Chapitre 158 : L’heure du choix

ShiroiRyu
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Chapitre 158 : L’heure du choix

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que ça veut dire, Kéran ? »

« Sélia … S’il te plaît. J’espère que tu me laisseras t’expliquer avant de t’emporter. Voilà … Enfin, tu connais déjà Loa … et cette personne, c’est Katérina. »

« JE SAIS PARFAITEMENT QUI EST CETTE PERSONNE ! » hurla Sélia, serrant la garde de son épée, prête à l’extirper.

« Et voilà qu’elle grogne … Je te l’avais dit, Kéran. J’ai pas que ça à foutre. Pas envie de me salir les mains sur elle. Au moins, elle est maintenant au courant. Tant mieux. » marmonna Katérina, haussant les épaules malgré la fureur que laissait échapper Sélia.

« Kéran … Ne me dit pas que … Ne me dit pas que … Elle et toi, vous … »

« Je voulais te le dire car à cause de la situation et de tout ce qui s’est passé, c’est vraiment compliqué. Mais je veux … Enfin … »

« KERAN ! Elle a tué mon Pyroli ! Elle l’a tué ! Et toi … Tu … Tu … »

« Tu peux pas savoir comme il embrasse bien. Et en plus, il est plutôt bien monté. On ne dirait pas comme ça mais il a déjà tout d’un homme. » dit la jeune femme aux cheveux argentés en ricanant légèrement, adorant l’expression de surprise et d’horreur de la part de Sélia.

« KATERINA ! Je t’avais demandé de tout faire pour calmer la situation ! Tu veux que je lui dise ce qui s’est passé avec toi ? Ce qu’il y a exactement ? Sélia comme toi, vous êtes importantes à mes yeux ! Très importantes ! C’est pour ça que je voulais lui parler et lui annoncer ce qu’il y avait entre nous deux ! »

Loa ne pouvait-il pas l’aider ? La jeune femme aux cheveux verts observait la situation de l’extérieur, Harno déjà sorti au cas où. Si tout commençait à partir … n’importe comment, elle était prête à réagir. Mais … Il valait mieux calmer la situation.

« Et pourquoi est-ce que je devrais la calmer la situation ? Elle s’excite comme une pucelle … AH BIEN ENTENDU ! Les hormones quoi ! L’humain est un animal ! Comme elle sent que sa proie lui échappe peu à peu, ses hormones s’affolent et elle tente de se contrôler mais elle n’y arrive pas ! Voilà tout ! »

« KATERINA ! BON SANG ! JE … Sélia ! »

Il ne savait pas … Il ne savait pas du tout quoi faire ! La seule chose possible, c’est qu’il était au milieu des deux femmes. Elles ne pouvaient pas se battre s’il était au milieu ! Voilà tout ! Rien d’autre ! Il … Il … Qu’est-ce qu’il avait loupé dans tout ça ?

« … … … Tu as voulu bien faire … mais tu n’as pas pris en compte mes propos, Kéran. »

« Elyséa, s’il te plaît … Aide-moi. Je ne veux pas qu’elles soient blessées. Je ne veux pas qu’elles se battent ! S’il te plaît ! Tu sais comment faire ! » bredouilla Kéran dans sa pensée, la voix d’Elyséa soupirant légèrement avant qu’elle ne dise :

« Qu’importe ce que tu diras … Qu’importe ce que tu feras … Tu en feras souffrir une. L’enfer est pavé de bonnes intentions, Kéran. Tu as voulu bien agir … Tu trouvais ça normal, tu voulais lui montrer ce qui te rendait heureux. Mais tu étais au courant de ce problème … Il aurait mieux fallut ne rien dire et ne jamais te présenter à nouveau devant elle. »

« Qu’est-ce que j’ai fait … Qu’est-ce que j’ai fait … Elyséa ? »

« Ce que tu as fait … est une énorme erreur, Kéran. Maintenant, à toi de réagir en conséquence … Car ces dernières vont changer définitivement vos vies. »

« Je ne veux pas … Je ne veux vraiment pas … Vraiment pas … »

Il ne voulait pas du tout. Mais comment faire autrement ? Comment c’était possible ? Il y avait forcément une solution ! Mais … mais … mais … AH ! Il eut à peine le temps de tourner la tête vers Sélia que celle-ci s’était déjà mise à courir vers Katérina, sortant son épée pour aller la planter dans le corps de Katérina. ZUT !

