Chapitre 246 : Les conseils d’une grande soeur

ShiroiRyu
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Chapitre 246 : Les conseils d’une grande soeur

« Euh … Sélia, ce n’est pas un coup tordu hein ? Je ne suis vraiment pas en état de … Enfin, j’espère que tu comprends que dans mon état, je ne veux surtout pas de … »

« Pardon, je suis vraiment désolée, Kéran. Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée. »

Elle ne lui avait pas laissé le temps de prendre la parole. Aucune chance même. Elle était déjà en train de sangloter à moitié, reprenant :

« Kéran … Je … Je ne voulais pas te mettre en danger … Je ne voulais pas que tu sois blessé. Je voulais juste que tu voies à quel point j’étais forte pour te protéger. Résultat ? Tu as fini gravement blessé ! Je suis impardonnable ! »

« Ohla, ohla, ohla … Pas à ce point, Sélia. Il n’y a pas mort d’homme hein ? »

« PARCE QUE TU ETAIS POSSEDE ! Sans ça ! Imagine si tu avais été un humain normal hein ? Imagine donc un peu ! »

« Un humain … normal serait mort depuis longtemps, je vois … »

« Tu comprends ? Si … Tout cela était arrivé sans que tu sois possédé, qu’est-ce que je serai devenue hein ? Je serai devenue folle ! Folle ! »

« Folle à quel point, Elyséa ? »

« Elyséa ? Elle n’est pas là … Oh … Je vois. » murmura avec tendresse la femme aux cheveux bleus alors qu’il bredouillait aussitôt :

« Pardon, je ne voulais pas confondre ton nom, Sélia. Je ne sais pas ce qui se passe avec ça … Enfin, je lui dois la vie comme avec Sarène ! Ah … Au sujet de Sarène, je devrai … »

« Est-ce que je peux terminer de te parler avant, Kéran ? Je voudrai te dire ce que je compte faire. Enfin, ce que j’ai décidé de faire. »

« Euh, d’accord, d’accord, ce n’est pas quelque chose de stupide hein ? »

« Non … Je suis sûre et certaine de mon choix, Kéran. Kéran, je ne vais plus t’accompagner. Enfin non … Disons que je vais te rendre ta liberté. Tu la mérites. »

« A la base, je ne voulais pas vraiment être emprisonné, tu t’en rends compte hein ? Mais pourquoi ce revirement de situation ? Pourquoi est-ce que tu as décidé une telle chose ? Est-ce que tu veux bien me le dire ? »

« Kéran … Tu ne te rends pas compte du danger que tu as encouru ? »

« Si, je sais bien … Mais tu n’es pas le genre de femme qui changerait d’avis de la sorte alors je veux savoir pourquoi exactement. »

« Kéran, je ne suis pas celle dont tu as besoin. Je ne suis pas la femme qui doit vivre à tes côtés, voilà tout. Je l’ai remarqué … Si je voulais vraiment … t’aimer, je n’aurai jamais fait une telle chose, loin de là même. »

« Tu ne veux plus m’aimer, c’est donc ça ? Je ne te retiendrai pas sur ce point mais … On peut rester quand même comme frère et sœur hein ? »

« Bien entendu, je ne comptais pas changer cette chose, hein ? Loin de là même … Hahaha … Pas du tout même, Kéran. »

« Tant mieux alors, je ne veux pas que nos relations soient brisées … Pas du tout même. Ca serait trop … horrible à mes yeux. Mais je suis content que tu aies retrouvé la raison. On se fait un câlin maintenant ? »

« Tu as vu ton état ? Tu crois vraiment que tu peux en faire un ? Je peux au moins t’embrasser sur le front pour te montrer ma bonne volonté. » répondit la jeune femme aux cheveux bleus tout en rigolant.

« D’accord, d’accord, j’accepte parfaitement le petit baiser. »

Alors, elle allait le faire. Elle vint se pencher en avant, collant ses lèvres sur son front pendant quelques secondes. Il poussa un petit gémissement de douleur mais il appréciait grandement la manœuvre de Sélia. Surtout que … Il ne ressentait aucune luxure de sa part, aucune envie. Il n’y avait vraiment plus rien, n’est-ce pas ? Le fait qu’il soit presque mort par sa faute avait vraiment tout effacé en elle.

