Chapitre 176 : Des comptes à rendre

ShiroiRyu
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Huitième axe : Dans l’enfer qui se prépare

Chapitre 176 : Des comptes à rendre

« Katérina ? Tu ne veux pas venir ? Tu es sûre de ça ? »

« Pas motivée … Tu sais parfaitement que j’ai pas que ça à foutre. Alors tu peux y aller et me laisser tranquille. Tsss … » marmonna la jeune femme aux yeux dorés alors qu’il s’approchait d’elle, caressant sa joue avant de murmurer doucement :

« Est-ce que tu veux que je t’achète quelque chose ou non ? Dis-moi ce que tu veux … »

« Humpf … Je ne sais pas. Tu n’as qu’à décider de toute façon, t’es un grand garçon. »

D’accord, d’accord. Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres. Peut-être qu’il pourrait lui acheter à manger ? Des confiseries ? OH ! Peut-être oui ! Ca serait pas une si mauvaise idée que ça dans le fond ! Il allait faire ça ! Alors qu’il partait avec Loa, l’adolescente aux cheveux rouges vint à ses côtés, disant dans un grand sourire :

« Héros Kéran, j’ai décidé de vous accompagner ! »

… … … Comme elle le désirait ? Sauf que voilà, d’autres personnes virent la suivre, chargées de la protéger. Il poussa un léger soupir désemparé, non pas parce qu’il voulait être seul avec elle, loin de là. Juste qu’il ne voulait pas avoir de soucis. Il passa une main sur son front, gémissant de douleur avant de marmonner à son tour :

« Si vous êtes tous prêts, nous pourrons y aller, d’accord ? Il n’y a aucun problème à cela ? »

Il préférait être sûr mais bon … Il regarda le visage colérique de Katérina, soupirant une nouvelle fois. Qu’elle ne lui lance pas ce regard, il n’avait rien fait de mal hein ? Loin de là même ! Il était zen et calme ! Pas besoin qu’elle s’emporte !

« Bien entendu ! Je vous suis, héros Kéran ! » dit Iyasminé avec amusement avant d’aller prendre son bras entre les siens. C’était quoi ça ? Bon … Ce n’était pas forcément dramatique, loin de là mais … bon … Il était quand même avec Katérina hein ? Et il valait mieux qu’il ne se fasse pas d’idées à ce sujet.

Car bon … Il n’était pas intéressé par la princesse et ce n’était pas possible qu’elle le soit envers lui. Accompagné donc par Loa, la princesse du Dominion Naturel et quelques gardes, ils pénétrèrent à l’intérieur de la ville de taille moyenne, prêts à faire quelques achats. Lorsqu’ils furent dans les rues commerçantes, il se tourna vers Loa, disant :

« Loa … Puisque tu es une femme, est-ce que tu sais ce qui ferait plaisir comme confiseries à une femme ? Enfin … A Katérina ? »

« Kéran, je suis moi aussi une femme ! Tu peux me poser la question hein ? » dit une voix derrière lui. Ah oui ! C’est vrai qu’il y avait aussi Iyasminé. Enfin bon … Il connaissait quand même un peu plus Loa que la princesse, c’est pourquoi il posait la question à elle.

« Hum … Je ne sais pas trop … Il faudrait aller voir dans ce magasin. »

« D’accord ! Je te suis ! » dit le jeune homme, accompagnant Loa avant que la princesse ne dise à son tour, marchant derrière lui :

« Je fais de même ! Je suis sûre que ça pourrait être une très bonne chose, de toute façon. »

Hum ? Ce n’était pas vraiment comme ça qu’il aurait pensé mais pourquoi pas ? Il haussa les épaules, rentrant dans la boutique avant de renifler. Hmm … Bonne odeur … Très bonne odeur même. Il devait le reconnaître, ça l’enivrait à moitié tout ça.

