Chapitre 107 : Servante

ShiroiRyu
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Chapitre 107 : Servante

« Tu vas voir ce que je compte te faire. Je vais te démembrer un par un. »

« Hum ? Un par un ? Tu comptes me couper un bras, etc ? Et tu penses que je vais me laisser faire ? Et puis quoi encore ? » demanda le jeune homme aux cheveux argentés.

« Si tu pouvais tout simplement te laisser tuer, ça serait bien plus simple mais bien moins drôle. Il faut que tu souffres atrocement pour que ça en vaille le coup ! »

Hum ! Il ne fallait pas rêver ! Il n’allait pas se laisser faire ! Gardant Swar près de lui, il réfléchissait à la situation. Comment pouvait-il battre cette personne ? Ca ne serait pas forcément très difficile, loin de là même. Mais il valait mieux se méfier des apparences. Cet homme pouvait être bien plus dangereux qu’on ne le croyait. Il ne savait pas à qui il avait réellement affaire maintenant. Prendre une profonde respiration.

Et s’élancer tout de suite au combat ! Il courut à toute allure vers son adversaire, celui-ci ne s’attendant pas encore une fois à une telle réaction de la part de Kéran. Les coups d’épée partirent dans tous les sens, les vagues spectrales et ténébreuses jaillissant des deux lames, égratignant les deux hommes. Pourtant, aucun ne reculait, Hansanio ne semblant pas avoir de grosses difficultés à se battre malgré son bras en moins.

« D’ailleurs, tu n’avais que ta main en moins non ? Ce n’était pas possible d’en trouver une autre ou plutôt de la remplacer ? » demanda le jeune homme avant de frapper avec plus de force en direction d’Hansanio, celui-ci se retrouvant projeté en arrière.

« Depuis quand je suis sensé répondre à mon ennemi ? Tu sembles avoir changé depuis le temps mais ça ne veut pas dire que tu pourras réussir à me résister. »

Bien entendu, bien entendu. C’était toujours la marque première de ce genre de personnes de parler ainsi. Elles pensaient toujours être capables de surpasser les autres mais non, ce n’était pas comme ça dans la vraie vie. Il le savait pertinemment. Il ne fallait pas croire que l’on devenait de plus en plus fort juste parce qu’on le désirait. C’était là le plus gros défaut inhérent son adversaire. Il murmura à Swar :

« Swar … Je ne me sens vraiment pas en danger face à lui. Je sais bien que je ne dois pas baisser ma garde mais sincèrement, je … Comment te dire … »

« Plus besoin de continuer à parler, loin de là. Je sais où tu veux en venir mais ça ne change rien. Son arme est possédée. Même si cela n’est qu’une Feuforêve, méfie-toi des pouvoirs qu’il a acquiert. Il semble bien plus puissant que tu ne le crois. »

« Je me doute bien … Je m’en doute très bien même mais … »

Que ? Il ne pouvait plus parler et bouger ! Son corps fut propulsé en arrière alors qu’une aura rose émanait maintenant de l’arme d’Hansanio. Qu’est-ce que … ça voulait dire ? Des pouvoirs psychiques ? Car ça lui rappelait exactement ce qui venait de se passer à l’instant ! Il n’arrivait pas à se libérer ! Z… ZUT ! Il gesticula, faisant tomber ses trois noigrumes qui s’ouvrirent pour laisser paraître ses pokémons. Aussitôt, la Kirlia eut ses yeux qui devinrent roses, Kéran retrouvant toute la mobilité de son corps.

« Merci beaucoup les filles. Sans vous, ça aurait pu très mal se finir. »

« Tes pokémons … Ces sales garces. CETTE STALGAMIN EST TOUJOURS LA ! »

« Elles ont chacun un nom et vue comment tu traites ta Feuforêve, je … »

« COMME UN OBJET ! Comme ce qu’elle est ! Cette Feuforêve doit regretter le jour où elle est tombée près de moi ! Un objet qui ne me sert qu’à moitié ! Mais cette fois-ci, elle a été renforcée … Normalement, c’est elle qui annoncera ta mort ! »

« Ah oui ? J’attends ça … Tu fais souffrir l’unique pokémon qui t’accompagne et tu penses vraiment réussir à me battre ? Et puis quoi encore. »