« STOP ! KATERINA ! NE REPLIQUE PAS ! »

« Et tu crois que je vais me gêner ? Je vais lui couper un bras pour qu’elle comprenne parfaitement qu’elle ne fait pas le poids face à moi ! »

LUI COUPER … NON ! IL NE VOULAIT PAS ! Que Swar l’aide ! Que Swar l’épaule ! Il réclamait déjà la puissance de Swar mais celle-ci ne vint pas se montrer, laissant le jeune homme complètement décontenancé.

« Swar ! S’il te plaît ! Donne-moi ta force maintenant ! J’en ai besoin ! »

« … … … Non. Je ne peux pas. Ce n’est pas par pure jalousie ou parce que je veux voir les deux femmes de ton existence se détruire entre elles … Je veux juste que tu constates les dégâts que tu as causés de tes propres mains. »

Les dégâts … Il n’avait jamais voulu ça ! JAMAIS ! JAMAIS ! Il devait les arrêter ! Il sortit son épée mais … c’était déjà trop tard. Katérina avait sorti ses lames, parant le coup d’épée de la part de Sélia avec une extrême facilité.

« Ben ma grande … On dirait bien que tu ne t’es pas améliorée depuis le temps ! Dommage pour toi ! Mais bon, j’espère que tu apprécies les cicatrices et être manchote ! »

« Je vais te faire payer ! JE VAIS TE TUER POUR TOUT CE QUE TU M’AS PRIS ! »

« Et qu’est-ce que tu crois ? Pendant des années, tu ne le touches pas ! HEY ! On pourrait croire que c’est plutôt toi la gamine qui avait peur de toucher Kéran depuis le temps ! HAHAHA ! Pauvre petite fillette ! »

« Je … Je … Je … SALE GARCE ! »

Elle manquait de vocabulaire sur le moment mais le coup d’épée qu’elle donna à Katérina repoussa la femme aux cheveux argentés en arrière, la surprenant.

Wowow … Qu’est-ce qui venait de se passer exactement là ? Elle avait besoin de comprendre … mais bon en fait, le gros problème, c’était bien ce qu’elle avait senti ! Cette femme … Elle avait peut-être un peu exagéré en disant que Sélia était faible.

« Mais bon ! Si tu veux jouer sur le terme de la puissance, je vais te régler ton compte ! »

Déjà, une aura noire se formait autour de Katérina alors qu’elle souriait étrangement … et machiavéliquement. Elle émit un petit ricanement, disparaissant de la vue de Sélia avant d’apparaitre dans son dos.

« Espérons que ton armure soit assez résistante même si j’en doute ! »

« Idiote … Avec ta tenue vulgaire et tes paroles, tu n’es pas faite pour lui ! JAMAIS ! Tu as encore essayé de l’ensorceler ! Saleté de personne possédée ! »

La femme aux cheveux argentés émit un petit rictus de colère, s’arrêtant pendant un bref instant. Ah ouais ? Elle était pas faite pour lui ? Et pourtant, c’était elle qu’il avait choisie ! Qu’elle le veuille ou non ! AH !

« Malheureusement, ma petite dame, moi, j’avais des arguments convaincants, deux gros arguments que toi, tu n’as jamais sûrement montré à Kéran ! »

« LA FERME ! Ce genre de paroles est ce qui me répugne chez toi ! JE VAIS T’ELIMINER ET REPRENDRE KERAN AVEC MOI ! On ne me le retirera pas ! »

« Loa … Loa … Je suis … Je suis sensé faire quoi ? » bredouilla le jeune homme, déjà en train de trembler de peur alors qu’il regardait le combat entre les deux femmes.

