Chapitre 228 : Un manque de confiance

ShiroiRyu
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Chapitre 228 : Un manque de confiance

« Tu es sûr de toi, Kéran ? Tu ne veux vraiment pas … »

« Je veux bien dormir dans la même chambre mais il est hors de question que ça soit dans le même lit. Je ne suis plus un enfant. Et surtout, en vue de ce que tu peux … »

« Faire ? Je ne vais pas te sauter dessus, tu sais ? Si tu veux que l’on s’aime, on s’aimera. »

« Mais je ne veux pas de rapports sexuels. Je suis fidèle ! Et après ce que tu as fait, il faut déjà que je recommence à t’apprécier avant tout le reste. »

« Je prendrai tout mon temps pour cela. Je serai patiente, très patiente même. » murmura la femme aux cheveux bleus alors qu’il la voyait retirer ses vêtements. Aussitôt, il détourna le regard, Sélia reprenant : « Tu peux m’observer, tu sais ? Je n’ai plus rien à te cacher. »

« Non et non ! Auparavant, ça n’aurait pas été aussi dérangeant, enfin, un peu … Mais là, je ne vais pas regarder une autre femme ! »

« Comme tu le désires … ou justement, ne le désires pas. »

Elle murmure cela avec une certaine tendresse avant de s’enfouir dans les couettes de son lit. Il fait de même de son côté, tremblant un peu à l’idée de savoir Sélia à ses côtés. Vraiment … Il n’aime pas ça, pas ça du tout même. Pas du tout même ! Mais … Il allait trouver le sommeil très rapidement, surement épaulé par Elyséa.

Mais ici … Rien du tout … Rien de rien même …. Il n’avait pas l’impression qu’Elyséa et lui rêvaient comme à son habitude. C’était étrange. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il se déplaçait dans le vide obscur de ses pensées mais rien n’y faisait. Il ne voyait pas Elyséa. Par contre, pendant qu’il rêvait, il sentait quand même une certaine difficulté à se déplacer dans le monde « réel » comme il aimait le penser. Pourquoi ? Qu’est-ce que … Sélia ! Elle n’était quand même pas venue dans son lit ! Il devait se réveiller !

Et il se réveilla … Sauf que Sélia était toujours dans son lit. Mais alors … Il … Qu’est-ce que … Ca voulait dire exactement ? Elyséa ? Elyséa était là. Elle était en train de dormir paisiblement contre lui. Enfin … Elle avait ses cheveux blancs autour de son visage et qui en cachait une partie mais pas que ça. Elle était là ? Pourquoi est-ce qu’elle était sortie ? Il devait la réveiller ? Il était anxieux, vraiment anxieux … surtout qu’elle portait son marcel blanc et son pantalon noir comme à son habitude. Mais pourquoi ?

« Ely … » commença-t-il à dire avant de s’arrêter dans ses paroles. Elle gesticula légèrement dans le lit et il sentit ses pieds contre les siens.

Bon … D’accord, il comprenait parfaitement ce que ça voulait dire. Avec tendresse, il alla remettre correctement la couverture jusqu’à ses épaules, se plaçant bien en face d’elle. Oh … Il était plus petit qu’elle mais dans un lit, ce n’était pas si visible que ça. Elyséa était là ? En train de dormir ? Et bizarrement, il n’avait plus tellement envie de rêver. Sans elle à l’intérieur de son corps, il se sentait un peu … vide … mais en même temps, il reconnaissait amplement que l’avoir à ses côtés … dans la vie réelle, c’était plaisant. Mais quand même, comment est-ce que cela se faisait-il … qu’elle soit là ?

Bien qu’il fût à moitié conscient, pendant la nuit, il posa ses mains sur les épaules d’Elyséa, gardant pourtant les yeux fermés. La tête de la femme aux cheveux blancs juste un peu sous la sienne, il … appréciait son parfum. Enfin … C’était bizarre mais son odorat appréciait grandement ce qu’il sentait.

