Chapitre 154 : Une grande décision

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 154 : Une grande décision

« Je vois une ville à l’horizon ! Comme prévu ! C’est tout bon ! Tu viens Katérina ? »

Non mais est-ce qu’il avait écouté ce qu’elle avait dit ? La jeune femme aux cheveux argentés fronça les sourcils. Elle retira sa main de celle de Kéran, le fixant pendant quelques instants avant de dire sur un ton légèrement irrité :

« Je pensais m’être correctement exprimée. C’est quoi ton problème, Kéran ? »

« Mon problème est que je veux montrer à tous et à toutes avec qui je sors ! Ca ne te parait pas normal et logique ? Si j’aime une femme, je veux le crier. »

« … … … Imbécile. » marmonna Katérina, rougissant légèrement en détournant la tête. C’était stupide comme remarque, vraiment … Il n’y avait que lui pour parler de la sorte. Elle ne savait pas … Elle ne savait pas du tout. Puis elle n’avait pas la tenue pour ça. « J’ai dit que je ne viendrai pas et je tiendrai parole. Pas envie que les autres regardent mes miches. Même si je suis pas ta propriété, j’ai des principes quand même et … »

« Tu ne veux vraiment pas ? Enfin … Tu sais … Je te rappelle que la première fois que tu m’as rencontré, tu as quand même voulu me b… Euh non … Je ne parlerai pas de ça devant Loa, c’est plutôt personnel. Bref … Je t’avoue que j’avais un peu peur du comportement que tu avais au départ. Mais au final, tu es vraiment une chic fille. »

« Ah ouais … Merci du compliment quoi. Tu pensais que j’étais une salope ? »

« MAIS MAIS MAIS … MAIS NON ! Je ne pensais pas ça du tout ! PAS DU TOUT ! Regarde-moi bien, Katérina ! Je pensais juste que tu étais bizarre, un peu folle dans ta tête ! Et surtout très perverse ! Je sais pas du tout autre chose ! »

« JE TE TROUVAIS A MON GOUT DEPUIS LE DEPART ! C’EST TOUT ! Les connards que je butais auparavant, je les touchais même pas ! Il n’y avait que la tête qui tombait au sol et rien d’autre ! VOILA TOUT ! »

« … … … Euh … Moi, je te trouvais spéciale mais très attirante, c’est tout. »

Un grand éclat de rire se fit entendre alors que les deux personnes se disaient leurs vérités en face à face. Loa était là, une main sur le cœur, riant alors qu’Harno ne montrait aucune émotion ou presque puisque l’on sentait que lui aussi semblait amusé par la situation.

« Vraiment … Vous vous êtes bien trouvés tous les deux. Du moins … Vous êtes vraiment mignons comme couple. Vous me rappelez … ah … Non rien … C’est bon. »

« Mouais … Je me rends ridicule à cause de cet idiot ! Je vais pas dans la ville, j’ai pas que ça à foutre. Je reste dehors ! »

« Loa … Est-ce que tu veux bien rester avec Katérina. Je vais faire quelques courses et toutes ces choses mais je reviendrai vite, d’accord ? » dit le jeune homme aux cheveux blancs, Loa hochant la tête. Le jeune couple était rouge de gêne. Au moins, ils reconnaissaient que dès le départ, ils s’étaient appréciés. C’était toujours une bonne chose ce genre de confirmation.

Finalement, ils arrivèrent à une distance respectable de la ville, Katérina allant s’asseoir contre un arbre. Kéran regarda Loa, celle-ci faisant de même. Alors … Elle restait ici avec elle ? Tant mieux, il n’aimait pas laisser Katérina seule. De toute façon … Si elle était venue, cela aurait posé quelques problèmes.
Car oui … Après tout ce temps, il avait vraiment besoin … de retrouver quelqu’un de précis. Quelqu’un d’important à ses yeux. Mais pour ça, il fallait quand même qu’il puisse la contacter ou savoir où elle était. Il pénétra dans la ville, les citoyens et citoyennes semblant plus heureux, des sourires aux lèvres.

