Chapitre 170 : Préparation du carnage

ShiroiRyu
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Chapitre 170 : Préparation du carnage

« Tsss … J’ai l’estomac complètement retourné avec toutes ces bêtises ! »

« Cela est normal … Mais maintenant que tu as mangé la globalité de la viande d’Arbok, ton corps est en bonne voie pour changer et … Qu’est-ce que tu fais ? »

« Je remarque surtout que je suis en train de muer à moitié … Regarde cette peau sur mes brûlures … Je peux la retirer et il y en a une nouvelle qui apparait. »

Ah bon ? C’était assez … surprenant en un sens. Mais c’était aussi la première fois qu’elle voyait une humaine réussir à abattre un « dragon » et à manger sa chair.

« Enfin bon … Maintenant, qu’est-ce que tu vas faire, Sélia ? As-tu une idée ? »

« Tu es capable de lire dans ma tête, non ? Alors, tu devrais le savoir parfaitement. Tu sais aussi pourquoi j’ai combattu cet Arbok … Cette puissance … Je prends mes précautions face à lui. Hahaha ! OUI ! »

« … … … Tu es vraiment sûre de vouloir faire cela ? Peut-être en lui expliquant la situation et en lui demandant, cela serait bien plus simple. »

« Tu te moques de moi là hein ? Tu n’es quand même pas sérieuse hein ?! N’EST-CE PAS ?! TU NE L’ES PAS ?! »

« Je ne te faisais qu’une simple recommandation. Tu n’es pas obligée de l’écouter. »

« Abstiens-toi d’en refaire la prochaine fois. Cette … personne qui était mon père, je ne veux pas en entendre parler. S’il ne veut pas me donner le moyen d’exorciser Kéran, je le forcerai … quitte à le torturer. Quitte à ce qu’il le paye de sa vie. »

« Le payer de sa vie … Tu irais jusqu’à tuer ton propre père pour cela ? Est-ce que tu te rends comptes de la teneur de tes paroles, Sélia ? »

« Et qu’est-ce que je suis sensé comprendre exactement ? » dit la jeune femme, peu enclin à réellement discuter avec elle. La voix en elle reprit calmement :

« … … … Et si tu décidais de tuer Kéran ? Car il est aussi important qu’un membre de ta famille. C’est cela où je veux en venir … »

« Et tu racontes encore n’importe quoi pour ne pas changer. Je ne considère pas cet homme comme mon père et je n’hésiterai pas un instant à le tuer ! Qu’importe ce qu’il dira ! »

« … … … Tu le sais pourtant … Je peux lire en toi … »

« JE TE L’INTERDIS ! » hurla la jeune femme aux cheveux bleus alors qu’elle serrait fortement son arme. ELLE LUI INTERDISAIT ! Qu’importe la raison qu’avait son père de faire ça, il n’avait pas à le faire ! PAS DU TOUT ! Qu’importe s’il tentait de se défendre et de se pardonner, d’expier sa faute … CA NE CHANGEAIT RIEN ! RIEN DU TOUT ! Ce qui était fait était fait MAINTENANT ! N’EST-CE PAS ?!

Mais là … Maintenant qu’elle savait où elle devait se rendre, elle n’allait pas perdre de temps. Pas du tout même ! HAHAHA ! Elle commença à courir à toute allure alors que l’être en elle ne disait plus rien maintenant.
Peu à peu, elle arriva dans un village … Un petit village … Là où elle se rendait, c’était dans un endroit différent … à une vingtaine de kilomètres de ce village. Pourquoi elle passait par cet endroit ? Car elle avait quelque chose à faire et surtout, pour signaler sa présence à la Sainte Alliance. Que nul ne croit qu’elle avait quitté l’organisation.

« Mademoiselle Sélia ? C’est bien vous ? Nous avons un message de la part du chef Elian. »

« Hum ? Et qu’est-ce que donc ? » demanda t-elle alors qu’elle ne faisait que se montrer, déjà prête à partir le plus vite possible. La femme regarda la lettre, commençant à la lire à haute voix alors que Sélia ne faisait que l’écouter à moitié :

« Euh … Il est demandé ce que vous êtes actuellement en train de faire. Il a appris au sujet de la destruction d’un QG de l’Enceinte aux Esclaves alors que vous étiez dans les environs. »

« Hum ? Soit … Je le verrai quand j’aurai terminé ma prochaine mission. »

« Votre prochaine mission ? Normalement, vous n’en avez aucune, non ? D’après ce qui a été dit … et d’après ce que nous savons. »

« Rien de bien important, ça sera réglé en un instant. Prévenez juste Elian que je serai là d’ici quelques jours si cela s’avère réellement nécessaire. Je m’en vais maintenant. »

« Hey ! Mais attendez un peu, mademoiselle Sélia ! Attendez ! Nous … »

Mais rien à faire, la jeune femme était déjà partie en abandonnant la secrétaire à l’accueil. Celle-ci poussa un léger soupir, déjà prête à écrire une nouvelle lettre.