« Enfin bref, Sélia … Je … Pourquoi est-ce que tu veux que je partes ? »

« Je ne veux pas que tu partes … mais je vais m’éloigner de toi pour être sûre de ne pas retomber dans cette déferlante … Comment dire … »

« Non, non … C’est bon, je comprends mais où est-ce que tu vas aller ? »

« Oh … Je le sais parfaitement … Je sais où je compte me rendre mais je ne veux pas que tu m’accompagnes. Je veux être seule pour accomplir cela. »

« Je comprends parfaitement ce que tu veux dire, Sélia. Je ne t’arrêterai pas mais fais attention avec les dragons, d’accord ? Ce Dracaufeu … »

« Est mort et enterré. Maintenant, j’ai vraiment une panoplie complète de pouvoirs. Des flammes, de l’eau, des plantes et même du poison. Oh, bien entendu, je n’ai pas encore de véritables pouvoirs liés aux dragons mais je devrai pouvoir leur tenir tête si j’en rencontre un jour. Je pense que c’est une bonne idée, n’est-ce pas ? »

« Oui … Enfin, bonne, je ne suis pas sûr mais c’est une idée comme ça. Je ne peux pas t’empêcher de l’accomplir, loin de là même. »

« Et toi … Qu’est-ce que tu comptes faire exactement, Kéran ? »

« Je pense que je vais retourner auprès de Katérina et Loa. C’est la meilleure chose à faire. Hahaha … Elle me manque, Katérina me manque. Après tout, ça fait quand même plus d’un mois que je suis ici non ? »

« Kéran … Kéran … Kéran … Ah … »

Voilà qu’elle revenait l’embrasser sur le front avec tendresse. Qu’est-ce qui lui prenait de faire ça hein ? C’était étrange, vraiment très étrange. Mais bon, il se laissa faire. Elle vint lui caresser la joue doucement.

« Kéran … Je peux te demander quelque chose ? »

« Euh … Bien entendu mais attention, je ne suis pas en état de … »

« N’écoute pas ton cerveau, cet imbécile. Ecoutes-le lui … »

Elle posa un doigt sur le cœur du jeune homme, le pressant légèrement pour bien lui montrer de quoi est-ce qu’elle parlait. Pourquoi l’écouter ? Enfin, écouter son cœur ?

« Ecouter mon cœur ? Pour quelle raison ? Tu peux me le dire ? »

« Kéran … Tu veux raisonner convenablement … mais ton cerveau te trompe … comme mon cœur m’a trompé. C’est confus, n’est-ce pas ? Je n’ai aimé véritablement qu’une seule personne et c’était toi … Mais toi … Toi … Tu te trompes tellement … Tu te trompes lourdement. Écoute ton cœur s’il te plaît. Tu te trompes de voie. »

« Me tromper de voie ? Qu’est-ce que vous avez tous par rapport à Katérina ? Enfin toutes. Je sais bien que Katérina ne s’habille pas très correctement, qu’elle parle comme une … poissonnière mais quand même. »

« Non, non … Ce n’est pas à moi de te le dire. Je l’ai promis à Elyséa, je tiendrai ma promesse. D’ailleurs, je pense qu’il est temps de laisser ma place à cette dernière. Il faut bien que quelqu’un s’occupe de toi. »

« Tu sais, tu peux aussi le faire hein ? Je ne suis pas sûr que ça soit bon qu’elle reste trop longtemps sous forme physique. »

« Et pourquoi cela ? »

« Je ne sais pas … J’ai l’impression que ça l’épuise plus que tout. Je ne voudrai pas qu’elle ait plus de problèmes que déjà maintenant. Et puis bon … Enfin … Tu sais, Elyséa, je ne devrai pas t’en parler mais bon. »

« Ne pas m’en parler mais bon ? Qu’est-ce que tu veux me dire ? »

Il allait tout lui raconter simplement. Ca serait la meilleure chose à faire. Enfin … Lui raconter le passé d’Elyséa. Comme ça, elle comprendrait parfaitement la situation. Il pouvait aussi lui parler de ce qui s’était passé après son réveil.

« Je vais t’écouter, il n’y a aucun problème. Dis-moi tout, Kéran. »

« Alors … Je vais pas commencer par tout te dire. Mais j’espère qu’Elyséa ne m’en voudra pas … et puis, je te dirai ce que j’en pense. »

Oh. Cela semblait être assez important. Et lorsqu’il commença à lui révéler le passé de la jeune femme, elle écouta attentivement, dans les moindres détails. Il n’oublia pas … aussi de préciser qui était Sarène mais aussi le surprenant réveil qu’il venait d’avoir.

« Kéran ? Est-ce que je peux te demander quelque chose ? Par rapport à ça ? »

« Oui … Bien entendu, Sélia. Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Qu’est-ce que tu as ressenti au moment où Elyséa t’a embrassé ? Sincèrement … Je pense que tu dois t’en rappeler. »
Oh oui, il s’en rappelait exactement. Mais bon, ce n’était pas ça le problème. Enfin … Rien que le fait d’y repenser, ça le faisait rougir comme un enfant.