« Au moins … Quelque chose de bien en est sorti … »

Il ne pouvait que regretter tout ce qui s’était passé. Oui … Il ne pouvait que regretter de ne pas avoir réussi à les … avoir protégé. Soudainement, la Momartik sortit de sa noigrume, la surprise se lisant sur les yeux de plusieurs personnes.

« Qu’est-ce que … Mais c’est une créature spectrale ?! » dit une femme accompagnée de deux enfants, les mettant derrière elle. Un soldat déclara :

« Si c’est un Docte, il peut rester. Notre ville ne refuse pas leurs présences. Mais il a intérêt à surveiller sa pokémon spectrale. Est-ce que vous êtes un Docte ? Nous n’avons pas envie que les problèmes arrivent alors que cet … évènement est en train de se dérouler. »

« Vous voulez parler de l’apparition du Soleil dans le ciel ? Mékos est mort, c’était le pokémon spectral ou ténébreux qui gouvernait la chaîne de montagnes nommée la montagne de fer justement. D’ailleurs, ils ne poseront plus de problèmes. »

« Comment est-ce que vous pouvez le savoir ? En fait, comment est-ce que vous savez tout ça d’ailleurs, vous êtes drôlement au courant non ? »

« Je suis un Docte, non ? Ca ne vous semble pas normal que j’en connaisse plus qu’il n’en faut sur les spectres et les créatures ténébreuses ? »

Il n’allait quand même pas leur dire qu’il était responsable de la mort de Mékos ! Il n’était pas un héros ou plutôt, il ne se considérait pas comme tel. Alors bon, il allait rester silencieux et tout simplement se taire, comme d’habitude. Le soldat parut un peu décontenancé par les paroles de Kéran, regardant la Momartik :

« Et est-ce qu’elle peut dire quelques mots ? Je veux être sûr qu’elle soit … »

« Momartik. Moma, Momartik. Moma mama. »

« Les pokémons spectres et ténébreux ne sont pas forcément des entités maléfiques. Cette Momartik est née comme tous les pokémons de base : par l’accouplement de deux pokémons. Elle a sa propre âme et n’est pas la réincarnation d’une personne. Je … »

Il s’arrêta dans ses propos, baissant la tête d’un air déçu. Il … préférait ne pas continuer. La Momartik s’approcha de lui, prenant son bras de l’une de ses pattes en murmurant doucement quelques fois le nom de sa race. Elle voulait le réconforter ?

Ha … Il vint lui sourire, le soldat les laissant passer comme les citoyens. Certains les regardaient s’éloigner tandis qu’il se dirigeait vers la Sainte Alliance, du moins, l’une de leurs bases. Il dit à Sarène qu’il allait la rappeler plus tard et qu’elle pourrait sortir après. Il vint la remettre dans sa noigrume.

Il pénétra dans le bâtiment, se dirigeant vers l’accueil. Il n’y avait que peu de chances qu’il soit accepté … du moins, qu’on s’intéresse à lui mais même cette petite chance, il allait la prendre. Il attendit que la personne lèvre finalement les yeux et lui demande :

« Oui ? Je peux servir à quelque chose ? Vous avez besoin de ? »

« Euh … J’aimerai savoir où se trouve actuellement mademoiselle Sélia si possible. »

« La sous-cheffe de la Sainte Alliance ? Vous blaguez, j’espère hein ? On ne donne pas ce genre d’informations à des inconnus. Ne me faites pas perdre mon temps, j’ai du travail qui m’attends et je suis plus qu’occupée. »

« Mais est-ce qu’elle n’a pas laissé un message pour Kéran ? Je suis Kéran ! »

« Hein quoi ? Le Kéran dont elle parle tout le temps ? Attendez, je fais une vérification ! »