Elle était quand même … malgré sa taille assez grande, plutôt maigre. Elle avait pourtant des muscles mais en même temps, elle n’était pas pour autant faite comme une montagne. Non, elle était très bien comme elle était maintenant. Il n’y avait pas besoin de changement. Finalement, il arriva à sombrer définitivement dans le sommeil, s’endormant complètement, rêvant de choses dont il ne se souviendrait surement pas le lendemain.

Et le lendemain était arrivé rapidement. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il n’y avait plus personne dans ses bras. Etait-ce peut-être un rêve ? Une illusion ? Surement. Il soupira tout en mettant une main devant sa bouche. Dans ses pensées, il murmura :

« Elyséa ? Est-ce que tu es réveillée ? »

« C’est le cas, Kéran. Que se passe-t-il ? Tu sembles soucieux. »

« Non rien … De bien important. Ne lis pas mes pensées, je n’ai pas envie de les bloquer. Si vraiment, il y a un problème, je … »

« Kéran, j’ai dormi avec toi cette nuit. »

Elle avait coupé la parole au jeune homme, celui-ci restant interdit, assis dans le lit. Ce n’était donc pas son imagination ? Un rêve ? Il voulut reprendre la parole mais ce fut elle qui continua, murmurant d’une voix douce :

« Je voulais voir … ce que cela faisait en vrai. Les rêves ne sont pas la réalité. «

« Pourquoi est-ce que tu me dis cela ? Est-ce que je peux savoir ? Si ça ne te dérange pas trop d’en parler, bien entendu. Je suis à ton écoute. »

« A mon écoute ? Qu’est-ce que tu racontes donc ? J’ai fait cela sur le moment, je n’avais aucune intention malsaine, j’espère que tu t’en doutes. »

« Ce n’est pas … de ça dont je veux parler. Tu parles que les rêves ne sont pas la réalité. Pourquoi est-ce que tu dis ça, Elyséa ? »

« Kéran … Peut-être que tu idéalises trop la femme que tu aimes. »

« Non … Katérina est vraiment une peste sur certains points. Je le reconnais parfaitement … Donc tu te trompes lourdement à ce sujet. »

« Alors, tu idéalises trop ta relation avec elle. Je tenais à te le signaler. »

« Mais en quoi est-ce que cela te dérange réellement ? Réponds-moi sincèrement. » murmura le jeune homme aux cheveux argentés. Pourquoi est-ce qu’elle parlait de ça ? Pourquoi est-ce qu’elle évoquait une telle chose maintenant ? Il avait besoin de savoir.

« Ca ne me dérange pas … personnellement. Kéran, je pense à toi. »

« Penser à moi ? Mais si cela me rend heureux d’être avec elle, pourquoi ne pas me laisser ? »

« … … … Kéran. » murmura la femme aux cheveux blancs en lui.

Mais rien d’autre. Il voulait … tellement d’explications de la part d’Elyséa mais il n’allait rien obtenir du tout. Pourquoi est-ce qu’elle ne s’exprimait pas plus clairement ? Qu’elle lui parlait plus franchement ? Les yeux dans les yeux ?

« Kéran ! Tu es donc réveillé ! Il était temps ! »

Finalement, Sélia avait tourné sa tête vers lui alors qu’elle était restée couché dans son lit. Elle se redressa à son tour et aussitôt, il eut une violente rougeur au visage, détournant celui-ci. Que … Qu’est-ce qu’elle faisait complètement nue sous les couettes ?! Il posa une main sur son nez, bredouillant quelques mots :

« Rhabille-toi au lieu ! Et vite ! C’est compris, Sélia ?! »

« Pourquoi faire ? Je vais aller me laver. Tu peux venir aussi, Kéran. Comme au bon vieux temps, n’est-ce pas ? Je trouve cela plutôt … bon … Enfin, une bonne idée ! »

« Non merci. Tu peux y aller, je viendrai ensuite. »

« Quand je serai encore dedans ? » dit-elle dans un sourire tendre.

