Chapitre 191 : Apprendre à mieux se connaître

ShiroiRyu
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Chapitre 191 : Apprendre à mieux se connaître

« A quoi ressemble Giratina, tu peux me le dire ? »

Ce fut la première question qu’il posa après qu’Elyséa fut réveillée. Oh … Bien entendu, il n’était pas sûr qu’elle lui réponde, loin de là même. Mais néanmoins, la femme en lui murmura après quelques secondes, comme si elle avait cherché à se souvenir :

« Un long corps comme ceux des Arboks. Tu dois connaître ces pokémons à force non ? Sauf que sa peau est grise avec des rayures noires et rouges. Il a aussi des ailes noires assez décharnées … mais je crois qu’il possède une autre forme. Il a aussi une sorte de couronne dorée sur le sommet du crâne. Bref, je ne peux pas t’aider bien plus à ce sujet. »

« Je pense que c’est déjà beaucoup ce que tu as fait. Merci beaucoup, Elyséa. »

« De rien … Kéran. Mais … Par rapport à ce matin … Ne refait plus jamais ça. »

« Je sais, je sais … Pfff … Ne t’en fait donc pas à ce sujet. Je me suis à peine éloigné de quelques mètres, je n’allais quand même pas mourir pour si peu. »

« JE NE PLAISANTE PAS, KERAN ! Tu aurais pu mourir justement ! »

Quand même pas. Elle exagérait un peu, n’est-ce pas ? Justement, on ne dirait pas. Car il sentit son cœur se serrer plus fortement dans sa poitrine. Comme si on le pressait avec violence. AAAAAAAH ! Ca faisait mal ça ! TRES MAL !

« Et ce n’est que … le début de tes souffrances, Kéran. Si je quitte ton corps, ça sera bien pire, est-ce bien compris ? Ecoute sagement … ce que je te dis. »

« C’est bon … C’est bon … J’ai compris … J’ai vraiment compris. »

« Non … Tu n’as pas compris. Tu cherches à échapper à la discussion, Kéran. »

Oui mais non ! Qu’elle ne lise pas dans ses pensées, s’il te plaît ! Ce n’est pas ce qu’il voulait dire ! RAAAAAAAAH ! Il détestait vraiment ça ! Il détestait plus que tout ! C’était vraiment un truc horrible que de se faire parcourir ses pensées par autrui ! D’ailleurs, ça l’énervait encore plus que le reste ! Qu’elle arrête !

« Tu n’as pas besoin de te mettre dans tous tes états … Kéran. Par contre, je te conseille une chose … Regarde donc Katérina. »

Qu’est-ce qu’il y avait avec elle ? Il ne lui avait pas encore réellement pardonné à cause de tout ça. Elle s’était faite des idées et ils n’avaient rien fait tous les deux. Mais à côté, il était vrai que Katérina semblait rayonnante de bonne humeur. Bon en même temps, elle avait toujours ses paroles très franches … mais elle semblait aller bien mieux.

« … … … Pourquoi est-ce que tu veux que je vois ça ? »

« … Elle semble aller bien mieux. Pourquoi n’essayerais-tu pas de faire la paix avec elle ? » dit la voix d’Elyséa en lui alors qu’il ne savait pas trop si cela était une bonne idée.

Faire la paix ? C’est tout ce qu’il voulait ! Mais il n’était pas sûr que ça soit facile … Enfin, aussi facile que ça. Néanmoins, il devait tenter sa chance. Avec lenteur, il s’approcha de Katérina, celle-ci se tournant vers lui, fronçant les sourcils.

« Bonjour … Katérina … Tu as bien dormi ? » demanda-t-il, trouvant son approche complètement ridicule et pathétique, ce qui n’échappa pas à la femme aux cheveux argentés.

« Ouais … Ouais … J’ai bien dormi … On va dire ça … Et toi ? T’étais encore dans les bras de ta greluche pendant ton rêve ? »

« Je … Enfin … Comment dire … Ce n’est pas exactement comme ça que …. »

« Que quoi ? Qu’est-ce que tu veux baragouiner encore ? »

« Tu es très belle ce matin, voilà tout ! C’est juste ça que je voulais dire ! Enfin, tu es encore plus belle que d’habitude, c’est aussi simple que ça ! »

Pfff ! Pourquoi est-ce qu’il était aussi embarrassé à cause de toute cette histoire hein ? Pourquoi ? Pfff … Et Katérina n’allait surement pas l’écouter, il le savait parfaitement ! Il le savait puisque c’était toujours ainsi avec les filles ! Pfff …

« Mer … ci ? C’est ça que je devrais dire, n’est-ce pas ? Enfin, je pense. »

« Enfin … Si tu le dis … Je pense te croire. Mais je le pense réellement surtout. »


S’il le disait. Ce n’était pas pour ça qu’elle allait … AIE ! Et zut ! Quoi encore ?! Qu’est-ce que Dumas… Enfin non … Hodan lui voulait ?! Dans la tête de la jeune femme, la voix de l’homme aux cheveux blonds se fit entendre :

« Tu ne remarques pas qu’il tente de faire la paix ? Alors accepte cela au lieu de rester sur tes idées. Il veut se faire pardonner et … »

« Et après ce qui s’est passé hier soir, tu crois que je vais accepter ? De toute façon, je te préviens, j’ai clairement pas envie de perdre mon temps avec bêtises. Il a fait le con et je suis pas prête à accepter un type qui va coucher avec d’autres femmes. »

« Est-ce qu’il te donne l’impression d’avoir couché avec Elyséa ? » rétorqua la voix en Katérina, celle-ci grognant légèrement.

