Chapitre 139 : Plaisirs mutuels

« Katérina, est-ce que Dumasch est en train de dormir ou de se reposer ? » demanda le jeune homme alors qu’ils étaient maintenant assis dans la tente, côte à côte. La nuit était tombée mais aucun des deux ne dormait. Katérina resta stoïque pendant quelques secondes.

« Hum … Il ne répond pas. Soit il boude, soit il dort. Ça ne peut pas lui faire du mal après la petite scène qu’il nous a fait. Bref … Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ? »

« Dis … Est-ce que tu crois que Dumasch est lié aux dragons ? Peut-être que c’en était un auparavant ? Cette scène justement … Ça me fait penser à ça. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je m’en fous carrément de lui, c’est tout. »

« Tu ne devrais pas … Il n’a pas l’air si mauvais que ça, tu t’en doutes un peu non ? »

« Pas si mauvais ? Pas si mauvais ? Tu blagues hein ? Tu veux que je te montre ce qu’il m’a fait ? Tu veux que je te le montre ?! » commença-t-elle à s’écrier.

« Et pourquoi pas ? » répondit calmement Kéran alors qu’elle s’immobilisait, un peu surprise. Puisqu’il faisait le malin, il allait voir ! Elle abaissa légèrement sa culotte, n’hésitant pas à montrer uniquement l’attribut masculin qu’elle avait à cause de Dumasch. Le jeune homme le regarda longuement avant de soupirer :

« J’ai quand même un peu le même … donc rien de bien grave, n’est-ce pas ? Tu ne trouves pas ? Ou alors, peut-être est-ce que je me trompe ? »

« … … … Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle, Kéran, c’est compris ? »

« Katérina … Est-ce que je peux ? » demanda une nouvelle fois Kéran, tendant ses bras vers elle. Elle remit correctement sa culotte pour cacher son … second sexe avant de regarder autour d’elle. Il n’y avait personne de toute façon dans la tente à part eux deux.

« Et Swar … Elle dort ou non ? Qu’elle commence pas à observer ce qui se passe ici. »

« Elle n’observe pas … Elle est très discrète et ne se mêle pas de ce qui se passe à l’intérieur. Je crois qu’elle aussi se repose … Enfin bref, je … »

Elle ne lui laisse pas terminer sa phrase puisqu’elle vint s’installer dans ses bras, se mettant assise tout en lui tournant le dos. Lui ? Il plaça ses mains sur son ventre, le caressant doucement alors qu’il murmurait :

« Pardon pour ces derniers jours, Katérina … Je sais que tu ne m’excuseras pas de … »

« Tu fais ta vie comme tu veux, c’est compris ? Moi, elle ne m’intéresse pas. T’es libre de coucher avec qui tu veux, même si c’est une spectre qui te possède. »

« Mais laisse-moi m’exprimer ! Je … Comment te dire ça calmement et clairement … Katérina, je suis encore qu’un débutant ! Je sais bien qu’on ne dirait pas comme ça et que malgré mes … séances de torture, on donne l’impression que je suis expérimenté mais ce n’est pas le cas. Je suis encore nul, très nul même. Je sais à peine me battre correctement, je manque de concentration, bref, je suis raté sur de nombreux points. Swar me permet de m’améliorer dans mes rêves car elle était une grande combattante à l’époque. Et ce que tu as pu voir, c’est juste que … Elle est là depuis des années, dire que je ne ressens rien pour elle serait mentir. Mais contrairement à ce que je ressens pour toi, c’est différent et … »

« La ferme … et garde tes mains sur mon ventre. »

Elle venait de lui couper la parole, collant bien son dos contre le torse du jeune homme tout en baissant la tête. Il ne pouvait pas voir les rougeurs sur les joues de la jeune femme, celle-ci se triturant les doigts alors qu’elle observait la bosse qui déformait un peu sa culotte. Il voulait juste devenir plus fort … juste devenir plus fort … Rien d’autre. Mais il faisait ça pour elle, n’est-ce pas ? Est-ce qu’elle devait … hum …

« Katérina ? Tu crois que l’on peut recommencer … à faire la même chose que la dernière fois ? Ca me manque un peu et aujourd’hui, c’est séance de repos … mais avec toi. »

« Comme la dernière fois ? Juste toi qui me branle et rien d’autre, c’est compris ? »

Elle fixait les règles du jeu. Sans répondre pour acquiescer, il plaça une main sur la culotte de la jeune femme, commençant à la masturber doucement à travers le tissu. Puis peu à peu, il sentait quand même que la culotte se tendait de l’intérieur, Katérina murmurant :

« Je peux savoir … pourquoi tu fais ça ? Réellement ? »

« Il y a beaucoup de choses que l’on ne se dit pas … n’est-ce pas ? Que l’on ne se dit pas et que l’on ne fait pas … Puis je pense que tu sais pourquoi. »

Voilà qu’il décide de reprendre son visage d’une main, le bougeant pour qu’elle puisse le voir. Il posa ses lèvres sur les siennes, le sexe de Katérina sortant aussitôt de la culotte, clairement excité par la situation. Lorsque Kéran arrêta le baiser, ils étaient tous les deux fiévreux … d’après leurs regards. Puis finalement, Kéran murmura :

« Est-ce que je peux te demander quelque chose, Katérina ? »

« Quoi encore ? Quand tu demandes … C’est un peu effrayant … Alors fais un peu attention à ce que tu vas dire d’accord ? Fais gaffe. »

« J’aimerai … les voir … » termina de dire Kéran, détournant le regard, une bouffée de chaleur l’envahissant. Demander une telle chose à Katérina. A Katérina quoi ! Il ne savait déjà plus réellement où se mettre après tout ça.