« Vraiment … Je me demande ce qui se passe exactement avec la sous cheffe depuis quelques jours déjà. Enfin … Ca fait quelques temps mais elle a tellement changé … »

Tellement changé … Et pas forcément en bien. Elle se montrait maintenant assez froide et distante, elle ne parlait même plus de son petit Kéran. Quelque chose avait changé mais quoi … Est-ce que par hasard, Kéran aurait été … tué ?

Elle aurait pu poser la question mais dans ces moments-là, quand on la regardait, il valait mieux ne rien dire et ne rien faire. Elle ne voulait pas avoir de problèmes non plus hein ? Ca serait plutôt embêtant dans ce cas …

« AH ! Je ferais mieux d’écrire au lieu de rêvasser. Je dois prévenir le chef Elian que Sélia est passée par là. Alors bon bon bon … »

Qu’est-ce qu’elle allait marquer exactement ? Juste que Sélia était venue ? Ou alors, quelques mots et réflexions personnels sur le caractère de Sélia. Hum … Non … Il valait mieux juste parler de cette « mission » dont Sélia avait visiblement une certaine motivation à accomplir. C’était étrange … très étrange même. Elle semblait … si sombre.

Quelques heures plus tard, elle était dans la ville. Une bien belle ville, n’est-ce pas ? Dommage qu’elle soit majoritairement aux ordres de l’Enceinte aux Esclaves. Bien entendu, tout le monde n’était pas dans l’organisation mais la majorité était pourtant dedans.

Humpf ! Elle n’en avait que faire de ces foutues personnes ! Elle n’y portait aucun intérêt ! Le seul intérêt qu’elle avait actuellement, c’était de trouver son père. Or, pour le moment, ce n’était pas du tout le cas. Elle ne voyait pas où il était …
Dans la base de l’Enceinte aux Esclaves ? Surement ! AH ! Elle allait lui rendre une petite « visite » … Une visite familiale ! Elle se dirigea vers le bâtiment un peu éloigné du reste, Sélia pénétrant à l’intérieur sans même se préoccuper des deux gardes.

« Où est Ranor ? Donnez-moi la réponse maintenant et je ne vous tuerai pas. »

« Hein quoi ? Qu’est-ce qu’elle veut la … AH ! BORDEL ! Elle est de la Sainte Alliance ! »

« Hein quoi ? Comment ça de la … OH BORDEL ! Mais c’est Sélia ?! »

« Je ne répèterai pas ma question une seconde fois. Soit j’obtiens ma réponse, soit je vous tue… Qu’est-ce que vous en pensez ? » dit la jeune femme, sortant son épée.

« Que … Mais pour qui est-ce qu’elle se prend ? Attends un peu ! Y a quelques jours, y a eu une de nos bases qui a été détruite ! Me dit pas que c’est elle la responsable hein ?! »

« Hum ? Et si c’était le cas ? Qu’est-ce que vous feriez hein ? » dit la jeune femme, penchant la tête sur le côté, un sourire mauvais aux lèvres.

« Que … Elle nous provoque en plus ?! TUEZ-LA ! En attendant que le chef ne revienne ! »

Oh … Donc … Ils venaient de donner la réponse qu’elle attendait. Bon … Elle n’avait donc plus rien à faire. Elle fit demi-tour, ignorant complètement les personnes autour d’elle. L’une d’entre elles se jeta sur la jeune femme.

D’un geste nonchalant, elle donna un coup d’épée en arrière, plantant la lame en plein cœur. Elle l’extirpa, faisant un autre geste pour essuyer le sang sur son arme. Elle murmura :

« Suivant ? J’ai une leçon à vous donner. Une leçon de vie … ou plutôt de mort. »

Qu’ils viennent se battre … Cela servira de mise en garde à son père. AH ! Oui … Elle voyait parfaitement même ce qu’elle allait faire. Une tête au bout d’une lance ou de sa lame … Ou alors, faire crier les villageois. Humpf !

« Sélia, tu devrais quand même faire attention à toi … On ne sait jamais si … »

« Si quoi ? Exactement ? » répondit la jeune femme avant de donner un coup d’épée en avant, tuant un second homme avec aisance. Et voilà qu’elle commençait son carnage, tuant quiconque se trouvait en face d’elle, que ça soit pokémon ou humain. Elle n’avait aucune difficulté à les battre ou à les tuer … sans aucun remord. Elle passa une main devant sa bouche, commençant à bailler légèrement alors que déjà une vingtaine de personnes était morte. Et elle n’avait pas encore utilisé Hyathéna.

« Déjà terminé ? » murmura-t-elle avec douceur.
Car oui … Ils étaient déjà tous à terre, et tous morts … surtout … Oh … Elle avait maintenant du sang un peu partout sur le corps et sur son armure. Ha ! C’était pas tellement un problème à ses yeux, loin de là même.