Maintenant qu’il avait retrouvé sa mobilité, il n’allait pas se priver de … HEY ! Il fit un petit geste de la main, repoussant ses trois pokémons avant de dire :

« C’est une affaire entre moi et lui. Vous vous en rappelez non ? Alors, je préfère éviter qu’il ne vous blesse. Seulement, si je suis encore incapable de bouger à cause des pouvoirs psychiques de son arme, je compte sur vous deux, Lili, Lala. »

« Kirlia ! Kir, kir, kirlia ! » murmura la Kirlia, méfiante par rapport à la situation.
Il fallait dire qu’avec tout ce qui se passait, ce n’était pas la confiance qui régnait. Mais pourtant, pourtant, Kéran avait un sourire aux lèvres. Il se pencha à moitié en avant, tenant fermement son épée avant de reprendre :

« Vous allez voir comment votre dresseur est devenu bien plus fort, les filles. Vous aviez vu à quel point j’avais des difficultés face à lui, n’est-ce pas ? »

« Mesme, mesmerella. » répondit la créature de noir et de blanc.

Bien entendu qu’il allait s’en sortir ! Et même indemne cette fois ! Il se sentait bien plus confiant. Par contre, il devait éviter d’être joyeux. Ce n’était pas plaisant de faire souffrir. Pas du tout même. Mais il valait mieux ne pas faire d’idioties. D’ailleurs, il y pensait. Il manquait un pokémon dans la troupe. Il prit la dernière noigrume, l’envoyant en arrière et disant au pokémon qui en sortait d’aller protéger les trois filles.
Se concentrer … et attaquer. Se concentrer et attaquer ! C’était comme ça qu’il fallait réagir ! Il s’élança vers Hansanio, commençant à enchaîner différentes attaques les unes après les autres. Lui ? Il ne donnait même pas de coups avec les pouvoirs de Swar. Non, c’était tout simplement ce qu’il avait appris depuis le début.

« Enchaînement, enchaînement, enchaînement. Je ne te laisserai pas respirer, Hansanio. »

« Pour… Pourquoi ? Comment est-ce que tu peux faire ça ? COMMENT ?! »

« Comment je fais quoi ? Réussir à te battre sans même utiliser les pouvoirs de Swar ? Tout simplement car j’en ai pas besoin, voilà tout ! »

Il en était hors de question ! Ce type était des plus calmes alors qu’il risquait sa vie ! Il était des plus calme alors que c’était l’un de ces salopards qui utilisaient les pokémons spectre !

Ah … ah … Ah … Il devait se calmer. Il devait penser à autre chose avant de perdre … NON ! Il en était hors de question de se faire battre par un type comme ça ! Par le type qui lui avait coupé le bras ! Il en était hors de question ! Il en était hors de question !

HORS DE … Il écarquilla les yeux, remarquant la trace ensanglantée qui se dessina sur son torse, l’épée de Kéran venant de passer outre sa défense. Qu’est-ce que ça venait dire ? Comment est-ce qu’il avait fait ça ? COMMENT ? Sa propre épée commença à scintiller d’une couleur violette, Hansanio hurlant :

« NE ME DIT SURTOUT PAS QUOI FAIRE ! »

« Tu as perdu, tu ne peux pas me battre. Arrête ça avant qu’il ne soit trop tard. » murmura le jeune homme aux cheveux argentés, donnant un petit coup d’épée dans le vide.

« Jamais … JAMAIS … JAMAIS ! JAMAIS ! Tu entends ? JAMAIS ! Jamais je ne laisserai un type qui se lie d’amitié avec un spectre me dire ce que je dois faire ! »

Jamais ? Alors … Il allait devoir le forcer et lui faire comprendre qu’il ne pouvait rien faire contre lui. Kéran accéléra ses attaques, créant de nouvelles entailles de plus en plus présentes sur le corps d’Hansanio avant que l’épée de ce dernier ne vienne le protéger une dernière fois, éclatant en morceaux comme auparavant. La Feuforêve apparue, évanouie à côté des débris de l’épée, dans un triste état et dans un état proche de l’inconscience.
Pourtant, Kéran ne s’arrêta pas, traçant une ligne diagonale sur le corps de son adversaire, la lame s’enfonçant assez profondément dans la peau d’Hansanio. Il fit ensuite un pas en arrière, un mouvement de l’épée retirant le sang qu’elle venait de récupérer.
« Maintenant, est-ce que tu as compris ta faiblesse ? J’espère que c’est le cas, Hansanio. »