« Il a surtout une belle tête de vainqueur … donc de con. »

« Katérina, vas faire la paix avec lui au lieu … et maintenant … Ne m’y oblige pas. Tu ne peux pas le laisser seul et désemparé de la sorte. »

« Seulement si tu acceptes ce que je t’ai dit hier. C’est clair ? Il est hors de question que … »

« As-tu un peu réfléchit à ce que tu me demandes ? A ce que tu proposes ? » déclara Hodan alors qu’elle haussait les épaules. Elle semblait n’en avoir rien à faire. Ce n’était pas une question de prendre ou à laisser, loin de là. « Et si Kéran apprenait cela ? »

« Et qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? C’est dessiné sur son visage qu’il fait des trucs avec elle ! Je sais pas pour quelle raison mais il est hors de question que je la laisse se l’accaparer même si ce n’est que dans ses rêves ! »

« … … … Est-ce que tu fais réellement ça pour lui ? »

« Mais putain ! C’est si dur d’y réfléchir quoi ? SINCEREMENT ! Suffit juste de se dire que si un jour, lui et moi, on doit … »

On doit quoi ? Il tenta de lire dans les pensées de la jeune femme mais le mental de Katérina l’en empêcha. Après toutes ces années à le détester, elle arrivait facilement à bloquer son esprit et à empêcher Hodan de le lire.

« Katérina ? Enfin … Je … » bredouilla une voix qui la fit sortir de sa rêverie. Kéran était là, se triturant les doigts comme le ferait un gamin d’une dizaine d’années qui avait commis une bêtise envers la fille qui l’aimait. Il ne manquait plus que le petit bouquet de marguerites.

« … … … Connard. » souffla Katérina, s’approchant de Kéran et s’agrippant à lui. Elle rapprocha son visage à quelques centimètres de lui, le jeune homme murmurant :

« Pardon … Je ne voulais pas te faire souffrir. Vraiment pas … Je te le promets. »

« … … … De qui est-ce que tu te fous ? C’est pas en traînant avec une garce en toi que tu me feras croire ça. Alors bon, arrête ton char, ça ne marche pas comme ça avec moi. »

« Et moi ? Qu’est-ce que je devrais dire hein ? T’es accompagné par un roi, rien que ça ! Enfin, un type avec des cheveux blonds, beau gosse, qui a été élevé par les dragons ! Rien que ça, oui ! Alors bon, j’ai pas de leçon à recevoir ! »

Voilà qu’il la repoussait maintenant, s’éloignant avant de mettre les mains dans les poches. Quel idiot. Il s’était promis de ne pas s’énerver et voilà le résultat. Il s’était encore disputé avec elle. Comme d’habitude quoi … Comme d’habitude … Il n’était pas capable de se contrôler. Il n’était qu’un imbécile notoire.

« … … … Kéran, tu n’étais pas obligé de le lui dire en face. »

« Je n’avais pas le choix, Elyséa ! Je n’avais pas le choix ! Elle continue de t’insulter ! »

Et à cause de tout cela, il n’était même plus motivé à parler avec les soldats, Loa ou tout simplement la princesse Iyasminé. Sans un mot, il accélérait le pas, ignorant tout le monde, la tête baissée et dirigée vers le sol.

« Hum … Je ne pensais pas voir cela chez Kéran un jour. »

« Tsss … Il fait encore le malin mais il commence vraiment à m’énerver à se comporter comme un imbécile notoire ! Il n’arrive pas à comprendre quoi dans la vie hein ?! »

« Un imbécile notoire ? Qui donc a montré de la jalousie au départ, Katérina ? Qui a agressé l’autre ? Essaye un peu de te calmer, cela sera bien mieux. »

« … … … Tsss … J’ai jamais été douée pour ça de toute façon. Bon ! T’as compris ce que je voulais faire avec toi ? On va baiser comme des chiens ! »

« Alors que Kéran est jaloux de moi ? Est-ce que tu comprends cela ? »

« Je le comprends parfaitement et je m’en bats les couilles que tu m’as rajoutées en me sauvant. Maintenant que je sais à quoi tu ressembles, tu vas pouvoir m’aider. » répliqua Katérina avec une certaine véhémence dans ses paroles.

« … … … T’aider à quoi ? » demanda calmement l’être en elle.

« Tu vas m’aider, c’est tout ! On va forniquer tous les deux ! Et puis, ça te dégorgera le poireau, au moins mentalement. Comme ça, quand tu retrouveras ta petite sœur, tu pourras t’occuper d’elle réellement. Elle n’est pas belle la vie ? »

« Je t’ai déjà déclaré qu’il n’y a rien de cela entre moi et Hyathéna. » murmura calmement Hodan alors qu’elle éclatait de rire intérieurement.