Une vérification, c’était quoi cette blague ? Pourtant, il remarqua qu’elle sortait plusieurs papiers, arrivant à lire ce qui était marqué dessus. Il s’agissait d’une description physique et pointilleuse à son sujet. La femme à l’accueil le regarda avant de dire :

« Vous semblez coller parfaitement à la description, Kéran. Oui, mademoiselle Sélia a bien un message pour vous et un endroit où vous pourrez la rejoindre. Je préfère ne pas le dire de vive-voix mais voilà … Prenez ceci. »

Prenez ceci ? De quoi ? AH ! Un morceau de papier ? Il regarda la nom, commençant à le lire avant de demander où est-ce que cela se trouvait. La femme à l’accueil poussa un profond soupir avant de reprendre le papier.

« Bon … Attendez un peu … Pfiou … »

« Je ne m’attendais pas à cet endroit, je ne connais même pas ce nom ! »

« J’ai pu voir ça … Mais bon … Enfin, ce n’est pas grave. Voilà. Ca devrait être bon. »

Elle tendit le papier, Kéran le récupérant une dernière fois avant de la remercier. Il quitta la Sainte Alliance. Sélia voulait toujours le voir ! Tant mieux pour lui ! BON ! Il ressortit Sarène, la Momartik se plaçant à côté de lui, disant son nom pour savoir si tout allait bien. Il hocha la tête positivement, lui souriant avant de dire qu’ils allaient faire diverses courses.
Heureusement pour lui, comme prévu, il arriva à vendre la pierre d’eau à un prix plus qu’important à un bijoutier. Il fallait dire que les rares personnes à pouvoir se prendre un tel objet étaient des nobles. Et avec ça ? Différentes courses pour se nourrir et autres … Quand même … Il y avait beaucoup à acheter ! Mais surtout … il … Ah … Il regarda dans un magasin de vêtements, observant les différentes tenues pour femmes.

… … … Est-ce qu’il était bizarre ? De s’imaginer Katérina avec d’autres vêtements que ça ? Enfin … Des vêtements plus féminins ? Moins aguicheurs mais plus beaux ? Qui la rendraient encore plus magnifiques à ses yeux ? Il poussa un profond soupir.

« Peut-être que ça ne lui irait pas … en fin de compte. »

« Est-ce que je peux vous aider messire ? »
« Non … Non … C’est bon. » répondit-il à la vendeuse alors qu’il avait les yeux devant un vêtement … qu’il trouvait superbe. Superbe et assez cher … Mais bon, presque rien après la vente qu’il avait fait avec la pierre de feu.

« … … … Non … Il vaut mieux que … Je ne le prenne pas. C’est stupide. »

« Momartik ! Moma, Momartik ! » s’écria la pokémon blanche à côté de lui. Hein ? Quoi ? Il n’avait pas rêvé ou il avait à peu près compris ce qu’elle voulait dire ?

« L’acheter ? Tu es vraiment sûre ? Enfin bon… Peut-être que oui … »

Il paya la marchandise, demandant à la vendeuse de mettre le vêtement dans quelque chose d’assez solide pour qu’il ne soit pas froissé et surtout bien emballé pour qu’on ne voie pas l’objet. Il … le donnerait en temps et en heure à Katérina. Enfin … Peut-être … Il n’était plus aussi sûr maintenant. Quel idiot … Katérina n’avait pas envie de changer de vêtement … Voilà tout … C’était ridicule, vraiment ridicule de sa part.