Il fit un geste négatif de la main comme pour lui dire de partir. Mais maintenant, il savait le problème … Il savait pertinemment le problème qu’il avait actuellement. Il était trop méchant envers Sélia, c’était bête.

« Pardon Sélia mais non, je ne veux pas. Je ne suis pas prêt à cela. »

« Oh … Ça ne fait rien, je comprends. Comme je te l’ai dit, je serai parfaitement patiente. »

Il entendit les draps qui tombaient alors que des pas montraient qu’elle se rapprochait de lui. Deux lèvres se posèrent sur sa joue droite avant qu’il ne rouvre les yeux. AH ! QUEL IDIOT ! Ce qu’il voyait devant lui, c’était … C’était … Une forte bouffée de chaleur vient l’envahir alors que devant ses yeux … Il … Il pouvait voir … Il pouvait voir la poitrine de Sélia qui se balançait. Comme elle était plus grande que lui et qu’elle s’était penchée, il avait bel et bien devant les yeux … NON !

« Sélia ! Pars vite te laver ! S’il te plaît ! »

« Oh ? Est-ce que j’aurai provoqué une réaction … sur ton corps ? »

Elle alla s’asseoir sur le lit mais il avait déjà refermé les yeux, la repoussant faiblement. Lorsqu’elle tenta de le toucher en bas de son ventre, il repoussa sa main, lui murmurant de ne pas continuer. Il sentit ses lèvres toucher sa joue une nouvelle fois avant qu’elle ne parte. Il avait honte … Il avait honte de son corps … Il avait honte d’avoir des pensées impures pour celle qu’il considérait comme sa sœur. Comment est-ce qu’il pouvait avoir une telle idée ? Il avait honte, tellement honte. Il commença à sangloter. Il ne voulait pas trahir Katérina, pas du tout même. C’était impossible, c’était monstrueux ! Elle ne méritait pas ça après tout ce qui s’était passé chez elle.

Il s’en voulait terriblement. Posant une main sur son cœur, il le sentait battre à deux cents à l’heure. Il était anxieux, tellement anxieux. Il devait faire comprendre à Sélia qu’il n’y avait pas de place dans sa vie amoureuse pour elle. Peut-être qu’en lui expliquant clairement la situation, elle allait comprendre ? Il ne pouvait qu’espérer cela. Oui … Il ne pouvait qu’espérer cela et rien d’autre.

« Kéran … Tu n’es qu’un idiot. »

Il entendit un reniflement dans son être intérieur comme si … quelqu’un allait se préparer à pleurer. Elyséa ? Il regarda autour de lui, un peu inquiet. Pourquoi est-ce que … il se sentait mal mais pour autre chose ? Est-ce qu’Elyséa partageait sa tristesse ? Ca serait normal … Elle était si proche de lui. Et même si elle détestait Katérina, elle aussi … Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être triste n’est-ce pas ? C’est pour ça qu’elle …

« NON ! Ce n’est pas pour ça espèce d’écervelé ! Je ne veux pas que tu foutes ta vie en l’air à cause d’une femme, voilà tout ! Pas comme la dernière fois ! Je … »

Plus aucun mot de la part d’Elyséa. Il avait entendu sa voix colérique et parcourue de trémolos. Comme ils étaient rares les moments où elle s’emportait. Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? La dernière fois ? Foutre sa vie en l’air ? A cause de Katérina ?