« J’avais un drôle de sentiment … Comme si c’était un accomplissement personnel. Je ne comprends pas vraiment … Mais je suis marié à Katérina. Bref, je ne préfère pas y penser. »

« Tu es vraiment buté dans ton genre, n’est-ce pas ? Et tu es sûr que tu ne le regretteras pas ? Car ce que tu as fait est un engagement pour la vie mais rien ne t’empêche de l’annuler hein ? Ca ne serait pas la première fois, ni la dernière. »

« Je n’annulerai rien du tout. Je fais confiance à Katérina pour changer. Elle chantait si bien … tellement bien même … Je ne peux pas l’abandonner comme ça, non. Il en est hors de question .Je refuse une telle chose et catégoriquement ! »

« Qui t’a dit de l’abandonner ? Et si elle venait … Non ! Je ne peux pas ! Ce n’est pas à moi de te dire ça ! Je n’ai pas à te le dire ! Tu dois réfléchir par toi-même ! KERAN ! Je te laisse avec Elyséa maintenant ! Je pense que je partirai dans la semaine, le temps de te voir te rétablir, d’accord ? »

D’accord … Mais bon … Ce n’est pas comme ça qu’il voulait vraiment … Pfiou. Sélia ne le laissa même pas répondre, partant de la chambre. Quelques secondes plus tard, ce fut Elyséa qui vient se rendre à l’intérieur.

« Alors … La discussion entre elle et toi a duré bien longtemps. Vous avez parlé de quoi ? »

« De mon rêve … De ton rêve, de ce qui s’est passé et … »

« Tu lui as vraiment dit tout ça ? Kéran ? Tu veux le crier à tous et à toutes ? C’est quand même… un peu étrange non ? »

« Non, non … Ce n’est pas étrange à mes yeux, pas du tout même. Elyséa ? Est-ce que tu peux t’approcher de moi, s’il te plaît ? »

Bien entendu mais pourquoi ? Elle portait son armure noire sur le corps, sauf le casque bien entendu. Elle vient se mettre auprès de lui, attendant de voir ce qu’il comptait faire.

Avec une légère difficulté et hésitation, il posa sa main sur le sein gauche d’Elyséa, à travers l’armure noire. Celle-ci resta imperturbable, le laissant faire alors que le jeune homme commençait à pleurer et à trembler.

« Kurym … Elyséa … Je … Je m’en veux tellement … C’est à cause de m… lui … C’est à cause de la fragilité de cette armure que tu es morte. C’est ici que tu as été touchée, n’est-ce pas ? En plein cœur. »

« Ne pleure pas ma mort, Kéran. Ca ne me fera pas revenir. »

« Tu ne comprends pas … Elyséa … Cette armure si fragile, c’est elle qui est à l’origine de ta mort. C’est à cause d’elle que le carreau d’arbalète t’a pénétré en plein cœur et … »

« Cette armure était un cadeau de la part de Kurym ! De ta part ! Ne répète plus jamais que c’était une chose horrible ! Un cadeau ainsi est inestimable à mes yeux ! Et c’est pourquoi j’ai continué à porter cette armure sans m’arrêter ! »

« Je … Je … Elyséa mais … »

Mais quoi ?! Quoi ?! Qu’est-ce qu’il ne comprenait pas dans ce qu’elle venait de dire ? HEIN ?! Qu’est-ce qui était si compliqué ? Cette armure était son bien le plus précieux ! Son bien qui tomba au sol, morceaux par morceaux alors qu’elle se jetait sur Kéran sans pour autant le blesser. Avec son corps spectral, elle évitait de le toucher réellement, son corps glissant sur sa peau comme de la soie.

« Ne redit plus jamais ça. »

« Je … Gloups … D’accord, Elyséa. Je comprends parfaitement mais s’il te plaît … Ce n’est pas une tenue. A quatre pattes sur moi, avec ton marcel, je … »

« Tu n’as qu’à pas regarder, Kéran. De toute façon, j’ai ces bandelettes donc tu ne risques pas de voir grand-chose. Et … Oh et puis zut … Je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Je ne peux pas … Je ne peux plus … C’est trop dur, Kéran. »

Elle vint s’asseoir à ses côtés, caressant sa joue alors que Kéran continuait de trembler. Il avait maintenant … peur d’être avec elle. Quelque chose avait changé, quelque chose avait définitivement changé entre eux deux.

« Kéran, est-ce que tu me pardonnes ce que j’ai fait ? Je ne veux pas m’immiscer entre toi et Katérina, je te le promets. Je ne veux pas te faire de mal … Je ne veux pas te crier dessus. » dit-elle en lui caressant tendrement la joue.

« Bien sûr que je te pardonne. Quel homme je serai si je ne pouvais pas te pardonner une si petite chose, n’est-ce pas ? Et puis … Ce n’était pas si … important, n’est-ce pas ? »

« Hein … Oh … Oui … Ce n’était pas bien important, je confirme. »

Elle confirmait … Si cela l’avait été … réellement, ah … Non. Elle n’allait pas se laisser embrouiller par les paroles de Zaryne, celle-ci étant d’ailleurs retournée dans sa noigrume.

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