« Voir quoi ? Attends … » commença Katérina avant de baisser son regard. Il ne parlait quand même pas de … « HEY ! Non ! Je montre pas ça comme ça ! »

« Mais Katérina, j’ai quand même … vu … enfin, tout ce qu’il y avait à voir en bas ! J’ai l’impression que nous sommes en train de faire les étapes dans le désordre. »

« Oui … Bon … C’est vrai en un sens … Bon, tu regardes mais tu ne touches pas. »

Il allait les voir ? Sérieusement ? Enfin … Il … Comment dire … Il avait déjà vu les pointes auparavant à travers le tissu mais là, ça allait être la chair nue ? Il était tellement fébrile et il ne remarqua même pas qu’il avait déjà collé son visage contre la poitrine de Katérina. Celle-ci le repoussa, reprenant d’une voix hésitante et faussement colérique :

« Hey ! J’ai dit de pas toucher et t’as quasiment le nez dedans ! Tu veux voir ou pas ? »

Il ne répond pas, ne faisant qu’hocher la tête plusieurs fois de suite avec excitation. Purée … Elle se demande pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? C’est juste … ridicule … Avec lenteur, elle abaisse les bretelles de sa tenue avant de la ramener en haut de sa poitrine. Qu’il ne s’approche pas … Pas trop … Pas trop … Enfin … Vraiment …
Elle ferma les yeux, abaissant complètement sa tenue, laissant paraître sa poitrine nue aux yeux de Kéran. De belle taille, elle est ni trop grosse, ni trop petite … Puis, elle … AH ! Qu’est-ce que … Elle rouvre, les yeux, remarquant que Kéran a rapproché encore une fois son visage de ses deux seins. Elle a senti le souffle chaud du jeune homme sur ses tétons, ces derniers commençant à pointer.

« Ké … Kéran ?! Qu’est-ce que j’ai dit ?! »

« Mais je ne peux pas m’en empêcher ! En plus, ils sont vraiment beaux et j’ai envie de … »

Il avait envie de quoi ? Qu’est-ce qu’il comptait faire ? Qu’il repousse ses mains au lieu ! Elle le vit qui se rapprochait de plus en plus avec ses foutues mains ! Puis subitement, un doigt vint tout simplement se poser sur le sommet du téton droit. Un petit courant électrique traversa le corps de Katérina, celle-ci gémissant alors que Kéran retirait aussitôt son doigt, surpris par la réaction de la jeune femme.

« Ne touche plus, c’est compris ?! » reprit-elle avec énervement, commençant à remettre sa tenue avant qu’il ne l’arrête avec ses mains.

« Katérina … Je … Est-ce que tu veux … Est-ce que tu … »

« J’en ai déjà assez fait, bordel ! Me demande rien de plus ! Tu ne toucheras pas ! Tu ne suceras pas et je ne te ferai pas plaisir avec eux ! »

« Mais mais mais … NON ! J’ai jamais pensé ça ! Je voulais juste que toi et moi … Enfin, seulement si tu veux bien … »

« BALANCE-TOUT AU LIEU DE TOURNER AUTOUR DU POT ! »

« Je veux juste que l’on dorme ensemble, toi et moi ! Mais torse nu ! Et … pareil pour toi … Je veux juste … enfin sentir … ton corps …mais directement. »

Que … C’était … C’était quoi cette bêtise qu’il lui proposait ? Pour qui … Pfff ! Elle le regarda longuement, détournant le regard à son tour avant de dire :

« Tu te retournes … et tu ne fais plus rien d’autre. C’est compris ? Si je vois ton visage, je te l’explose à coup de poings dans la figure. »

« Je … D’accord … Le message est bien compris. »

Mais avant, il retira son haut, se présentant torse nu à la jeune femme. Il se retourna ensuite, Katérina observant les cicatrices, ouvrant légèrement la bouche sans qu’aucun mot ne sorte. Elle lui murmura faiblement :

« Tu peux me faire face … C’est bon, Kéran. »

« Mais je croyais que … »

« Ne me fait pas changer d’avis ! C’est clair ? »

Il se retourna, la regardant avec interrogation. Qu’est-ce qu’il y avait ? Sans crier gare, elle refit tomber son haut avant de se jeter sur lui, pressant bien sa poitrine contre son corps. Elle passa ses bras autour du cou de Kéran, reprenant :