« Elyséa, il faut vraiment que l’on parle tous … »

« Je ne veux pas discuter avec toi, c’est aussi simple que ça ! Voilà tout ! Ne m’adresse plus la parole ! Tu ne fais plus aucun effort ! Tu préfères juste croire en ce que tu vois ! Tu ne laisses jamais parler ton cœur ! JAMAIS ! »

« Mais qu’est-ce que tu racontes … Tu dis n’importe quoi, tu n’as pas l’air d’aller bien. Pas bien du tout. Tu veux que l’on … »

« J’ai dit non ! ET NON ! Laisse-moi tranquille ! »

« Mais qu’est-ce qu’il y a ? Ça ne va pas ? Attends, fais-moi dormir ! On vaa voir une conversation, toi et moi ! Si tu ne me fais pas … »

« Dormir ? Tu ne dormiras pas … tant que je n’ai pas sécurisé le tout. Tu ne dormiras plus jusqu’à ce que tu comprennes la situation ! Voilà tout ! »

« Kéran ? Je t’entends parler à voix haute ! Qu’est-ce que tu dis avec Elyséa ? Ne vous bagarrez pas ! Sinon, je viens te chercher et t’emmener ! »

Il lui répondit par la négative Elyséa n’allait pas le laisser dormir ? Elle ne pourrait rien faire contre ça ! Qu’Elyséa se comporte comme une femme … normale, il n’était pas habitué, pas du tout même. Il avait l’impression que sa meilleure amie, sa confidente, son … Non … Que juste Elyséa faisait la tête pour une raison inconnue.

« HAHAHA ! J’ai trouvé finalement la solution ! Elle était si simple ! »

Katérina s’exclama avec joie alors qu’elle était en train de marcher avec Loa au beau milieu d’un chemin. Pendant toute la journée, elle avait réfléchit à la solution. A une solution tellement simple qu’elle était pourtant évidente.

« Je vais tuer des dragons et ensuite dévorer leurs chairs ! COMME ELLE ! »

« JE T’EN EMPÊCHERAI ! » hurla une voix en Katérina, la paralysant aussitôt et lui arrachant un cri de douleur avant qu’elle ne s’effondre au sol.

« Qu’est-ce que tu fous bordel ?! Ca fait horriblement mal là ! »

« Ce que j’ai fait ? Je t’ai calmé aussitôt après les bêtises que tu viens de dire. Ne recommence plus jamais, c’est compris ? Ou je risque de devenir très violent. »

« Et je suis censé la battre comment ?! Elle a des pouvoirs issus de votre foutue race ! Ce n’est pas de ma faute que je sache ! »

« Et tu crois que je vais te laisser faire ainsi ? Tu veux tuer mes semblables ? Tu penses que je ne fais pas réagir en conséquence ? La confiance que j’avais en toi vient de disparaître complètement, Katérina. Mes félicitations. Maintenant, tu ne seras même plus capable de bouger face à Sélia. Tu es comme une Aspicot face à un Roucarnage. Faible et inutile … Car pourtant, je te l’ai déjà répété mais la confiance entre l’être qui te possède et toi … est la plus importante. Tu as parfaitement oublié cela … dommage pour toi. »

« Dommage ? Dommage ? Qu’est-ce que tu racontes ?! »

« Tu ne comprends donc pas ton erreur ? Tu ne peux pas admettre ta faute ? C’est vraiment triste … Vraiment très triste même. »

Mais pour qui est-ce qu’il se prend ? Elle allait lui donner une leçon s’il commençait comme ça ! Il allait comprendre sa douleur ! Elle n’allait pas le laisser faire ! Elle allait lui expliquer le sens de la vie s’il continuait !

« Et tu ne reconnais même pas ton erreur ? Tu parles de tuer des dragons … à celui qui les dirigeait. Tu ne saisis pas ton erreur ? »

« Mon erreur ? Et où est-ce que j’ai fait une erreur ? »

« Je t’expliquerai tout ça … plus tard … Tu es fatigante des fois … Je tiens à te prévenir. »

« Je suis fatigante ? JE SUIS FATI … »

« Peut-être qu’il faudrait que j’use un peu de force pour te mater. »

Il avait coupé la parole de la jeune femme aux cheveux argentés. Il était peut-être temps qu’il lui explique correctement les choses. Son surplus de colère était peut-être à cause de lui … car il avait été beaucoup trop gentil depuis tout ce temps.

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