« Ce que tu peux faire ? Je ne sais pas … Je ne sais pas ce que je peux faire. Je trouve que … dans le fond … Ce n’était pas une bonne idée. »

« Je le sais ! Je le sais parfaitement même ! Je le sais parfaitement ! JE LE SAIS ! JE LE SAIS ! JE LE SAIS ! Je veux les arrêter ! Je veux les arrêter maintenant ! S’il te plaît ! Aide-moi Loa ! S’il te plaît ! »

« Et qu’est-ce que nous pouvons y faire, Kéran ? Sincèrement ? »

« Je ne sais pas ! Mais tu as sûrement une idée ! Je … Je … Je … Je ne veux pas que Sélia soit blessée ! Je ne veux pas que Katérina lui fasse du mal ! »

Il avait perdu toute contenance, toute maturité accumulée durant ces derniers mois. Tout ce qu’il avait … fait depuis le début, tout venait de disparaître. Il ne pouvait pas les arrêter ! Pas sans l’aide de Swar ! Il … Il ne voulait pas rendre malheureuse Sélia ! Il ne voulait pas rendre Katérina malheureuse ! Alors … Alors … Il devait faire quoi ?!

« Kéran … Regarde le combat. Etrangement, c’est équilibré. »

Hein ? Quoi ? Comment ça ? Sélia allait se faire tuer normalement par Katérina ! Ca devait se passer ainsi normalement ! Il n’y avait pas de …

Non ? Sélia … était bien face à Katérina, se retournant lorsque celle-ci utilisait sa vitesse pour l’avoir par derrière. Comment était-ce possible ? Normalement, Katérina était possédée non ? Elle avait une aura noire autour de son corps.

« Toi … Toi qui est toujours possédée … Tu n’as jamais réussi à te battre par tes propres moyens. Tu comptes toujours sur la créature qui est en toi. Je vais te montrer ce que la Sainte Alliance est capable de faire. »

Ce qu’elle était capable de faire ? La jeune femme aux cheveux bleus ouvrit un petit sac autour de la taille, en sortant une pierre de couleur blanche. Avec force, elle commença à le fissurer puis à l’écraser avec sa poigner, une puissante lumière en sortant, aveuglant Katérina. Sélia reprit avec colère :

« Contrairement à toi, j’ai l’expérience des combats ! Contrairement à toi, je suis faite pour m’occuper de Kéran ! Je sais ce qui le rend heureux, je sais ce qui est bon pour lui ! Je sais quelle vie lui convient ! Je suis prête à devenir la pire femme dans ce monde s’il le faut ! »

« MES YEUX ! BORDEL DE MERDE ! MES YEUX ! ELLE M’A AVEUGLE LA SALOPE ! » hurla Katérina, cherchant à se frotter les yeux avec ses poignets.

Sélia était maintenant à sa hauteur, prête à en terminer avec elle. Il était impossible pour Katérina de s’en échapper ! Elle n’avait aucun moyen de … Les deux lames de Katérina vinrent se croiser devant elle, les bras faisant émaner une puissance encore plus grande qu’auparavant, la voix de Dumasch résonnant :

« Je ne peux pas laisser passer cela … plus longtemps. »

« Voilà donc le spectre qui vient au secours de la femme qu’il possède … mais ça ne changera rien ! RIEN DU TOUT ! RIEN ! »

« Qu’est-ce que … cela veut dire ? »

Dumasch paraissait maintenant surpris, la main droite de Sélia agrippant le bras gauche de Katérina. D’un geste fait avec violence, elle fit tourner le bras, forçant Katérina mais surtout Dumasch à lâcher l’arme. D’un coup de pied bien placé dans le ventre, elle fit s’écrouler la jeune femme aux cheveux argentés à genoux.