Il était temps de partir maintenant. Il quitta la ville, rappelant sa Momartik alors qu’il allait retrouver les deux femmes. Ces dernières étaient toujours assises au niveau d’un arbre, le regardant revenir. Katérina se leva, Kéran rougissant violemment en la voyant. Il se triturait sur lui-même, Katérina demandant :

« Ben qu’est-ce qu’il y a encore, Kéran ? Qu’est-ce que t’as foutu ? T’en as mis du temps je trouve. T’as fait des provisions pour l’année ou quoi ? »

« Non … Non … Pas vraiment … Enfin … Pas comme tu le crois … Katérina … Je … J’aimerai que l’on aille dans une prochaine ville. J’ai besoin de parler avec Sélia. »

« Même pas en rêve ! T’as pas l’air de comprendre la situation ! »

« Je la comprends parfaitement, contrairement à ce que tu crois, Katérina. Et je compte bien te présenter à elle, que tu le veuilles ou non. »

« Et tu comptes le faire comment ? En me forçant ? » répliqua-t-elle en s’approchant de lui, le tenant par le col avant de le soulever un peu.

« Je vais te forcer … et je vais trouver ça plus que normal même. Il faut que Sélia voit avec qui je suis, que cela te plaise ou non. Et je n’ai pas que ça à te dire, loin de là, c’est compris, Katérina ? J’ai aussi d’autres choses ! Je compte bien t’acheter de nouveaux vêtements pour que tu portes autre chose que cette tenue ! »

« Je crois que tu tiens à mourir, toi. »

Elle le repoussa violemment au sol, le faisant tomber sur ce dernier. Elle vint grimper sur lui, serrant le poing gauche avec force, comme pour le cogner.

« Répète un peu pour voir, Kéran ? Tu veux me forcer ? Moi ? Et toi, Loa, tu ne t’occupes de ça, c’est compris ? » dit la jeune femme en se tournant vers Loa. Celle-ci haussa les épaules, répondant dans un grand sourire :

« Oh … Mais vous êtes grands, je vous laisse faire. »

« Et tu ne trouves pas ça normal que je veuille montrer à Sélia la … »

« JE TE RAPPELLE QUE J’AI BUTE SON POKEMON ! T’ES LOURD OU QUOI ?! » coupa Katérina sèchement avec colère, rapprochant son visage de celui de Kéran, sa seconde main le tirant par les cheveux pour être sûr qu’il ne s’échappe pas.

« Et alors ? Ca ne change rien du tout ! CA NE CHANGE RIEN ! Ca ne change rien au fait que je dois lui parler de toi ! »

Elle grimpait sur lui, ses jambes passant de part et d’autres du genou gauche relevé du jeune homme. Celui-ci n’avait pas peur du poing de Katérina, toujours ramené en arrière mais toujours prêt à s’abattre si cela s’avérait nécessaire. Mais il ne la craignait pas, pas du tout même. Katérina s’écria :

« Et si j’en ai pas envie ! J’ai pas que ça à foutre ! »

« Et tu ne trouves pas ça normal que je montre à Sélia la femme que j’aime ? Tu ne trouves pas ça normal que j’achète des vêtements pour rendre encore plus belle celle que je désire ? Hein ? Tu ne trouves pas ça normal que je veuille te rendre heureuse et que je veux le montrer à tout le monde ? Et si je t’avais déjà acheté une robe ou quelque chose du genre ? Et si j’avais déjà prévenu Sélia ? Ca ne changerait rien ! Tu es la seule personne sur qui je me focalise maintenant ! Tu es la seule personne que j’aime, Katérina ! Même si Sélia ne veut pas accepter ma relation avec toi, je continuerai de t’aimer, c’est tout ! »

« Et tu … penses pouvoir lui dire ça … en face ? Avec moi à tes côtés ? Tu n’as pas … les couilles pour ça. »

« Tu n’auras qu’à venir avec moi. Et tu pourras rester à mes côtés car elle ne te touchera pas. Je me suis promis de te protéger … et je le ferai … Et je pourrais le crier à la face du monde que j’aime cette femme différente des autres, malgré son caractère, malgré son problème personnel, malgré son passé, malgré tout ce que j’ai vécu avec elle. Je l’aime, voilà tout. »

Laisser un commentaire