« Ne t’avise même pas de te libérer de mon étreinte, compris ? »

« J’ai … J’ai compris parfaitement, Katérina. Dis … Est-ce qu’un jour, tu retireras ces bandages ? Enfin, celui autour de ton cou, de ton bras et de ta jambe ? »

« On verra … un jour, c’est compris ? Maintenant, tu dors et tu te la fermes. »

Elle disait cela mais … Elle était quand même heureuse. Elle releva son visage pour voir celui de Kéran qui continuait de la regarde. Il fit un petit sourire alors qu’elle paraissait gênée. Puis rapidement, elle déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de calfeutrer sa tête contre son torse. Elle termina de dire :

« Bonne nuit … Essaye de bien dormir et de pas être trop excité … »

« Alors, nous serons deux, n’est-ce pas ? Hahaha … Mais à toi aussi, Katérina. Je suis vraiment heureux … de ce que nous faisons. »

Ils progressaient tous les deux. Et pas qu’un peu … Et c’était pour ça qu’il était heureux. Il caressa le crâne de Katérina, fermant les yeux alors que les deux jeunes personnes s’endormaient paisiblement, l’un serré contre l’autre. Pendant la nuit, la voix de Dumasch se fit entendre, murmurant :

« Je hais les humains … Je hais ces êtres … Je les hais … Je les hais … Ces fichus humains … sans aucune once de dignité. Ils méritent tous de mourir. Witan … Tu me manques … Tu me manques … qu’importe ce que tu étais devenu. Vous me manquez tous … »

Puis plus rien. Seul le vide se fit entendre alors que Dumasch venait de se taire. Dans son sommeil, Katérina marmonnant quelques mots, se collant bien plus contre Kéran, déposant des petits baisers sur le sommet de son torse. Elle semblait vraiment vouloir ne pas le lâcher ne serait-ce qu’un seul instant.
Et lui aussi … De son côté … Il n’avait pas envie de la libérer de son étreinte. Les deux jeunes gens avaient fait ce qui semblait être une paix, non pas provisoire mais présente jusqu’à la fin. En espérant qu’un jour, ils finiraient par trouver un endroit où se reposer tous les deux … définitivement.

Le lendemain matin, elle fut la première à se réveiller. Elle regarda Kéran, commençant à frotter l’entrejambe de ce dernier. Elle avait envie … Elle avait terriblement envie d’aller plus loin avec lui mais … ce n’était pas possible.

Ce n’était pas du tout possible Elle arrêta ses caresses sur l’entrejambe, commençant à se faire légèrement plaisir avant d’arrêter là encore une fois. Ce n’était pas le moment de penser à de telles choses. Elle revint se placer sur Kéran, ne semblant plus gênée par sa tenue maintenant. Elle l’embrassa quelques fois sur le coin des lèvres avant de remarquer que Kéran avait les yeux ouverts :

« Qu’est-ce que … Depuis quand tu es réveillé ? »

« Euh … Tu sais … Quand tu excites quelqu’un, généralement, il a beaucoup de mal à dormir. Surtout s’il a le sommeil léger. »

« ET MERDE ! LA FERME ! »

Elle lui enfonce son poing dans le ventre, lui arrachant un pouf de surprise et de douleur. Mais pourtant, il vint éclater de rire, la prenant par le bras pour la tirer vers lui. Il n’allait pas la laisser s’échapper. Il commença à rouler avec elle dans la tente, se retrouvant au-dessus d’elle. Non mais … Il n’allait quand même pas la laisser seule hein ? Il la regarda, venant l’embrasser une nouvelle fois tandis qu’elle se laissait faire.

« C’est bon ? T’en as assez profité ? Ou tu comptes rester dans la tente pendant des heures, Kéran ? » demanda Katérina après le baiser.
D’après le regard qu’elle avait sur lui, il semblerait qu’il ne soit pas le seul à vouloir rester dans la tente. Néanmoins, avant de se relever, il remonta les bretelles de Katérina. Il y avait encore quelque chose dont il avait envie de parler. Il ne savait pas si c’était le bon moment en fin de compte mais … Il avait aussi oublié quelque chose.

« Katérina … Avec tout ce que l’on a fait depuis le début … Enfin, toi et moi… »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a encore, Kéran ? Tu veux pas me demander un autre truc hein ? »

« Non non … Katérina … C’est juste qu’encore une fois, on fait les étapes dans le désordre. Avant tout ça, avant le baiser, les caresses, enfin … Tout ce que l’on a fait … Il faut quand même que je te dise une … chose quoi. »

« … … Ne la dit pas. Je sais parfaitement ce que tu veux dire … et je ne veux pas l’entendre venant de toi, c’est compris ? »

« Hein mais … Je … Attends, Katérina. »

Elle sortit de la tente, le laissant seul alors qu’il cherchait à comprendre. Est-ce qu’ils n’avaient pas progressé tous les deux ? Alors pourquoi est-ce qu’elle refusait qu’elle lui dise tout simplement ces deux mots ? Deux mots si importants pourtant.