« Que comptes-tu faire exactement, Sélia ? Cela ne me plaît guère. »

« Que cela te plaise ou non, qu’importe … Je vais me présenter en ville dans cette tenue. Cette ville n’a personne de la Sainte Alliance. »

« Et tu penses donc que même si personne … Oh … Et puis, fais comme tu veux, tu ne m’écouteras pas de toute façon. »

« Merci bien … Au moins, tu vas te taire. Je sais ce que je fais … Je sais parfaitement ce que je fais … hahaha … Oui … Parfaitement … »

Et elle … était moins sûre de ce qui se passait. Ca ne lui plaisait guère la réaction de Sélia. Peut-être que … la perte de Kéran et de son amour avait affaiblit mentalement la jeune femme ? Bien plus qu’on ne pouvait le croire. Mais elle comprenait parfaitement sa réaction … Elle la comprenait parfaitement puisqu’elle avait eu la même auparavant … Ah … Ce même genre de comportement … maintenant qu’elle le voyait.

La jeune femme quitta le bâtiment, sourire aux lèvres alors qu’elle retournait en ville. Plusieurs têtes se tournaient vers elle, effarées alors qu’elles commençaient à reculer. HUMPF ! Elles avaient peur, n’est-ce pas ? Qu’elles la craignent …

« AAAAAAAAAAAAH ! Tout le monde dans l’enceinte est mort ! TOUT LE MONDE ! »

Il ne fallut que quelques minutes avant que cette voix ne crie pour annoncer la sinistre nouvelle. Elle ? Elle s’était mise assise, ses coudes sur ses genoux, un sourire mauvais aux lèvres. Elle attendait … Elle attendait impatiemment. Elle souffla :

« Appelez-donc le chef de l’Enceinte aux Esclaves … Ranor … Je l’attends. »

« Messire Ranor ! MESSIRE RANOR ! » cria une voix en rentrant dans un bâtiment bondé.

« Que se passe-t-il ? Vous semblez plus qu’effrayés … Ce n’est pas normal. » murmura doucement l’homme de plus d’une quarantaine d’années.

« Vos … Vos hommes sont morts ! Vos hommes sont tous morts ! »

« Qu’est-ce que … » commença à dire l’homme, se relevant de sa chaise, se trouvant dans une taverne en compagnie d’autres personnes.

« Et il y a une femme … qui semble être responsable de cela ! Elle est assise près de la fontaine ! Elle est tachée de sang ! La milice n’ose pas s’en approcher ! »

« Une femme ? A quoi est-ce qu’elle ressemble ? »

« Des cheveux bleus et … »

BON SANG ! Il se leva aussitôt, faisant tomber sa chaise avant de quitter la taverne. Il courut en direction du centre de la place, là où la fontaine y était. Mais pas seulement elle … Il y avait quelqu’un d’autre. Il y avait …

« Sélia ? Qu’as-tu donc fait ? Depuis quand … Est-ce que tu commets ce genre d’atrocités ? Ce n’est pas ton genre. » murmura doucement l’homme avec tristesse.

« Epargne-moi tes remarques stupides, Ranor. Tes hommes m’ont attaqué après une petite menace de ma part. Tu ne pensais quand même pas que j’allais rester là sans rien faire, n’est-ce pas ? » dit la jeune femme en répliquant sèchement, se levant.

« Et pourquoi est-ce que tu as fait cela ? Et pourquoi les as-tu menacés ? »

« Ils ne voulaient pas me dire où tu te trouvais. Dommage pour eux, ils en sont morts. »

« … … … Sélia … Ma fille. Pourquoi de tels actes de ta part ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Donne-moi une explication raisonnable et compréhensible à de tels actes. »

« Tu crois vraiment que j’ai du temps à perd à m’expliquer ? Je n’ai pas que ça à faire ! NON ! Toi … Tu vas me donner ce que je désire. »

« Et qu’est-ce que tu désires exactement au point de tuer des dizaines de personnes ? Tu es peut-être ma fille mais il y a des limites à ne pas dépasser. »

« Ta fille ? Je ne me suis jamais considérée comme cela … La seule personne qui ressemble un tant soit peu à de la famille pour moi n’est plus à mes côtés … par ta faute … et par celles des personnes qui l’accompagnent. »

De qui donc est-ce qu’elle parlait ? Car pour dire des propos aussi durs, c’est qu’il y avait une bonne raison, n’est-ce pas ? Il fixa la jeune femme, celle-ci ayant déjà sorti son épée. Elle … voulait vraiment se battre ou alors, il rêvait ?

« Tu veux savoir ce que je veux de ta part ? TU LE VEUX ? »

« Je n’attends que cela … Bien que tu risques d’être grandement déçue, je le sens. »

« Déçue ? Tu n’as pas intérêt à ce que je le sois … si tu veux finir le restant de ton existence en vie … Oui … »

« Hum … De toute façon, tu sembles déjà avoir décidé de ce que tu comptais faire. »

Il avait sorti ses propres armes, attendant que sa fille unique lui réponde. Elle était la dernière personne de sa famille, elle avait commis un véritable massacre dans ses rangs … Il ne pouvait pas laisser passer cela … et être indifférent. Non … Il ne pouvait pas rester de marbre devant les atrocités commises par sa propre chair.

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