« Je sens que je vais bien me plaire ici. Normalement, avec l’argent … Je pense que ça devrait être possible. Hey ? Qu’est-ce que … »

Iyasminé était déjà en train de regarder des bonbons. Peut-être qu’il pouvait lui faire confiance non ? Il s’approcha d’elle, demandant d’une voix amusée :

« Alors ? Est-ce que tu as fait ton choix ou non ? Tu as trouvé quelque chose d’intéressant ? »

« Ces Teddiursas en guimauve recouverts de chocolat. Ils ont … l’air bons … »

« Tu es une princesse et tu vas me faire croire que tu n’as jamais eu de bonbons ? » dit-il avant qu’elle ne le regarde en hochant la tête positivement. Ce n’était pas parce qu’elle était une princesse qu’elle avait tout ce qu’elle désirait. Après, il était vrai que ce genre de plaisirs … n’était pas à la portée de tout le monde. Il se rappelait lui-même qu’il n’en avait eu que très peu … grâce à Sélia. Mais il en avait eu … Mais pas Iyasminé ? « Bon … Prends ce que tu veux … mais pas trop non plus. Tu ne dois pas avoir mal au ventre. »

« D’accord … héros Kéran. Mais vous me les offrez ? »

« Si vous évitez de le rapporter à Katérina, je pense que je peux le faire. » dit le jeune homme en haussant les épaules, un peu amusé par tout cela.

« Merci beaucoup ! » s’écria l’adolescente avant de l’embrasser sur la joue, commençant déjà à fouiller parmi les différentes confiseries. Il passait du tutoiement au vouvoiement dès l’instant où elle disait le mot « héros ». A côté de cela, il voyait Loa qui rigolait.

« Vraiment … Kéran … Quand Katérina disait que tu faisais la cour à la princesse du Dominion Naturel, je ne pensais pas que cela était fondé. »

« Je ne fais rien du tout, ne t’y mets pas non plus ! Tu sais parfaitement que ce n’est pas le cas ! S’il te plaît … Ne commence pas toi aussi. D’ailleurs, tu as choisi quoi ? Moi … Je ne sais toujours pas quoi prendre. »

« Essaye de voir ce qui lui conviendrait. Tu as le choix. »

Mais le choix dans quoi ? AH ! Le sucre d’orge ! Ca peut être pas mal pour elle non ? Ensuite … Hum … De la guimauve ? Il n’était pas sûr … Peut-être du chewing-gum. Oui … Surement ça ! C’était la meilleure idée ! C’était une excellente idée ! Il allait prendre quelques sucettes, le sucre d’orge mais aussi des chewing-gums ! Voilà … Enfin pour lui … Il n’était pas sûr de ce qu’il devait prendre. Bon, de toute façon, c’était pour Katérina et rien d’autre.

Après une bonne vingtaine de minutes, les trois personnes sortirent du magasin, Kéran avec son sachet de bonbons à la main, la princesse étant plus qu’heureuse et joyeuse. Il fallait dire qu’ils n’avaient pas été accompagnés par les soldats de la princesse.

« Princesse … Qu’est-ce …Vous savez que ce genre de … »

« J’ai décidé de les lui acheter. Tant qu’elle n’en abuse pas, elle ne se fera pas mal au ventre. » coupa aussitôt le jeune homme lorsqu’une femme prit la parole après qu’ils furent revenus vers eux, les soldats ayant fait les courses.

« Vraiment … Princesse … Vous exagérez ! Heureusement que cet homme est là ! »

« Exactement ! » déclara la princesse en rigolant, avalant un morceau de guimauve.

… … … Il n’était pas sûr que ce soit une bonne idée au final. Enfin, ce qui était fait était fait maintenant. Il regarda l’adolescente qui lui souriait alors qu’il était maintenant temps d’y aller. D’ailleurs, Loa aussi avait pris quelques confiseries mais qui marchaient pour les pokémons. Lui-même avait choisi des sucettes glacées pour Sarène. Il ne pouvait faire que cela de toute façon. Sarène méritait bien une petite douceur.