« JAMAIS ! JAMAIS ! JAMAIS ! Je peux encore te frapper avec mes poings ! »

Le jeune homme aux cheveux noirs s’était jeté sur Kéran, serrant de toutes ses forces son poing droit pour venir le frapper au niveau du visage. La tête de Kéran pencha sur le côté, du sang s’écoulant de ses lèvres. Pourtant, Kéran lâcha Swar, celle-ci disant :

« Mais qu’est-ce que tu fais, Kéran ? Est-ce que tu es fou ?! »

« Pas du tout … Je vais juste lui faire admettre la triste vérité. Qu’il comprenne que lorsqu’on n’a pas la force, on ne peut arriver à rien ! »

Un coup dans le ventre de la part de l’homme aux cheveux argentés et voilà qu’Hansanio pouffait. Un second dans le visage et voilà qu’il criait de douleur. Kéran termina par un coup de pied en plein sur les entailles sur le torse d’Hansanio, le propulsant en arrière.

« Et maintenant, disparais. Je te laisse la vie sauve. Tu veux vraiment me tuer ? Alors, il va falloir que tu fasses bien mieux que ça, Hansanio. Le seul être faible ici, c’est toi. Tu te venges sur ta pokémon, tu es incapable de comprendre ce que j’ai vécu. »

« Je vais te le faire payer. Tous ceux qui pactiseront avec les spectres et les créatures ténébreuses, je leur ferai payer ! TOUS JUSQU’AU DERNIER ! »

« Ah oui ? Et comment est-ce que tu vas faire ? Tu n’as plus aucune arme, ta Feuforêve est hors de combat et tu es dans un triste état. Disparais juste de ma vue. Je ne cherche pas à tuer inutilement. Tu as perdu, tu n’as qu’à l’admettre et … »

« CE N’EST PAS MA FEUFORÊVE ! Je n’accepterai jamais qu’un pokémon spectre soit une personne ! JAMAIS ! Je les hais … Je les hais … JE LES HAIS ! Ces foutus pokémons qui m’ont retiré la seule personne que j’aimais ! LA SEULE ! »

Ah ? Il allait prendre la parole mais il valait mieux ne rien dire. Il fit un demi-tour sur lui-même, récupérant son arme avant de s’éloigner d’Hansanio. Il n’y avait clairement pas besoin de rester ici. Ah … C’était une affaire facilement résolue mais ça ne lui convenait pas. Hansanio avait perdu la tête car il avait perdu la femme qu’il aimait … des griffes des spectres, c’est ça ? Triste personne … Mais il pouvait compatir. Il s’était déjà imaginé un jour si Sélia devait mourir … ou alors quelqu’un d’autre de proche. Ah … Non, il valait mieux justement ne pas y repenser.

Il regarda ses quatre pokémons, leur souriant avant de les rappeler dans ses noigrumes. Oui, ça ne servait à rien de s’inquiéter à ce sujet. Rien du tout même. Hum ? Qu’est-ce que … Katérina et Loa avaient quand même décidé de voir le combat. C’est vrai … Si elles étaient un tant soit peu inquiètes, le fait qu’il soit parti au loin pour combattre Hansanio … Non, Katérina, inquiète pour lui ? Même pas en rêve.

« Kéran … Tu es quand même légèrement blessé. » murmura Loa en s’approchant de lui.

« Des petites blessures, rien de bien grave. Ça se soignera plus tard. »

« Non, il en est hors de question. Je vais voir si j’ai de quoi soigner tout ça. Viens, on va aller monter la tente à un kilomètre du village. Là, je pense qu’il faut que tu te reposes. Même si tu n’as pas fait beaucoup d’efforts … mais quand même. »

Quand même quoi ? Il voulut obtenir le reste des paroles de Loa mais celle-ci l’invita à le suivre. Il jeta un bref regard à Katérina, celle-ci le fixant de ses yeux dorés, ne laissant transparaître aucune émotion. Elle recommençait à les suivre, mettant quelques mètres de distance comme auparavant.