« Ouais, ouais … Bien entendu. De toute façon, ça va être donnant-donnant. »

« Donnant-donnant ? Où est-ce que tu veux en venir, Katérina ? Exprime-toi mieux. »

« Tu baises, je baise, chacun va apprendre à mieux se connaître et ça va me permettre de remettre en pratique toutes mes tactiques sexuelles. Ou alors, tu serais dégoûté par le fait que tu m’aies rajouté une bite et des couilles ? »

… … … C’était une proposition intrigante, vraiment très intrigante de la part de Katérina. Elle relâcha légèrement sa protection mentale, lui permettant de lire dans ses pensées. Et il fut … étonné d’apprendre cela. Elle considérait qu’il devait surement être un bon coup et que de toute façon, tant que c’était dans les rêves, il n’y avait rien à craindre.

… … … Coucher avec la fille qu’il possédait depuis des années ? Il était vrai qu’en raison de la perversité de la jeune femme qui s’accentuait au fil des années, il ne pouvait pas rester … sans réaction mais quand même … Ce n’était pas la même chose. Et surtout, il avait une certaine droiture et fierté personnelle.

C’était pourquoi il n’avait jamais touché à Katérina. Il savait que bon nombre de spectres ou créatures ténébreuses s’amusaient à cela, simplement pour se distraire ou tout simplement parce qu’ils pouvaient laisser libre court à leur perversité naturelle … mais ce n’était pas son cas. Loin de là même.

« Est-ce que je peux y réfléchir, à cette proposition, Katérina ? »

« Ouais, ouais … Toute façon, si tu veux pas, tu veux pas. Je ne vais pas te violer non plus hein ? J’en suis pas dans ce cas de figure. »

« … … … Même si cela fut dit sur le ton de la plaisanterie, ce n’est pas drôle. »

« Ah ? Tu croyais que je l’étais ? Bon … Ben, réfléchis-y. »

De toute façon, maintenant, ce n’était plus à elle de suivre tout cela. C’était à Hodan de choisir si oui ou non … Il allait accepter. Quelques mètres plus loin, le jeune homme fut parcouru par un grand froid, Elyséa demandant :

« Qu’est-ce qui se passe, Kéran ? Ca n’a pas l’air d’aller. »

« Je … Je ne sais pas … J’ai senti comme un frisson qui montait en moi. »

Il se retourna, remarquant le sourire de Katérina bien qu’il savait qu’il n’était pas vers lui. Pourquoi est-ce qu’il se faisait du mal à penser de la sorte ? Pourquoi est-ce qu’il sentait que quelque chose se tramait sans même que …

« Tu te fais du souci pour rien, Kéran. Tu te causes des problèmes. »

« Je me les cause car je suis anxieux, très anxieux, tu ne le serais pas, toi ? Si tu aimais quelqu’un mais que tu as l’impression que qu’importe ce que tu fais, cette personne s’éloigne sans même que tu ne puisses régler la situation ? »

« Je ne sais pas … Je n’ai jamais aimé, je crois. »

Elle croyait ? Elle n’en était pas sûre Mais qu’est-ce … qu’il pouvait faire pour l’aider ? Car il avait l’impression qu’Elyséa bloquait une partie de ses souvenirs pour s’empêcher de s’en rappeler. Oui … Il ne la connaissait pas complètement, contrairement à ce qu’elle voulait lui faire croire … mais en même temps, il n’était pas sûr qu’elle veuille lui faire croire ça.

« Kéran, je n’ai vraiment rien à te cacher. Ce n’est pas ce que je veux … »

« Je le sais parfaitement … Mais peut-être est-ce que tu sais pourquoi tu ne t’en rappelles pas ? Enfin … Pourquoi il semblerait que tu aies perdu une partie de tes souvenirs ? »

« Pas le moins du monde … Loin de là même, Kéran. Pardon. »

« … … Ne t’excuse pas le moins du monde, Elyséa. »

Ce n’était pas de sa faute … Mais il était sûr d’une chose : son épée était en partie responsable de cela. Voilà … Il fallait deviner d’où venait son épée. Enfin non ! Pas deviner ! Se le rappeler ! Voilà tout !

« Elyséa ! Dès ce soir, pendant que je rêve, je veux que l’on se mette à étudier mon épée et celle que tu possédais, d’accord ? »

« … … … Comme tu veux. Cela ne me dérange pas et au moins, tes pensées seront occupées vers autre chose … que ce que je pense. Voilà tout. »

Ce qu’elle pensait ? C’était la même chose que lui. Il était en train de perdre Katérina. Il devait envisager le pire … mais il irait se battre pour cela. Il irait se battre pour Katérina, il avait commencé maintenant, il n’allait pas arrêter ! Katérina … Il fallait que la jeune femme lui fasse confiance … mais surtout lui ouvre son cœur. Et pour l’heure, visiblement, il avait l’impression que c’était loin d’être le cas.

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