« Je suis des fois un peu trop gentil sur les bords. »

« Mais c’est ça qui te rend exceptionnel, Kéran. » dit la princesse Iyasminé sans même le vouvoyer sur le coup. Elle eut quelques rougeurs, murmurant quelques excuses par rapport à ses paroles et à sa conduite loin d’être exemplaire. Il expliqua que ce n’était pas bien grave.

Lorsqu’ils allèrent retrouver les autres, ce fut pour une mauvaise surprise, une très mauvaise surprise. Le Noctunoir … Le Noctunoir était là et il voyait les soldats du Dominion Naturel qui protégeaient Katérina en l’entourant. Le Noctunoir se tourna vers Kéran, pestant :

« Tsss …Visiblement, je suis arrivée un peu trop tard. Dommage… Je voulais m’amuser … Mais nous pouvons toujours y arriver, n’est-ce pas ? »

« Pas si je m’en mêle. » rétorqua Kéran, sortant aussitôt Swar. Enfin non … Son épée. D’ailleurs, Swar n’avait pas beaucoup parlé aujourd’hui. Il allait devoir lui parler.

« Pas maintenant, Kéran. Il y a des choses plus importantes. »

La voix en lui voulait le rassurer mais il ne l’était vraiment qu’à moitié donc bon … Pour l’heure, il fallait surtout retrouver Katérina ! Il courut en direction de la jeune femme, celle-ci étant à genoux, parcourue par les tremblements.

« Katérina … Je suis là … Je suis là … Ne t’en fait pas, d’accord ? »

« Ké… Kéran … Je … Ah … Tu es de … retour … Je … »

Elle était un peu perturbée et il pouvait le comprendre. Voilà pourquoi il voulait qu’elle le suive lorsqu’il rentrait dans une ville ! Il voulait qu’elle reste auprès de lui au cas où ! Pour que tout cela ne se répète pas ! Il ne pouvait pas la laisser seule avec le Noctunoir ! Il en était hors de question ! Il allait la protéger ! Comme il devait le faire !

Ailleurs, dans une cité aux nombreux habitants, une femme aux cheveux bleus, en armure grise, s’était mise à marcher en direction d’un imposant bâtiment. Sans même ne serait-ce que se retourner, la jeune femme pénétra à l’intérieur.

« Ma… Mademoiselle Sélia ? Le chef Elian vous attend. Je vais le prévenir de votre arrivée. Si vous voulez bien patientez … »

Patienter ? Elle n’avait que cela à faire de toute façon. Elle hocha la tête positivement, attendant donc que l’on aille chercher Elian. Il allait surement la réprimander pour ce qu’elle avait fait mais qu’importe … Ce qui était … fait était fait.

« Comment est-ce que tu te sens, Sélia ? » demanda une voix en elle.

« Comment devrais-je me sentir exactement à ton avis ? »

« Je ne faisais que poser cette question avec innocence et rien d’autre. Je ne pensais pas que cela irait te perturber, j’en suis désolée. »

« … … Ne profère pas de mensonges, je n’ai pas à penser à cela. Si tu n’avais pas ouvert la bouche, je l’aurai déjà complètement oublié. Mais il a fallu que tu me le rappelles … que je me rappelle de lui … que je me rappelle d’elle. C’est ce que tu voulais ? »

« N… Non … Pas du tout, je peux te le promettre, Sélia. »

Qu’elle le promette ou non, elle n’en avait rien à faire. Rien du tout même. Ca ne l’intéressait pas le moins du monde. Elle fronça les sourcils avant de fermer les yeux. Qu’Elian lui dise ce qu’il avait à dire et voilà … Comme cela, tout sera réparé.

« Le maître de la Sainte Alliance vous attends, mademoiselle Sélia. » déclara la femme à l’accueil qui était parti le prévenir.

« Je connais le chemin, pas besoin de me guider. » répondit Sélia avec lenteur, passant à côté de la femme sans même s’y intéresser plus longtemps.