« Comment … est-ce possible ? » demandèrent en même temps Katérina et Dumasch d’une seule et même voix, les yeux de la jeune femme étant à peine « guéris » de l’aveuglement subi par la pierre qu’avait éclaté Sélia.

« Tu m’as provoqué en tant que femme … Tu m’a provoqué en tant qu’être … Tu m’as provoqué en tant que cheffe-adjointe de la Sainte Alliance … Tu m’as provoqué en étant une personne possédée … Tu m’as tellement provoqué depuis tout ce temps … sans te gêner un seul instant de retirer tout ce qui me tenait à cœur. Et tu crois quoi ? Qu’est-ce que tu crois ? Que j’allais me laisser dominer par une horrible femme comme toi ? Je veux bien te laisser en vie … alors que je ne devrais pas … Je ne veux pas rendre malheureux Kéran en te tuant. Mais disparais de sa vie, disparais de la mienne et ne réapparait plus jamais dans une ville. Les êtres comme toi … Ceux qui sont prêts à tout pour faire souffrir les autres … ne méritent pas d’exister. »

« Comment … Comment … COMMENT EST-CE QUE TU PEUX FAIRE CA ?! »

Katérina hurlait de rage, n’arrivant pas à savoir comment une femme tout ce qu’il y avait de plus normal pouvait réussir à la mettre à terre ! ELLE ! Elle qui était possédée ! Comment est-ce qu’elle pouvait la faire souffrir autant ? La ridiculiser de la sorte !

« Je t’ai laissé le choix …Ne me force pas à décider à ta place. »

Le ton était froid et sec, signe que Sélia avait repris le contrôle de ses émotions mais surtout avait pris le contrôle de la situation. Et Kéran ? Kéran ? Le jeune homme avait du mal à comprendre réellement ce qui se passait.
La situation n’était pas celle à laquelle il avait pensée. La situation n’était pas celle … qu’il avait imaginée. Il … Il … Il devait faire quelque chose ! MAINTENANT ! Sélia était plus adulte que Katérina ! Elle comprendrait parfaitement !

« SELIA ! Arrête ça ! Arrête ça s’il te plaît ! Tu as gagné ! »

Il arriva à la hauteur des deux femmes, Sélia se tournant vers lui. Aussitôt, un sourire se dessina sur les lèvres de Sélia. Elle relâcha le poignet de Katérina, écrasant subitement l’autre main de l’adolescente pour qu’elle lâche sa seconde arme. D’un geste du pied, elle projeta la seconde lame au loin.

« Kéran ? Tu as pu voir ? Je suis capable de te protéger maintenant … Tu n’as plus besoin d’être accompagné par ce genre de femmes. »

« Sélia … Je voulais te présenter Katérina … Je suis bien avec elle. »

« Ne dit pas de sottises, Kéran. Comment est-ce que tu pourrais être bien avec une femme comme elle ? Elle n’a rien de spécial. »

« Sélia … Katérina est spéciale à mes yeux, c’est le plus important. »


Spéciale à ses yeux ? Non … Ce n’était pas ça. Les paroles de cette femme à genoux … De cette femme que Kéran aidait à relever, dont Kéran observait les mains, dont Kéran demandait des nouvelles pour savoir si elle allait bien.

« Kéran … Je … Non … Kéran … Kéran … Il faut que tu te décides maintenant. Il faut vraiment que tu te décides là … »

« De quoi est-ce que tu parles, Sélia ? »

« Elle … ou moi ? Cette inconnue libertine et perverse que tu ne connaissais pas il y a encore un an … ou presque … ou alors moi … qui t’ai élevé pendant des années ? »

C’était … C’était quoi ça ? C’était quoi ce choix aberrant qu’elle lui demandait ? C’était quoi cette décision folle ? Elle … Elle était sérieuse ?

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