Chapitre 252 : Elle et les autres femmes

ShiroiRyu
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Chapitre 252 : Elle et les autres femmes

« Elyséa ? Elyséa ? »

Il se leva de son emplacement, cherchant à se mettre en garde. Si Elyséa n’était pas là, il allait alors s’entraîner sans elle. C’était dommage mais au moins, dans ses rêves, il pouvait quand même garder le contrôle de son corps et surtout bien l’utiliser.

Il commença à s’entraîner pendant une bonne heure, faisant divers gestes à l’épée, se disant qu’il n’était pas si mauvais que ça. D’ailleurs, il se concentra maintenant. Même si ce n’était qu’un rêve, il devait en être capable ! Si cela n’était pas le cas, il ne serait pas capable d’en rêver ! Il en était sûr et certain même !

« Hum ? Que tentes-tu de faire ? »

AH ! Il sursauta sur le coup, se retournant pour apercevoir sa mère. Celle-ci avait le sourire aux lèvres, un visage radieux alors qu’elle semblait comme heureuse et satisfaite. Elle ne portait pas son masque blanc, n’ayant plus besoin de se cacher.

« De contrôler mes pouvoirs. Si je suis bien ton fils … »

« Est-ce que tu douterais de cela, Kéran ? »

« Non … Mais si je suis bien ton fils … et le descendant de Kurym, je devrai alors pouvoir utiliser des pouvoirs liés à la glace non ? Un peu comme quand je suis possédé par Elyséa, n’est-ce pas ? Je ne me trompe pas normalement. »

« C’est bien le cas mais ce n’est pas aussi simple que tu le crois. »

« Je n’ai jamais cru que ça l’était, loin de là même. Mais bon … Si je peux apprendre à les utiliser … Avec mon corps, ça serait parfait. »

« Tu veux quand même te rendre utile pour ne pas être un poids pour Elyséa, n’est-ce pas ? Sais-tu où elle est exactement, Kéran ? »

« Non … Pas du tout. Loin de là même … Mais oui, ce que tu dis, c’est ça … »

« Alors, que veux-tu exactement, Kéran ? Dis-le moi … et je verrai pour t’aider du mieux que je le peux, bien entendu. Mais si tu veux, tu peux refuser mon aide. »

« Ah non ! Pourquoi est-ce que je le ferai ? Si je peux avoir de l’aide, je ne vais pas refuser ça ! Donc bon … Euh … Qu’est-ce que tu veux que je fasse exactement pour débuter ? »

« Hmmm … D’abord éviter de tenir une arme quand tu veux utiliser tes pouvoirs ? Peut-être plus tard mais pas maintenant. Surtout que ce sont tes pouvoirs personnels … »

D’accord ! D’accord ! Il comprenait ce qu’il devait faire ! Enfin, à moitié quoi … Il n’était pas sûr que ça soit la meilleure chose à faire mais pourquoi pas ? Il se concentra après avoir planté son épée dans le sol. Et maintenant ? Il se concentrait, les yeux fermés, attendant les autres recommandations de sa mère. Il sentait qu’elle s’approchait de lui.

« Qu’est-ce que tu penses sincèrement d’Elyséa ? »

« HEIN QUOI ?! » cria aussitôt le jeune homme, déconcentré par les propos de sa mère.

« Hahaha … Mon fils qui est aussi intimidé que ça … Comme c’est mignon. »

« Mais tu m’as déconcentré, maman ! Pourquoi est-ce que tu as dit ça ?! »

« Car il est normal qu’une mère s’intéresse à son fils, n’est-ce pas ? Mais tu n’as pas répondu à ma question, Kéran. Alors ? »

« Je ne crois pas que j’ai envie d’y répondre, surtout. Ce n’est pas du tout le sujet, si tu veux tout savoir … Donc je préfère ne pas y répondre. »

« Allons. Si tu ne me réponds pas, je ne pense pas alors pouvoir t’aider. Tu sais … Pour une chose donnée, tu en reçois une autre. Je te donne mes connaissances, tu me donnes tes sentiments à son encontre. Ca me semble bon, n’est-ce pas ? »

« … … … Elle est unique. »

C’est tout ce qu’il avait à dire au sujet d’Elyséa, voilà tout. Elle n’aurait rien de plus de sa part ! Pourtant, la femme aux cheveux bleus et aux yeux dorés continuait de le fixer. Elle attendait vraiment qu’il en dise plus ? Mais il en était hors de question ! Il ne voulait pas ! C’était clair et net ! Qu’elle comprenne parfaitement qu’il refusait ça !

« Enfin bon … Elle est spéciale, c’est tout. Mais elle est morte. »

« On peut avoir des émotions et des sentiments envers une personne morte, tu le sais. C’est même ce qui nous permet de ne jamais oublier qu’elles existent. »

« Ce n’est pas du tout la même chose et tu le sais parfaitement. »

« Oh ? Et quelles sont les différences alors ? Puisque tu as l’air d’être si au courant. »

« Je … La différence primordiale, c’est qu’Elyséa est morte … mais vivante. »

« Donc quels sont tes sentiments envers elle de son côté vivant ? » demanda Zaryne alors qu’il poussait un petit cri de rage ! Ce n’était pas du jeu de parler de la sorte ! Puis finalement, il fit un petit geste évasif de la main, rougissant faiblement.