Elle allait voir ce qu’Elian lui voulait. C’était à cause du meurtre qu’elle avait fait non ? Ou alors du massacre gratuit ? Elle … ne regrettait pas. Elle ne regrettait rien du tout. Ce qui était fait … était fait. Ce qui était fait … était accompli.

« … … … Sélia, après tout cela, il faudra que tu ailles te reposer d’ailleurs. »

« Je n’ai pas sommeil … et je n’ai pas envie de dormir. »

« Ce n’est pas ce que je veux entendre de ta part, Sélia. C’est pour ta santé. Il faut quand même que tu ailles dormir quand tu le pourras. »

Oui, oui … Un jour, peut-être. Elle arriva jusqu’à la double porte emmenant à la salle où l’attendait Elian. Elle se présenta face aux deux gardes, l’un des deux ouvrant la double porte pour qu’elle puisse pénétrer à l’intérieur. Encore sans un regard, elle pénétra à l’intérieur jusqu’à arriver en face de l’homme qui dirigeait la Sainte Alliance.

« Oui ? Je pense savoir pourquoi je suis convoquée. »

« Cela nous fera gagner un temps très précieux, Sélia. Néanmoins, il est normal que je demande quelques explications à ce sujet, n’est-ce pas ? »

« … … … Et qu’est-ce que vous voulez comme explications au sujet de quoi ? »

Elle n’allait pas jouer à ce petit jeu très longtemps, loin de là. Elle voulait juste éviter qu’il ne l’ennuie plus que nécessaire, voilà tout. Elle fixa Elian, celui-ci poussant un soupir :

« Est-ce que tu as une bonne explication à cela ? Rien que le fait que tu n’aies pas prévenu au sujet de ta relation par rapport au chef de l’Enceinte et … »

« Il était mort pour moi à cette époque … Il l’est définitivement maintenant. »

« Ce n’est pas vraiment là où je voulais en venir, Sélia. Quel autre secret caches-tu ? »

« Aucun … Mais si ce n’était que cela, j’aimerai aller me reposer. »

Une très bonne excuse que venait de lui fournir Hyathéna, il fallait le reconnaitre. Néanmoins, Elian ne semblait pas de cet avis, finissant par se lever avant de se mettre à faire les cent pas.

« Sélia … Ce n’est pas vraiment une réponse digne de ta part. Que s’est-il passé réellement là-bas ? Même si tu as éliminé un … problème … »

« Cela reste mon père et cela m’a exténué plus que je ne le pensais. C’est pourquoi je pensais aller me reposer si vous me le permettiez. »

« … … … Je ne peux pas te le permettre. Il faut que l’on discute plus longuement de toute cette histoire. Je n’ai pas l’impression que tu comprends le réel problème dans tout cela. »

Elle le comprenait mais elle n’en avait vraiment rien à faire de cet homme. Pour l’heure, même si Elian était le chef de la Sainte Alliance, elle le trouvait exaspérant. Elle n’avait pas que ça à faire, surtout pas ! Alors qu’il la lâche !

« Et qu’est-ce que je suis sensé comprendre réellement ? Maintenant que l’Enceinte aux Esclaves n’a plus de chef, on peut considérer qu’elle est morte. »

« Tu as coupé la tête de l’organisation … mais maintenant ? Qu’est-ce que les membres vont faire ? Quitter l’Enceinte ? Chercher le pouvoir ? Ou alors commettre les pires folies et absurdités maintenant qu’ils n’ont plus de chef ? »

« Ils savent qu’ils sont dans une position de faiblesses, ils ne feront pas une telle imbécilité. »

« Méfie-toi TOUJOURS des personnes qui sont en position de faiblesse, ce sont les plus dangereuses. » rétorqua Elian.
Et alors ? Qu’est-ce que cela changeait réellement pour elle ? Où est-ce que l’homme voulait en venir ? Elle était lasse … mais à cause de lui. Elle n’avait pas de compte à rendre.

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