« Kéran … Déjà lorsqu’il m’avait combattu … Ce n’était pas pareil. Ses mouvements sont moins hésitants. Il semble avoir appris tellement en si peu de temps. Qu’est-ce qui s’est passé avec lui, Dumasch ? Tu as surement une idée. »

« Oh, j’en ai surement une mais elle n’est pas très jolie à entendre. Hahaha. Pourquoi est-ce que tu ne lui poses pas la question plutôt ? Ah mais non, c’est vrai, il te fait la gueule à cause de tes conneries d’hier ! HAHAHA ! »

« … … … La ferme, je parlais sérieusement, espèce de cloporte. Kéran n’est pas le même qu’avant et ce n’est pas normal. Il n’a eu aucune difficulté à le battre. Ce n’est pas normal … Pas normal du tout. Je … Qu’est-ce que … »

« Hahaha, mais en plus, ça te fait bander et mouiller, je rêve pas ? Je devrais peut-être crier un bon coup pour qu’il se retourne et qu’il voit à quel point tu es émoustillée par lui ? »

« Ta gueule ! Tu ne lui diras rien du tout ! Et je ne suis pas excitée comme une pucelle par ses actes ! C’est toujours qu’un sale gamin et … »

« HAHAHA ! Le mot utilisé … Tu … Tu … Tu as au moins entendu ce que tu viens de dire ? C’est hilarant, Katérina ! Vraiment hilarant ! Oh, bien sûr que non, tu n’es pas excitée comme une pucelle, comment est-ce que tu pourrais l’être ? »

« Ta gueule, ta gueule, ta gueule ! Ne … ne … »

« Ne … quoi ? » demanda Dumasch sur un ton faussement doux mais surtout plus qu’amusé, Katérina s’étant mise à trembler. Elle commença à courir, passant à côté de Kéran et Loa sans même se retourner. Kéran haussa un sourcil, disant :

« Mais qu’est-ce qui lui prend ? Elle semblait apeurée. M’enfin … Il vaudrait mieux que je … ne me préoccupe pas d’elle. De toute façon, elle nous rejoindra plus tard. »

« Surement, oui. Kéran, essaye de voir si tu trouves un endroit convenable pour planter les tentes. Elle reviendra après. » répondit Loa, elle aussi ne semblant pas avoir pardonné à Katérina. Kéran non plus mais il était quand même un peu inquiet au sujet de ce qui venait de se dérouler devant ses yeux. Cette fille … Il fallait vraiment qu’un moment, ils discutent à cœur ouvert tous les deux. Mais pour le moment, ce n’était pas dans ses projets.

Ailleurs, Hansanio était soulevé par la Feuforêve, celle-ci utilisant ses pouvoirs psychiques car elle ne pouvait pas le traîner. Il fut déposé au bord d’un petit ruisseau, la Feuforêve commençant à s’éloigner avant de revenir avec quelques baies.

« NE T’APPROCHE PAS DE MOI ! C’EST COMPRIS ?! »

Pourtant, malgré les coups qu’il lui donnait, elle continuait de se rapprocher de lui. Elle écrasa les baies, se servant de liquide pour commencer à le soigner. Il la repoussa avec violence, hurlant de toutes ses forces :

« NE ME TOUCHE PAS ! MONSTRE ! »

Il n’avait pas besoin d’être soigné ! Les cicatrices qui allaient prendre la place de ces plaies, tout ça deviendrait une raison de plus pour éliminer Kéran ! Il était hors de question d’abandonner ça ! Il était hors de question d’abandonner !

« Mais tu ne comprends pas ce que je te dis ? IL FAUT QUE JE TE FRAPPE COMBIEN DE FOIS POUR QUE CA RENTRE ? »

Il s’était relevé alors que la Feuforêve avait continué son travail pour tenter d’apaiser la douleur du jeune homme aux cheveux noirs. Celui-ci donna plusieurs coups de pieds dans le corps de la Feuforêve avant de s’écrouler sur le côté, trop affaibli pour continuer. La Feuforêve reprit ce qu’elle faisait, semblant peu soucieuse des coups subies et surtout incapable de parler. Ou alors, ne le voulait-elle pas ?

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