« Bon, ça ne fait rien. Ne m’aide pas, Maman, je vais me débrouiller seul. Je pense que j’y arriverai sans aucun problème de toute façon. Merci quand même. »

Il faisait un petit geste de la main pour dire qu’il n’en avait plus réellement grand-chose à faire bien qu’en réalité, c’était loin d’être le cas. Il … avait quand même beaucoup de soucis en tête, il devait le reconnaître. Mais bon … Pour le cas d’Elyséa, c’était personnel donc il préférait ne pas trop s’en mêler non plus. Et puis non ! Il appréciait Elyséa et ça s’arrêtait à la ! Rien de plus à s’imaginer, voilà tout ! Pourquoi se compliquer plus la vie à ce sujet ! Et puis bon, ce n’était pas si important que ça !

« Hum … Je pense que ça ne répond pas à ma question. En quoi est-elle unique, Kéran ? »

« Je ne te répondrai plus, Maman. Je suis lassé. Je vais aller me réveiller, ça sera mieux. »

« Fais donc … Fais donc … Mais je tiens à te dire quelque chose : Rien n’empêche une personne capable de rentrer dans les rêves … de rêver elle aussi. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? La femme aux cheveux bleus commença à disparaître alors que lui-même était en train de se réveiller peu à peu. Qu’est-ce que … Ah ! Il ne pouvait pas bouger, pas du tout même !

Car Elyséa était là … C’est vrai qu’il s’était assoupi, il le reconnaissait parfaitement. Mais entre temps, elle avait tout simplement changé de position. Maintenant, elle était … Ah … Lui, il était contre un arbre, adossé à un arbre … Mais elle, elle était tout simplement assise sur lui. C’était bizarre, mais il n’avait pas du tout mal. Et puis, elle avait vraiment son visage si proche. Elle avait ses deux bras autour de son cou, ses yeux fermés, ses lèvres … qui laissaient un léger souffle chaud sortir.

« Elyséa, tu ne devrais pas … dormir … »

Enfin, si … Elle devait dormir mais peut-être pas dans cette position. Enfin … Comment expliquer correctement la situation. AH ! Il n’y arrivait pas le moins du monde ! Puis zut ! Elyséa était en train de dormir !

« Autant qu’elle se repose … Elle doit être exténuée à cause de moi. »’

Alors, il allait la laisser se reposer. Oui … Mais il s’avouait une chose. Il aimerait bien savoir de quoi elle rêvait. Est-ce qu’elle se l’imaginait ? Lui ? Enfin … Dans ses rêves ? Peut-être qu’en se concentrant, il y arriverait ?
Il colla son front contre celui d’Elyséa, fermant les yeux pour replonger dans le sommeil. Peut-être qu’il arriverait à retrouver Elyséa ? Oui ! Il devait quand même essayer ! Il était un peu motivé à ça ! Elyséa … Maintenant, c’était lui qui sentait son souffle. Si par malheur, il l’embrassait par inadvertance, il n’était pas sûr de trouver une bonne explication.

« Katérina … J’aime Katérina … Je l’aime … »

Il se répétait cela sans cesse en tête. Mais rien à faire, rien du tout. Il avait envie … réellement envie … d’y goûter de lui-même. Mais avec son corps meurtri, son visage brûlé, tout était à jeter, tout. Alors … Pourquoi est-ce qu’il irait embrasser Elyséa ?

« Je sais me contrôler … Je suis un gentil homme. »

Un très gentil homme. Enfin, il devait parler comme ça et pas autrement. Oui ! C’était mieux de parler comme ça et pas d’une autre façon. C’était mieux … Oui … Vraiment mieux même. Pfiou … Il devait fermer les yeux et ne penser à plus rien d’autre. Elyséa … Elyséa … C’était elle sur qui il devait se focaliser. Ses lèvres se posèrent sur la joue de la jeune femme alors qu’il restait ainsi, visage contre visage, Elyséa si près de lui. Il ne voulait pas qu’elle le quitte … C’était bien la dernière chose qu’il désirait actuellement. Il ne voulait pas de ça …

« Kéran ? Tu voulais me parler ? »

« Hein ? Elyséa ? Tu es vraiment là ? Je … croyais que … »

« Attention, Kéran. Si c’est pour t’entendre te plaindre au sujet de ton corps dans le monde réel, je ne veux rien savoir. Compris ? »

« Non, non ! Je … Bon … Je … Pardon, je ne voulais pas te déranger. »

Ce n’était pas du tout le but de sa visite. Il avait du mal à croire qu’il avait réussi à rentrer dans les rêves d’Elyséa ou alors … C’était les siens mais Elyséa était venue ? Difficile de savoir exactement. Et puis en même temps … Non … Il ne valait mieux pas s’en mêler.

