D’accord, Katérina. Tiens, voilà à manger. »

Il lui tendit son repas, gardant son sourire alors qu’elle haussait les sourcils. Elle ne l’aimait pas … Elle n’aimait pas le sourire sur son visage. Il avait quelque chose de vraiment différent par rapport à avant mais elle ne savait pas quoi. Il semblait si … faux. Pourtant, elle aussi ne lui posa pas de questions, ça ne la concernait pas et elle n’en avait rien à faire de lui. Du moins, c’était ce qu’elle voulait montrer comme apparence.

Après le repas, comme Loa l’avait proposé, il fut décidé qu’ils allaient se rendre en ville. Là-bas, ils iraient acheter une nouvelle tente avec le peu d’argent qu’ils avaient, malgré les réticences du jeune homme.
Car oui, il ne voulait pas qu’elle dépense son argent pour eux mais elle lui avait signalé que ce n’était rien et que de toute façon, elle ne l’utilisait pas alors autant qu’il serve à quelque chose, n’est-ce pas ? Katérina avait déclaré qu’elle ne la remercierait pas pour cela.

« Je ne t’en demandais pas autant mais ainsi, vous aurez une tente pour tous les deux. »

« Et qui a dit que je voulais dormir avec cet abruti hein ? »

« Oh … Ce n’est pas comme si tu avais vraiment le choix. Je suis quand même sûre que tu préférerais dormir dans la tente plutôt que dehors, non ? »

« Ouais, je dors dans une tente et Kéran dort dehors. L’affaire est réglée ! » rétorqua Katérina, peu enclin à continuer cette conversation qui allait lui taper sur les nerfs.


Elle commença à s’éloigner sans plus de mots, prenant une profonde respiration pendant qu’elle faisait plusieurs pas pour prendre de l’avance par rapport aux autres. Pourtant, Kéran quitta Loa pour rattraper la jeune femme aux cheveux argentés, cherchant à discuter de tout et de rien avec elle. Il rigolait même tout seul alors que Katérina ne lui répondait pas. A côté de Loa apparut le Mélancolux, les deux personnes parlent entre elles de ce qui se passait devant les yeux de la Docte.

Ailleurs, dans un endroit inconnu de tous bien qu’il était possible de voir une ville à l’horizon, plusieurs créatures étaient réunies en cercle, semblant être capables de discuter entre elles. La conversation était plus qu’animée et mouvementée, tous parlant en même temps.

« Alors, ça donne quoi ? On a encore subit un massacre, il paraîtrait ! »

« Pas il paraît, c’est clairement un massacre ! On a perdu toutes nos troupes là-bas ! Le chef risque de ne pas apprécier ça … Pas du tout même. »

« Ouais mais on ne peut rien y faire. Foutue sainte alliance ! Elle nous pourrit l’existence ! »

« Hahaha ! Mais t’en fait pas, ça va s’arranger. De toute façon, ceux qui sont morts reviennent forcément à la vie si tu vois ce que je veux dire. »

Plusieurs voix ricanèrent en même temps de l’humour de la dernière qui avait pris la parole. C’était vrai. Totalement vrai … Tuer le corps qu’un spectre possédait ne voulait pas dire que ce dernier était mort. Oh … La Sainte Alliance n’était pas forcément non plus stupide, loin de là mais elle était perfectible.
Elle ne pouvait pas savoir où ils se trouvaient tout le temps. Les spectres pouvaient envahir tout et n’importe quoi. Que cela soit tout simplement un objet banal comme une table ou alors une arme … ou une personne. Tout était un prétexte à se faire envahir par un pokémon spectre. Oui … Et il suffisait alors d’attendre le petit instant où la sainte alliance se relâchait pour les tuer ou mieux ! BIEN MIEUX MÊME !

« D’ailleurs, à ce sujet, qu’est-ce que ça donne ? »

« Ca donne quoi, quoi ? De quoi est-ce que tu parles encore ? »

« Par rapport aux envoyés à l’intérieur de la Sainte Alliance, on a des nouvelles ou non ? Qu’on sache si c’est pour bientôt qu’on pourra planter la tête de ce foutu Elian au bout d’une lance de ses propres soldats ! »

Les voix commencèrent à rigoler entre elles tandis que les discussions reprenaient, de plus en plus vives. L’idée même que la Sainte Alliance soit détruite de l’intérieur était une bonne idée, une excellente idée même. C’était pour cela qu’ils mouraient, qu’ils manipulaient. Ces types qui essayaient sans cesse de les tuer ! Ils devaient mourir ! La place qu’ils avaient été bien plus légitime que la leur ! Comment osaient-ils les combattre ? Comment osaient-ils se rebeller ? Ils étaient présents depuis des décennies, des siècles, des millénaires ! Personne d’autre ne méritait cette place qu’ils possédaient ! PERSONNE !

« Continuez les assauts sur la Sainte Alliance, sur chaque personne, sur chaque pokémon qui tenterait de nous résister. Un jour, il reviendra … et cette planète sera sous son contrôle. »

« Mais on a aucune nouvelle de lui ! On sait juste qu’il n’est pas mort ! Il a réussi à s’enfuir quand il fut mortellement blessé mais on ne sait pas où il se trouve ! »

« Qu’importe, cela ne nous empêche pas de continuer son œuvre en attendant son retour. Tout cela n’est qu’une s question de temps, nous avons l’éternité. » termina de dire la voix qui avait été bien plus calme que les autres depuis le début.

Ailleurs, dans une ville, une jeune femme aux cheveux bleus était en train de marcher à côté d’autres personnes. Toutes portaient des armures alors que la jeune femme tenait un morceau de papier dans sa main. Elle murmura :

« Ah … Vraiment … Je n’arrive pas à croire ça. La Sainte Alliance a encore perdu des hommes à quelques kilomètres d’ici. »

« Sélia, nous devrions nous rendre là où le chef Elian nous a dit de l’attendre. Ca serait mieux que de rester ici à poireauter. »

« Oui … Bien entendu, bien entendu .Rien ne presse aussi, non ? »

« Non, ce n’est pas vraiment ça que je voulais dire et … »

« Ne t’en fait donc pas, nous allons chercher le chef Elian et nous verrons ce que nous devons faire de ces spectres non-loin de cette ville. D’ailleurs, allez le chercher, j’ai … quelque chose à faire de mon côté. » déclara Sélia.

Quelque chose ? Les soldats voulurent prendre la parole mais aucun ne le fit. Tous s’éloignèrent pour laisser seule la jeune femme. Celle-ci observa le ciel, prenant une profonde respiration. Malgré tout ce qui s’était passé et même si tout semblait s’être bien terminé, elle savait pertinemment que … Kéran ne lui pardonnerait pas réellement tout ça. Elle le savait … Elle le savait … Elle le savait.

Laisser un commentaire