« Au revoir, Elyséa. Je ne vais pas … »

« Stop. » dit-elle sur un ton impérial, le jeune homme se figeant sur place, n’osant pas se retourner. « Merci bien … de m’écouter. Si c’est pour te plaindre, je refuse de t’entendre … Je t’ai déjà donné mon point de vue. »

« Oui mais je ne pensais pas parler avec toi … Enfin, pas comme ça et puis … »

« Oh … Kéran, Kéran, Kéran. Sincèrement … Je … »

« Est-ce que tu vas venir m’enlacer dans le dos ? » demanda le jeune homme, tremblant rien qu’à cette idée. De peur ? D’effroi ? Ou alors … d’excitation ?

« Est-ce que tu le veux, Kéran ? »

« Je ne sais pas … vraiment … Enfin, je ne sais pas ce que je veux exactement. » bredouilla le jeune homme alors qu’elle chuchotait :

« Retournes-toi alors. Et fais-moi face. Peut-être que tu voudras prendre ta décision ensuite. Et je répèterai alors les mêmes paroles. »

« Les mêmes paroles ? Qu’est-ce que tu veux dire par là, Elyséa ? » dit le jeune homme, s’exécutant pour se montrer en face d’elle.

« Les mêmes … Mais est-ce que tu veux que je te prenne dans mes bras ? »

« … … … Elyséa, j’ai envie d’être dans tes bras et inversement. Mais … Euh … Tu ne t’imagines rien d’autre, n’est-ce pas ? »

« Moi ? Je ne m’imagine rien du tout. Et toi ? »

Elle lui faisait le sourire le plus pur et tendre qu’il connaissait chez une femme. C’est vrai. C’est lui qui se perçait d’illusions. Elyséa n’avait jamais eu de mauvaise pensée. Pas du tout même. Mais il avait l’impression de ne pas avancer … à la recherche de Katérina. Il n’arrêtait pas d’en parler mais à côté, il ne faisait rien pour avancer. Il vint faire quelques pas vers Elyséa, celle-ci ouvrant finalement ses bras.

Les bras … dans lequel il plongea. Il aimait cette odeur … Il aimait cette chair … Il aimait cette chaleur … Il aimait vraiment tout ce qui émanait du corps d’Elyséa. Elle était peut-être morte mais … tellement vivante.

« Que ça soit dans les rêves ou dans la réalité, tu te retrouves toujours ainsi. Est-ce que je ne commence pas un peu trop à m’adoucir ? »

« Je ne crois pas vraiment … Enfin, pas à mes yeux, Elyséa. Peut-être que je me trompe mais pour moi, ce n’est pas du tout le cas. Je … Enfin … Moi, ça me convient. »

« Oh … Si ça te convient alors, ce n’est pas un problème. Pourquoi changer ou revenir à la normale. Tant que tu es heureux, Kéran … Je t’aiderai en amour … que ça soit pour Katérina ou n’importe quelle autre femme. »

N’importe quelle autre femme ? Il releva la tête de sa poitrine, la regardant de ses yeux bleus. Qu’est-ce que … Est-ce que …

« Elyséa, quand tu dis n’importe quelle autre femme, est-ce que … »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Kéran ? Dis-moi donc … Est-ce que quoi ? »

« Je …Sans mentir, tu disais n’importe quelle autre femme ? N’importe laquelle ? » demanda le jeune homme alors qu’elle hochait la tête positivement, lui souriant avec une grande tendresse comme à son habitude. Elle avait toujours ce magnifique sourire qui ne faisait que le ravir. Il adorait tellement le voir.

« Tu ne sembles pas réellement convaincu par mes paroles, Kéran. »

« Si, si ! Bien entendu ! Bien sûr que si ! Je te le jure ! »

« Alors … Dis-moi ce qui te tracasse réellement ? Tu sais parfaitement que je ferai tout pour te rendre heureux. Ne te soucie pas … du reste. »

« C’est idiot car ce n’est pas bien important. Elyséa, tant que tu es là, ça me suffit. »

Il remarqua quelques rougeurs sur ses joues avant qu’elle ne fasse un petit rire tendre et chaleureux. Il n’osait pas lui demander ça … Il n’osait pas lui demander si … la femme qu’il aimerait, si c’était elle … Est-ce qu’elle l’aiderait alors ?

« Demain, Elyséa, on partira en ville. J’ai une idée de comment réussir à trouver Katérina et Loa. D’accord ? Ca ne te dérange pas ? »

« Pas du tout. Mais pour l’heure … Tu veux dormir ici ? »

« Disons que je voudrai dormir ici … et dans la réalité. Mais dans la réalité, tu dors déjà si près de moi … Donc bon, je ne veux pas trop bouger. »

Elle ne répondit pas, ne faisant que lui sourire avant de l’inviter à la suivre pour aller se coucher avec elle. Elle savait qu’il ne refuserait pas le moins du monde cela.

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